Nadeem Esmail a quand même été intéressant. Y'a pas remis en question le principe d'accès universel au soin. Mais y'a défendu la mixité du système, ou le 2 vitesse. La Suède, la France ou le Japon serait des modèles de système efficace mixte.
J'ai en effet pris quelques informations qui pourront servir contre les arguments de la droite.
Du reste, son exposé était rempli de fausses analogies, et plusieurs des tableaux étaient clairement tendancieux ou utilisaient des échelles et des échantillons étranges. Sa défense du système mixte ne voulait absolument rien dire, tout ce que ça disait, c'était que tout allait bien dans ces pays, et comme ces pays utilisaient un système mixte, c'était nécessairement la raison de leur réussite. Sur le plan documentaire, c'est un raccourci grossier, et sur le plan de l'argumentation, j'ai l'impression que c'est un faux syllogisme. C'était quasi sans valeur, sauf que ça m'a fait pratiquer mon anglais et mon sens de la rhétorique.
On est là pour s'insurger contre le travail des enfants, mais y'a pas autant de monde pour s'inquiéter de leur condition hors-travail.
N'empêche que c'est toujours le même argument, qui provient de quelques seuls articles du Times, et que ça sert de passe-partout contre tout boycott et contre le commerce équitable (qui reste adapté seulement dans un contexte de capitalisme, et qui, s'il conduit au développement de coopératives, peut avoir des effets bénéfiques réels sur l'enfance, même si le terme connaît maintenant un glissement de sens qui l'invalide). Belzile ne nous apprend rien en nous le sortant comme ça de son chapeau. Et nous pourrions facilement lui répondre que des enfants sont morts écrapoutis en-dessous des tracteurs dans les champs de canne à sucre en Amérique latine, à travailler de nuit comme glaneurs.
En plus, je ne sais vraiment pas pourquoi les femmes de l'Institut Fraser ont toujours un rôle de merde dans ce séminaire. Ici, elles s'occupent de l'inscription, ailleurs, elles tiennent le micro, et au mieux, elles présentent les orateurs. Jamais, en deux ans, il n'y eut de conférencière qui fit autre chose que de surveiller le powerpoint pendant que son collègue se livrait à l'essentiel de sa propagande.
Vraiment, je sors de cette journée plus révolté que jamais. Surtout que j'ai été placé dans un atelier avec des gens qui auraient pu gagner un championnat mondial d'inepties, incluant les animateurs et animatrices. J'espère que mes notes vont servir, sinon,
diem perdidi.
J'étais dans la salle Lachine.