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Valleyfield, Vallée-Jonction, même combat!

MessagePosté: Dim Fév 04, 2007 1:50 am
de gui
Voici un article sur la manif de samedi des travailleurs et des travailleuses de l'usine Goodyear à Valleyfield. 800 emplois sur 1000 vont disparaître.

http://www.pcr-rcpcanada.org/fr/ae/127.pdf

Une situation semblable se passe à Vallée-Jonction en Beauce avec la fermeture de l'usine d'abattage de porcs d'Olymel, une "coop" fédérée...

Bien qu'une frange importante des prolos au Québec et au Canada gagne de bons salaires et qu'ils et elles ont des fonds de pension, reste qu'ils et elles restent soumis et soumises au capitalisme, bref que c'est de la force de travail jetable après usage comme une marchandise.

MessagePosté: Sam Fév 10, 2007 9:58 am
de PacoTibo
Mon dieu, quel horreur !

Les entreprises existent pour faire de l'argent !!

C'est la loi du marché. les entreprise compétitives survivent, et les autres ferment.

C'est aussi la loi de la nature...

Les syndicats ont la responsabilité de défendre leurs membres, mais comme dans tout combat, ils doivent aussi s'assurer de ne pas tuer la poule aux oeufs d'or.

Pascal

P.S. : En tant que travailleur, je VENDS mes services a une entreprise en échange d'ARGENT. Ca fait un peu putain, mais ca implique aussi que lorsque l'entreprise n'a plus besoin de moi, elle va voir ailleurs.

Je ne suis pas bénévole. L'entreprise non plus.

Et si ca fait pas mon affaire, ben je vais ailleurs. C'est tout. C'est une relation d'affaire, sans plus. Rien de personnel.

MessagePosté: Sam Fév 10, 2007 12:25 pm
de Greg
Il existe de multiples autres alternatives économiques, ou variante du modèle actuel! Le libre-marché et l'économie tel que vécu actuellement n'est pas inévitable: il en existe des variables plutôt intéressantes, où les travailleurs et travailleuses ne sont plus salariés-ées, mais propriétaires de leur milieu de travail, avec un véritable contrôle sur leur emploi et donc une majeure partie de leur vie.

Prend par exemple le modèle coopératiste de travail, dans sa véritable forme: l'entreprise y est gérée démocratiquement par ses employés-ées. En vulgarisant rapidement, disons qu'on enlève la confrontation traditionnelle entre le propriétaire/boss de l'entreprise et les travailleurs/travailleuses en abolissant tout simplement le rôle du propriétaire/boss et en le répartissant entre les travailleurs/euses. Seuls problèmes: le contrôle du capital et la volonté populaire de se lancer. Deux problèmes de taille, mais pas impossible à régler.

MessagePosté: Sam Fév 10, 2007 2:22 pm
de BlacKGuarD
PacoTibo,

Olymel a engagé Lucien Bouchard pour mener sur plusieurs fronts diverses fermetures d'usines. Je dis bien "mener des fermetures d'usines".

Je suis de Saint-Hyacinthe et plusieurs usines Olymel existaient dans la région. Tu auras noté l'imparfait. La hache de guerre a été déterrée il y a de cela deux ans. L'employeur demandait que les syndiquéEs acceptent des baisses de salaire allant, pour certainEs, jusqu'au tiers de leur salaire.

33% de baisses alors que les cadres de l'entreprise avaient été récemment augmentéEs. 33% de baisses alors que la compagnie continuait d'avoir des clients réguliers et que son chiffre d'affaires demeurait POSITIF. 33% de baisses alors qu'Olymel venait de faire l'acquisition de la plus grosse compagnie de traitement de la viande porcine du Manitoba pour quelques modestes milliards.

La logique ici n'était pas celle d'une entreprise incapable de faire face à la compétition mais celle d'une entreprise qui, par ses choix volontaires, a décidé de diminuer sa marge de profits et d'ensuite demander aux salariéEs des concessions afin que celle-ci redevienne ce qu'elle était avant.

Qu'en somme, les patrons s'en mettent autant dans les poches (d'ailleurs, outrageusement, que cela soit dit) qu'avant leur achat et leurs mauvais investissements.

La logique, aussi, c'est celle d'une compagnie qui savait très bien qu'aucunE travailleur/euse n'aurait accepté de telles baisses de salaire (et de conditions autres, aussi, notamment une réduction des pauses par endroits) devant ces faits. C'est une compagnie qui, par ses liens étroits avec les médias complices, a tenté de faire passer les syndicats locaux pour des groupes intransigeants, immobilistes et déconnectés de la réalité. Et, finalement, c'est une compagnie qui avait déjà prévu, d'avance, de déménager le gros de ses opérations ailleurs, où le travailleur et la travailleuse accepteraient de se "vendre" pour moins cher.

À l'unique usine où les offres patronales furent acceptées, la compagnie est revenue un peu moins de deux ans plus tard en demandant davantage de concessions. Ne me demande donc pas de respecter une telle compagnie ni même l'écrasante majorité des autres qui sont toutes pareilles. Le travailleur et la travailleuse écopent pour les mauvaises décisions de cadres qui sont, eux, augmentéEs alors que l'entreprise continue pourtant de prospérer. On est loin de la misère dont parle l'autre charogne à Bouchard.

J'ai trois oncles qui avaient prévu terminer leur carrière chez Olymel et qui ont été "coupés" avant que l'usine ne ferme, après respectivement 23, 18 et 16 années de service. De bons travailleurs qui doivent se trouver un boulot à quelque part d'autre alors que leur unique expérience véritable est dans l'industrie porcine, une industrie pas très appréciée ces temps-ci. De bons travailleurs, aussi, qui ne pourront pas bénéficier de leurs avantages de retraite après 25-30 ou 35 ans de service là-bas.

Tout ça pour que les patrons ne voient surtout pas leur marge de profit diminuer, question de pouvoir continuer de s'offrir une nouvelle Porsche par mois, minimalement... :evil:

MessagePosté: Dim Fév 11, 2007 1:44 am
de PacoTibo
Je dois avouer que c'est vrai que le salaire des patrons me fait ch... moi aussi...

Et je t'accorde qu'il est tres possible qu'Olymel voulait fermer l'usine dès le début...

Et je suis aussi conscient que tout ce qui s'y passe n'est peut etre en fait qu'une stratégie pour forcer une réduction de salaire...

Et c'est vrai qu'il existe d'autre modèles de travail !

Des entreprises, il y en a des pourries, et des très bonnes, qu'elle soient gérées en corporations ou en coopératives. Des fois, ca dépend des patrons, des fois ca dépend des employés, et souvent ca dépend des deux.

Tout ce que je voulais dire, sans pointer Olymel en particulier, c'est que tout combat comporte des risques, et qu'il faut savoir les assumer jusqu'au bout.

Pascal

MessagePosté: Mar Fév 13, 2007 6:32 pm
de François
Nouvel article d'Arsenal-Express sur Olymel :

www.pcr-rcpcanada.org/fr/?ae/128

Juste en passant:

Mon dieu, quel horreur !
Les entreprises existent pour faire de l'argent !!


Merci pour l'info mais on le savait déjà. C'est pour ça qu'on est communistes.

MessagePosté: Mar Fév 13, 2007 9:15 pm
de PacoTibo
Communiste ?

Pas moi. Je suis un sale capitaliste !

et je m'assume pleinement :lol:

Trotsky, Guevara, lenine et Mao, c'est pas pour moi.

Le communisme était un beau reve, j'en conviens. Mais l'humanité a clairement démontré que ce systeme ne marche pas. Il a fini en outils d'asservissement des peuple. Voir histoire de l'urss, de la chine, de Cuba, etc...)

Le capitalisme aussi, d'ailleur. Mais au moins, il me donne l'illusion de la liberté. Ce qui est mieux que rien :)

Pascal

P.S. : je suis peut etre pret a envisager le socialisme...ca reste a voir

MessagePosté: Mar Fév 13, 2007 11:38 pm
de Miawe
Bah sommairement, le communisme, c'est le "stade final". C'est la société sans classes sociales et sans État. J'crois qu'on s'entendra pour trouver que c'est un joli projet. Reste à voir comment on s'y rend, et c'est là que je partage pas la voie de certains et de certaines camarades.

MessagePosté: Mer Fév 14, 2007 1:33 am
de Duque
ca y est, apres plus d'une semaine de brainwashing médiatique, les travbailleurs d'olymel ont entendu raison et entériné une diminution objectove de leur condition matérielle.

Bouchard a du loger un coup de fil a Desmarais et Péladeau leur disant: merci du coup de pouce les amis!

MessagePosté: Mer Fév 14, 2007 12:22 pm
de Alain
Remarque que je sais pas quel autre choix qu'ils avaient. Olymel aurait fermé et ils n'auraient pas gagné grand chose à tomber sur le chômage. Comme l'a dit Blackguard, Olymel va surment revenir dans les prochaines années demander plus de concessions et fermé l'usine, mais pour les travailleurs, ça reste mieux pour eux de pouvoir travaillé quelques années de plus. Olymel fait clairment chier par ses pratiques, mais les travailleurs, dans cette situation, n'avaient beaucoup d'autres choix que d'accepter cette baisse de salaire.

MessagePosté: Mer Fév 14, 2007 3:50 pm
de BlacKGuarD
Oui: la refuser.

Au vu des pratiques répétées d'Olymel, c'était plus que cautionné. Mais, pratiquement, je peux comprendre que certainEs aient choisi d'accepter des baisses de salaire en attendant. Pour plusieurs, y'a pas d'illusion: ça leur donne une marge de temps pour se trouver un nouveau travail mieux rémunéré ou plus assuré sans se retrouver nécessairement sans le sou.

J'ai parlé à plusieurs de ces syndiquÉes et c'était ce qui ressortait pour bon nombre.

MessagePosté: Ven Fév 16, 2007 9:24 pm
de Evergreen Terra
L'usine de Vallée-Jonction a perdu 50 millions durant les 3 dernières années. Il est tout-à-fait normal que l'entreprise cherche à redresser la situation. Même avec l'entente qui vient d'être signée, les travailleurs de cette usine restent les mieux payés de l'industrie. Le syndicat a très mal agi dans ce dossier et a failli mener ses membres au désastre et au chômage. Il y a un sérieux examen de conscience à faire de ce côté là.

Quand le dollar était bas Olymel pouvait se permettre d,accorder d'importantes hausses de salaire à ses employés. Avec le hausse du dollar le contexte a changé et les avantages accordés devenaient un boulet et la faible productivité devenait évidente. Les usines d'Olymel étaient trop petites comparées à celles des autres pays. Ce n'était plus rentable. En plus avec la maladie dans le cheptel porcin et avec le moratoire de Boisclair sur la production il y avait moins de cochons disponible. La suite des choses était facile à deviner...

MessagePosté: Ven Fév 16, 2007 9:52 pm
de Duque
ah, le poid de l'économique, toujours prêt à déteriore objectivement nos conditions d'existence.

Triste lucidité.

MessagePosté: Ven Fév 16, 2007 10:23 pm
de Evergreen Terra
Duque a écrit:ah, le poid de l'économique, toujours prêt à déteriore objectivement nos conditions d'existence.

Triste lucidité.


Alors c'est quoi ta solution concrète pour l'usine de Vallée-Jonction ?

MessagePosté: Sam Fév 17, 2007 1:32 am
de BlacKGuarD
Pour Olymel, c'était peut-être de ne pas chercher à faire des fusions avec des entreprises du Manitoba à grands coups de milliards avec la merveilleuse idée d'ainsi s'épargner un "lourd" (ah ah!) impôt qu'elle aurait dû payer. Toujours les merveilleuses fusions.

C'est sûr que le Manitoba, c'est vachement mieux (pas de mauvais jeu de mots). Les travailleurs/travailleuses des usines qu'Olymel a "acheté" là-bas gagnent en moyenne de 50 à 65% des salaires des gens d'ici.

Admettant le scénario du 50 millions sur 3 ans pour Vallée-Jonction (qui nécessite quelques charmants ajustements comptables comme de la productivité qui aurait dû être avec un résultat de profits horaires ou plutôt de pertes cumulées?! Bravo les gars!), je ne comprends pas la logique qui veut que ce soit aux salariéEs de payer pour les erreurs du patron et de l'entreprise?

C'est pas les travailleurs et les travailleuses qui avaient le moindre mot à dire sur la production, ce qui était produit, les contrats choisis et refusés par Olymel, etc. Pourquoi serait-ce eux et elles qui écoperaient?

À ce sujet, une fois n'est pas coutume, je recommande la lecture des derniers articles de l'Arsenal Express qui fut l'une des rares voix journalistiques pertinentes sur le dossier.