Vers une grève générale illimitée en France?

Discussions portant sur l'ASSÉ et le mouvement étudiant en général.

Re: Vers une grève générale illimitée en France?

Messagede Francis Ménard le Dim Fév 22, 2009 10:45 am

Mise à jour sur la situation:

http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article1918 a écrit:La journée de manifestations du 19 février a rassemblé 50 000 enseignants, enseignants-chercheurs, chercheurs, BIATOSS, ITA, précaires, post-doctorants, doctorants, étudiants, et des personnels de l’Education Nationale dans toute la France. Aujourd’hui, le 20 février 2009, la 4ème Coordination nationale des universités se tient à Nanterre.

Elle exprime son exaspération face au mépris sans précédent manifesté par le gouvernement et par le président de la République vis-à-vis de son mouvement et de ses revendications, vis-à-vis de l’ensemble de la communauté universitaire.

Elle constate que les revendications posées par les Coordinations précédentes n’ont pas été satisfaites et que les réformes contestées n’ont pas été retirées.

En conséquence, elle maintient le mot d’ordre de grève, reconductible, totale et illimitée lancé le 22 janvier : « L’Université et la Recherche s’arrêtent ».

[...]

Calendrier national

24 février : multiplier les actions en direction du public.

26 février : journée nationale de manifestations.

5 mars : journée nationale de manifestations. Par ailleurs, si nos exigences ne sont pas satisfaites à cette date, nous appelons à la démission de toutes les charges administratives non électives et au refus de participation aux jurys (bac, BTS, DUT, Capes-Agreg, session de printemps…), enfin à pratiquer l’obstruction dans le cadre des mandats électifs.

7 mars ? : Rassemblement de la maternelle à l’université

6 mars : Prochaine AG de la Coordination nationale à Paris 12 (peut-être avec Marne-La-Vallée).

10 mars : Grande manifestation nationale “de la maternelle à l’université” à Paris.

12 mars : Appel à soutenir et à participer à la Coordination Nationale des laboratoires.

19 mars : Appel à la journée de mobilisation nationale intersyndicale et interprofessionnelle.


Voici le forum de la Coordination Nationale Étudiante: http://resistances.discutforum.com/
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Les effets d'une grève qui dure

Messagede Francis Ménard le Mar Fév 24, 2009 9:26 am

Bonjour,

Petite mise à jour. La grève se poursuit, même qu'elle se durci à certain endroit.

Je vous cite un courriel que l'un de mes Maîtres de conférences (donc le prof qui s'occupe des travaux dirigés, si on veut, en dessous hiérarchiquement des enseignants/chercheurs qui donnent les cours magistraux). Ce Maître de conférences n'appuyait pas et n'appuie toujours pas la grève.

[...]
Je vous informe que je n'assurerai pas mon TD ce mercredi.

La grève semblant se durcir au sein du département d'histoire et le cours magistral n'ayant pas débuté, je stoppe ici ma progression.

J'espère reprendre la semaine prochaine et vous tiendrai informés.

[explication des travaux à faire pendant cette interruption de cours]

Pour le reste, je vous invite à progresser dans la lecture des manuels et des outils bibliographiques dont nous avons déjà parlé.

Je vous souhaite bon courage et une bonne semaine. Pour ceux qui viennent de l'étranger, bienvenus en France! (il ne faut pas se soustraire à sa réputation)

Pour tous, pas de panique si vous travaillez, les cours reprendront et les examens seront en conséquence.

[...]


Il est si gentil de ne pas nous laisser tout simplement à la rue sans rien à faire ou à appuyer les enseignants/chercheurs/personnels/étudiants/etc... en grève.

Et il semble avoir une haute estime des mouvements sociaux qui secouent « sporadiquement » son pays...
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Blog

Messagede Francis Ménard le Mar Mar 03, 2009 9:30 am

http://sorbonneengreve.revolublog.com

Blog de la grève active à la Sorbonne.

Vous y trouverez plusieurs informations sur la grève, les programmes des activités, documents explicatifs et d'analyses, vidéos de conférences (pour les historiens et historiennes entre autres : Faut-il un nouveau musée de l'Histoire de France?, tenu par des historiens, historiennes et anthropologues de Paris 1), ainsi que des vidéos de tentative d'occupation de la Sorbonne.

Je vous rappelle que la police n'a pas accès aux universités ici, particulièrement la Sorbonne...
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Re: Vers une grève générale illimitée en France?

Messagede Francis Ménard le Mer Mar 04, 2009 3:45 pm

Image

Image trouvé ici : http://coordsuprech38.wordpress.com/200 ... s-chaises/

Coordination enseignement supérieur et recherche - Grenoble

« Ce site recense les actions de mobilisation dans l'enseignement supérieur, y compris l'IUFM, et la recherche grenoblois (et ses implantations délocalisées, comme Valence, Echirolles...). Il en manque ? »
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Quand des enseignants-chercheurs se mettent à bloquer

Messagede Francis Ménard le Jeu Mar 05, 2009 11:58 am

Le titre de l’enfilade commence à être totalement impertinent..., quelqu'un peut le changer? Je ne veux pas faire 15 enfilades sur la grève, hehe.

Bon, des enseignants/chercheurs commencent à bloquer des bâtiments à Bordeaux 3! Radicalisation du mouvement? Voyons l'effet que ça aura ailleurs dans le pays.

Mardi, l'UFR [département] d'histoire vote à son tour le blocage. Puis hier celle des langues étrangères appliquées. Les lettres et l'anglais devraient se réunir aujourd'hui. Les onze UFR devraient être appelées à se prononcer d'ici lundi. Les cours alternatifs continuent mais un blocage total de la fac n'est pas exclu.


http://classes.blogs.liberation.fr/soul ... s--ch.html
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Re: Vers une grève générale illimitée en France?

Messagede Francis Ménard le Ven Mar 06, 2009 8:34 pm

Reportage sur la situation à la Sorbonne mais aussi sur l'état de la grève en général:
http://sorbonneengreve.revolublog.com/a ... s2009.html
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courriel d'un prof

Messagede Francis Ménard le Lun Mar 09, 2009 4:16 pm

Voici un message bien amusant de l'un de mes professeurs, qui dit tout sur l'état de la situation!

Chers étudiants,


L'épée-matraque-tonfa universelle (celle qui résout toutes les situations délicates et expulse même les universitaires les plus tenaces) ayant pris le pas sur la plume sorbonnarde et les plus fines fleurs de sa rhétorique, l'AG d'UFR n'a pu se tenir aujourd'hui.

En conséquence, les décisions de l'AG précédente sont prorogées : la situation reste inchangée. Notez que la décision de ne pas valider les évaluations qui se font en ce moment est maintenue : toute procédure d'évaluation qui se déroulerait en ce moment de la part de collègues non grévistes est nulle, et ne sera pas intégrée dans les comptes effectués en fin de semestre. De manière générale la question des évaluations sera éclaircie bientôt.

Je vous transmets en pièce jointe le programme de la grève active de cette semaine, qui se tiendra en Sorbonne si son Altesse Sérénissime le préfet de police le veut bien, et celui de l'opération "La Sorbonne envahit Paris", qui se tiendra quoi qu'il arrive puisque se déroulant sur les vénérables pavés de notre capitale. Je suis sur de vous y retrouver nombreux.

N'hésitez pas à me contacter si vous avez une inquiétude ou une question.

Cordialement,
Francis Ménard
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Des présidences d'universités s'en mêle?

Messagede Francis Ménard le Mar Mar 10, 2009 4:16 pm

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/03/scandale-la-con.html a écrit:Scandale à la Conférence des présidents d'Université ?

Le bureau de la Conférence des présidents d’université perdrait-il son sang froid ? C’est la question que l’on se pose à la lecture d'un communiqué virulent que viennent de signer trois présidents d’université, Bernadette Madeuf (PARIS X - Nanterre), Pascal Binczak (PARIS VIII - Vincennes) et Georges Molinié (PARIS IV - Sorbonne).

Se terminant par la sentence : «Ces procédés sont inacceptables», il s’élève contre une incroyable opération, menée jeudi dernier par le bureau de la CPU, sous la houlette de Simone Bonnafous (présidente de Paris-12 Créteil), affirme l’un des signataires. En effet, alors que la réunion pleinière de la CPU avait voté un texte, après de rudes discussions, le bureau, au lieu de le publier sur son site et de l’envoyer aux journalistes, en a écrit un autre, sous la forme d’un communiqué intitulé «Vers une sortie de crise», titre inventé par le bureau.

De même longueur, à première vue pas très différent... sauf sur des termes très précis (les présidents d’université continuent de condamner la précipitation dans laquelle a été engagée cette réforme. Cette précipitation apparaît irresponsable à l’égard des étudiants et des futurs enseignants) qui ont disparu dans l’opération. En gommant la formulation claire «retravailler cette réforme en profondeur pour obtenir en 2011 un concours et des masters de qualité». Et en introduisant des considérations sur les »débat longs et complexes» absents du texte original voté par les présidents à l’unanimité sauf une abstention. Pour finalement déboucher sur l’idée que le report d’un an de la réforme de la formation des enseignants et des concours de recrutement - report clairement exigé par le texte voté - devenait un simple voeu. Un voeu susceptible de ne pas être exaucé par le gouvernement au bénéfice de «concours de transition»... dont le communiqué efface les exigences en terme d'articulation entre concours et formations, de bourses, de stages... du texte voté.

Voici le communiqué signé des trois présidents :

Paris, le 10 mars 2009
A quoi servent les votes de l'assemblée plénière de la CPU ?

L'assemblée plénière de la CPU (Conférence des Présidents d’Université) réunie le 5 mars 2009 a voté, à l'unanimité moins une abstention, un texte dont les deux éléments fortement nouveaux relativement à la réforme de la formation des maîtres sont :
► d'une part qu'"il convient de retravailler cette réforme en profondeur pour obtenir en 2011 un concours et des masters de qualité"
► d'autre part que "la CPU considère que le mieux serait de reporter d'un an l'organisation du nouveau concours".

Quelle n'a pas été notre surprise, en discutant avec des journalistes l'après-midi de ce même jour, et en lisant les dépêches sur le sujet, de constater que le communiqué de presse NE DIT PAS CE QUE NOUS AVONS VOTE.

Les agences ne s'y sont pas trompées : dès que, par l'action de quelques présidents scandalisés, leur attention a été attirée sur la substitution, les dépêches n'ont plus du tout présenté la situation sous le même jour. On ne peut même pas nous répondre qu'il s'agit là d'un point technique : le texte voté par les présidents a tout à fait la longueur acceptable d'un communiqué de presse, alors que celui qui a été diffusé était en outre, de l'avis des journalistes, complètement insipide et peu informatif. Ces procédés sont inacceptables.
Présidente Bernadette MADEUF (PARIS X - Nanterre), Président Pascal BINCZAK (PARIS VIII - Vincennes), Président Georges MOLINIE (PARIS IV - Sorbonne).


http://sorbonneengreve.revolublog.com/article-74913-385973-position-du-professeur-georges-molinie-president-de-paris-sorbonne-pa.html a écrit:Position du Professeur Georges Molinié, Président de Paris-Sorbonne (Paris IV)

par Sorbonnard, le 10 Mars 2009 à 20:42

A ce jour, tous les centres extérieurs sont fermés.

A la Sorbonne, il est très difficile de garantir les possibilités d'accès: d'une part, il y a des blocages à l'intérieur; d'autre part, le filtrage des entrées peut à tout moment se transformer en fermeture totale par décision du recteur-chancelier, chargé du maintien de l’ordre.

Sur le fond, on constate une radicalisation du mouvement étudiant, et une montée en puissance des revendications des personnels administratifs.

Cette radicalisation et cette montée en puissance étaient prévisibles: il y a des mois que nous l'annonçons, en vain.

Les risques sont graves: dérapage avec violences et dégradations, éclatement du front des revendications, retournement du mouvement, mise en péril de l'année universitaire.

Or, le mouvement, large et majoritaire dans toute la communauté universitaire, est légitime, massif, et nécessaire face à l'autisme des ministères relativement à des réformes inacceptables, notamment une réforme des procédures de la formation des maîtres qui représente à la fois une régression et une agression, et qui reste à l’ordre du jour malgré les protestations de la CPU, de l’ensemble des syndicats et de multiples associations représentatives.

La seule solution est la mobilisation forte et continue dans les manifestations publiques, ce qui implique une gestion maîtrisée de l'accès aux locaux.

Face à l'attitude de mépris qui nous est opposée, il est plus que jamais indispensable de manifester, dans la rue et dans les universités, une résistance résolue, massive et responsable.
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Revue de presse

Messagede Francis Ménard le Mer Mar 11, 2009 4:10 pm

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Re : Vers une grève générale illimitée en France?

Messagede Francis Ménard le Ven Mar 13, 2009 3:47 pm

Vidéos en entrevues réalisés aujourd'hui lors d'une activité théâtrale mettant en scène le procès de Nicolas Sarkosy et de ses complices devant la Cour de la Sorbonne.

Voilà ce que peut donner l'implication d'enseignants/chercheurs épaulés d'étudiants : la création de mobilisations originales et créatives lorsque la qualité de l'enseignement et de ses institutions est attaquée (je crois ici transmettre le point de vue des grévistes). La première vidéo du billet « Faux procès vu par RUE89 » résume en 1 minute le point de vue d'un maître de conférences en grève.

http://sorbonneengreve.revolublog.com/a ... rue89.html
http://sorbonneengreve.revolublog.com/a ... lices.html
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Vers la fin de la «gratuité» des universités publique en Fra

Messagede Francis Ménard le Ven Mar 13, 2009 5:04 pm

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/03/92-dputs-ump-pr.html a écrit:Vers la fin de la «gratuité» des universités publiques ? C'est ce que sous-tend un projet de loi déposé par 92 députés UMP en janvier sur le bureau de l’Assemblée Nationale.

Sous pretexte de favoriser l’octroi de prêts pour les étudiants, il s’agit en réalité de permettre une hausse brutale et de grande ampleur des droits d’inscriptions à l’université.

A première vue, le projet de loi consiste à permettre à l’Etat de garantir des prêts consenti par les banques aux étudiants. Ces derniers pourraient en obtenir pour des sommes importantes, et ne les rembourser qu’après avoir décroché un diplome et trouvé un emploi. Logique de la responsabilité, classique pour des libéraux. Et discours faux-cul : le système actuel ne favorise pas la démocratisation de l’enseignement supérieur. Pire, c'est sa gratuité (relative, rassurons les députés qui croient vivre dans un pays où faire des études ne coûte pas alors que près de la moitié des étudiants font des petits ou gros boulots) qui serait responsable de son élitisme social. Conclusion : pour démocratiser l’enseignement supérieur, il faut que les étudiant s’endettent massivement. Ceux qui y voient une relation avec le financement public des universités publiques sont des gauchistes invertébrés.

...

Il est assez piquant de remarquer que l’argumentation du projet de loi est un copier coller d’une étude publiée par l’EDHEC, une école de commerce privée de Lille, ainsi présentée sur son site web :
La situation budgétaire de l'Etat et la conjoncture internationale semblent cependant peu propices à des augmentations sensibles de ces dépenses. Si les priorités et le calendrier sont maintenus, une modification du mode de financement de l'enseignement supérieur doit être étudiée pour augmenter les ressources.
Cette étude milite ouvertement pour un système universitaire payant, avec prêt à remboursement conditionnel, tout en rappelant que cette dernière idée a été formulée il y a 50 ans par Friedman. Décédé en 2006, Milton Friedman est l'ancien chef de file de l'Ecole dite de Chicago qui regroupe la frange la plus extrémiste des économistes ultra-libéraux.
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Grève nationale 19 mars 2009

Messagede Francis Ménard le Mer Mar 18, 2009 7:10 pm

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Universités: mobilisation et beaucoup de perturbations

Messagede Francis Ménard le Jeu Avr 02, 2009 4:56 pm

http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5hxJnCAbIP4-IJttkfe7Whpv1ITOw a écrit:Universités: mobilisation et beaucoup de perturbations

Il y a 1 jour

PARIS (AFP) — La mobilisation universitaire, entrée dans sa neuvième semaine, semblait décroître légèrement, avec moins d'universités totalement bloquées mais avec encore un fort nombre d'établissements perturbés, à la veille d'une nouvelle journée de manifestations jeudi.

Sur 68 des 79 universités de France métropolitaine pour lesquelles l'AFP a pu collecter des informations, 9 étaient en grève ou faisaient l'objet de blocage total, 34 étaient sujettes à des mouvements de grève partiels et 25 fonctionnaient normalement.

Le 10 mars, lors d'un précédent recensement effectué par l'AFP lors de la sixième semaine de mouvement, ces chiffres étaient respectivement de 18, 23 et 29.

De nouveaux blocages devraient avoir lieu jeudi, nouvelle journée d'actions à laquelle appellent la coordination nationale des universités et une intersyndicale (FSU, CGT, Solidaires, FO, Sauvons l'université, Sauvons la recherche et l'Unef).

Objectif: la défense des moyens pour le "service public de l'éducation, de la maternelle à l'université".

Appelle aussi à ce rendez-vous, "après l'école ou le travail", un large collectif, "L'Education est notre avenir", qui regroupe des syndicats enseignants (dont ceux du primaire, des collèges et lycées), des organisations lycéennes, des parents d'élèves et des associations pédagogiques. Localement, des préavis de grève ont parfois été déposés.

L'idée: avoir "1.000 manifestations et rassemblements (pique-niques, retraites aux flambeaux, nuit des écoles etc) devant les établissements scolaires, les universités et sur les places publiques", pour protester notamment contre les suppressions de postes dans l'Education.

A Paris, le cortège partira à 14h30 de la place du Panthéon en direction de Sèvres-Babylone.

De son côté, le ministère de l'Enseignement faisait état mercredi de "moins d'une trentaine d'établissements perturbés". "Il y a une tendance à la baisse des perturbations, à la reprise des cours et à la définition des modalités de rattrapage des cours et en même temps à la radicalisation", a-t-on commenté.

Selon les bureaux de l'AFP, parmi les 9 établissements en grève ou bloqués, figuraient Bordeaux III et IV, Avignon, Lille III, Toulouse II, Lorient, Paris IV et Evry-Val d'Essonne. A Rennes II, la fermeture administrative a été décidée par le président jusqu'à nouvel ordre pour des raisons de sécurité. A Avignon, un vote mardi a décidé de la reprise des cours à partir du 6 avril.

Les 34 universités faisant l'objet d'une grève ou d'un blocage partiel étaient Paris I, III, V, VIII, X, XII, XIII, Bordeaux II, Lyon I et II, Clermont-Ferrand II, Dijon, Nice, Aix-Marseille I et III, Montpellier II, Toulon, Lille I, Lille II, Amiens, l'université d'Artois, du Littoral Côte d'Opal, Reims, Toulouse III, Caen, Le Havre, Orléans, Brest, Rouen, Tours, Besançon, Poitiers, Marne-la-Vallée, Saint-Etienne.

Connaissaient un fonctionnement normal (ou quasi) Bordeaux I, La Rochelle, Pau, Lyon III, Clermont-Ferrand I, Grenoble I et II, Aix-Marseille II, Montpellier I et III, UT Troyes, Toulouse I, Angers, Rennes I, Perpignan, Valenciennes, Le Mans, Paris UPMC, Paris II, VII, Saint-Quentin-en-Yvelines, Cergy-Pontoise, Nantes, Chambéry et Paris XI.

L'université de Strasbourg est fermée en prévision du sommet de l'Otan du 4 avril.

La Conférence des présidents d'universités (CPU), a dit aussi "assister à une radicalisation, avec des motifs de contestation qui n'ont plus rien à voir avec l'université". Le bureau de son président Lionel Collet, à Lyon I, a été occupé mardi.


Je vous invite toujours à suivre les développements et les actions de cette grève (principalement pour Paris 1 — et surtout en histoire) sur le blogue suivant : http://sorbonneengreve.revolublog.com/
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Re: Vers une grève générale illimitée en France?

Messagede Francis Ménard le Lun Mai 04, 2009 1:00 pm

Un mois depuis ma dernière mise à jour.... la grève se poursuit toujours! La question maintenant : que faire pour les examens. Question complexe, qui sera certainement traitée au cas par cas (département par département). Voici un article qui résume bien l'état de la situation.

Comme d'habitude, je vous réfère au blogue http://sorbonneengreve.revolublog.com/ pour le suivi des évènements majeurs.

http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/05/la-crise-universitaire-se-prolonge.html a écrit:Si les formes de la résistance à la politique universitaire du gouvernement évoluent, elle ne cesse pas. De son côté, le gouvernement refuse obstinément tout geste susceptible de changer la donne et persiste dans sa volonté d'imposer ses décisions, coûte que coûte pour l'université, les étudiants et leurs familles, en considérant manifestement qu'il ne paye pas de prix politique trop lourd dans ce conflit.

Valérie Pécresse, interrogée par Le JDD hier, a réitéré son analyse du conflit qui n'aurait pas de cause raisonnable puisque «sur toutes les interrogations qui ont été à l'origine du mouvement en janvier dernier, le gouvernement a apporté des réponses». Et que sa politique consisterait à réformer et à bien financer les universités. Un tel discours disqualifie toute critique à l'avance... et ne permet pas de comprendre comment la crise a pu démarrer et durer aussi longtemps.

De son côté, la coordination nationale publie un état de la mobilisation université par université qui montre certes une situation contrastée, mais qui interdit de considérer que ce mouvement de protestation exceptionnel serait terminé, permettant ainsi d'organiser comme si de rien n'était cours et examens.

Dans la plupart des centres universitaires, la rétention des notes du premier semestre est appliquée. Une forme de lutte qui semblait indolore, mais qui commence à peser sérieusement, au point que des présidents d'universités se lancent dans un combat incertain, menaçant individuellement chaque enseignant de retenues salariales en cas de poursuite de ce mode d'action (Lille-2, Paris-5). La grève des cours est moins fréquente, elle prend souvent une forme dite "perlée" - en réalité on ne fait grève que les jours de manifestation nationale - quant aux blocages des bâtiments, ils ont touché une quarantaine de centres (IUT compris), mais pas de manière nécessairement continue.

Reste que dans plusieurs universités importantes, notamment en sciences humaines et sociales, plusieurs dizaines de milliers d'étudiants ont été massivement privés de cours depuis plus de 10 semaines. En région parisienne, c'est notamment le cas de Paris-1, Paris-3, Paris-4, psycho à Paris-5, certaines UFR de Paris-6 et Paris-7, Paris-8, Paris-10. En province, Aix-marseille-1, Amiens, Besançon, Bordeaux-3, Dion, Grenoble-3, Lille-1 et 2, Lyon-2, Montpellier-3, Nancy-2, Rennes-2, Rouen, Strasbourg, Toulouse-2 et 3... ont été, à des degrés divers, les plus touchés.

L'intransigeance ministérielle et la force de la colère des universitaires se sont conjuguées pour produire ce conflit d'une intensité et d'une durée inusitées - après tout, la dernière vraie grève des enseignants chercheurs date de 1976, c'est une profession plutôt peu gréviste. L'une des conséquence en est la lancinante question des examens et des diplomes. Sur ce sujet, la réunion de la coordination nationale, à la Sorbonne mercredi dernier, a été très tendue. Sa motion sur les examens a été mal communiquée par la Coordination (son titre ne reflète pas son contenu) et mal lue par des journalistes qui ont cru qu'elle recommandait de ne pas organiser les examens partout. Elle illustre la difficulté d'un dossier sur lequel les déclarations des uns et des autres (en particulier la ministre) relèvent plus du théâtre que du réel. Qu'en est-il vraiment ?

1. Dans la plupart des UFR de sciences de la nature, maths et informatique, médecine, même là où la colère contre le gouvernement était importante, les enseignements ont eu lieu en ménageant les moyens de la protestation. Les examens se tiendront à peu près normalement. Y voir un signe de complaisance vis à vis de la politique gouvernementale serait une erreur, c'est juste qu'un biologiste ne peut pas dire à un étudiant de se débrouiller pour son TP.
2. Dans les universités de sciences humaines et sociales les plus touchées par la grève des cours, il est tout simplement illusoire de croire que l'on peut faire "comme si" le second semestre avait été normal ou qu'il était "rattrapable". En témoigne la décision prise par les conseils de l'université Paris-4. Elle signifie que, si le scénario optimiste qui suppose que cours et examens soient organisés sans délais n'est pas réalisé, alors le semestre sera "banalisé". En clair, cela veut dire que tous les étudiants auront leurs crédits d'ECTS (crédits d'enseignement, les anciennes UV, dans un système européen), mais sans notes, et que la note du diplôme, donc la mention possible, sera fondée sur les autres semestres uniquement.
3. Il résulte de ces deux types de cas, qu'il n'y aura pas de règles pour tout le monde, mais uniquement du cas par cas. Mais il semble évident que les étudiants seront massivement admis en année supérieure pour les trois années de licence, là où la grève de cours à été la plus effective.
4. Le discours ministériel sur le thème "je suis la garante de la qualité des diplômes" est pure rodomontade. Valérie Pécresse sait bien que si elle se mêlait directement d'ordonner par voie rectorale la vérification de la qualité des diplômes dans les universités fortement touchées par la grève, ce qui déboucherait inéluctablement sur leur retrait, elle concentrerait sur elle la foudre étudiante... alors même qu'elle tente de la détourner vers les enseignants. Dans cette affaire, tout le monde sait que c'est celui qui refusera les diplômes - quel que puisse être l'habillage de la décision - qui paiera le prix. La ministre est trop bonne politique pour commettre cette erreur. Aux enseignants de suivre son exemple.

Lancée le 16 mars, la ronde infinie des obstinés a dépassé sa millième heure. Ses organisateurs viennent de publier un texte à cette occasion et ont décidé de la suspendre dans son caractère permanent et d'en reprendre l'idée de manière intermittente. Elle a permis de relancer l'intérêt médiatique pour ce mouvement, et donc, aura atteint une part de ses objectifs. Sa relance sous forme intermittente repose sur l'idée que le conflit va prendre d'autres formes en raison de sa durée... qui va probablement passer l'été.

Ce pronostic repose sur un constat : les problèmes qui ont été à l'origine de ce conflit sont toujours là.

1. La reforme de la formation des enseignants du primaire et du secondaire. Valérie Pécresse et Xavier Darcos ont créé la Commission Filâtre-Marois pour remettre à plat la dite réforme. Mais aucun signe n'a été donné que le gouvernement soit disposé à renoncer à ses objectifs. Or, comme le souligne ce communiqué du SNUIPP, le désaccord reste majeur avec la vision gouvernementale. Si tout le monde est d'accord pour que les enseignants aient un master, le contenu de cette formation, l'articulation entre le processus de recrutement et les années d'études ainsi que le paiement d'une année de formation pratique demeurent des points durs de désaccords. Si le gouvernement revient après le travail de la commission avec un projet identique dans ses grandes lignes, la réaction de la communauté universitaire la plus concernée sera elle aussi identique : le refus. La colère s'est encore manifestée ce matin, à l'IUFM de Livry Gargan, où devait se tenir la correction du concours tenu la semaine dernière de recrutement des professeurs des écoles pour l'Académie de Créteil. Enseignants et étudiants ont organisé un blocage de cette correction, afin de la retarder. L'administration a fait enlever les copies pour les porter dans un autre centre de Créteil... et les protestataires vont tenter de suivre les copies.
2. Le statut des enseignants chercheurs. Il est impossible de comprendre pourquoi ce sujet demeure majeur si l'on ne prend pas en compte le raisonnement tenu par la plupart des universitaires : au delà des principes, il s'agit de se donner les moyens d'imposer un nombre d'heures de cours plus important à la majorité d'entre eux, en liaison avec l'analyse faite par le gouvernement selon laquelle une part importante d'enseignants-chercheurs ne font pas de recherche et dans un contexte où l'on veut améliorer l'encadrement pédagogique sans augmenter les effectifs d'enseignants. Aussi, la vigueur des propos entre, par exemple, le président de la Conférence des présidents d'université, Lionel Collet qui soutient que ces heures supplémentaires (complémentaires) seront payées et l'argumentaire d'Olivier Beaud dont voici le texte envoyé au Conseil d'Etat, qui affirme le contraire.
3. Le financement et l'organisation de la recherche publique. Si le Président de la République Nicolas Sarkozy a donc menti dans son discours du 22 janvier - les organismes de recherche, dont le Cnrs, ne seront pas transformés en simples agences de moyens d'ici le 31 décembre 2009 et continueront d'être des opérateurs de recherche employeurs de scientifiques et de personnels techniques - la mise en place des différentes structures nouvelles (ANR, AERES, Alliance en science de la vie, etc) se traduit par un pilotage différent de la recherche publique. Des résistances passives sont à l'oeuvre. Comme les discretes mais efficaces réorganisations au Cnrs afin de pouvoir qualifier de stratégiques des unités que l'on veut garder. Ou ces "experts" de l'ANR qui passent leur temps à élargir les thématiques des appels d'offres afin de faire du "blanc" sans en avoir l'air. Mais le rouleau compresseur avance, et on commence à en voir les effets en SHS au CNRS où la désumérisation est en marche.
Francis Ménard
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Re: Vers une grève générale illimitée en France?

Messagede Francis Ménard le Jeu Mai 07, 2009 4:08 pm

Le ton monte!

L'État, accusé « d'attaquer » le service public, veut sanctionner contre ceux qui « bloquent » ou « cassent » le service public....

Examens et blocages: quels sont les recours du gouvernement et des universités?
QUI EST RESPONSABLE DE LA POURSUITE DE LA CRISE ? - Sciences²
Fillon : le gouvernement "rétablira l'ordre" dans les facs

Il faut rappeler que certaines universités n'ont pas ouvert leurs portes (ou presque) depuis le début de la session...
Francis Ménard
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