RÉFORME DE LA POLICE DE QUARTIER
Moins de postes, plus de policiers sur le terrain à Montréal
Sébastien Rodrigue
La Presse
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) prépare une nouvelle réforme de la police de quartier, avec une réduction du nombre de postes de 39 à 32 et le transfert d'un peu plus de 200 policiers sur le terrain.
Le projet du SPVM prévoit notamment «jumeler» les deux postes de quartier (PDQ) de Saint-Laurent, ainsi que ceux de Côte-des-Neiges, Ahuntsic, Montréal-Nord, Rosemont et Mercier, de même que celui de Côte-Saint-Luc avec celui de Notre-Dame-de-Grâce.
Selon le projet en discussion, les policiers du SPVM seront répartis dans 32 postes sous la gouverne des quatre centres opérationnels existants. Il y a aura ainsi 622 agents à l'Ouest, 601 au Nord, 457 à l'Est et 457 au Sud.
Les postes de quartier avec le moins d'effectifs seront sacrifiés, explique Yves Charrette, directeur adjoint au SPVM. Les PDQ formés d'environ 25 policiers n'ont le plus souvent qu'une seule voiture disponible pour répondre aux appels.
Selon le directeur adjoint, le SPVM avait identifié ce problème lors de la précédente réforme en 2003. Le nombre d'«unités de commandement» avait alors été réduit à 39, mais les 49 postes implantés en 1997 avaient tout de même été conservés. «Si on regroupe deux postes, il y aura par exemple trois voitures pour tout le territoire au lieu de deux», explique-t-il.
Le transfert de 203 policiers ajoutera aussi environ six policiers par poste de quartier. Pour y arriver, le SPVM réduira notamment le nombre de policiers affectés à la réception des plaintes et aux quatre groupes d'intervention. Ce groupe appuie les poste de quartier pour des opérations d'envergure comme le contrôle des foules.
Yves Charrette affirme que ce déplacement d'effectifs ne changera rien au service. Les effectifs seront réduits durant les périodes creuses afin de libérer des agents, précise-t-il. Le SPVM s'attend aussi à ce que les plaintes faites par Internet réduisent la tâche des policiers.
Missions ponctuelles
Avec cette arrivée de forces fraîches, le service de police souhaite créer des «groupes d'intervention de quartier» dans les 32 postes de quartier. Formés de huit à 10 personnes, ces groupes auront des missions ponctuelles selon les besoins. Ils pourraient autant s'occuper de problèmes de circulation routière que de criminalité violente.
En 2007, le SPVM amorcera déjà sa transformation avec l'arrivée de l'unité métro, formée de 132 policiers. Les agents de stationnement sont aussi désormais sous la responsabilité du service de police.
L'année dernière, la police de Montréal a créé une nouvelle division de 133 membres affectés à la circulation. En septembre 2007, le SPVM ajoutera 40 nouveaux policiers à cette section, notamment pour patrouiller davantage autour des voies réservées aux autobus.
En 1997, le passage à la police de quartier avait été la réforme la plus importante de la police de la Communauté urbaine de Montréal depuis sa création en 1972. Environ 500 aspects de l'organisation du service avaient été modifiés et 3000 policiers avaient été déplacés dans les 49 postes de quartier et les quatre centres opérationnels. La philosophie de départ reste la même, insiste le directeur adjoint.
Les prochains changements à la police de quartier doivent d'abord faire l'objet d'une consultation auprès des élus locaux. La commission de la sécurité publique et la Ville de Montréal doivent aussi approuver le projet. Sa mise en place doit être complétée d'ici 2008.