Réunion de l’Internationale étudiante pour l’égalité sociale à Montréal
8 novembre 2007
La section canadienne de l’Internationale étudiante pour l’égalité sociale tient une réunion à Montréal pour mettre de l’avant une réponse socialiste à l’occupation américaine de l’Irak, à la guerre menée par l’OTAN en Afghanistan, aux dangers grandissants d’une attaque américaine contre l’Iran et à l’augmentation des tensions entre les États impérialistes. (Allez au bas de la page pour obtenir les coordonnés de la réunion.)
L’invasion américaine et l’occupation de l’Irak ont produit une tragédie humaine aux proportions immenses. Cette invasion criminelle déclenchée en 2003, à laquelle se sont fermement opposées les masses du monde entier, a déjà causé la mort violente de plus d’un million d’Irakiens, le déplacement de millions d’autres, et la mort de plus de 4000 soldats américains ou de la coalition — tout cela parce que l’élite dirigeante américaine est déterminée à prendre le contrôle des riches ressources géostratégiques du Moyen-Orient.
La guerre en Afghanistan, déclenchée par les Etats-Unis et menée par une coalition de l’OTAN dans laquelle les Forces armées canadiennes occupent un rôle majeur, est le théâtre du même genre d’atrocités.
Au même moment, de nouvelles interventions sont planifiées. Le même mélange cynique de mensonges et de provocations, utilisées dans les mois précédant l’invasion de l’Irak, est désormais utilisé contre l’Iran. Une action militaire contre l’Iran pourrait facilement déclencher un conflit entre les Etats-Unis et la Russie, la Chine ou encore les puissances européennes, une conflagration mondiale aux conséquences inimaginables.
Dans cette situation mondiale extrêmement tendue, toutes les cliques dirigeantes nationales tentent de tirer leur épingle du jeu. Des projets de nature similaire sont planifiés et mis de l’avant par les grandes puissances européennes et asiatiques. Le gouvernement conservateur canadien de Stephen Harper s’est étroitement aligné avec la Maison-Blanche en assignant un rôle de leadership aux Forces armées canadiennes dans la guerre en Afghanistan, un conflit qui fait partie de la lutte plus large pour le contrôle de l’Asie centrale et de ses importantes réserves pétrolières et gazières. L’élite dirigeante canadienne espère ainsi bénéficier de l’appui de Washington pour ses propres ambitions impérialistes dans cette division du monde pour les ressources et les zones d’influence, incluant les réserves énergétiques inexploitées de l’océan arctique.
Les projets de la bourgeoisie canadienne requièrent une profonde militarisation de la société : une entreprise dont les bases ont été jetées par les précédents gouvernements libéraux de Jean Chrétien et Paul Martin et qui s’est accélérée sous les conservateurs de Harper. Alors que la classe dirigeante tente de remiser au placard l’image de gardien de la paix du Canada, qui a bien servi les intérêts de l’impérialisme canadien durant la période de la Guerre froide, des milliards de dollars sont injectés dans le rapide développement de l’armée afin de pouvoir participer activement aux « guerres du 21e siècle ».
Une très grande majorité de Canadiens sont opposés à l’intervention en Afghanistan mais cette opposition ne trouve aucune expression dans la politique officielle. À la façon du Parti démocrate aux Etats-Unis qui critique l’administration Bush pour sa conduite de la guerre en Irak mais qui continue à assurer son financement, les partis de l’opposition au Canada exploitent de manière hypocrite les sentiments anti-guerre véritables de la population tout en démontrant qu’ils s’accordent tous pour défendre les intérêts impérialistes et géostratégiques de l’Etat canadien.
Pendant cinq ans, les sociaux-démocrates du NPD ont appuyé la mission des Forces Armées canadiennes (FAC) en Afghanistan. C’est seulement en août 2006, en réponse à des sentiments anti-guerres largement répandus dans la population, qu’il a appelé au retrait des troupes canadiennes du sud de l’Afghanistan. Ainsi, avance le NPD, ils pourront être déployés ailleurs—Haïti et le Darfour ont été mentionné par le leader du parti Jack Layton—et mieux servir les intérêts de l’impérialisme canadien.
Au Québec, un rôle similaire est joué par Québec solidaire. Cette formation politique qui se dit « de gauche » préconise la poursuite de l’intervention canadienne en Afghanistan sous la supervision de l’ONU et défend le projet réactionnaire de la souveraineté du Québec, alignée sur l’OTAN et l’ALÉNA, mis de l’avant par le parti de la grande entreprise qu’est le Parti québécois.
La recrudescence du militarisme et de la guerre impérialiste est enracinée dans la lutte impitoyable que se livre les différentes élites capitalistes nationales pour les marchés, les ressources naturelles, les positions géopolitiques et les bassins de main d’œuvre à exploiter. Le même phénomène se trouve derrière l’assaut toujours plus grand que la grande entreprise a engagé, pendant le dernier quart de siècle, sur la position sociale de la classe ouvrière. L’Etat-providence a été pillé et les salaires et les emplois coupés, menant ainsi à une insécurité économique croissante et à des niveaux d’inégalités sociales en augmentation.
L’IEES lance un pressant appel aux étudiants au Canada pour entreprendre la lutte contre la guerre et les inégalités et de joindre la lutte pour bâtir un mouvement socialiste indépendant de la classe ouvrière. Adhérez à l’IEES et contribuez à bâtir un club dans votre école secondaire, votre cégep ou votre université.
Coordonnées de la réunion de l’Internationale étudiante pour l’égalité sociale :
voir: http://www.wsws.org/francais/