N'ayant toujours pas digéré la loi spéciale qui a imposé un règlement au secteur public, la CSQ envisage une contestation judiciaire de cette loi et possiblement un boycottage de certains comités et organismes.
Le président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) Réjean Parent a fait le point, mercredi à Montréal, sur l'année qui vient de s'écouler et sur celle qui s'amorce.
De façon générale, il souhaite une action plus concertée de toutes les organisations syndicales pour combattre le gouvernement Charest, une sorte de «je me souviens syndical», dit-il. «La leçon de 2005 c'est de renforcer notre unité.»
Il veut relancer l'idée, déjà lancée lors de congrès passés de la CSQ, de tenir des états généraux du syndicalisme pour renforcer les liens entre les organisations syndicales.
Aussi, il songe sérieusement à un recours judiciaire pour contester la loi qui a forcé le règlement dans le secteur public et qui a été adoptée avec le bâillon à l'Assemblée nationale. Les procureurs de la centrale sont encore à étudier la question. M. Parent souhaite, là aussi, une action commune avec les autres organisations syndicales.
Dans le passé, des centrales syndicales ont déjà contesté des lois québécoises affectant leurs droits, et ce au palier international, devant le Bureau international du travail.
De plus, M. Parent dit refuser le «faux semblant de démocratie» et pourrait bien suggérer de «revisiter» la participation de la centrale à des comités ou organismes gouvernementaux.
La centrale syndicale a «une centaine de participations» à divers conseils d'administration, comme à la Régie des rentes, à la Commission des partenaires du marché du travail ou au Conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, a noté M. Parent, sans en cibler un précisément ni annoncer quoi que ce soit dès maintenant. «S'ils veulent tout décider tout seul, on va leur donner», s'est-il exclamé.
M. Parent en veut encore, visiblement, au gouvernement Charest, non seulement à cause de la loi spéciale contre le secteur public, mais aussi à cause de la réforme touchant les services de garde et du projet d'ouverture au secteur privé dans la santé.
«Il a un plan, c'est de démolir les services publics et démolir les organisations syndicales», se plaint le dirigeant syndical.
Comme la CSQ doit rester non partisane, en vertu de ses statuts, la centrale n'amènera pas son combat dans l'arène partisane en luttant au sein des partis d'opposition, par exemple.
Son combat se poursuivra cependant en visant les députés libéraux.
«Nos cibles de prédilection, ça va être les ministériels. Et c'est plus un marathon qui se met en branle qu'un sprint», prévient-il.
Il n'est pas question de grèves ou de moyens de pression corsés, la loi spéciale adoptée avant Noël étant très sévère à l'endroit des récalcitrants.
M. Parent n'a pu s'empêcher d'écorcher au passage le nouveau chef péquiste André Boisclair, qui a admis que s'il était élu, lors des prochaines élections, il ne rouvrirait pas les contrats de travail qui viennent d'être imposés aux employés de l'État par le gouvernement Charest pour accorder des augmentations de salaire plus généreuses.
«Quand j'étais plus jeune, mon père me disait «vaut mieux se taire et paraître idiot que de parler et l'être». Je pense que le chef du Parti québécois a manqué une excellente occasion de se taire.»
M. Parent espère qu'avec l'expérience, le chef péquiste adoptera un discours «plus approprié dans les circonstances».
Ça devient intéressant ... même si la CSQ n'est pas très représentée dans les cégeps (seulement 7 syndicats membres au niveau des profs, et il se fait tard ...)
Notre syndicat de profs tiendra une AG le 18 janvier pour discuter de leur futur plan d'action et les moyens de pression (ils usaioent d'une stratégie de boycotts actifs particulièrement efficace, surtout quand on se levait avec eux, détruisant tout semblant de quorum). Avez-vous eu des échos d'actions possibles de la part de vos syndicats locaux ? (c'est l'intersession mais bon, on sait jamais...)
