nouvelle politique tarifaire à la STM

Les groupes d'usagers aux aguets
Bruno Bisson
La Presse
L'arrivée de la carte à puce dans les transports en commun laisse perplexes les groupes d'usagers et les associations de consommateurs, qui craignent moins la technologie elle-même que la façon dont la STM compte s'en servir.
«Dans cette transition entre la CAM magnétique et la carte à puce, les usagers sont un peu comme des fiancés qui se présentent à l'église sans avoir lu le contrat de mariage. On pourrait avoir des surprises», affirme Normand Parisien, directeur général de Transports 2000 Québec.
Pour sa part, le porte-parole de l'Union des consommateurs, Charles Tanguay, craint que la carte à puce n'ouvre la porte à l'application générale du principe «utilisateur-payeur» dans les transports en commun, qui minerait la vocation prioritaire de service public de la STM.
Il y a deux semaines, l'Union des consommateurs et Transports 2000 Québec ont participé, en compagnie d'autres groupes de consommateurs ou d'usagers, à une rencontre d'information sur l'implantation de la carte à puce animée par le président de la STM, Claude Trudel. «Je dois rendre hommage à l'ouverture et à la franchise de M. Trudel, a commenté M. Parisien. Cette rencontre a été riche d'enseignements. Mais elle nous a seulement confirmé ce qu'on redoutait le plus sur la modulation des tarifs et la commercialisation de la carte à puce.»
Lors de cette rencontre, le président de la STM a notamment confirmé que la carte à puce pourrait permettre à la STM de recourir à de nouvelles méthodes de tarification après l'implantation du nouveau système de perception, d'ici au début de 2010.
Actuellement, les tarifs des transports en commun sont déterminés en fonction de zones uniformes qui s'étendent à l'ensemble de la région métropolitaine. Tous les résidants de l'île de Montréal paient donc le même tarif pour accéder aux autobus et au métro de la STM. Même chose dans les villes de banlieue pour les déplacements dans la ville elle-même. Lorsque les passagers voyagent d'une ville à une autre, des tarifs «métropolitains» entrent alors en vigueur. Ces zones tarifaires peuvent différer des territoires propres à chacune des sociétés de transport.
En vertu des possibilités techniques de la carte à puce, cette structure tarifaire pourrait exploser, d'ici deux ans, pour faire place à un système plus complexe, qui débiterait les cartes à puce d'une somme calculée en fonction de la distance parcourue par le voyageur.
La STM pourrait aussi utiliser des tarifs différents selon l'heure de la journée. Voyager durant les heures de pointe pourrait coûter plus cher en raison de la très forte demande. «Pour une grande partie des usagers de la STM, prendre les transports en commun ne relève pas d'un choix pratique ou environnemental, note M. Tanguay. C'est leur seul moyen de déplacement parce qu'ils n'ont pas d'auto et qu'ils n'ont pas les moyens d'en avoir une.»
Dans ce contexte, ajoute-t-il, «il est un peu odieux qu'une personne paie davantage pour utiliser le métro ou les autobus parce qu'elle habite loin de son lieu de travail ou parce qu'elle a le malheur d'être obligée de prendre les transports en commun pendant les heures de pointe.»
Bruno Bisson
La Presse
L'arrivée de la carte à puce dans les transports en commun laisse perplexes les groupes d'usagers et les associations de consommateurs, qui craignent moins la technologie elle-même que la façon dont la STM compte s'en servir.
«Dans cette transition entre la CAM magnétique et la carte à puce, les usagers sont un peu comme des fiancés qui se présentent à l'église sans avoir lu le contrat de mariage. On pourrait avoir des surprises», affirme Normand Parisien, directeur général de Transports 2000 Québec.
Pour sa part, le porte-parole de l'Union des consommateurs, Charles Tanguay, craint que la carte à puce n'ouvre la porte à l'application générale du principe «utilisateur-payeur» dans les transports en commun, qui minerait la vocation prioritaire de service public de la STM.
Il y a deux semaines, l'Union des consommateurs et Transports 2000 Québec ont participé, en compagnie d'autres groupes de consommateurs ou d'usagers, à une rencontre d'information sur l'implantation de la carte à puce animée par le président de la STM, Claude Trudel. «Je dois rendre hommage à l'ouverture et à la franchise de M. Trudel, a commenté M. Parisien. Cette rencontre a été riche d'enseignements. Mais elle nous a seulement confirmé ce qu'on redoutait le plus sur la modulation des tarifs et la commercialisation de la carte à puce.»
Lors de cette rencontre, le président de la STM a notamment confirmé que la carte à puce pourrait permettre à la STM de recourir à de nouvelles méthodes de tarification après l'implantation du nouveau système de perception, d'ici au début de 2010.
Actuellement, les tarifs des transports en commun sont déterminés en fonction de zones uniformes qui s'étendent à l'ensemble de la région métropolitaine. Tous les résidants de l'île de Montréal paient donc le même tarif pour accéder aux autobus et au métro de la STM. Même chose dans les villes de banlieue pour les déplacements dans la ville elle-même. Lorsque les passagers voyagent d'une ville à une autre, des tarifs «métropolitains» entrent alors en vigueur. Ces zones tarifaires peuvent différer des territoires propres à chacune des sociétés de transport.
En vertu des possibilités techniques de la carte à puce, cette structure tarifaire pourrait exploser, d'ici deux ans, pour faire place à un système plus complexe, qui débiterait les cartes à puce d'une somme calculée en fonction de la distance parcourue par le voyageur.
La STM pourrait aussi utiliser des tarifs différents selon l'heure de la journée. Voyager durant les heures de pointe pourrait coûter plus cher en raison de la très forte demande. «Pour une grande partie des usagers de la STM, prendre les transports en commun ne relève pas d'un choix pratique ou environnemental, note M. Tanguay. C'est leur seul moyen de déplacement parce qu'ils n'ont pas d'auto et qu'ils n'ont pas les moyens d'en avoir une.»
Dans ce contexte, ajoute-t-il, «il est un peu odieux qu'une personne paie davantage pour utiliser le métro ou les autobus parce qu'elle habite loin de son lieu de travail ou parce qu'elle a le malheur d'être obligée de prendre les transports en commun pendant les heures de pointe.»