Je n'aime pas beaucoup le symbole qu'est l'autodafé pour toutes sortes de raisons historiques mais j'avoue être pas mal surpris de le voir utilisé par le romancier québécois.
Littérature québécoise
Un autodafé signé VLB
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Jean-François Roy a assisté au lancement du dernier roman de l'enfant terrible de Trois-Pistoles.
Victor-Lévy Beaulieu brûle symboliquement le premier exemplaire de son plus récent roman La grande tribu, c'est la faute à Papineau.
Victor-Lévy Beaulieu (archives)
Par ce geste spectaculaire, l'auteur a voulu dénoncer le recul de la cause indépendantiste et la fin de « l'unilinguisme français de la Loi 101 ». Le lancement de son dernier opus de 880 pages, que l'écrivain qualifie de grotesquerie-roman, s'est donc rapidement transformé en manifestation politique.
L'ouvrage, dont l'écriture a été amorcée dans les années 70, est d'ailleurs une allégorie du Québec contemporain où les personnages, dont les deux principaux sont Louis-Joseph Papineau et le poète Claude Gauvreau, vont tenter de surmonter leurs limitations pour s'accomplir et affirmer leur indépendance.
VLB ne s'en cache pas, sa grande tribu, c'est le peuple québécois. Il estime que son roman traduit bien l'histoire schizophrénique du Québec des 40 dernières années.
Fervent indépendantiste, Victor-Lévy Beaulieu croit que le Québec n'a jamais été aussi loin de l'indépendance. L'auteur croit que Montréal sera bientôt une ville à majorité anglaise et que l'identité comme les institutions du Québec sont menacées par l'anglicisation.
On ne sait pas apprendre à nos enfants ni à lire ni à écrire le français, 40 % des Québécois sont considérés comme analphabètes, mais c'est parce que, prétendent les mondialistes, ils ont besoin d'être immergés, non pas dans la langue de Molière, de Michel Tremblay ou de Robert Lepage, mais dans celle de l'Amérique anglophone — Victor-Lévy Beaulieu
Sa désillusion est si grande, indique Victor-Lévy Beaulieu, qu'il préfère brûler le reste de son oeuvre à jamais. « Ça ne m'intéresse pas, mais pas pantoute, de devenir un débris de l'histoire des autres », a déclaré l'auteur lors de son lancement.
VLB s'accorde deux mois de réflexion avant de passer aux actes.