Mardi 29 novembre 2005, 19h45
La FECQ tient à rectifier le tir par rapport à son l’impact lors de la sortie de la Coalition des jeunes pour le remboursement de la dette. Pour nous, la dette reste encore aujourd’hui un thème dont nous devons débattre en tant que jeunes citoyennes et citoyens. On remarquera sans doute que la coalition ne s’entend que sur l’importance d’en parler; cela va sans dire lorsque l’on voit l’antagonisme qui sévit à travers les groupes en ce qui concerne les moyens de la régler. Au départ, le but premier de cette coalition était de demander à travers un seul porte-parole que le gouvernement encadre le débat à travers des audiences publiques. Maintenant il apparaît clairement que ce n’était qu’une manière de se faire bonne presse pour certains groupes qui s’étaient pourtant engagés à ne pas le faire.
Certains médias ont qualifié la coalition de résultante du manifeste Pour un Québec lucide. Nous n’endossons pas ce manifeste et nous tenons à rappeler qu’il est impensable et surtout inutile de classer tous les jeunes en deux classes différentes : les lucides ou les solidaires. Nous ne pouvons endosser ces manifestes, faute de positions claires à ces sujets, et par souci de représentativité de la diversité des opinions des étudiantes et étudiants que nous représentons. Nous tenons d’ailleurs à affirmer ici, par le même souci de représentativité, et face aux problèmes majeurs rencontrés au sein de la coalition, notre désengagement de celle-ci. Une chose est pourtant claire, le remboursement effectif de la dette ne devra jamais se faire au détriment de l’éducation, de la santé et des autres services sociaux. Si on parle d’avenir, et c’est bien de cela dont nous voulons parler, nous nous devons de tenir un vrai débat sur la place publique et non par médias interposés. Nous ne pouvons nous permettre d’être en perpétuelle réaction aux attaques menées par des partisans d’une diminution du pouvoir d’intervention de l’État. Nous nous devons, en tant que citoyennes et citoyens d’un monde à changer, d’amener les débats et non d’y réagir. Comme disait Forbes : « Vous avez beau ne pas vous occuper de la politique, la politique s’occupe de vous tout de même.»
Comme le mentionnent certains, les entreprises au Québec payent moins d’impôts que dans le reste de l’Amérique du Nord. Mais au lieu de taxer les personnes pertinentes, le Ministre Audet préfère chercher une solution pour concilier baisse d’impôt et réduction de la dette. Les écarts entre riches et pauvres ne font que s’agrandir, l’État se désengage de plus en plus de ses rôles fondamentaux et les conditions socio-économiques des étudiantes et étudiants, vecteurs de développement de nos pays, n’arrêtent pas de s’effriter. Voilà les vrais débats qu’il faut lancer de toute urgence.
En conclusion, le message que la FECQ veut lancer, c’est de rappeler l’importance vitale des moyens collectifs que nous nous sommes donnés pour améliorer le sort de notre société, c’est-à-dire les services publics (éducation, santé, aide sociale, etc.). Nous avons vu que depuis deux ans, le gouvernement Charest n’a rien fait pour améliorer le sort des étudiants, des travailleurs et des plus pauvres de la société. Le gouvernement ne cesse de dire qu’il est incapable d’optimiser les services directs à la population étant donné le contexte budgétaire difficile. L’une des solutions prônées par la FECQ est d’augmenter l’imposition des entreprises ainsi que d’annuler le report d’impôt utilisé par les entreprises et individus. Après avoir effectué ces mesures, nous pourrons dégager une marge de manœuvre pour investir en éducation, en santé et en services sociaux et si le gouvernement a le courage politique de procéder comme nous le proposons, nous pourrons, un jour, rembourser la dette… Aller de l’avant, c’est proposer plus que contester.
Étienne Hudon-Gagnon
Président de la FECQ