Personnalité de l'année Le Droit-Radio-Canada : Bill Clennet

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Personnalité de l'année Le Droit-Radio-Canada : Bill Clennet

Messagede Pat02pat le Ven Jan 30, 2009 2:27 am

Personnalité de l'année Le Droit-Radio-Canada : Bill Clennett de Québec Solidaire en lice.


Personnalité, lundi, 18 février 2008, p. 15

Bill Clennett

Ardent défenseur de causes sociales

Thériault, Charles

Aujourd'hui, LeDroit et Radio-Canada veulent souligner la détermination et l'engagement social du Gatinois Bill Clennett en le nommant Personnalité de la semaine

Bill Clennett n'aime pas jouer les vedettes. Il est visible dans les médias parce qu'il est actif et qu'il croit dans les causes qu'il défend mais c'est bien malgré lui qu'il a été connu à la grandeur du pays à la suite de l'incident impliquant l'ancien premier ministre canadien, Jean Chrétien, en 1996.

Notre personnalité de la semaine LeDroit/Radio-Canada a remporté récemment une importante bataille lorsque Loto-Québec a été forcée de dévoiler ses statistiques sur les suicides et tentatives de suicides survenus dans les casinos de la province, dont celui du Lac Leamy.

Originaire de Montréal, William Clennett a grandi dans le quartier très anglophone de Notre-Dame-de-Grâce. Jusqu'à l'adolescence, il ne parlait pas un mot de français. "Nous étions douze enfants à la maison. Mon père était comptable en chef à la Banque Royale mais nous étions une famille de la classe moyenne. Dans le quartier Notre-Dame de Grâce, j'avais plein d'amis mais lorsque mes parents ont décidé de déménager à Dorval pour avoir une plus grande maison, je n'ai pas accepté ce changement. J'avais 11 ou 12 ans et je changeais de milieu et je perdais mes amis. Durant mon adolescence, c'était la période des grandes contestations et j'ai commencé à prendre conscience de certaines choses et je m'ennuyais de plus en plus à l'école. Je suis allé au cégep durant un an, puis j'ai décroché pour voyager à travers le Canada", raconte M. Clennett.

Arrivée dans l'Outaouais

Au cours de son adolescence, Bill Clennett a travaillé comme moniteur dans un camp pour déficients intellectuels, à Saint-Lazare, près de Rigaud. "C'était un camp bilingue mais plus anglophone que francophone. J'ai commencé à apprendre le français graduellement. Ce camp a fusionné avec un camp semblable à Hull et le tout est devenu le Camp Gatineau qui existe toujours aujourd'hui, dans le parc de la Gatineau. C'est ainsi que je suis arrivé dans l'Outaouais, à la fin des années 1960. Le Camp Gatineau étant plus francophone, ça m'a incité encore plus à parler français et à découvrir la culture francophone. En 1971, j'ai décidé de m'établir en Outaouais et j'ai travaillé au Pavillon Claude qui est devenu le Pavillon du Parc", ajoute-t-il.

Malgré son manque de formation dans le domaine, Bill Clennett a appris à travailler avec les personnes handicapées et il a réalisé à quel point ce sont des personnes attachantes. "Il y avait un grand vent de changement dans la façon de traiter les handicapés intellectuels. C'était très stimulant car j'ai participé à tous ces changements. Je me suis lancé à fond là-dedans".

Mais Bill Clennett peut difficilement s'empêcher de contester le système dans lequel il vit et après quatre ans au Pavillon du Parc, il quitte parce qu'il n'était plus d'accord avec les méthodes de travail utilisées. Après avoir voyagé un peu, il entame des études en sciences politiques à l'Université d'Ottawa mais la naissance de sa fille est venue tout chambouler. Il décide donc de rester à la maison pour s'en occuper alors que son ex-conjointe retournait au travail.

Implication sociale

"Durant cette période, j'ai rencontré le père Isidore Ostiguy, un prêtre capucin qui s'intéressait beaucoup aux questions de logement. J'ai aussi découvert le milieu populaire en participant aux réunions du conseil d'administration de la garderie de ma fille. Isidore Ostiguy était actif au sein du groupe Logemen'Occupe et il m'a proposé d'embarquer dans cet organisme. Je ne connaissais rien aux questions de logement et j'ai appris sur le tas. Au début j'avais un très petit salaire mais on a réussi à trouver un meilleur financement et donner une structure plus solide à Logemen'Occupe".

Bill Clennett a passé presque dix ans à la tête de Logemen'Occupe. Il y a mené plusieurs batailles pour la défense des droits des locataires et pour favoriser un meilleur accès au logement social. Suivant l'exemple du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) de Montréal, Logemen'Occupe a organisé des dizaines de manifestations, parfois spectaculaires et originales mais jamais violentes. "Je trouvais que l'élément visuel était très important pour expliquer le problème. Quand on a construit un village de sans-abri sur la rivière des Outaouais, au courant des années 1990, on voulait démontrer leur situation. Les dernières années du gouvernement conservateur de Brian Mulroney ont été très difficiles car le gouvernement fédéral a diminué, puis aboli les subventions au logement social. On a essayé de lutter contre cela. Et cette lutte m'a amené à réfléchir et à prendre un certain recul. J'ai quitté Logemen'Occupe et un peu plus tard, je me suis joint à l'Association de défense des droits sociaux (ADDS) parce que je me suis rendu compte que les questions de sécurité du revenu étaient devenues très importantes. Les coupures dans l'aide sociale et l'assurance-chômage faisaient très mal aux gens", a-t-il ajouté.

Sa lutte l'a amené à témoigner en commission parlementaire sur un projet de loi sur la lutte à la pauvreté, au moment où le Parti québécois était au pouvoir. L'ancienne ministre Louise Harel y participait et Bill Clennett l'a mise en contradiction avec ses propres déclarations. "J'ai fait témoigner Mme Harel contre Mme Harel. En commission parlementaire, j'ai fait jouer des enregistrements de ses déclarations au moment où elle était dans l'opposition. Le PQ était en train de faire ce qu'il reprochait aux libéraux, quelques années auparavant".

M. Clennett se rend bien compte qu'il est difficile de mener toujours de telles luttes. "En fait, ça vingt ans que je rame à contre-courant. Maintenant, en me joignant au parti Québec Solidaire, je sais bien que je ne suis près de prendre le pouvoir. Mais on peut avoir une influence politique sans être élu", a-t-il conclu.
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