Le Banquet

Discussions portant sur l'ASSÉ et le mouvement étudiant en général.

Le Banquet

Messagede HansHang le Sam Aoû 30, 2008 2:56 pm

Salut à tous et à toutes.

En premier lieu, je voudrais souhaiter bonne rentrée et que la lutte continue. Je voulais savoir s'il avait des gens qui avaient vu le film Le Banquet? Le film parle en autre d'une grève étudiante (fictive mais assez vrai quand on entend certains slogans avis aux nostalgiques) et aussi de la société en général. Bref, je voulais savoir qui l'avait vu pour partager les commentaires.
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Re: Le Banquet

Messagede exocortex le Sam Aoû 30, 2008 4:20 pm

Je l'ai vu, c'est à chier, et je vais écrire un texte pour le couac que je mettrais ici.
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Re: Le Banquet

Messagede Royal le Sam Aoû 30, 2008 10:20 pm

Pourtant la bande annonce me semblait intéressante. On s'entend, même si on peut critiquer le film, je crois que sa vaut bien 1000 gros films américains de tuerie à la rambo.
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Re: Le Banquet

Messagede Kapitaine_Kolon le Dim Aoû 31, 2008 2:09 am

Voici ce qu'en dit Odile Tremblay dans Le Devoir :

Avancer en boitant
Édition du vendredi 29 août 2008

Le Banquet est un film québécois ancré dans la modernité, qui saisit à bras-le-corps les conflits intergénérationnels, les angoisses d'une jeunesse en mal d'idéaux. De tous les longs métrages de Sébastien Rose (Comment ma mère accoucha de moi durant sa ménopause, La Vie avec mon père), Le Banquet est le plus ambitieux. Ce film embrasse énormément de sujets, avec des destins croisés d'intérêts inégaux, mais il vise trop large justement, part dans tous les sens. Il évoque un peu le cinéma d'Arcand, en plus échevelé et en plus virulent (sans l'ironie), par ce profil d'une société lancée comme une balle vers ses propres dérives.

Les thèmes, dont cette jeunesse universitaire en grève, ces affrontements entre profs et étudiants, entre père et fille, offrent des pistes percutantes, mais certaines inachevées.

La meilleure partie du film réside dans le rapport violent entre un prof sympathique (Alexis Martin) et un cancre (Benoît McGinnis) qui le harcèle. Ce duo d'acteurs est remarquable. Alexis Martin campe avec une sensibilité troublante le prof tiraillé entre désenchantement et désir de transmission, Benoît McGinnis se révèle saisissant de révolte hagarde. Ce jeu du chat et de la souris, avec les dérives du système d'éducation en arrière-plan et les manifs géantes, constitue l'âme ardente du film. Le retour (dans le cours du prof) aux oeuvres phares du cinéma québécois offre un pont de transmission. Le clivage des générations est proposé sans trop de caricatures, chargeant les générations au pouvoir mais n'offrant guère de modèles contemporains plus glorieux.

Le parallèle entre deux leaders étudiants, l'un au départ sincère et trop sage (Frédéric Pierre, trop statique), l'autre en ébullition tonitruante (Pierre-Antoine Lasnier, très convaincant), se justifie aussi. Il jongle avec l'engagement et la trahison des idéaux, dilemme que les parents rebelles de jeunes loups ont connu avant eux. La mère célibataire toxicomane incarnée par Catherine de Léan ne récolte pas des répliques assez étoffées pour trouver de l'amplitude. Le rôle du père, recteur de l'université (Raymond Bouchard), se révèle plus solide, ouvrant sur des nostalgies de baby-boomers mâtinées de cynisme d'homme de pouvoir.

La réalisation est nerveuse, le rythme souvent trépidant, mais tout est livré avec plus d'urgence que de maîtrise technique. Le scénario veut tout dire et entremêle deux événements dramatiques (dont un épisode final violent, qu'on laisse au spectateur le soin de découvrir). Fallait-il vraiment empiler à ce point? Le propos aurait gagné à se concentrer davantage. Sans compter que certaines métaphores (le bébé souillé) sont assénées très lourdement et que l'invraisemblance se met souvent de la partie dans le segment sanglant.

Sébastien Rose filme une révolte, tantôt sourde, tantôt brûlante, à travers un affrontement entre les jeunes et les baby-boomers, sans chercher à offrir de réponses. Sauf qu'on saisit mal quel point de vue il adopte, hormis des lendemains douloureux pour une génération qui sèche ses plaies et tâche d'avancer en boitant.


C'est vrai que ç'a pas l'air vargeux, le genre de film que tu vas voir avec tes parents pour qu'ils te demandent si t'es-sûr-que-ça-va-bien-dans-vie-ta-vie-veux-tu-qu'on-en-parle-?. Et pourquoi ya toujours une junkie dans les films de conflit intergénérationnel ? Ça rassure les vieux criss de boomers de savoir qu'on est "en perte de repère" et, donc, drogué-e-s ?
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Re: Le Banquet

Messagede Landvättir le Dim Aoû 31, 2008 8:56 pm

J'ai entendu parler d'une déformation pas subtile du carré rouge.

Mais j'attends de voir avant de juger. Les critiques ne s'attarderont peut-être pas aux mêmes détails que nous.
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Re: Le Banquet

Messagede Youri le Dim Aoû 31, 2008 10:09 pm

je l'ai vu.
De la merde.
C'était vraiment pas un gain, plutôt une perte de temps.

Le cancre est une caricature iréelle d'un psycopathe, le prof a un discours élitiste de l'université, la mère toxico a par vraiment de rapport dans le film (on aurait dû davantage exploiter ses liens avec le recteur, que l'on apprend à la toute fin seulement), le président de l'asso (WTF, l'UQÀM a une asso unitaire) désapprouve la violence (c'est quoi le lien avec sa mère au fait ?) du ''leader'' (oui, leader !) castriste amateur de cigare, qu'on soupçonne d'ailleurs de mégalomanie pour une certaine scène.

Si on se fie à ce film, il est grand temps de revoir nos codes et procédures pour les AG.
Évidemment, quand la grève est votée on se promène en scooter dans l'université et on sort les canettes de peintures pour barbouiller allègrement n'importe quoi pour le fun de faire du grabuge.

Et, bien sûr, ce fameux slogan de la scène de la manif :
''Ce n'est qu'un combat, continuons le début'' ....
''Nul ne doit avoir faim ou froid, tout contrevenant ira en camp de concentration''
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Re: Le Banquet

Messagede BenoitL le Lun Sep 01, 2008 1:13 am

***Attention SPOILERS***

Malgré l'accueil qu'on a semblé lui réserver dans les cercles militants, il était tout de même inconcevable qu'on juge de la qualité du film à ma place. C'est la raison pour laquelle je suis allé le voir Le Banquet ce soir, avec certaines attentes, dois-je l'avouer. Pas que je m'attendais à voir le film de la décennie, ni même un film de grande qualité, mais j'anticipais déjà où le scénario allait nous mener et où il n'allait pas le faire. Quels thèmes allaient être abordés, avec quel crayon gras les personnages allaient être dessinés et surtout, qu'est-ce que le réalisateur allait nous dire? Et à vrai dire, le fait que tout le monde l'ait honni de la sorte m'a encouragé à le visionner.

On ne sait pas trop quelle en est l'idée maîtresse tellement le réalisateur essaie de pointer du doigt tout ce qui bouge. Il ne manque pas d'idées, mais elles n'aboutissent pratiquement toutes pas. Même qu'on vient à s'interroger sur la pertinence de certains personnages dans l'avancement du récit. J'dis ça comme ça, mais la fille du recteur aurait carrément pu être éclipsée. C'est la junkie de service, comme dirait l'autre. La crise qui ébranle la communauté universitaire, c'est un prétexte à tout le reste ou c'est la pierre angulaire du film? Est-ce une énième tentative d'écorcher au passage une jeunesse en perte d'idéal et bla bla? Film de réactionnaire.

C'est sûr que ce que vous aurez le plus remarqué, ce sont les erreurs factuelles sur le déroulement d'une assemblée ou d'une manifestation. Ça frôle l'absurde, mais en même temps, c'était pas non plus essentiel au récit. Et que dire du fameux «Ce n'est qu'un combat, continuons le début!» qu'on entend à deux moments différents? De l'absence d'agents de sécurité dans l'université et de l'occupation ratée dans le bureau du recteur? De l'espèce de léthargie qui semble s'abattre sur un peu tout le monde après le déclenchement de la grève? (ça nous est un peu moins inconnu, cette partie-là </cynisme>) Mais de toute façon, j'crois que ce qu'on devait en tirer, c'est que le mouvement étudiant était désorganisé, ne rejoignait qu'un fraction de la population qu'il souhaiterait rejoindre et qu'il ne semblait pas en mesure d'articuler efficacement ses revendications. La scène de l'entrevue télé et l'autre avec les deux leaders qui se partagent le porte-voix sont particulièrement équivoques.

Il y a une grande part de vérité dans la situation qui nous est présentée; les divisions au sein des étudiants, l'infime poids politique de ces derniers, les jeux de coulisses entre leaders étudiants et personnalités au pouvoir, les responsabilités des élites, etc. Mais le tout n'est qu'effleuré de telle façon qu'on ne puisse pas tellement aller plus loin dans notre réflexion, à moins qu'on aille gratter ailleurs. C'est peut-être la pauvreté du discours politique qui empêche ce film de décoller.

Maintenant, la relation prof/étudiant? On nous montre deux stéréotypes d'enseignants; l'aristocrate fini dans sa tour d'ivoire qui s'assure de creuser davantage le fossé entre lui et ses étudiants (il y avait plusieurs choses intéressantes dans son personnage, néanmoins), mis en contraste avec le type qui couche avec ses étudiantes (peut-être beaucoup plus près de la réalité, celui-là...). Qu'est-ce qu'on nous dit? Que des profs comme ça il ne s'en fait plus, que c'est de la faute du système? Qu'on valorise le nivellement par le bas avec la démocratisation de l'éducation? (j'pense même que c'était une réplique intégrale du film) Où est-ce que le réalisateur veut aller, au fait?

Et ce système, il produit des tueurs désespérés? Mais en même temps, n'a-t-il pas raison de faire cette caricature laconique et triste, quand on constate l'attitude d'un grand nombre d'étudiants qui ne sont là que pour le bout de papier? Il aurait pu aller plus loin à ce niveau-là.

Alors, oui, le film a le mérite de pointer des problèmes qui sont réels, mais ça ressemble finalement à un ramassis de thèmes qu'on a tenté d'intégrer tous ensembles, avec en arrière-plan une société à la dérive. Plus un all you can eat cheap qu'un banquet.

Voilà.
La dialectique peut-elle casser des briques?
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Re: Le Banquet

Messagede Landvättir le Lun Sep 01, 2008 12:03 pm

Un film avec une grève et un tireur... Ça me rappelle un certain exercice policier.
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Re: Le Banquet

Messagede Mélanie le Mar Sep 02, 2008 12:18 am

BenoitL
On nous montre deux stéréotypes d'enseignants; l'aristocrate fini dans sa tour d'ivoire qui s'assure de creuser davantage le fossé entre lui et ses étudiants


Youri
le prof a un discours élitiste de l'université


Ce personnage est grandement inspiré d'un chargé de cours du département de science politique à l'UQAM. Il est facile à reconnaître: lunettes, une corde au cou, antipathique, dégoût de la jeunesse, insulte et harcèle les militant-e, etc.
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Re: Le Banquet

Messagede Youri le Mar Sep 02, 2008 2:16 am

ahahahahaha :lol:

Ce fameux prof qui envoie des courriels à ses groupes-cours à chaque partie perdue du club CH et qui termine avec, je cite :
''L'éducation est un privilège et pour réussir il faut étudier...Genre !''

Oui, maintenant que tu mets cela en relief je perçois la ressemblance avec ce sombre personnage (et par là j'entend notre camarade-professeur trotskiste)
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Re: Le Banquet

Messagede exocortex le Mar Sep 02, 2008 8:28 am

Benoit L m'a convaincu de prendre ce prof, Jourdain, si je ne m'abuse.
On a définitivement la même définition de prof divertissant.
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Re: Le Banquet

Messagede Landvättir le Mar Sep 02, 2008 11:54 am

On devrait faire un film nous-mêmes au lieu de chiâler. Je verrais ça un peu à la Eisenstein, un film muet (au moins quand on voit les gens de la FEUQ parler) où les masses elles-mêmes seraient les héroïnes. :wink:

***

J'y pense: quelle présence ont les femmes dans ce film? Si je ne m'abuse, les deux leaders étudiants sont des jeunes hommes? Les femmes sont-elles réléguées aux rôles de junkies et de futures mères?
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Re: Le Banquet

Messagede Youri le Mar Sep 02, 2008 7:44 pm

Voyons voir :
Président de l'asso : homme
Castro : homme
Recteur : homme
Prof : homme
prof 2 : homme
directeur du département : homme
le cancre : homme
le ministre : homme
les flics : hommes

Mêmes les dudes en scooter sont des mecs.
La seule femme qui est suivi par le film est une mère monoparentale junkie. Ah non, c'est vrai. Il y a aussi la fille qui est amoureuse du prof...
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Re: Le Banquet

Messagede Le gros Réal le Mar Sep 02, 2008 8:18 pm

Jourdain est un homme brillant... un peu amer cependant. Maintenant c'est sûr que si on est un militant radical sûr de tout du haut de ses 20 ans, il se peut qu'on le trouve idiot. Et croyez-moi, je sais de quoi je parle...
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Re: Le Banquet

Messagede Youri le Mar Sep 02, 2008 8:33 pm

Il a la mauvaise foi dans le sang.
Crois-moi, je sais de quoi je parle.
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