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Le principe de solidarité syndicale sera discuté devant la Cour d'appel ontarienne
Colin Perkel
La Presse Canadienne
Toronto
Le principe de solidarité syndicale sera bientôt mis à l'épreuve à la plus haute cour de l'Ontario, dans une cause qui oppose l'Alliance de la fonction publique du Canada à certains de ses membres.
La cause implique deux employés syndiqués de l'Agence du revenu du Canada qui ont accepté de travailler lorsque l'Alliance de la fonction publique était en grève, en 2004. Le syndicat a alors imposé aux deux membres une amende de 476,75 $ pour chaque jour où ils ont refusé de faire la grève. Environ 200 autres travailleurs ont reçu une amende semblable.
«Ces membres ont pris le parti de l'employeur, contre le syndicat, a expliqué la présidente nationale du Syndicat des employés de l'impôt, qui fait partie de l'Alliance, Betty Bannon. C'est tellement antisyndical. Je ne peux imaginer rien de pire que briser une grève.»
L'automne dernier, la Cour supérieure de l'Ontario a jugé ces amendes punitives et déraisonnables, ajoutant qu'elles ont été mises en place pour forcer les membres à respecter le piquet de grève. L'Alliance de la fonction publique contestera ce jugement devant la Cour d'appel de l'Ontario le 14 mai.
L'un des employés impliqués dans la cause, Jeff Birch, travaillait comme analyste en logiciel à l'Agence du revenu du Canada au moment du conflit. Eprouvant des difficultés financières, il a choisi de défier son syndicat. Il a accepté de travailler et a continué de recevoir son salaire régulier. «Ils ont menacé de me traîner en cour et de me mettre à l'amende, a raconté M. Birch. (Mais) je suis loyal envers mon employeur, pas envers le syndicat.»
Des opposants aux syndicats croient que cette cause soulève des questions sur le pouvoir des syndicats et sur les cotisations. Des groupes comme InfoTravail et la National Citizens Coalition, qui a déjà été dirigée par le premier ministre Stephen Harper, souhaitent que le gouvernement mette en place une loi permettant de traverser un piquet de grève.
«Les membres des syndicats veulent retourner au travail (mais) ils sont menacés, ils se font dire qu'ils ne peuvent pas retourner au travail, a déploré le président de la Coalition, Peter Coleman. Puis les syndicats les intimident et utilisent leur argent - les cotisations forcées - pour se battre contre eux en cour. A mon avis, c'est de l'abus de procédure.»
«Si les membres profitent des avantages de la convention collective, ils doivent aussi appuyer l'équipe de négociation et contribuer aux efforts et aux coûts associés au processus de négociation», croit pour sa part le président de l'Alliance de la fonction publique, John Gordon.
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Ça me fait penser à ceci : La syndicalisation sans droit de grève
http://forums.asse-solidarite.qc.ca/viewtopic.php?f=5&t=2484&p=26686#p26686