de Carbo le Dim Fév 17, 2008 11:33 pm
Appel pour le 15 Mars 2008 : 12ième Journée Internationale Contre la Brutalité Policière
Depuis 1997, le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) organise à chaque 15 mars une manifestation à Montréal pour souligner la Journée Internationale Contre la Brutalité Policière (JICBP). Cette journée, décrétée suite au tabassage de deux jeunes de 11 et 12 ans en Suisse le 15 mars 1996, a été soulignée dans de nombreuses villes et pays à travers le monde. Le 15 mars 2007, des manifestations et autres événements ont eu lieu à Montréal, Trois-Rivières, Toronto, Belleville (Ontario), Guelph, Winnipeg, Calgary, Vancouver et Oaxaca au Mexique.
Assez de bavures policières et d’impunité!
Les médias ont beaucoup parlé cette année de la mort de Robert Dziekanski à l’aéroport de Vancouver après qu’il ait reçu deux décharges électriques de Taser Guns. Même s’il ont eu une moins grande tribune, d’autres, comme Claudio Castagnetta ou Quilem Registre,sont tombés sous les décharges. Chaque année, ce sont plusieurs personnes qui meurent des bavures policières. Laissant les familles des victimes dans le silence et le mépris. Le problème, c’est que les policiers abusent de leur pouvoir quotidiennement et, contrairement au reste de la population, ils peuvent tuer des gens en bénéficiant de la complicité des tribunaux et du gouvernement. Comme si ce n’était pas assez, le ministre de la Sécurité Publique du Québec, Jacques Dupuis, refuse de rendre justice aux familles des victimes de violences policières et il s’apprête à changer la loi sur la police pour accorder encore plus d’impunité aux policiers assassins!
Non aux tasers!
Aujourd’hui plus que jamais, nous demandons l’abolition de cette arme qui a déjà fait trop de mort-e-s. Que cesse la collaboration du gouvernement avec les compagnies crapuleuses…
Arrêtez le nettoyage social!
Les policiers harcèlent les itinérant-e-s, les bandes de jeunes et les travailleuses et travailleurs du sexe afin de les éliminer des espaces publics. Les agents de l’ordre ne font pas qu’appliquer les lois et les règlements, ils s’en prennent de manière systématique à certaines couches de la population. C’est particulièrement flagrant dans le centre-ville de Montréal, où les policiers se font le bras armé de la chambre de commerce dans sa volonté de créer un quartier réservé aux riches et aux touristes. Ces dernières années, les contraventions données à des itinérant-e-s par des agents de la Société de Transport de Montréal (STM) ont augmenté considérablement. Cette technique de répression coûte très cher à la société et ne fait que fragiliser les personnes les plus démunies.
Ces dernières années, plusieurs règlements ont été adoptés dans ce but :
* En septembre 2006, fermeture des dernières places publiques où il était encore possible de dormir la nuit
* En juin 2007, interdiction de chiens aux Carrés Berri et Viger traditionnellement connus pour être fréquentés par les gens de la rue et leurs compagnons.
* En mars 2008, le maire de l’arrondissement Ville-Marie, Benoît Labonté, veut faire adopter un règlement interdisant à toute personne de se promener avec plus de deux chiens dans le secteur.
Arrêtez le profilage racial et le colonialisme!
L’image du policier raciste n’est pas un mythe. Durant l’été 2007, de nombreux cas d’abus policiers contre des Noirs et des Philippins ont été rapportés, en particulier dans le quartier Côte-des-Neiges. Arrestations illégales, brutalité et harcèlement policier, voilà le quotidien des jeunes vivant dans les quartiers où se concentrent une majorité d’immigrants. Récemment, la Commission des Droits de la personne a statué sur plusieurs cas de profilage, obligeant la ville de Montréal à verser une indemnité aux familles, mais le maire refuse de la verser. Comme quoi le mépris et le racisme sont aussi affaire politique!
Le Canada est un pays fondé sur le colonialisme, le vol des terres et le génocide des peuples autochtones, et la situation n’a pas changé. Les personnes autochtones qui luttent pour vivre comme elles l’entendent sont victimes de répression, comme nous le montre le cas du militant anticolonialiste Shawn Brant, un Mohawk emprisonné en Ontario.
Non aux certificats de sécurité!
Au nom de la guerre au terrorisme, le gouvernement utilise des certificats de sécurité, qui retirent une flopée de droits fondamentaux aux soupçonnés terroristes, tous issus des communautés arabes et musulmanes, nourrissant ainsi les préjugés. Aussi, l’État canadien réserve un sort révoltant à ses réfugiés, les détenant sans procès et les déportant par milliers vers l’emprisonnement et la torture.
ASSEZ DE RÉPRESSION POLITIQUE!
Au mois d’août dernier, lors des manifestations à Montebello contre le PSP, l’opinion publique a été bouleversée devant les images d’agents provocateurs. Mais l’usage de ces agents n’est pas un fait nouveau. Depuis toujours, les différents services de police sont là pour défendre ceux qui ont le pouvoir, pour tuer dans l’œuf toute forme de contestation. Dans un supposé État démocratique, les méthodes utilisées par les forces de l’ordre sont plus que questionnables. Arrestations de masse, usage d’agents provocateurs, gaz lacrymogènes, balles de plastique, perquisitions illégales. Nous n’avons qu’à penser à la Journée Internationale des Femmes le 8 mars 2007, où des policiers ont brutalisé des femmes et des gens qui manifestaient. On l’a vu aussi lors de la grève étudiante de l’automne 2007 où 107 personnes ont été arrêtées de manière totalement arbitraire au CÉGEP du Vieux-Montréal. Et la liste pourrait continuer longtemps. Au nom de la sécurité les dirigeants éliminent toute opposition politique dans la violence et le sang.
On en a assez! En solidarité avec les peuples qui luttent pour la liberté et la justice, nous exigeons également la libération de touTEs les prisonniers et prisonnières politiques ici et partout où il y en a.
Cette année encore, le COBP invite les groupes et individus concernés à participer à la 12ième JICBP en manifestant à Montréal le 15 mars 2008 à 15h au Carré Berri. Nous vous encourageons aussi à organiser un événement dans votre ville et à endosser cet appel si vous appuyez nos revendications.
-- Un éducateur dans l'âme ne prend rien au sérieux que par rapport
à ses disciples -- soi-même non excepté.
- Nietzsche, "Par delà le bien et le mal"