Rien dans ce plan ne me surprend et modifie ce que j'ai défini plus haut comme une social-démocratie version alter-écolo années 2000. Pour enrayer le système capitaliste à son stade impérialiste il faudra beaucoup plus que du commerce équitable, des mesures encourageant nos bonnes PME dont certaines fabriquent du matériel miliaire pour l'armée canadienne et/ou américaine. On est loin de remettre en question la division internationale du travail et le pillage des ressources naturelles. On veut adoucir ce capitalisme et mettre quelques plasters, et plus que QS gagne en appui électoral plus il se dissocie du socialisme et des luttes populaires. il voudra gagner sa place dans la représentation à la gauche du PQ à Québec.
Voilà quelques constats intéressants de la crise et sur quelles bases sera nécessaire la construction d'un mouvement révolutionnaire:
http://vp-partisan.org/index.php?option ... &Itemid=28Petites questions
sur une grande crise
Faites-moi confiance...Comment la bourgeoisie surmonte-t-elle ses crises ? En préparant des crises plus générales et plus puissantes, et en réduisant les moyens de les prévenir.
Marx et Engels - Manifeste du parti communiste - 1848
Les subprimes : révélateur ou bidon ? Révélateur. Typique des contradictions fondamentales du capitalisme : d'un côté serrer les salaires et les emplois, et de l'autre chercher des consommateurs par tous les moyens. Le résultat est une crise générale de surproduction. Les subprimes ne sont que la partie émergée d'un énorme iceberg. Deuxièmement, le crédit. Une opération de crédit, c'est une spéculation, un pari sur l'avenir, pour le profit (de celui qui accorde le crédit). Quand le pari est perdu, quand la contradiction est trop forte et apparaît au grand jour, entre la baisse des salaires et la nécessité de vendre, c’est la crise !
Suffirait-il donc d'augmenter les salaires ? La première conséquence d’une augmentation des salaires pour un capitaliste donné, c’est d'augmenter le prix des produits qu’il fabrique. Il risque alors de couler face à ses concurrents. Et si un Etat décide d'augmenter tous les salaires, c’est l’ensemble du pays qui est fragilisé sur le marché mondial. Bref, le premier effet d’une augmentation des salaires, c’est de renforcer la crise des capitalistes. Le deuxième, c’est d'alléger la crise pour les travailleurs !
D'où viennent Les centaines de milliards ? «25 000 milliards évaporés» (Le Monde du 26 octobre), puis des centaines de milliards avancés aux banquiers par les Etats. «Les caisses sont vides», et voilà 360 milliards mis sur la table par l'Etat français ! En réalité, c’est du crédit (au moins pour 320 milliards). Du virtuel. De même que les milliers de milliards évanouis : du pari, du spéculatif, du vent… parti en fumée ! Ces capitaux étaient des paris sur une richesse réelle à produire.
Alors : «investissez au lieu de spéculer» ? Le capitalisme ne produit que s’il y a une perspective de profit. Autrement dit, pas de spéculation, pas de production ! Un exemple connu est celui des médicaments pour les malades du sida en Afrique : pas de perspectives de profits, pas de médicaments ! Produire en tenant compte des besoins et pas des profits du capital, c’est le communisme ! On ne demande pas aux capitalistes d'investir au lieu de spéculer, car investir, pour eux, c’est spéculer !
Est-ce que l'Etat peut tout de même limiter les dégâts ? Oui et non. Il peut limiter les dégâts aujourd'hui en étalant la crise et en l'élargissant. Car prêter des centaines de milliards aux banques, c’est recréer la bulle financière, c’est spéculer ! La crise renforce le rôle des Etats et des banques centrales, en les exposant eux-mêmes à la faillite, comme l’Argentine en 2001. Elle renforce aussi la concentration du capital dans un nombre toujours plus petit de multinationales toujours plus grandes. «Comment la bourgeoisie surmonte-t-elle ses crises ? En préparant des crises plus générales et plus puissantes, et en réduisant les moyens de les prévenir» (Manifeste du parti communiste).
Le mieux ne serait-il pas de nationaliser carrément toutes les banques ? C’est ce que demandent le PCF, LO et la LCR. Voir l'article "Une banque unique contrôlée ?".
Alors, les travailleurs vont trinquer de toutes façons ? Pas uniquement les travailleurs. Les petits en général par rapport aux gros. Même des capitalistes en difficulté vont disparaître, être rachetés, et les autres vont en profiter. Les pays impérialistes vont faire porter le maximum de la casse aux pays dominés. Ces derniers vont subir la récession économique en général et la baisse des prix des matières premières en particulier. Et les travailleurs, bien sûr, cela a été dit officiellement, vont voir leurs emplois, leurs pouvoirs d'achat, leurs conditions de travail attaqués comme jamais. Tout sera une question de rapports de forces et de luttes de classes.
Y a-t-il un risque de guerre ? Sans aucun doute. La guerre économique se transforme en guerre tout court. L’impérialisme en perte de vitesse dans la concurrence a intérêt à jouer son atout : la carte militaire. Il n’y a pas que les guerres mondiales. La guerre inter-impérialiste militaire est déjà très présente. La France est en guerre en Afghanistan, depuis plus de six ans, les médias nous l’ont brusquement rappelé parce qu’il y a eu une dizaine de morts français d'un seul coup.
Il n'y a pas de petite solution pour une grande crise ! Effectivement, il n’y a pas de bonne manière de faire marcher le capitalisme, en investissant, en embauchant, en augmentant les salaires, etc. Il faut faire marcher l’économie autrement, dans sa globalité. Il faut renverser une économie qui marche sur la tête. Car la vraie richesse est dans la production, pas dans l’argent. La vraie richesse est entre les mains et dans les têtes des travailleurs : ça, aucun dirigeant bourgeois ne le reconnaîtra, mais c’est la vérité cachée de l’économie. Les ouvriers doivent en prendre conscience, et tout en résistant pied à pied à toutes les attaques, ils doivent organiser leurs forces pour prendre le pouvoir. Tout le reste n’est que du vent !
Marc Crespin
Quelques propositions réformistes très criticables :
«La CGT propose donc que les mécanismes d'aide aux entreprises (plus de 65 milliards d'euros en 2007) soient réorientés vers un pôle public financier, pour promouvoir des investissements économiques et industriels» (CGT-Métallurgie).
«Pour une grande banque populaire contrôlée par les travailleurs» (LO).
«Création d'un pôle public du crédit», «renforcement du rôle de l'Etat et des institutions financières européennes» (PCF).
Voir l'article "Une banque unique contrôlée ?".