Petite question, en aparté Panurge:
L'Irlande, la gratuité scolaire, t'en fais quoi? Ça entre dans tes donnés d'un modèle libéral... ou ?
Pour ce qui est de la Suède, quelques points.
De un, l'article est tout bonnement minable, ne citant aucune source particulière mais j'ai fait quelques recherches et il s'avère que je connais quand même bien la Suède.
A)Quiconque prétend que le PIB de la Suède était le quatrième mondial à un moment ou un autre est un imbécile fini. Il le fait, en précisant qu'en 1950, la Suède était l'un des "pays les plus riches du monde", se trouvant tout juste derrière les États-Unis, la Suisse (!) et le... Danemark (!!!). Je suppose qu'il parlait là de PIB par HABITANT mais jamais cela n'est précisé. D'ailleurs, la valeur de "14ème rang" n'est pas, non plus, précisée.
Il ne parle que de "richesse" sans spécifier à quel niveau. Or, je pense qu'en 1950 comme à tout autre moment, le PIB global de la Chine, de l'URSS et de bien d'autres pays excédait AISÉMENT celui de la Suède et que celle-ci n'était pas au 4ème rang mondial et encore moins derrière une immense puissance économique comme le Danemark. D'ailleurs, il est très intéressant de te voir toi, Panurge, reprendre la donnée sans même y réfléchir un seul instant.
B)Il parle d'une dévaluation du PIB entre 1990 et 1993 de l'ordre de 5% mais oublie surtout de mentionner qu'il s'agissait d'un affaiblissement de la valeur de la krona (monnaie suédoise) par rapport au cours mondial (livre, dollar us). En dollars constants, le PIB de la Suède a, en fait, progressé entre 1990 et 1993. Mais bon, quand tu arranges les chiffres à ta guise, pas surprenant...
C)Tu parles d'un taux de chômage de 15-20%. Or, pour une fois, l'article nous amène quand même un fait probant: le taux de chômage actuel en Suède est de ... 5% (ou 5,5%, saisonnier). Loin des taux abyssaux dont tu nous parles. Mais l'auteur de l'article va, ensuite, se perdre en différents scénarios que nous pourrions résumer ainsi:
"Méchantes conspirations communistes."
À dire vrai, il considère que l'État suédois entretient artificiellement un taux de chômage bas en encourageant les femmes à quitter le domicile familial pour confier leurs enfants à des garderies PUBLIQUES. Puisque la garderie est PUBLIQUE, il s'agit d'une façon, selon ce monsieur, pour l'État de directement garder le taux de chômage plus bas. Mais je laisse celui-ci exprimer son idée:
Moreover, the "stay at home mom" is very rare in Sweden. Because of the incentives created by the feminist construction of the Swedish welfare system, mothers mostly leave their children at government day care centers.
[...]
By shifting childcare from the home to the public sector, the government further exaggerates Swedish employment figures.
Ce qui est une affirmation non seulement grotesque mais rétrograde. Oui, cela favorise justement un taux de chômage plus bas mais aussi et surtout une économie plus forte puisque les femmes dans leur majorité ne dépendent plus du salaire de "l'Homme de la maison" et poursuivent, elles aussi, des carrières qui ne sont pas que des demi-boulots de caissières et autres.
Le pire est atteint lorsqu'il précise que l'État suédois ne compte pas dans son taux de chômage les gens qui bénéficient de congés payés ou de remboursements pour cause de maladies. Fact for him: aucun pays ne les comptabilise. Normal, après tout, car ces gens sont toujours EMPLOYÉS au sens propre du terme.
Pour ce qui est des retraites anticipées, les gouvernements québécois, canadien et américain sont coupables du même "tort", soit de les considérer encore comme employés jusqu'au moment où ces gens auraient dû "réellement" prendre leur retraite.
En terminant, toujours sur le taux de chômage, il s'en prend à une initiative suédoise qui ferait passer frauduleusement le taux de chômage de 8% à 5,5% soit les "labor market political activities". De un, il ne s'agit pas d'activités POLITIQUES mais d'un programme de réinsertion dans l'Économie de Demain, comme les affiches à ce propos le disent si bien depuis, hell, 1965. Cela peut inclure une quantité de petits travaux spécifiques, de la formation, etc. C'est financé par l'État, d'où la partie "political activities", que ce triste sire a déformé allégrement.
Mais bon, j'ai bien hâte de lire ta réplique, très cher Panurge.
P.S: L'autre péquiste absurde ne m'intéresse pas.