Posté:
Lun Nov 26, 2007 2:36 pm
de Frankie_Boy
Ok, mais il reste que, pour garder la tête froide, j'aimerais bien savoir "who the fuck you are". Tu te dis sans bannière, alors j'ai hâte de voir... Merci!
Posté:
Lun Nov 26, 2007 2:38 pm
de militant sans banière
Je suis effectivement p-ê pas sans tant de bannière que cela car membre de l'ASSÉ. Par contre, je ne peut me réclamer exécutant d'aucune de vos associations puisque ne l'étend pas. <<<<<<<<<<<<<
Posté:
Lun Nov 26, 2007 4:44 pm
de Guillaume-ASSÉ
Quelle belle démonstration de savoir vivre !
Ça on appelle ça du sarcasme. Y'en a marre de voir les sujets féministes détournés par des "sarcasmes". Récidive et t'es out.
Posté:
Mar Déc 04, 2007 9:55 am
de justine
est ce que le comité femmes de sherbrooke est intéressée à collaborer avec d'autre comités femmes locaux pour des activités? Celles-ci ne sont pas sur le forum, alors elles ne peuvent te venir en aide (jparle a Marie-lou), mais sinon, tu peux toujours contacter le comité femmes de l'ASSÉ pour qu'on te donne les infos!
n'hésite pas a nous écrire ;
comite-femmes@asse-solidarite.qc.ca
Posté:
Dim Déc 16, 2007 11:28 am
de Mademoiselle LaFlamme
Kapitaine_Kolon a écrit:Hmmm... Tu pourrais aussi envisager de projeter "Baise-Moi" : ma colloc m'a cassé les oreilles avec ça pendant toute une session, mais tu vas p-ê avoir quelques difficultés avec vu le côté très trash et hardcore du flim.
J'aimerais savoir pour quelles raisons le film Baise moi devrait être présenté?
J'imagine que nous ne l'avons pas visionné de la même manière, parce que j'ai coupé après 30 minutes, dégoûtée.
Sexe gratuit.
Violence gratuite.
Sensationnalisme.
Je n'y vois rien de positif.
Posté:
Dim Déc 16, 2007 4:26 pm
de Benny K. N.
Et qu'est ce que devrait etre le sexe pour ne plus etre dégoutant ? Payant ? Convenable, chaste, justifié ?
Voila de quoi donner la nausée.
Et pareil pour la violence : envisager une violence juste, méritée ? Dégueulasse.
Le sexe et la violence existent. Ils peuvent donc etre (et sont, inévitablement) représentés. On peut alors leur donner une valeur morale positive : celle, dominante, qui se passe de description, ou une autre, alternative, qui propose une sexualité contractuelle égalitaire et une violence assumée comme le moyen de controle garantissant le contrat : cela évite la remise en cause systematique de toutes les morales et légitme par l'opposition la morale préexistante.
On peut aussi ne pas leur donner de valeur morale, et les mettre en scene par rapport à une idée de l'ordre et de la sécurité, ce qui est simplement réactionnaire; ou les mettre en scene dans le decor de l'horreur vecue quotidiennement, ce qui est le seul moyen de les subvertir.
Le texte de virginie despentes dans
cet article peut donner à réflechir sur la relation viscérale qu'on peut avoir avec la violence et le sexe.
Posté:
Dim Déc 16, 2007 4:48 pm
de Mademoiselle LaFlamme
De les mettre en scène dans le décor où ces gestes sont posés mèneraient à leur destruction?
Là il va falloir que tu m'expliques.
Écrit comme ça, c'est bien joli. Mais je doute que de montrer sans cesse des scènes de viol aide à enrayer le phénomène.
Posté:
Dim Déc 16, 2007 8:44 pm
de Benny K. N.
Leur destruction, je sais pas. Le sexe et la violence ne semblent pas prets de disparaitre.
Par contre, il est surement plus risqué pour les vieilles dominations d'etre présentées aussi crument que possible, plutot que d'etre tues, ou isolées de leur contexte. Le phénomene a survecu pendant des siecles sans qu'on le montre sans cesse. Par contre, on a beaucoup parlé de sa signification : de la honte, de l'infamie, de l'enfer, de la faute, des vies nécessairement brisées, des salopes, des putes, de la Vie, du droit, de l'innocence, de la force, de suffrance, etc.
Maintenant on parle de vengeance, personnelle et violente. Virile. C'est le cas de baise-moi, et aussi d'irreversible. Enfin, je suppose, j'ai jamais eu l'occasion de les voir en entier. Aussi le cas des films dont parle despentes dans le texte en lien.
C'est contestable, vu que dans les faits, la vengeance est incontestablement violente, mais elle est relativement rare et ne doit pas etre personnelle. Cependant, elle a l'avantage d'etre mise en lien direct avec le viol. Elle ne le présente plus comme une situation infiniment subie, elle le place sur un marché de la violence : elle est une réaction contre l'autre, et pas un processus therapeutique sur soi. Cette marchandisation de la violence existe, de fait. L'echange est devenu l'essence meme des rapports sociaux, et la violence y est integrée, comme l'humiliation, la frustration, la mauvaise conscience, etc.
Mais dans certains cas, des représentations concurrentes apparaissent. Le viol (pas le phenomene, l'acte) connait une telle représentation. Il est isolé, hors des rapports sociaux, du temps, de la vie. Un meurtre appelle la justice; un viol appelle la souffrance silencieuse. Il est hors de l'échange, et la victime, pour redevenir elle meme capable d'echanger sa part de violence quotidienne, pour ne pas etre exclue, doit isoler cette violence la, ne pas penser a l'integrer dans l'echange.
Baise-moi présente le viol pour ce qu'il est, et pas l'idée du viol et ce qu'elle suppose. Et ca permet de l'introduire, fictivement, dans des rapport sociaux existants et eux memes largement criticables. Mener simultanément les deux présentations critiques est le seul moyen de leur donner un sens.
______________________
Ce qui se perd en contestation partielle rejoint la fonction repressive du vieux monde. Tous les pouvoirs se renforcent.
Posté:
Dim Déc 16, 2007 9:06 pm
de Mademoiselle LaFlamme
Je n'avais pas pensé ça sous cet angle.
Je vais y réfléchir.
Posté:
Mer Déc 19, 2007 1:06 am
de Mademoiselle LaFlamme
Tu as raison, finalement.
Je n'étais alors pas prête à voir ce film. Il ne m'en était resté qu'une vague émotion.
J'ai emprunté Kong Kong Théorie de Virginie Despentes aujourd'hui.
C'est excellent.
Posté:
Mer Déc 19, 2007 2:31 pm
de Panure
Et qu'est ce que devrait etre le sexe pour ne plus etre dégoutant ? Payant ? Convenable, chaste, justifié ?
Voila de quoi donner la nausée.
Vous trouvez le sexe dégoûtant??
Ceci explique sans doute cela.
Qu'est que vous avez contre le sexe partagé, jouissif et valorisant???
Un meurtre appelle la justice; un viol appelle la souffrance silencieuse.
Dans quel pays ça?
Par contre, il est surement plus risqué pour les vieilles dominations d'etre présentées aussi crument que possible, plutot que d'etre tues, ou isolées de leur contexte.
La crudité n'est plus subversive. On n'est plus au temps où les amoureux des bancs publics choquaient la petite famille bourgeoise. Aujourd'hui le sexe, la violence, les jackass, les journaux intimes en ligne avec décortication de la souffrance
live sont omniprésentes. Et d'ailleurs, comment la recherche obsessive de la subversion va pouvoir vous libérer de quoi que ce soit?
Ce qui est "risqué" pour les vieilles domination, c'est d'être dénoncées pour ce qu'elles sont, quand elles passent. C'est pas en les mettant sur un pied d'estale que tu vas réussir à en faire des anacronismes. Pour qu'une plaie guérisse bien, il faut prendre tout le temps nécéssaire pour en sortir le poison, et une fois que c'est fait, la laisser refermer, et non pas la gratter sans arrêt en la laissant ouverte afin de l'exhiber et d'en faire sa grille d'analyse philosophique et politique générale dans tous les aspects de la vie.
Posté:
Mer Déc 19, 2007 4:26 pm
de Benny K. N.
Qui trouve le sexe dégoutant ? Allez, je sais que t'es capable de comprendre des phrases qui se limitent pas au sujet/verbe/complément.
Et "le sexe partagé, jouissif et valorisant", c'est juste une jolie paraphrase pour designer la réaction sexuelle. Qu'est ce que t'as contre le sexe solitaire, sans jouissance et dévalorisant ? Puritain.
Ce que j'ai ecrit est valable dans tous les pays occidentaux, en particulier la france, où a vécu despentes et qui sert de décor à son film.
La meilleure preuve de la dimension subversive de baise-moi, c'est que les vieux cons et autres etudiants de droite la nient.
Ce film a choqué pas mal de monde. Meme les quelques enfants de la petite famille bourgeoise qui sont allés le voir parce qu'ils sont décomplexés, hein. Bah. Maintenant personne ne va crier au scandale, c'est plus la mode. Il est bien plus facile de lire le Nouvel Obs.
Je ne fais pas de ce film un sommet de la subversion, d'ailleurs : il est toujours consommable. Mais sa consommation n'est pas aussi discrete que tu le voudrais.
la recherche obsessive de la subversion
Qu'est ce qu'on se marre sur ce forum, ces temps-ci...
Pour qu'une plaie guérisse bien, il faut prendre tout le temps nécéssaire pour en sortir le poison, et une fois que c'est fait, la laisser refermer, et non pas la gratter sans arrêt en la laissant ouverte afin de l'exhiber et d'en faire sa grille d'analyse philosophique et politique générale dans tous les aspects de la vie.
Wah, la métaphore de ouf. Je... je crois que je vais attendre que la prochaine domination soit passée...
Ah, en fait non, tiens.
Ca s'ecrit piédestal.
Posté:
Mer Déc 19, 2007 5:07 pm
de Panure
Benny K. N. a écrit:Qui trouve le sexe dégoutant ? Allez, je sais que t'es capable de comprendre des phrases qui se limitent pas au sujet/verbe/complément.
Je te jure que j'essaie pas de diminuer ce que tu dis, ni de faire à semblant que je comprend pas. Ça m'intéresse pour vrais.
Et "le sexe partagé, jouissif et valorisant", c'est juste une jolie paraphrase pour designer la réaction sexuelle. Qu'est ce que t'as contre le sexe solitaire, sans jouissance et dévalorisant ? Puritain.
Quelqu'un qui aurait besoin de faire quelque chose sans jouissance et dévalorisant, simplement pour faire le contraire de ce que je dis, m'accorde beaucoup trop d'importance.
La meilleure preuve de la dimension subversive de baise-moi, c'est que les vieux cons et autres etudiants de droite la nient.
Mmouain... je suis sûr qu'ils nient aussi que la lune est carrée.
Voià le problème avec la subvertion. Se conformer à l'exact contraire d'une norme ou d'un standard est tout sauf une libération. ça reste un conformisme, même s'il est au négatif.
Ca s'ecrit piédestal.
Merci je le saurai
Posté:
Mer Déc 19, 2007 6:08 pm
de Benny K. N.
Tu veux dire que tu n'as vraiment pas compris ? C'est extraordinaire. C'est un jeu de mots, mais sans subtilité particuliere.
J'explique quand meme, alors.
MLF a dit il y a longtemps que le sexe gratuit (entre autres) la degoutait. J'ai répondu que le sexe, quand il n'etait pas que du sexe pour le sexe, c'est a dire du sexe gratuit, est bien plus degoutant. Ce n'est pas le sexe qui est en cause : c'est son inclusion dans un systeme moral, ethique, marchand, et degoutant.
Ne t'en fait pas, personne ne t'accorde cette importance. Le sexe pouvait etre devalorisant avant que tu en saches quelquechose.
Se conformer à l'exact contraire d'une norme
C'est bien ca que j'appellais nier la subversion : la presenter comme le contraire d'une norme elle meme fantasmée. Baise-moi est presenté non comme un film subversif qui installe une critique des representations du viol et des rapports humains en général, mais simplement comme une provocation contre une morale bourgeoise qui n'est plus qu'une mise en scene.
Posté:
Mer Déc 19, 2007 6:23 pm
de Mademoiselle LaFlamme
Bon, j'ai peut-être écrit que le sexe gratuit me dégoûtait, mais ce n'était pas tellement ça que je voulais dire.
Pour qu'une plaie guérisse bien, il faut prendre tout le temps nécéssaire pour en sortir le poison, et une fois que c'est fait, la laisser refermer, et non pas la gratter sans arrêt en la laissant ouverte afin de l'exhiber et d'en faire sa grille d'analyse philosophique et politique générale dans tous les aspects de la vie.
Je crois que la question qu'il faudrait d'abord se poser est pourquoi est-ce une plaie?
En quoi se faire violer est-il différent que de se faire attaquer dans la rue? En fait, j'avais amorcer cette réflexion cette semaine et KingKong Théorie m'est tombé du ciel. Tu parles d'une plaie, mais d'une plaie qui ne devrait pas exister.
Je crois qu'une femme sur quatre se fera agressée sexuellement au cours de sa vie.
Doit-on condamner le quart des femmes au silence? Il y a des réalités qu'on ne peut nier. Et un silence écransant. Oui, en Occident, au Canada, au Québec, le viol appelle au silence. Pour protéger qui? Je ne sais plus trop. L'honneur, la famille... Si la société est prête à entendre parler de viol, où sont ces femmes qui se sont faites agressées? Elles se taisent. Ou sont victimisées et condamnées à larmoyer à la télévision.