Les femmes et les gangs de rue

Discussions touchant à la question féministe.

Les femmes et les gangs de rue

Messagede Le gros Réal le Ven Mai 30, 2008 12:33 pm

http://www.cyberpresse.ca/article/20080530/CPACTUALITES/805300870/-1/CPACTUALITES

Le vendredi 30 mai 2008

Gangs de rue: gang bang et violence conjugale au menu
(Archives La Presse)

Archives La Presse

Caroline Touzin

La Presse

Pour les membres de gangs de rue, le «gang bang» n'est pas un viol. La violence envers les femmes est valorisée. Et la façon de s'en sortir est de «faire un bébé» à une «bonne fille», pas à une «putain».

Ce sont quelques-uns des constats de la première étude faite au Québec sur le vécu amoureux et sexuel des garçons membres de gangs. La sexologue Évelyne Fleury en a dévoilé les résultats, hier, dans le cadre d'un atelier des Journées professionnelles du Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire.

Dans l'univers des gangs, deux types de femmes existent: la madone et la putain. À part la grand-mère et la mère, les femmes se retrouvent presque toutes dans la catégorie putain.

«On a déjà rencontré des gars qui ont exploité sexuellement leur propre soeur», a indiqué la criminologue et spécialiste des gangs au centre jeunesse de Montréal, Chantal Fredette. Mme Fredette coanimait l'atelier avec Mme Fleury. C'est mal vu de ne pas frapper sa blonde. Les gars vont la frapper devant leurs amis pour montrer leur domination», a indiqué la chercheuse, qui a recueilli les témoignages de 10 membres ou ex-membres de gangs de rue québécois âgés de 18 à 25 ans. Cette première étude est exploratoire étant donné la taille de l'échantillon, a averti Mme Fleury.

Aux yeux des jeunes gangsters, les filles qui gravitent autour d'eux ne valent rien. «C'est comme un verre d'eau que tu vas chercher pour l'autre pis on fait rien que se le passer. «Yo, j'ai fini avec elle. Yo, viens-t'en, men»», a confié à la chercheuse Will*, 19 ans, d'origine haïtienne.

Les membres de gangs sont de grands homophobes, affirme Mme Fradette. Pour prouver leur virilité, ils doivent avoir des relations sexuelles, et même participer à des agressions sexuelles de groupe, des «gang bangs». Pour eux, les gang bangs ne sont pas des viols, ajoute Mme Fleury. Un gars qui refuse d'y participer se fait traiter de «pussy» (fillette). «Il peut tirer l'autre gars juste à cause qu'il l'a traité de pussy hole», a aussi raconté Will.

«Pour le plaisir»

La fille est toujours consentante, peu importe si elle est intoxiquée, manipulée ou victime de violence, selon les gars de gang. «Ça me plaît pas, des femmes de rue. Elles sont belles mais sont trop cochonnes. Pour prendre du plaisir, ça vaut la peine, pas pour plus. C'est des putes, et fuck, tu vas avec elles juste pour chiller, pas pour avoir quelque chose de sérieux», a dit «Mexique», 22 ans, d'origine latino-américaine.

Les filles qui gravitent autour des gangs partagent trop souvent cette vision. Elles nient être exploitées, a expliqué Mme Fredette. «Certaines filles valorisent ces comportements machos-là. Elles sont fières de se faire traiter de salopes. Elles se traitent comme ça entre elles», a ajouté une intervenante auprès de filles en difficulté participant à l'atelier.

Comme les autres jeunes de leur âge, la plupart des membres de gangs rêvent d'être en amour ou sont en amour, explique Mme Fleury. Mais surtout pas avec une fille du gang. «Quand t'es dans la gang, tu deviens le coeur froid», a dit Tempo, 19 ans, d'origine latino-américaine. Et le «gars en amour» ne le dira pas aux autres membres. Les «célibataires» n'aiment pas que l'un des leurs ait une copine, alors ils provoquent des conflits pour dissoudre le couple. «Y'en a même qui ne respectent pas ta blonde. «Yo, passe-moi-la, pis tu vas voir, je vais la faire danser, man»«, a ajouté Will, 19 ans. «Le gang est comme une maladie. Si le gars amène sa «vraie blonde» dans un party, elle va se faire passer dessus», a affirmé la criminologue Chantal Fredette.

Souvent, les membres de gangs sont issus d'un milieu où le père est absent ou violent, a indiqué Mme Fleury. Presque tous les participants ont été victimes ou témoins de violence familiale. Malgré cela, la moitié ont dit qu'ils désiraient ressembler à leur père. Ils souhaitent reproduire un modèle familial traditionnel: père pourvoyeur et mère responsable du foyer.

Pour plusieurs, l'engagement amoureux et la paternité deviennent des motifs importants de désaffiliation des gangs. Tous les amis de «Mexique», 22 ans, sont sortis du gang de la même manière. «Peut-être que moi aussi, ça va m'arriver. Moi, je veux mon bébé», a dit le jeune homme à la chercheuse.

* Tous les noms des membres de gangs ont été modifiés dans la recherche.
Le gros Réal
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Re: Les femmes et les gangs de rue

Messagede la decroissance le Mer Juin 04, 2008 11:52 am

ouin ben c'est pas pour demain l'alliance révolutionnaire avec le milieu gangsta-tug de montréal,

Par contre, peut-on me dire l'intérêt de savoir l'origine des ex-gangsta? On le sais bien c'est toujours des latino et des haitiens... Le problème c'est les autres, c'est pas nous... pas vrai?
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