Je voudrais attirer votre attention sur un article paru dans le plus récent
Ultimatum... Le texte se veut une analyse historique du mouvement étudiant. Évidemment, il est clairement éditorial, mais je ne peux pas vraiment m'en plaindre: il s'agit, après tout, du journal de l'ASSÉ. Je ne crois pas qu'il ait la prétention d'informer de façon objective. La seule chose qui m'a fait vraiment tiquer, c'est le petit graphique qui suit, que l'on retrouve au bas du dit article. Désolé pour la formidable taille de l'image, mais mes connaissances en graphisme sont au mieux limitées.
Bref, ce graphique représente, au mieux, une généralisation désinformatrice, au pire, un révisionnisme provocateur. Premièrement, il est ridicule d'assimiler la FAEQ, la FECQ et la FEUQ à une idéologie de droite. Dans les cahiers de positions autant que dans les revendications, ces trois organisations ne prônent pas une libéralisation de l'économie ou une réduction de l'interventionniste de l'état. Ils ont des revendications dans la même lignée que tous les autres regroupement étudiants ayant existé dans l'histoire du québec: diminution des frais de scolarité, amélioration du régime des prêts et bourses, une plus grande taxation des entreprises, etc.
Deuxièmement, il est ridicule d'affirmer que les organisations étudiantes s'engendrent entre elles, comme de dire que du RAEU est née la FEUQ, ou de dire que l'ANEQ/ANEEQ a donné naissance au MDE. Les regroupements sont tellement éloignés dans le temps et, vu la fréquence de changement des exécutifs, les plus grands rapprochements possibles entre ces mouvement sont des tentatives d'en imiter un peu les idéologies générales. De même, il est faux de prétendre que l'ASSÉ est le prolongement du MDE, puisque dans le volumineux document ayant mené à la création de l'ASSÉ (dont le nom du rédacteur m'échappe), il est clairement indiqué que le l'hypothétique troisième mouvement (qui deviendra l'ASSÉ) devra éviter les erreurs du MDE en adoptant une philosophie et, surtout une structure, complètement différente.
Mon deuxième point concerne la représentation simpliste de la société selon les rédacteurs du journal: nous sommes de gauche, donc ceux que nous n'aimons pas sont forcément de droite, donc des méchants. Pour en finir avec cette interprétation manichéenne, je propose une autre nomenclature, qui inclu le degré de radicalisme dans les actions. Il sera alors plus facile d'identifier les évidentes différences entre l'ASSÉ, la FECQ, le MDE, la FEUQ et tous les autres regroupements.
Notez que j'ai inclu l'institut économique de Montréal, pour fin de comparaison, ainsi que le parti communiste révolutionnaire et le comité de lutte contre la brutalité policière. Ce dernier a été plus difficile à placer dans le tableau, et j'attend vos critiques. Finalement, je n'ai pas pu placer ni l'UGEQ, ni l'ANEQ/ANEEQ puisque il n'existe pas suffisamment d'information pour apprécier leur place dans les différents axes. Pour ce qui est du placement des autres groupement, il s'agit d'une rapide interprétation personnelle qui, évidemment, gagnerait à une étude plus sérieuse. Mais l'essentiel est là.
Bref, nous pouvons constater que, par exemple, le parti communisme révolutionnaire est clairement plus à gauche que l'ASSÉ (qui est un agent intégrateur en souhaitant négocier avec le gouvernement, rapport de force ou non). De même, pour avoir vécu les belles années du MDE, il était plus radical que l'ASSÉ (désolé...).
Bref, espérons que ce trop long exposé pourra servir à lancer des débats constructifs et surtout moins basés sur des préjugés.
J'attend vos réflexions et vos commentaires à ce sujet.