Le vendredi 02 mars 2007
Impasse entre la direction et les étudiants
Émilie Côté
La Presse
L'UQAM fait appel à la solidarité des étudiants et leur demande d'accepter une hausse des frais afférents de 80 $ par trimestre.
Non seulement les associations étudiantes refusent-elles cette augmentation, mais elles ne digèrent pas non plus que cette éventualité fasse déjà partie du plan de redressement soumis au ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS).
Ce plan de redressement est daté du 30 novembre dernier. " Or, le 12 décembre, la direction nous disait que ce n'était pas une solution ", dénonce Patrick Véronneau, président de l'Association étudiante du secteur des sciences (AESSUQAM), qui siège aussi au conseil d'administration de l'université.
Selon les associations étudiantes, la direction a donc menti. " L'UQAM a réputation d'avoir une bonne entente avec ses étudiants, elle a peur pour son image ", dit Geneviève Gariépy, présidente de l'Association facultaire étudiante des sciences humaines.
L'UQAM attend toujours des subventions de 28 millions que le MELS retient en raison de son déficit. Dans un message adressé aux étudiants, la direction dit souhaiter qu'il y ait une " entente négociée " sur la hausse des frais afférents, qui augmenterait les revenus de l'UQAM de 5 millions de dollars par année.
" Dans le plan de redressement, c'est une hypothèse basée sur la recommandation de l'Assemblée des gouverneurs de l'UQ. Ce n'est pas exigé par le Ministère ", indique le directeur des communications, Daniel Hébert.
Les neuf établissements du réseau de l'Université du Québec ont convenu d'une hausse des droits d'inscription de 20 $ par trimestre et de 4 $ par crédit en frais technologiques (60 $ pour cinq cours).
" À l'UQAM, nous exigeons les frais les plus bas des universités québécoises (224 $ par année). Même en les augmentant de 160 $ (384 $), nous serons sous la moyenne des universités au Québec (563 $) ", fait valoir M. Hébert.
" L'augmentation n'est pas convenue. Pour l'instant, on veut une discussion avec les associations ", assure-t-il, précisant que la direction explore d'autres pistes de solution, comme une reclassification de certains programmes.
De leur côté, les associations affirment qu'une entente est impossible. " À quel moment l'UQAM va-t-elle reconnaître qu'il n'y a pas d'entente? " dit Patrick Véronneau.
Le président de l'AESSUQAM se dit conscient que la direction est prise entre le Ministère et les étudiants. " Nous sommes prêts à travailler sur des pistes de solution, mais pour discuter, il faut que la direction retire le dossier des frais afférents. "
" La vraie solution, c'est un réinvestissement du gouvernement ", dit-il.
http://www.cyberpresse.ca/article/20070 ... 3751891686
Geneviève Gariépy, étudiante à l'UQAM.
"Si je ne peux pas danser, je ne prendrai pas part à votre révolution" Emma Goldman