Forums de l'ASSÉ

J'ouvre peut-être une boîte de Pandore mais bon, je m'essaie. Voilà: nous tiendrons bientôt une réunion de retour sur la manif du 26 pour identifier quelles ont été les principales lacunes organisationnelles et autres. Ainsi, si vous voulez participer à cet exercice, vous êtres prié-e-s de nous faire connaître vos commentaires CONSTRUCTIFS afin de faire mieux la prochaine fois. Notez que ce message s'adresse principalement aux personnes qui y ont participé.

En espérant qu'il n'y aura pas de dérive futile...

Merci!

J'y étais pas alors je ne serai pas tant concret qu'idéologique ou plus "général".

Pour en avoir vécu plus que ma part de manifs', allant d'un côté à l'autre du spectre pacifique/violent, j'ai souvent eu la même impression qui me revenait sans cesse: cul-de-sac. Je comprends que le but est double: faire passer un message et protester (principes moraux individuels et collectifs, il est de notre devoir de protester lorsque nous sommes en désaccord). Cependant, ce me semble que toutes les manifs ont l'impression de finir en cul-de-sac et que l'on revient chez soi avec une impression de retour en arrière, que finalement il s'est rien passé (ou si peu) pour vraiment faire avancer la ou les causes.

Du côté de l'ASSÉ, le message dans la grande majorité des médias ne passe pas ou avec difficulté, très déformé, mais on y peut rien. Du côté de la FECQ, des trahisons sont présentées comme des gains et des victoires. Les étudiants s'appauvrissent et ils sont heureux.

D'un côté, on a les manifs totalement pacifiques et carrément emmerdantes dans lesquelles on marche 1h30 pour entendre 1h30 de discours de petitEs carriéristEs et qu'une seule revendication passe. Pas franchement fameux.

De l'autre, on a des manifs divisées où le camp des pacifistes pro-gratuité côtoie le camp des activistes. Là encore, le message ne passe pas et les gouvernants se foutent de vous. Parce que je crois que c'est embarquer dans leur logique de gouvernance que de faire des petites manifs qui se terminent devant l'Assemblée où vous ne faites qu'attendre que les flics vous dispersent.

Ce que je vous proposerais, c'est ou bien de ne pas faire de manifs de ce genre vu leur inutilité évidente, ou bien de mieux structurer et d'en venir avec des effets et des conséquences. C'est en cela que je préfère les plus petits moyens d'action qui ont l'avantage d'être plus efficaces. Les occupations, les blocus, tout ce que vous voudrez, mais y'a moyen de faire plus et de les forcer à vous écouter. Car, en ce moment, vous restez stationnés devant l'Assemblée en espérant qu'ils daignent vous écouter et, lorsqu'ils ne le font pas, vous vous enfoncez encore plus dans leur jeu en balancant des pavés.

Comprenez bien que je ne suis pas contre qu'on balance des pavés. Cependant, je ne peux que remarquer que c'est là une demie-mesure qui a tendance à se révéler inefficace. Ou bien vous prônez la révolte directe et sans équivoque, ou bien vous faites du lobbyisme actif à la FECQ/FEUQ. Que les manifs et autres événements sociaux (à la Hors-d'Oeuvre ) soient donc organisés avec cette idée en tête.

Voilà un peu mes idées.

P.S: Évidemment, je penche vers une révolte directe et sans équivoque et c'est cela que je veux imprimer.

Je veux bien laisser la place à ceux qui y étaient présents mais bon....

Selon ce que les gens présents disaient par rapport à la manif, j'ai pu voir que nombreux dénoncaient la casse inutile qui a eu lieu.

Je propose donc à l'assé que la prochaine fois qu'il y aura d'autres groupes qui ont plus ou moins un lien avec les étudiants dans leurs manifs, de mettre leurs noms sur le communiqué de presse et sur les flyers. Il est possible qu'étant donné que leurs noms sera visible partout, ces groupes autres auront moins tendance à faire des choses qu'ils font d'habitude dans l'anonymat.

C'est comme si j'invitais des gens chez nous, qu'ils foutent le bordel, qu'ils se poussent, que ma grande soeur arrive, elle voit le bordel, m'accuse et s'en va tout dire à mes parents. Évidemment, je ne veux pas accuser personne car ce sont mes amis.


Le temps du rush de mi-session n'était pas fameux non plus.

Bel exercice Phil.

Quoique le sujet ait déja été abordé dans d'autres sections du forum, c'est cool de voir que l'Exec propose un retour sur la manif.

En somme la seule chose que j'ai a dire, c'est que lancer des pavés c'Est hautement ridicule vu la situation.

C'est bien beau la violence organisé dans une perspective de lutte....mais on allait pas prendre le parlement a 250.

Pis personnes a pensé que c'est crissement dangeureux? Bordel, en plus que ceux et celles qui les balancaient le faisait en arrière des lignes. Quelqu'un a pensé que ca aurait pu revolé sur la tête d'unE manifestantE!!!!

Ca aurait été beau ca le lendemain:
Hospitalisation d'un manifestant heurté par un tir ami de pavé - L'ASSÉ ne dénonce pas la violence mais regrette l'Accident??

Ca passerais juste pas.

On a une grosse réflexion a faire la dessus pour le congrès je crois.

L'ASSÉ n'est pas une organisation révolutionnaire, c'en est une réformiste. Dans le sens où son axe de lutte central est de revendiquer auprès du gouvernement la gratuité scolaire et un ''enseignement de qualité''.

L'ASSÉ n'a PAS LE CHOIX de jouer la game syndicale classique, à savoir constuire un champ théorique conséquent et d'envergure comme elle le fait depuis sa création, et au niveau pratique elle ne peut pas aller plus loin que la manifestation traditionnielle, la conférence de presse, passer des tracts, coller des affiches, s'impliquer dans les assos, faire de la mob, et en définitive faire la grève générale.

Dans la perspective où l'ASSÉ cherche à ce que le gouvernement, quel qu'il soit, l'entende et l'écoute, c'est évident que ce n'est pas stratégique d'organiser une manif en prévoyant des actions (relativement) directes. La réaction ministérielle n'a rien de surprenante.

L'ASSÉ a ses limites, il suffit de les fixer. Le problème majeur, c'est qu'en dehors d'un cadre comme la grève générale, on ne retrouve que les militantEs qui participent aux manifs. Le cas de Québec était équivoque. Au moins 70 % de la manif était composée de militantEs ou de gens qu'on n'avait sûrement pas vu pour la première fois. On savait toutes et tous comment la manif allait finir. On savait, en voyant le trajet que la manif prenait, que l'organisation avait été faite en conséquence. Comme si le but était justement de provoquer ce qui était, finalement, inévitable.

En tant qu'organisation syndicale, l'ASSÉ se retrouve dans l'impératif de se voir stimulée par ses (les) bases locales. Le problème actuel est donc que la mobilisation locale n'est sûrement pas au beau fixe. Pour que l'ASSÉ arrive à ses fins, il faut nécessairement que son membership grandisse, pas le choix. Mais aussi que ce membership fasse partie prenante de l'organisation.

Il faut que les groupes militants se greffe à l'ASSÉ et non l'inverse. Sans condamner ce qu'il s'est passé à Québec, on ne peut qu'être critique de la méthode employée dans un cadre stratégique.

Toujours est-il qu'on ne peut pas non plus arrêter des anars en pleine action, à moins...d'avoir un service d'ordre. L'ASSÉ serait alors ce qu'elle est déjà théoriquement : une organisation syndicale classique. Dans le fond, le débat rouge/noir n'est jamais terminé. Les noirs qui participent à l'ASSÉ, s'ils ne sont pas anarco-syndicalistes ou très proches de l'anarcho-syndicalisme, sont alors très bizarres. Les anars qui militent au sein de l'ASSÉ n'ont pas le choix d'ajuster leur critique globale en se focalisant sur ce qu'est l'ASSÉ en tant qu'organisation syndicale, et la réalité de cette organisation, sa fonction pratique actuellement. À ce moment là, c'est évident que l'action directe et l'activisme dans les manifs de 200 personnes n'est pas une bonne stratégie.

Voilà pourquoi en tant qu'anarchiste il faut être critique de l'ASSÉ. Cependant, ça voudrait pas dire qu'être critique impose l'inaction ou le refus de la participation. Si la mobilisation au niveau local pour la condition étudiante est si faible, si la lutte pour la gratuité scolaire est si marginale, qu'en est-il des perspectives anars ? En plus que bien des anars dans le milieu étudiant participent aux manifs de l'ASSÉ...donc dépendent forcément des mobilisations de l'ASSÉ.

Pour moi, avant de faire des manifs, deux solutions :

1) Renforcer la mob locale, qu'il y ait des comités de mobilisation qui se multiplient. Combattre les idées de droite qui viennent de partout. Rejeter la FEUQ. Que ce soit des comités d'AG ou d'asso n'a pas d'importance, pour autant que la mob se fasse.
2) Coordonner les luttes locales au niveau national. Ce qui veut dire que l'indépendance ne rime à rien, sinon à la récupération.

Pour que l'ASSÉ arrive à construire un mouvement d'ampleur et que sa présence ne soit pas éphémère, je vois pas comment on peut encore organiser des manifs de 300 personnes qui finissent devant le Parlement, même si c'était ben le fun l'adrénaline, la confrontation, etc.

Je suis pro-violence, mais pas à n'importe quel prix. La colère se partage...En bout de ligne, c'est ce vers quoi il faut aller.

ps : je suis contre les sévices d'ordre dans les manifs.

Bien que j'impose un sujet dont les gens semblent se foutre, j'écris dedans pour le remettre en haut car je le trouve vital, plus que les jobs des anciens exec de la feuq.