Pour les radicaux, je les considères actuellement comme des nuissances pour le mouvement étudiant.
Le mouvement étudiant est réformiste, allant de modéré à stationnaire. Il n'y a pas de syndicats radicaux au Québec, ni au Canada. L'ASSÉ des débuts était peut-être plus radicale qu'aujourd'hui mais elle apparaissait radicale surtout parce que son noyau de militantEs plus radicaux-ales avait la main haute. J'veux dire, on arrive avec peine à faire une occupation ou deux par session et celles-ci ne durent pas plus de quelques heures, au grand maximum. C'est pas ce que j'appelle du radicalisme d'action.
Pour le reste, le discours de l'ASSÉ est assez de gauche, sans être nécessairement radical. Le spectre politique actuel est simplement largement à droite.
Ils entachent le nom de l'ASSÉ et ces gens ne représentent personnes.
Une personne ne peut représenter qu'elle-même. Les clones n'existent pas et les jumeaux de pensée sont à peu près inexistants.
Qu'elles foutent le camp et l'ASSÉ s'en portera que mieux.
Et alors, elles vont où? T'oublies qu'elles sont aux études comme toi et qu'elles sont affiliées, elles aussi. Moi, je me trouvais même dans un syndicat membre de la FECQ durant mes années au Cégep. Où aurais-je dû aller? Ouvrir un Cégep puis une Université pour radicaux-ales? Ou est-ce mal pour moi d'exercer mes droits démocratiques et de faire valoir mon opinion au sein de l'association étudiante de laquelle on me force à être membre? Et lorsque ces opinions triomphent, est-ce anti-démocratique?
Concernant la formule de Rand, c'est un gain énorme dans l'histoire du syndicalisme car elle permet aux syndicats d'être stable financièrement et d'être réellement un rapport de force face aux patrons.
Ah bon? Pourtant, d'immenses gains ont eu lieu face au patronat et face à de nombreux gouvernements sans qu'il y ait de "Formule Rand". La pareille vaut pour les syndicats dans plusieurs pays. D'ailleurs, les français sont bien malchanceux de devoir travailler encore 80 heures par semaine dès l'âge de 7 ans des mines, eux qui n'ont pas eu la glorieuse formule Rand... Or not? Quoi? Ils ont réussi à avoir un syndicalisme beaucoup plus actif et radical que le nôtre et des acquis sociaux bien plus étendus... sans formule Rand? Surprising.
En fait, la formule Rand a surtout permis d'emprisonner le syndicalisme dans une logique concertationniste, empêchant toute organisation radicale, étouffant tout discours "marginal" par le nombre derrière le statut quo. Tout mouvement marginal se trouve ainsi dilué par le nombre, ne pouvant se regrouper efficacement, sauf en quelques rares endroits, appelés "bastions du militantisme" et que les forces du statut quo et du concertationnisme s'efforcent d'abattre, par les moyens à leur disposition.
Le syndicalisme doit être volontaire et autonome pour qu'il soit réellement représentatif. Il est grotesque que des gens opposés au syndicat en soient membres. Que cela signifie la mort à court terme de l'ASSÉ, de la FECQ et de la FEUQ ne me dérange absolument pas. Vu les échecs des dernières années par ces organisations, toutes autant qu'elles soient, je demeure persuadé que leur absence ne changerait strictement rien aux politiques gouvernementales. Dans tous les cas, une pluralité de syndicats permettraient de refléter plus justement les positions de chacun et, je peux te le garantir, les plus radicaux-ales ne mettraient pas cent ans à s'organiser devant une offensive gouvernementale. Ce sont les plus modéréEs, sur le dos desquelLEs la FECQ et la FEUQ mais aussi l'ASSÉ dans une moindre mesure s'engraissent, qui ne s'affilieraient pas immédiatement à un syndicat ou un autre.
À moyen terme, après le choc du nouveau contexte et des nouvelles offensives gouvernementales, de nouveaux syndicats se formeraient et l'on assisterait nécessairement à une radicalisation des luttes. Qui veut payer pour un syndicat inactif, totalement éloigné des masses?