de gui le Lun Avr 28, 2008 3:31 am
Au moins avec une campagne contre l'impérialisme canadien au Moyen-Orient, il y aurait eu facilement une campagne nationale étudiante pour l'ASSÉ, qui aurait sûrement débordé dans le milieu de gauche internationaliste présent à McGill et Concordia, peut-être ailleurs au Canada avec la FCEE, ou du moins il y aurait eu un débat politique plus en profondeur sur les campus, mais aussi dans les quartiers populaires. Le secondaire aussi peut-être mobilisé comme les écoles de métier, les universitaires militant-es les ignore souvent..
D'autres groupes et organisations militent au sujet de l'impérialisme et de la guerre, une manif nationale réussie de l'ASSÉ et consorts aurait pu être au plan d'action d'hiver prochain. Une des difficultés des groupes et organisations anti-impérialistes, anti-guerre, pour la Palestine, etc. sont leur parcellement identitaire inefficace quand vient le temps de mener une lutte, tout comme le mouvement communautaire et syndical, du logement, des assisté-es sociales, du monde du chômage.
L'ASSÉ aurait pu avoir l'initiative de lancée une lutte plus coordonnée et qui incarne un projet de société, contre l'impérialisme canadien, (ses compagnies diverses allant du PÉTROLE aux ARMES en passant par les BANQUES, son État corrumpu incarnant les intérêts des "riches", son armée militaire et policière, appareil de répression au service de l'impérialisme...contre ceux et celles qui s'y opposent.
P.S: quand je parle de l'initiative de l'ASSÉ, je parle de sa "base" sympathisante effective dans les assos membres, celle qui participe aux AG, et encore plus pour les militant-es au sein des comités, sur l'exécutif, ils et elles ont un rôle dirigeant à l'ASSÉ, d'autres utilisent le mot leadership, initiative....
Je me vois mal défendre l'ASSÉ en tant que 40 000 membres défendant la gratuité scolaire, toutes les autres revendications... L'ASSÉ est une organisation dont l'orientation politique est lancée par les gens qui étaient au Congrès et quelques centaines, voire milliers comme 2005, d'autres personnes participant-es aux instance de bases, aux AG de façon active...
Certaines personnes diront que l'impérialisme canadien c'est trop déconnecté de la réalité, trop complexe et abstrait pour des jeunes gens du post-secondaire, trop risqué pour la suite de nos associations, trop radicale dans les nuages sans possibilité de gains concrets...etc.etc...
De quelle réalité parle-t-on? Celle des sofas militants ou celle du mouvement réel, économique, politique, social du capitalisme et des contradictions qu'il génère. Les gains concrets, annuler instantanément ou presque par le capital en progression, auraient des vertus pour mobiliser les membres, mais pas l'impérialisme, malgré que plusieurs actions étudiantes ont spontanément surgies depuis les dernières années autour de la guerre en Afghanistan, la Palestine, etc. et même crées quelques organisations comme Antirecrutement entre autres.
Il est totalement préconçu de voir la lutte contre le privé comme étant plus mobilisatrice que celle contre l'impérialisme, sinon on se demande de quelle sorte de mobilisation on veut aboutir, celle de la défense des acquis sociaux en ne sachant pas à quoi s'attaquer: le néolibéralisme (un concept qui pogne dans les milieux universitaires de gauche, souvent citoyennistes-Plateau-petite-bourgeoise de bon coeur), la bataille épique contre le privé (un autre concept à la mode dans les mêmes milieux...celui des instances syndicales de grands hôtels est également inclus dans ce milieu parsemé de vires-capots réfos...) et bien sûr dans des forces politiques allant de la gauche de QS à la gauche du PQ en passant par le NPD, Parti Vert, Projet Montréal au municipal et chez certaines personnes libertaires (une idée en vogue, dans une moindre mesure que les deux premières quand même...)
Si les gens dirigeants le mouvement étudiant associatif jugent des concepts trop complexe pour leurs membres, c'est qui les dénigrent en les jugeant inaptes à recevoir de telles informations. Ou c'est inventé un argument pour défendre quelque chose également complexe, l'autogestion des instances administratives...
Pour avoir discuté avec bien des jeunes de la "base" sur des campus de toutes les couleurs affiliées, mais qui avait surtout des variantes de classes sociales...les jeunes en parlent de la guerre, des riches qui s'enrichissent,du capitalisme mondial, plusieurs sont également pro-guerre et pro-impérialisme, mais on ne défend pas une position juste en la dorlotant dans notre zone de confort militant, celle des réformes auxquelles peu croient possibles à l'intérieur du système, celle de la solidarité sur papier sans danger pour voyager, celle des avancées carriéristes (de gauche comme de droite), celle de la remise à demain-jamais du combat le plus pressant et auquel le plus de personnes ont intérêt à combattre, le système capitaliste.
Le courant réformiste du socialisme et du marxisme s'est beaucoup renforcé quand les pays capitalistes sont passés au stade impérialiste fin 19e siècle, début 20e siècle. Les partis sociaux-démocrates en sont les plus représentatifs et ils votèrent du côté de leurs bourgeoisies nationales dans leur parlement pour déclencher la Première Guerre mondiale. Le réformisme a connu un autre boom dans l'après-guerre dans le cadre de l'intervention de l'État (ou bien comment recracher aux travailleurs et travailleuses du surprofit accaparer sur leur travail produit dans une période de croissance inégalée et de lutte avec le modèle communiste, et aussi bien sûr via le pillage des pays dominés...y compris une domination par la force comme en Afghanistan et en Haïti et aux abords de centaines de mines canadiennes en Afrique et en Amérique du Sud...
Imposer les pétrolières, les banques, les grands monopoles de secteurs économiques, pour faire de l'éducation gratuite de qualité, accessible, voire autogérée, ce n'est pas un projet de société, c'est l'aménagement illusoire du capitalisme et une réponse inadéquate devant la question de l'action politique en pays impérialistes. Cela démontre également un intérêt à faire grossir le mouvement pour le mouvement, ce mouvement plutôt iréel, celui d'une organisation forte de 40000 membres-cotisateurs, tout en oubliant le but, projet de société véritable, en le réléguant à demain-jamais ou bien aux partis politiques du flanc gauche de la bourgeoisie tels que mentionnés ci-haut.
Dans notre zone de confort impérialiste, où on a le droit de faire des revendications, des pancartes et des grèves, à condition quelle soit la plus inoffensive possible...
"Moins de phrases pompeuses, plus de travail simple au quotidien" Lénine