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L'UQAM suspend trois militants
Isabelle Hachey
Le mardi 04 mars 2008
La Presse
Trois militants étudiants suspendus par l'UQAM crient à la «répression politique». Bannis du campus pour 20 jours, ils accusent l'administration de chercher à tuer le mouvement de grève des étudiants en sciences humaines.
Peine perdue. Réunis en assemblée générale, les membres de l'Association facultaire étudiante en sciences humaines (AFESH) persistent et signent: ils ont voté hier à 51% pour la poursuite de la grève. Jusqu'ici, seuls les étudiants de science politique et d’animation et recherche culturelle ont emboîté le pas à l'AFESH, en grève depuis maintenant trois semaines.
Les trois étudiants suspendus ont participé à une manifestation, mercredi, devant les bureaux du service à la vie étudiante de l'UQAM. «On a joué du tam-tam, on a bu du café, on a mangé des muffins», raconte Étienne Guérette, secrétaire aux affaires uqamiennes de l'AFESH. Rien pour justifier l'appel des policiers en renfort, selon cet étudiant visé par les sanctions.
Cette version des faits diffère considérablement de celle du doyen de la faculté des sciences humaines, Robert Proulx. «Cela n'a rien à voir avec la grève ou les convictions politiques des étudiants.» Ces derniers ont plutôt commis des actes de vandalisme, dit-il, en plus de mettre en danger la sécurité du personnel. «Certains employés ont été terrorisés par le bruit et l'aspect menaçant de la manifestation. Ils ne voulaient pas quitter leur bureau sans la protection des agents.»
Ce n'est pas une première. Depuis 15 ans, une trentaine d'étudiants accusés d'avoir commis divers méfaits ont été punis par l'UQAM. Les sanctions allaient de l'avertissement à l'expulsion pure et simple.
Mais M. Guérette n'en démord pas. «C'est une tentative d'intimidation. L'administration veut couper la tête du mouvement de grève. Mais ces mesures répressives alimentent la grogne des étudiants. On a fait de nous des martyrs!»
L'AFESH espérait - en vain - négocier avec l'Université au sujet de son plan de redressement, qui sera dévoilé aujourd'hui. «Au lieu de négocier, on réprime les leaders du mouvement, regrette Alex Bourdon-Charest, secrétaire à la coordination de l'AFESH. Je ne peux pas croire que l'administration de l'UQAM suspende des étudiants parce qu'ils ont osé se battre non seulement pour leurs convictions, mais aussi pour la préservation de la mission éducative de l'UQAM.»