Ils voulaient changer le monde... les ML
Posté: Dim Déc 09, 2007 4:54 pm
Bonjour,
je viens d'entendre qu'un nouveau livre de Jean-Philippe Warren vient d'être lancé su VLB Éditeur. Le titre est: Ils voulaient changer le monde et le sous-titre est: Le militantisme marxiste-léniniste au Québec. D'ailleurs, selon la notice de son éditeur, l'auteur prépare un livre sur le mouvement étudiant dans les années soixante...
Ils en parlaient sur les ondes de la Radio d'État, Radio-Canada cet après-midi dans une émission "culturelle"... Voici les liens que j'ai trouvé jusqu'à maintenant.
http://www.edvlb.com/pagecat.asp?annee= ... ne&page=12
http://www.librairiepantoute.com/fichel ... e-warren/1
* La présentation de l'éditeur
Dans les années 1970, des milliers de Québécois se sont engagés dans des groupes communistes. Pourquoi certains ont-ils choisi de devenir marxistes-léninistes ? Comment un docteur en science politique pouvait-il, en 1977, abandonner sa carrière de cadre au Parti Québécois et enfiler la salopette d'un simple travailleur ? Pour quelle raison un fils de ministre pouvait-il laisser tomber sans regret son poste de prof de cégep et se «placer en usine» ? Au nom de quel idéal des femmes et des hommes en sont-ils venus à sacrifier leur vie à la cause révolutionnaire ? En se penchant sur un épisode méconnu de l'histoire québécoise récente, cet essai tente de faire sens de l'insensé : l'embrigadement de jeunes citoyens qui voulaient changer le monde à coups de citations de Mao et de Staline.
Jean-Philippe Warren est sociologue et titulaire de la Chaire d'études sur le Québec à l'Université Concordia. Il a publié de nombreux ouvrages, dont L'engagement sociologique. La tradition, sociologique du Québec francophone (1886-1955) et Hourra pour Santa Claus ! La commercialisation de la saison des fêtes au Québec (1885-1915).
* Les premières lignes
Introduction :
Notre idéal libérateur
Ouvre bien tes yeux, camarade
Et vois où sont les renégats;
Sors du brouillard, de cette rade,
Rejoins tes frères de combat !
Crie : À bas le révisionnisme,
À bas les mystificateurs !
Vive le marxisme-léninisme,
Notre idéal libérateur !
Dernier couplet (apocryphe) de l'Internationale
Lorsque nous préparions, avec E.-Martin Meunier, la publication de ce qui allait devenir Sortir de la Grande Noirceur. L'horizon personnaliste de la Révolution tranquille, nous avons été fort surpris de la réaction de quelques-uns de nos collègues qui refusaient de considérer l'héritage religieux des laïques engagés des années soixante. Il n'était pas question pour eux de donner en partie sens à la Révolution tranquille en revenant sur les motifs et les valeurs ayant été ceux de quelques grands croyants, comme Fernand Dumont ou Simonne Monet. «L'infamie que c'est d'être Canadiens français», pour reprendre les mots du poète Paul Chamberland, avait apposé un sceau honteux sur l'histoire de l'Église catholique au pays. Maintenant qu'une telle association est devenue plutôt banale, c'est sur un autre chantier que nous nous penchons, sans doute aussi sensible. Le marxisme-léninisme (autre nom du maoïsme) est en effet aujourd'hui considéré comme un dévoiement navrant, une parenthèse stérile dans l'histoire de la gauche québécoise, et les rares tentatives récentes de la part de certains journalistes et commentateurs pour éclairer le mouvement n'ont été prétexte, semble-t-il, qu'à le noircir davantage. Cette méfiance et ce dénigrement nous ont motivé à écrire cet essai, en continuité avec nos travaux passés sur les intentions primordiales des acteurs et des groupes de la deuxième moitié du XXe siècle.
Plutôt que de nous appesantir sur les théories et les paradigmes de l'extrême gauche québécoise et d'aborder leurs discussions, désormais perçues comme oiseuses, sur les sujets sociaux ou nationaux, nous avons voulu comprendre l'engagement subjectif des femmes et des hommes ayant voué une dizaine d'années de leur vie à l'avènement de la société sans classes. Ce livre ne constitue pas un traité sur les diverses facettes de l'idéologie communiste. Il relève davantage d'une tentative pour mettre en lumière les événements et les motivations ayant conduit de jeunes militants et militantes à radicaliser leur engagement politique. Les marxistes-léninistes québécois (ceux que l'on appelait familièrement alors les «m.-l.») n'étaient pas des hurluberlus ou des excentriques, claironnant des slogans tirés de Pékin information au milieu d'une population autrement indifférente et stupéfaite. Bien au contraire, leur parcours nous paraît fidèle à une certaine dérive propre au tournant des années soixante-dix, qui, dans le cas de quelques individus particulièrement engagés et utopistes, s'est poursuivie jusqu'au début des années quatre-vingt, au moment où plus personne ne pouvait continuer à s'illusionner sur les avatars de la démocratie populaire albanaise ou chinoise. Retracer les étapes ayant mené des intellectuels et des employés des services (rarement des ouvriers) à l'activisme marxiste, c'est dégager les mobiles et les causes ayant justifié, selon l'originalité du tempérament de chacun, le sacrifice de leur vie sur l'autel de la cause prolétarienne.
je viens d'entendre qu'un nouveau livre de Jean-Philippe Warren vient d'être lancé su VLB Éditeur. Le titre est: Ils voulaient changer le monde et le sous-titre est: Le militantisme marxiste-léniniste au Québec. D'ailleurs, selon la notice de son éditeur, l'auteur prépare un livre sur le mouvement étudiant dans les années soixante...
Ils en parlaient sur les ondes de la Radio d'État, Radio-Canada cet après-midi dans une émission "culturelle"... Voici les liens que j'ai trouvé jusqu'à maintenant.
http://www.edvlb.com/pagecat.asp?annee= ... ne&page=12
http://www.librairiepantoute.com/fichel ... e-warren/1
* La présentation de l'éditeur
Dans les années 1970, des milliers de Québécois se sont engagés dans des groupes communistes. Pourquoi certains ont-ils choisi de devenir marxistes-léninistes ? Comment un docteur en science politique pouvait-il, en 1977, abandonner sa carrière de cadre au Parti Québécois et enfiler la salopette d'un simple travailleur ? Pour quelle raison un fils de ministre pouvait-il laisser tomber sans regret son poste de prof de cégep et se «placer en usine» ? Au nom de quel idéal des femmes et des hommes en sont-ils venus à sacrifier leur vie à la cause révolutionnaire ? En se penchant sur un épisode méconnu de l'histoire québécoise récente, cet essai tente de faire sens de l'insensé : l'embrigadement de jeunes citoyens qui voulaient changer le monde à coups de citations de Mao et de Staline.
Jean-Philippe Warren est sociologue et titulaire de la Chaire d'études sur le Québec à l'Université Concordia. Il a publié de nombreux ouvrages, dont L'engagement sociologique. La tradition, sociologique du Québec francophone (1886-1955) et Hourra pour Santa Claus ! La commercialisation de la saison des fêtes au Québec (1885-1915).
* Les premières lignes
Introduction :
Notre idéal libérateur
Ouvre bien tes yeux, camarade
Et vois où sont les renégats;
Sors du brouillard, de cette rade,
Rejoins tes frères de combat !
Crie : À bas le révisionnisme,
À bas les mystificateurs !
Vive le marxisme-léninisme,
Notre idéal libérateur !
Dernier couplet (apocryphe) de l'Internationale
Lorsque nous préparions, avec E.-Martin Meunier, la publication de ce qui allait devenir Sortir de la Grande Noirceur. L'horizon personnaliste de la Révolution tranquille, nous avons été fort surpris de la réaction de quelques-uns de nos collègues qui refusaient de considérer l'héritage religieux des laïques engagés des années soixante. Il n'était pas question pour eux de donner en partie sens à la Révolution tranquille en revenant sur les motifs et les valeurs ayant été ceux de quelques grands croyants, comme Fernand Dumont ou Simonne Monet. «L'infamie que c'est d'être Canadiens français», pour reprendre les mots du poète Paul Chamberland, avait apposé un sceau honteux sur l'histoire de l'Église catholique au pays. Maintenant qu'une telle association est devenue plutôt banale, c'est sur un autre chantier que nous nous penchons, sans doute aussi sensible. Le marxisme-léninisme (autre nom du maoïsme) est en effet aujourd'hui considéré comme un dévoiement navrant, une parenthèse stérile dans l'histoire de la gauche québécoise, et les rares tentatives récentes de la part de certains journalistes et commentateurs pour éclairer le mouvement n'ont été prétexte, semble-t-il, qu'à le noircir davantage. Cette méfiance et ce dénigrement nous ont motivé à écrire cet essai, en continuité avec nos travaux passés sur les intentions primordiales des acteurs et des groupes de la deuxième moitié du XXe siècle.
Plutôt que de nous appesantir sur les théories et les paradigmes de l'extrême gauche québécoise et d'aborder leurs discussions, désormais perçues comme oiseuses, sur les sujets sociaux ou nationaux, nous avons voulu comprendre l'engagement subjectif des femmes et des hommes ayant voué une dizaine d'années de leur vie à l'avènement de la société sans classes. Ce livre ne constitue pas un traité sur les diverses facettes de l'idéologie communiste. Il relève davantage d'une tentative pour mettre en lumière les événements et les motivations ayant conduit de jeunes militants et militantes à radicaliser leur engagement politique. Les marxistes-léninistes québécois (ceux que l'on appelait familièrement alors les «m.-l.») n'étaient pas des hurluberlus ou des excentriques, claironnant des slogans tirés de Pékin information au milieu d'une population autrement indifférente et stupéfaite. Bien au contraire, leur parcours nous paraît fidèle à une certaine dérive propre au tournant des années soixante-dix, qui, dans le cas de quelques individus particulièrement engagés et utopistes, s'est poursuivie jusqu'au début des années quatre-vingt, au moment où plus personne ne pouvait continuer à s'illusionner sur les avatars de la démocratie populaire albanaise ou chinoise. Retracer les étapes ayant mené des intellectuels et des employés des services (rarement des ouvriers) à l'activisme marxiste, c'est dégager les mobiles et les causes ayant justifié, selon l'originalité du tempérament de chacun, le sacrifice de leur vie sur l'autel de la cause prolétarienne.