Quand j'pense que certains sur le forum ont dit que de mettre un truc en plastic un peu trop serré pour faire comme des menottes est de la brutalité policière...
"Un truc en plastic". Oui, des menottes. Ou plutôt des tie-wraps.
Plus récent exemple pour ma part:
Ceux que l'on m'a posé, le 13 novembre au Vieux-Montréal, je ne les méritais pas. J'ai été chanceux d'une certaine façon, vu mon physique imposant, ils ont préféré éviter que je tente de résister violemment et ont accepté de me les mettre les poignets en avant, comme je les leur présentais, plutôt que dans le dos. J'ai éprouvé un inconfort pendant l'heure où je les ai eu. Il faut dire que dès que l'on bouge un peu, ils se serrent de plus en plus. Or, je te le demande, comment ne pas bouger alors qu'on reste parfois près de six heures sur place? J'ai eu à replacer mes lunettes, à nettoyer mon oeil, à replacer mes cheveux, etc. Des trucs qui semblent simples mais qu'on ne peut faire que très difficilement avec des tie-wraps.
Après les deux heures et des poussières qu'a duré mon arrestation, quand on m'a finalement enlevé mes tie-wraps, j'ai pu remarquer qu'à de nombreux endroits autour de mes poignets, ma peau avait été tellement marquée que j'étais rendu au sang. D'ailleurs, les flics ont aussi pu le voir puisqu'en le coupant, il a trouvé ça amusant qu'il y ait du sang sur les tie-wraps. Oui, amusant.
Tu peux trouver le vocable excessif. Brutalité, après tout, évoque davantage quelqu'un qui se retrouve avec le crâne ouvert avec une jambe brisée. Pourtant, il s'agit bien de brutalité. D'utilisation d'une force excessive.
Et il s'agissait surtout, là comme à Sherbrooke, de criminaliser la dissidence. Et ça, c'est bien plus dangereux que tout le reste. C'est l'apanage de la tyrannie qu'un tel comportement. Comme le disait JFK:
À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes.
Il visait là l'establishment, la dictature bourgeoise, sur la pertinence de laisser croire à un mouvement de dissidence fort à l'intérieur même des institutions. Parce que si on le brime trop, on se dirige vers une radicalisation des masses, vers une popularisation de la violence comme seule réponse valable à l'oppression subie. Et ça, c'est extrêmement dangereux pour le régime en place. Pour l'instant, comme de coutumes, ce sont les anars et les cocos qui écoppent et nous sommes encore minoritaires, marginaux-ales. Attendons, voir.