Je met au défi n'importe quel libertarien de me citer ne serait-ce qu'un seul anarchiste individualiste classique qui ne serait pas anti-capitaliste
Spooner.
L'égalité est beaucoup trop équivoque pour être définie et appliquée, d'autant plus que la valeur s'apprécie subjectivement. S'agit-il d'interdir l'épargne, l'investissement, les cadeaux, l'héritage; de mandater un comité pour évaluer et plafonner la richesse de chacun; d'attribuer à chacun une part exacte de ration définie par les autorités du plan?
Dans ces conditions, où est la liberté?
Si le travailleur est propriétaire du fruit de son travail, cela signifie que l'on doit accepter d'une part, l'inégalité des rémunérations, puisqu'il y a inégalité d'utilité entre les différents travails, et d'autre part, que le travailleur puisse, si ça lui chante, aliéner son travail contre un salaire.
Les libertariens anti-état, ne sont donc pas des anarchistes. point barre. En fait ils ne sont rien du tout puisqu'ils veulent la destruction des mécanismes de fonctionnement en société. Allez tous dans nos hypothétiques bulles! vive la théorie du vide!
Pour que le capitalisme existe, il faut qu'il y ait des échanges et donc une société. Par ailleurs, la plupart des libéraux, Hayek en particulier, sont loin de rejeter les différentes institutions émergeants des sociétés. Quant à Konkin, il propose de combattre l'Etat en recourant autant que possible au marché noir et à la contre-économie. Il s'agit d'une action collective au sens où vous l'entendez. Il ne faut pas confondre libertarisme et érémitisme.
Si l'on concoit la liberté comme uniquement individuelle, on en reviens à cette idée de chacun pour soit.
Pour en revenir un peu à ce que je disais, tu sous-estimes l'importance des institutions, des conventions, des normes et interdits moraux, des traditions, des contrats. Ce sont des choses qui évoluent en dépit de la politique et qui préservent un certain ordre. Le problème des socialistes, et des progressistes en général, c'est qu'en faisant le procès à 'bigoterie', aux 'préjugés', voire aux monothéismes, vous vous proposez simplement de saper la base morale nécessaire à votre projet. C'est votre utopie qui atomise les individus en les coupant d'institutions centenaires, pas le libertarisme, qui laisse libre de croire et d'agir.
Mais c'est un leurre parce que quoi que l'on fasse ne serait-ce que conduire son char, a un impact collectif.
Non : toute action a des externalités, positives ou négatives, qu'il convient de cerner et de régler si nécessaire. Dans tous les cas, elle n'affecte pas la société toute entière, mais des individus particuliers.
Anarchie et réaction.