de Paolo Zambito le Sam Oct 20, 2007 1:13 am
Pour revenir sur le débat sociaux-démocrates vs socialistes, je veux seulement dire un petit truc à l'effet que l'interprétation que certains d'entre vous faites des propos de Keynes n'est évidemment qu'une interprétation. C'est très correct, mais en lisant ses oeuvres, moi j'en fait une autre lecture et c'est correct comme ça... Je sais, de toute façon, que je ne vous convainquerai pas. Pour ce qui est des socio-démocrates qui ont armés les fascistes, c'est possible et, évidemment, je ne cautionne pas du tout.
Cette époque était vraiment étrange au niveau de la géopolitique mondiale, la Russie, au dela des idéologies, n'avait, sommes toute, qu'un seul but, celui de réunifier les heartlands (théorie de Mackinder qui a grandement influencé toute la politique de la première moitié du 20e siècle) donc l'Allemagne et toute la région d'Europe orientale. Selon la théorie de Mackinder, celui qui contrôlait les heartlands contrôlait le monde.
(Note: Plus tard, Haushofer est arrivé avec la théorie des espaces viables ce qui est plus conforme à la réalité mais qui a malheureusement été mise au service de l'Allemagne Nazie. Toujours est-il que si Hitler avait écouté Haushofer et Rudolf Hess, et qu'il n'aurait pas attaqué la Russie (sans déclaration de guerre) en 1941, aujourd'hui nous parlerions tous Allemand ou Russe.)
Je rappelle que les États n'ont généralement qu'un seul but, une seule volonté et c'est la volonté de puissance et de la construction d'un rapport de force. Ils appliquent toute sorte de formule pour atteindre cet unique objectif. Il faut affaiblir les État concurents et renforcer le leur. Si les Américains sont si de droite économiquement, c'est parce que, jusqu'à présent, ça a permit à leur État d'affirmer leur supériorité. La preuve est que lorsque le libéralisme a arrêté d'être efficace, on a implanté un New deal. Quand le New deal ne fonctionna plus, paf on changea. Je vous promet que si les États Unis devaient planter, on ne conserverait pas ces politique par dogmatisme: Une autre élite se formerait naturellement (c'est d'ailleur ce qui est en train de se passer.).
La politique est affaire d'intérêts, de rapports de forces et d'effectivité. La question des valeurs est souvent relayée au deuxième rang. Si je reste social-démocrate c'est évidemment pour des raisons de valeurs, (égalité, liberté, justice, tolérance et solidarité) mais aussi parce que je crois qu'en fonction de notre position géographique c'est la seule façon d'assurer la pérénité de notre État (le Québec) et de la population qui y habite.
Bref, j'appronfondirai un autre jour si vous le voulez, mais tout ça pour dire que, pour moi, le PQ n'est qu'un véhicle afin de faire avancer des idées. Comme le disait Parizeau, un marteau pour construire une maison. Je ne crois pas qu'il vaille la peine de s'attaquer à l'outil si ce qui ne fait pas l'affaire c'est la maison qu'on construit avec. On peut garder le même outil mais construire autre chose. Vous savez, en 1976 le PQ avait vraiment un programme audacieux (voir plus audacieux que celui de QS aujourd'hui), une belle maison avec un bel outil...
Cela dit, si un jour je me rends compte que l'outil est rouillé, je changerai (je vous avoue que, dans les derniers temps il y avait eu de la rouille qui s'accumulait, mais je pense encore que ça s'enlève et encore plus facilement ces temps-ci)...
Alors voilà, essentiellement c'est ça...
-Paolo