Articles de Québécor sur la mobilisation à Québec:
http://www.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2007/11/20071114-190346.html
14 novembre
Grève à l’Université Laval
13 associations sur 80 en grève
Canoë Olivier Artis
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. 2 700 étudiants de l’Université Laval sur un total de quelque 37 000 débrayent jusqu’à vendredi. Cela semble peu, mais les membres de ce noyau dur entendent rallier leurs camarades à leur cause. Le moyen ? La sensibilisation. Les étudiants manifestent contre le dégel des frais de scolarité enclenché par le gouvernement de Jean Charest.
L’image se voulait choc. La Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) a invité 13 représentants d’associations à une conférence de presse. Les 13 étaient sagement assis derrière un grand bureau face à la presse. Ils ont crié leur union contre le dégel des droits de scolarité.
Cependant, pas d’annonce surprise, si ce n’est trois jours de grève. C’est justement ces 13 associations sur 80 qui ont voté en faveur du débrayage. La relative mobilisation étudiante a largement était soulignée par les journalistes présents et les étudiants ont éprouvé quelques difficultés à l’expliquer.
«Beaucoup d’associations sont en période d’information. Nous, ça fait longtemps qu’on informe. C’est maintenant que ça se passe, nous avons besoin des autres associations pour créer un mouvement de masse! Nous leur disons : go!», lance Olivier Jégoux, coordonnateur aux affaires externes de l’Association générale des étudiants et étudiantes prégradués en philosophie (AGÉÉPP).
«Ce sont 13 associations qui ont voté pour une grève de trois jours et une manifestation à Montréal. Nous pouvons aller plus loin, la grève peut s’étendre. Nous continuons à sensibiliser les autres», complète Geneviève Perron, coordonnatrice de l’Association des étudiantes et étudiants en anthropologie (AÉÉA).
Moyens de pression
La grève est le moyen de prédilection pour se faire entendre. C’est ce qu’ont compris les étudiants. Des stands d’information les sensibilisent déjà à la cause sur le campus. Les associations soulignent que la hausse des frais sera de 30 % en cinq ans. De plus, ces dernières prétendent que d’autres actions sont prévues sans toutefois les dévoiler.
Par contre, les porte-parole étudiants révèlent ne pas se diriger vers une grève générale illimitée. Ils refusent cependant de céder au discours de la ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne. Elles entendent également se joindre à la manifestation nationale, demain, à Montréal.
«C’est clair, nous allons continuer à augmenter les moyens de pression. Pour le moment, ce sont trois jours de grève, mais d’autres consultations se font. La contestation va aller en grandissant. Nous travaillons fort pour étendre ce mouvement à l’extérieur», fait savoir M. Jégoux.
La question du dégel des frais de scolarité resurgit régulièrement. Les étudiants en grève entendent payer le même prix pour étudier d’une année à l’autre. Certains vont plus loin en réclamant la gratuité scolaire.
D’autre part, ils réclament des réinvestissements en éducation. Ils s’attendent au règlement du déficit des universités, soit environ 400 M$.
De son côté, la ministre Courchesne répond qu’elle vise l’accessibilité aux études supérieures. L’augmentation de l’aide financière aux étudiants dans le besoin va dans ce sens.
Le Québec a les plus bas frais de scolarité au pays. Ils avoisinent les 800 $ par session universitaire. Les grévistes qualifient le dégel d’idéologique. Par ailleurs, ils croient à la croissance de la mobilisation, même après les prochaines vacances.
16 novembre
http://www2.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2007/11/20071116-213025.htmlHausse des frais de scolarité
Mobilisation timide des étudiants à Québec
Canoë Olivier Artis
Hausse des frais de scolarité - Mobilisation timide des étudiants à Québec
Une poignée d’étudiants ont manifesté pendant trois jours leur mécontentement contre le dégel des droits de scolarité.
© Olivier Artis (Canoë)
C’est ce soir que prennent fin les trois jours de grève à l’Université Laval. Les 2 700 opposants au dégel des droits de scolarité retourneront sur les bancs d’école dès lundi prochain. Ils ont fait entendre leurs revendications, malgré leur faible mobilisation. L’engouement pour ce mouvement a par ailleurs eu peu d’échos dans les collèges de Québec. Seul l’établissement François-Xavier-Garneau a tenu une journée de débrayage hier.
Sept pour cent des étudiants du campus lavallois ont manifesté leur mécontentement face à la hausse des frais de scolarité. Ils ont commencé pas tenir une conférence de presse mercredi dernier suivie d’une manifestation, hier à Montréal, pour 200 d’entre eux. Ensuite? D’autres actions ont été amorcées, mais difficiles à évaluer. Aujourd’hui, une armée de clowns tristes arpentait les rues du centre-ville de Québec. Ils pleuraient à chaudes larmes contre le dégel.
« Cette action vise à sensibiliser la population à notre cause. Nos moyens sont limités, mais nous voulons envoyer un message à la société. D’autres actions naîtront, mais lundi, nous retournons en classe », indique Philippe Nazair, porte-parole du mouvement de grève à l’Université Laval.
Fin du premier acte
Les cours reprendront normalement et l’idée d’une grève générale est écartée. Toutefois, les mécontents n’ont pas dit leur dernier mot. Ils comptent s’adresser aux citoyens pour sensibiliser l’opinion publique. Des gestes théâtraux devraient être posés, laisse-t-on entendre. Cependant, rien ne semble coulé dans le béton. En tous les cas, il n’y a aucun débrayage à l’horizon, selon M. Nazair.
« Nous tirons un bilan positif de cette mobilisation. Nous avons montré notre volonté de reprendre en mains notre éducation. La semaine prochaine, nous allons nous regrouper pour décider quoi faire. Il y a une manifestation jeudi prochain à Montréal, mais nous ne pouvons pas toujours débrayer », soutient-il.
Cégépiens plus timides
Les collégiens de Québec sont moins enclins à la protestation. Néanmoins, une journée de grève a été décrétée, hier, au Collège F.-X.-Garneau. Les étudiants ont beaucoup critiqué ce vote pris lors d’une assemblée générale. Il s’est déroulé pendant que des cours se donnaient, d’où le peu de votants.
« F.-X.-Garneau est reconnu comme un cégep où les étudiants, plutôt de droite, sont très difficiles à mobiliser. En tous les cas, il y a un noyau conservateur très fort ici. Toutefois, nous étions en grève hier. La ministre de l’Éducation sait, ainsi, que nous ne l’oublions pas. Nous rejoindrons les grosses associations qui seront en grève la session prochaine », argue Antoine Sarrazin-Bourgoin, coordonnateur de l’Association générale étudiante du Cégep François-Xavier-Garneau.
Ce qui ressort de cette semaine, c’est que les étudiants, en général, semblent peu favorables à la grève. Par contre, ils constatent le sous-financement octroyé à l’enseignement. Nombre d’entre eux reconnaissent également l’utilité du dégel ou du moins, ils ne s’y opposent pas catégoriquement. De son côté, Michelle Courchesne, la ministre de l’Éducation, a déjà prévenu tout le monde qu’elle ne plierait pas.
« S’opposer au dégel est inapproprié! Le coût de la vie augmente, alors pourquoi pas les frais de scolarité? Je ne dis pas non plus qu’ils augmentent avec le taux d’inflation. En attendant, c’est ceux qui manquent leurs cours qui payent », conclut une étudiante en administration de l’Université Laval.
Si vous n'êtes pas lassés-es des forums, Canoë en a parti un sur les frais de scolarité qui est rendu à 12 pages de messages:
http://forums.canoe.com/messages/infqc/147.html