Frais afférents: l'UdeM est allée trop vite, juge la ministre
L'administration universitaire pourrait devoir réviser l'augmentation adoptée hier
L'Université de Montréal pourrait être obligée de refaire ses devoirs et de réviser la hausse des frais afférents votée hier par son comité exécutif. La ministre de l'Éducation prévient que l'UdeM ne pourra échapper à la nouvelle politique d'encadrement des frais afférents, politique qu'elle entend déposer en février.
Le comité exécutif de l'Université de Montréal (UdeM) a adopté hier des augmentations des frais afférents de l'ordre de 280 $ par année pour des étudiants à temps complet, qui peuvent même atteindre 560 $ par année pour les étudiants des cycles supérieurs qui rédigent leur thèse. L'UdeM a par ailleurs voté hier un mécanisme d'indexation automatique des frais afférents.
La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, juge cependant que les administrateurs de l'UdeM sont allés un peu vite en affaire. C'est qu'elle a mené l'automne dernier une consultation sur les frais afférents et compte déposer le mois prochain une politique pour les encadrer. «J'ai parlé longuement avec le recteur de l'Université de Montréal avant Noël; tout le monde au Québec savait qu'une décision était imminente. Je suis très étonnée que [l'Université de Montréal] prenne cette décision aujourd'hui, sans même attendre le résultat de la consultation», a indiqué la ministre lors d'un entretien téléphonique avec Le Devoir.
Elle précise que la politique en cours d'élaboration s'appliquera aux frais en vigueur dès septembre prochain, et ce, même si les hausses ont été entérinées avant qu'elle ne rende public son contenu.
Plus tôt hier, les deux associations étudiantes de l'UdeM avaient précisément demandé à la ministre d'intervenir en imposant un moratoire d'ici à l'adoption de sa politique d'encadrement des frais afférents. «La ministre devrait dire aux établissements qu'il n'est pas sage de profiter du délai avant l'annonce des résultats de sa consultation pour hausser les frais», déclarait le président de l'Association générale des étudiants de la faculté d'éducation permanente de l'université (AGEFEP), Robert Martin. Sa collègue de la Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAECUM), Julie Bouchard, abondait dans ce sens et reprochait à la direction d'avoir voulu «passer en douce» sa hausse de frais.
Le vice-recteur adjoint de l'UdeM, Alexandre Chabot, reconnaît que l'université pourrait revoir ses plans afin de se conformer à la loi, mais il souligne que les délais de confection du budget ne permettaient pas d'attendre davantage. Il assure par ailleurs que les hausses projetées, qui pourraient générer des revenus d'environ quatre millions par année, ne serviront pas à renflouer le budget déficitaire de l'université mais bien à maintenir et à améliorer le niveau des services aux étudiants. «Il n'y aura pas de jeu de vases communicants», ajoute M. Chabot.
Pis quand la ministre dit que
«J'ai parlé longuement avec le recteur de l'Université de Montréal avant Noël; tout le monde au Québec savait qu'une décision était imminente. Je suis très étonnée que [l'Université de Montréal] prenne cette décision aujourd'hui, sans même attendre le résultat de la consultation», a indiqué la ministre
Est-ce qu'on oublie qu'elle, avant d'hausser les frais de scolarité, n'avait pas attendu le rapport du comité là-dessus?
Pis, serais-ce une preuve que, quand on ne fait qu'être chummy-chummy avec une admin, même si on est la ministre de l'éducation, celle-ci peut bien se foutre de tout ce qu'on dit et faire le contraire? Imaginez quand c'est des étudiantEs qui parlent...