Lettre aux étudiantEs québécoisEs

Discussions portant sur l'ASSÉ et le mouvement étudiant en général.

Lettre aux étudiantEs québécoisEs

Messagede Jevi006 le Mar Sep 11, 2007 10:56 pm

Lettre aux étudiantEs québécoisEs

Écrit par Bernard le 7 septembre, 2007 à 0:09 · dans le carnet Actualité citoyenne

Ceci n’est rien de moins qu’un appel à la mobilisation générale de toutEs les étudiantEs des niveaux postsecondaires. Vous direz qu’il n’y a rien de plus simple que de jouer les hasbeens dispensateurs de conseils à la jeunesse d’aujourd’hui et vous aurez bien raison. Cette jeunesse n’a certes pas besoin de faire les frais du paternalisme d’un trop grand nombre qui ne s’adonnent qu’au charcutage d’acquis sociaux, à commencer par le système d’éducation. Il n’en reste pas moins qu’il n’y a que vous qui pouvez stopper une énième hémorragie.

L’éducation a toujours été considérée comme le poumon d’une société, qu’il soit économique, culturel ou autre. Les gouvernements se targuent depuis des lunes d’y investir autant qu’ils le peuvent. Derrière de grandes promesses se cachent malheureusement de toutes petites priorités, où la compétitivité prend le dessus sur l’accessibilité et la qualité de l’enseignement général, où l’entrave à l’universalité ne se calcule que par le manque de livres scolaires…

On peut en effet douter qu’il existe une universalité véritable actuellement et on s’amuse encore trop à pavoiser avec l’idée selon laquelle « c’est moins pire qu’ailleurs ». Mais pire encore, il y a un principe qui s’étiole à cause d’un courant de plus en plus réactionnaire et « réingénierisant » : la gratuité scolaire.

On dira ce qu’on voudra, mais ce fantasme que constitue le principe de gratuité scolaire a traversé les petites époques, a transcendé les générations et nous a sauvé de bon nombre de menaces de dégel des frais de scolarité. Alors que le couple Charest-Dumont jubile d’être en train de réaliser un rêve et que la Marois ne semble pas s’outrer outre mesure (elle-même porteuse d’une menace de dégel en 1996, en plein déficit zéro), les conséquences pourraient bien être aussi « lucides » que tout ce que peut vous évoquer ce mot, pourtant vieux comme le monde. Nos gouvernantEs ont appris de leurs erreurs, ont peiné lors des rendez-vous manqués avec les dégels, et les voilà de retour avec une stratégie populiste redoutable qui n’est rien de moins qu’un dégel déguisé: celle du 2$ par semaine. Quel beau coup de marketing, où vous allez devoir vous laisser convaincre et convaincre la population que ce petit effort en apparence va vous couper les boyaux . Et voilà : 50$ de plus pour une session d’université cet automne, un autre cet hiver et on continue comme ça pendant trois ans… à moins que l’État n’y prenne trop goût !

La menace est déjà en branle. Si vous pouvez échouer une première session en payant la note (un premier 50$), vos trois prochaines années universitaires pourraient encore être sauvées du seul fait de votre rapport de force. Certes, bon nombre d’entre vous étaient là lors de la grande grève étudiante de l’hiver 2005 et en sont à peine remis, mais comme on dit, une menace n’attend pas l’autre. Trop de hasbeens ont courbé l’échine, mais bon nombre d’entre eux vous suivront si vous daigniez encore une fois sauver les meubles et vous battre, avec ce grand principe loin d’être utopique qu’est la gratuité scolaire. Allez, bonne rentrée !

Bernard St-Jacques / Montréal / 4 septembre 2007


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