Mouvement étudiant ... en France.

Discussions portant sur l'ASSÉ et le mouvement étudiant en général.

Messagede Benny K. N. le Mar Déc 11, 2007 9:40 pm

[URGENT] Grève de la faim à Montpellier 2

Relayez l'information ! !

"Bonsoir,

Nous, étudiants mobilisés de Montpellier 2, sommes 5 à avoir commencé une grève de la faim en ce jour ( 10/12/07). Nos revendications sont celles des coordinations étudiantes, nous continuerons cette grève de la faim jusqu'au minimum l'abrogation de la LRU. Conscients que cette action nécessite une médiatisation importante, nous lançons un appel aux gens pour qu'ils nous rejoignent dans notre action permettant ainsi un impact plus fort. Faites tourner l'information auprès de vos comités et même de vos assemblées générales. Apportez nous une réponse pour savoir si vous comptez vous joindre à l'action ou non.

Merci, Le comité de mobilisation de Montpellier 2 "

Communiqué Info confirmée sur place et par France 3.

RELAYEZ L'INFORMATION


Les sacrifices ca pue.

Mais cette décision est assez revelatrice des nouvelles conditions de la lutte en france. Et si jamais ces gens persistent, autant que ca se sache.
I can't see anything at all, all I see is me. That's clear enough, that's what's important: to see me !
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Messagede militant sans banière le Mer Déc 12, 2007 12:24 pm

Les sacrifices ca pue.


Pourquoi tu dis ça ???
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Messagede Benny K. N. le Mer Déc 12, 2007 6:08 pm

Ben tiens. Parce que c'est vrai.

Les sacrifices, ca répand une sale odeur qui s'incruste partout et à laquelle il est tres dangereux de s'habituer. Ca rappelle un peu l'atmosphere acre et etouffante du militantisme, ou l'odeur de charogne qu'exhalent les chretiens de gauche. Mais elle est beaucoup plus tenace : tu as beau t'eloigner de la source, elle ne quittera pas tes narines, la nausée ne s'arretera pas.

Je n'ai rien contre l'extremisme en général, ni contre le fait de se mettre en danger sans raison "valable". J'ai beaucoup plus de sympathie pour ces grévistes que pour les matons qui leur martellent que leur décision est excessive, contre-productive, "inepte politiquement". Je suis un sympathisant de tout ceux qu'utilisent leur cervelle à la détruire... tant que ce n'est pas pour les autres.
Le sacrifice est la conséquence finale de l'idéologie marchande (ou chretienne, ou n'importe quoi, y'a tellement de déclinaisons), qui veut que la valeur soit indépendante de l'experience. Et comme disait l'autre, on ne combat pas l'alienation avec des moyens aliénés.
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Messagede Carbo le Mer Déc 12, 2007 9:07 pm

Bonjour, je vous transmets un communiqué trouvé sur le CMAQ:

Appel au secours des grévistes de Rouen et Réponse de do

Contrairement à ce qu'essaie de faire croire la télé, c'est-à-dire le pouvoir, la vraie division n'est pas entre "bloqueurs" et "anti-bloqueurs", mais entre ceux qui sont pour la privatisation du service public de l'éducation nationale et ceux qui sont contre. Ne dites plus "anti-bloqueurs", mais "briseurs de grèves". Il est indispensable de discerner entre antigrévistes virulents et antigrévistes suivistes. Il faut être d'une fermeté exemplaire avec les briseurs de grève virulents, et cool avec les suivistes, surtout que la plupart du temps les suivistes sont contre la privatisation, alors il faut parler avec eux. Sachons ce que nous voulons, soyons déterminé-e-s : COOL MAIS FERMES !
Rest of the text:

PRIVATISATION DE L'ÉDUCATION NATIONALE (LRU, LOI PÉCRESSE)

Appel au secours des grévistes de Rouen et réponse de do

DE LA DÉTERMINATION !

http://mai68.org/ag/1280.htm

http://paris.indymedia.org/article.php3 ... icle=91435

Suite à un nombre incalculable de coups foireux de la part du président, en collaboration avec L'UNEF [Note de do pour les québécois : c'est un syndicat étudiant qui sert de courroie de transmission du Parti "Socialiste"], comme un vote electronique, dont le taux de participation a été de 35% des élèves inscrits sur internet... notament l'emploi de vigiles privés déguisés en civils sur la fac et dans la fac, notament, l'envoi de flics déguisés en civils avec des R.G... notament des "contre A.G" dans un amphithéatre de science (lieu non mobilisé). Le Président a essayé de diviser les élèves, de monter "anti-bloqueur et bloqueur" l'un contre l'autre. Et il a parfaitement réussi.

Lundi, lorsque, suite à une AG totalement fallacieuse, les antibloqueurs ont décidé de débloquer, les gens mobilisés ont bloqué par la force, avec des heurts plus ou moins graves. Le président a appelé les CRS et, suite aux pressions des profs, il n'a pas envoyé les CRS taper de l'étudiant, comme ils s'en réjouissent dans les autres facs... Tout ceci à cause du président, qui a fermé le local où se tenaient toutes les AG, et a proposé une AG en science, en annoncant "réouverture de la fac lundi après-midi".

Rouen est débloqué, mais la mobilisation continue, même si nous ne nous faisons pas d'illusions. Cela faisait depuis lundi dernier que TF1 annoncait que la fac de Rouen était débloquée, mais en vérité elle n'a que débloqué Jeudi...

Les médias, le président, le gouvernement, ont tout fait pour focaliser la lutte étudiante sur le blocage, enchaînant ainsi les gens dans des castes, comme il a l'habitude de faire "bloqueur, antibloqueur". Ainsi, aux informations, jamais nous avons eu le droit au "pourquoi" du mouvement, mais juste des reportages sur le bloquage. Et bien sur, lorsque c'était débloqué par la force, comme à Nanterre, Lyon, Paris, Marseille et sans doute d'autre villes, silence total sur les infos (excepté Nanterre, si l'on peut appeler cela de l'information...)

Ainsi, diviser pour mieux régner... bloqueurs et antibloqueurs étaient opposés et incompatibles... étrange, pourtant, parce que la majorité des antibloqueurs étaient contre la loi. Jamais aucune chaîne comme TF1, la 2 ou la 3 n'ont expliqué clairement les revendications, par contre ils ont qualifié ce mouvement de "mouvement minoritaire d'extrême gauche" (le Monde) ; là encore, une fois plus, facile de mettre des castes....

Quel avenir pour la lutte, pour la contestation ?

"lorsque l'opposition n'est plus au parlement, elle est dans la rue."

Et lorsque la rue se fait endormir par des organes de contrôle comme les médias...

Signé : Rouen ausecour

_____________________
¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯¯
RÉPONSE de do :

Salut !

Bravo pour l'analyse !

Puisque vous savez ce qui s'est passé, vous savez aussi comment y remédier ; car, comme le disait mon père à propos des problèmes de mathématique qu'on devait résoudre à l'école primaire il y a une quarantaine d'années :

La solution est indiquée dans l'énoncé du problème !

— À propos de la collaboration de l'UNEF avec le pouvoir, je crois que la solution est toute simple : comme l'UNEF a trahi, les bureaucrates de l'UNEF ne sont plus les bienvenus en AG ! J'ai bien dit les bureaucrates, pas les militants de base qui sont tombés dans le piège UNEF, piège qui doit être dénoncé aussi souvent que nécessaire à chaque AG. Il faut que les militants de base de l'UNEF comprennent bien pourquoi l'on ne veut plus de leurs chefs.

— À propos des votes organisés par la direction officielle de l'établissement, qu'il s'agisse de votes à bulletins secrets, ou de votes par internet où il n'y a aucun secret et où les grévistes se dénoncent eux-mêmes à la direction et où toutes les triches sont permises sur le résultat, ou qu'il s'agisse d'AG organisées par la direction elle-même, que ce soit dans une fac ou un lycée, les votes organisés par la direction n'ont aucune valeur, ils doivent être boycottés et il ne faut en aucun cas en tenir compte. Tout le pouvoir à l'AG organisée par les grévistes ! :

http://mai68.org/ag/962.htm

— À propos des Flics en civil dans la fac : Je me souviens qu'en 1976 dans ma ville, à la fac de lettre occupée de jour comme de nuit pendant quatre mois, les étudiants avaient encerclé deux flics en civil et les avaient maîtrisés, fouillés, leur avait confisqué leurs papiers, et avaient exposé les flics (et leurs papiers de flics) à la face de tous les grévistes. Toutes les étudiantes et tous les étudiants étaient venus les voir pour les repérer et pour se moquer d'eux. Les pauvres flics ils étaient tout penauds, ils baissaient la tête et se demandaient bien ce qui allait leur arriver maintenant. Comme les grévistes n'étaient pas plus méchants que nécessaire, ils les ont relâchés au bout de quelques heures, mais sans leurs papiers de flics ! ils sont pas revenus !

— À propos des médias : Faisons notre presse nous-mêmes ! occupons nos facs de jour comme de nuit ! Si nous sommes physiquement attaqués, défendons-nous, c'est de la légitime défense !

Indymedia n'est pas suffisant :

1°) Ça tombe systématiquement en panne pile au moment où on en a le plus besoin !

2°) La moitié de la population, cette moitié la plus pauvre, celle qui nous intéresse donc le plus, n'a PAS internet !

Donc : occupons les imprimeries de nos facs !

Emparons-nous de ce qui nous revient : l'imprimerie de la fac occupée, le papier et l'encre. Et servons-nous en !

Écrivons et imprimons nos propres journaux-papiers nous-mêmes ainsi que des tracts.

Distribuons-les nous-mêmes à la population en ville et en banlieue. Cela donne l'occasion de parler avec les gens et de leur raconter ce qui nous arrive, la répression et tout ça, et qu'ils peuvent nous soutenir financièrement et par la grève, et qu'ils peuvent en parler autour d'eux.

Ce que je dis n'est pas de la science-fiction : en 1976, l'imprimerie de la fac de lettre de ma ville, et aussi l'imprimerie de la fac de science, étaient toutes deux occupées et "militairement" défendues parce qu'étant considérées comme le point central et essentiel de l'occupation et de la communication avec la population.

Il faut être cohérent : quand on critique la presse du pouvoir, on ne cherche pas en même temps à avoir recours à elle et on ne regrette pas qu'elle ait cessé de parler de notre mouvement, c'est-à-dire d'en dire du mal !

Parlons nous-mêmes de notre mouvement !

— À propos de la division entre anti-bloqueurs et bloqueurs : bien expliquer dans toutes les AG (et demander aux participants des AG de l'expliquer partout où ils en ont l'occasion : à leurs familles, à leurs ami-e-s, à leurs voisins, etc.), et aussi souvent que nécessaire, que cette opposition — bloqueurs-antibloqueurs — n'est que la présentation de notre mouvement faite par le pouvoir, celle qui l'arrange le plus ; et que la vraie division n'est pas entre bloqueurs et antibloqueurs, mais entre ceux qui sont pour la privatisation du service public de l'éducation nationale et ceux qui sont contre.

À ce sujet, il ne faut plus parler de la "loi Pécresse", ni de la "LRU", sigles aveugles qui masquent la réalité des choses. Je propose de parler dorénavant de la privatisation de l'éducation nationale. Puisque c'est bien de ça qu'il s'agit. Et rappelez bien que cette privatisation vient de consignes de l'OCDE et de l'EUROPE. Si l'on vous rétorque que la LRU ce n'est pas la privatisation, dites que si, que c'est pour la préparer :

http://mai68.org/ag/1157.htm

— À propos du fait que le président "a fermé le local où se tenaient toutes les AG" : la solution est évidente : réouvrez-le vous-mêmes sans demander la permission à qui que ce soit, avec un pied de biche si nécessaire, ou par TOUT autre moyen que vous jugerez bon ; et, une fois dans l'amphi, ne le lâchez plus ! : occupez-le jour et nuit, organisez des concerts, des débats, des conférences, des séances de cinéma, des contre-cours pour apprendre les techniques de self-défense (karate ou autres), pour apprendre diverses techniques de guérilla, etc. Cet amphi occupé doit devenir votre base arrière et elle doit être absolument sure et donc défendue par tous les moyens nécessaires et sans scrupule aucun !

— À propos du fait que "Rouen est débloqué, mais la mobilisation continue" : tout le monde sait bien que sans piquet de grève durs, la grève et la mobilisation ne dureront pas bien longtemps ! Il est indispensable de rebloquer !

À ce sujet, je vous invite à lire le fil de discussion indiqué au lien ci-dessous, où quelqu'un a exposé correctement le comportement que l'on doit avoir avec les briseurs de grève, car il ne faut plus parler d'"antibloqueurs", mais bien de "briseurs de grève" puisque c'est le terme exact ("anti-bloqueur", c'est le langage du pouvoir ! Langage avec lequel il parvient à faire croire que la division est entre "bloqueurs" et "anti-bloqueurs" ; alors qu'en réalité, la division est entre ceux qui sont pour la privatisation de l'éducation nationale et ceux qui sont contre !) :

http://paris.indymedia.org/article.php3 ... icle=91528

Lire aussi avec attention mon ancien texte, écrit à un moment crucial de la lutte dite "AntiCPE", et intitulé « STRATÉGIE POUR LE MOUVEMENT » :

Consolider nos bases et reconquérir celles que nous avons perdues :

Extrait :

Les discours dans le style « on arrête le blocus (ou même la grève) mais pas la mobilisation, la mobilisation peut prendre une autre forme », ce genre de discours doit systématiquement être détruit par des arguments solides. Par exemple, en faisant remarquer que c'est le blocus qui a permis de construire le mouvement et que c'est en supprimant le blocus que l'ennemi le tuera. Cet argument me semble facile à développer.

L'attitude à tenir vis-à-vis des antigrévistes et des antiblocages est variable. Il faut savoir discerner entre les antigrévistes et antiblocages virulents d'une part ; et, de l'autre, les suivistes avec qui il faut prendre le temps d'expliquer, surtout quand ils sont antiCPE, qu'ils se font manipuler par les antiblocages virulents.

Bien expliquer à tout le monde dans chaque AG quelle est la base sociale, c'est-à-dire qui sont les chefs, des antigrévistes et antiblocages virulents : l'UNI et les fascistes.

Partant de là, il nous sera permis de faire ce qu'il faut faire pour que la grève dure avec un vrai blocage et une vraie occupation des locaux.

Nous devons être "COOL MAIS FERMES !", c'est-à-dire accepter de discuter amicalement ou presque avec les non-grévistes et antiblocages non-virulent afin de leur expliquer la situation, être cool avec eux autant qu'il est possible. Mais, nous devons être d'une telle fermeté avec les antigrévistes et les antiblocages virulents qu'ils en soient, au bout d'un moment, découragés de revenir ! Je vous précise qu'en 1975, dans ma fac, j'ai discuté pendant des heures avec une vingtaine de non grévistes non virulents et que l'année suivante ils faisaient partie des meilleurs grévistes ! Donc, la distinction entre antigrévistes virulents et non virulents est essentielle à tous les niveaux.

Pour lire cet indispensable texte au complet, c'est ici :

http://mai68.org/journal/N107/8avril2006.htm

Bonne grève,
Bonne chance,
Amusez-vous bien pendant les occupations nocturnes,
Aimez-vous les uns sur les autres !
Bien à vous,
do
http://mai68.org

Sachons ce que nous voulons, soyons déterminé-e-s !
Suggested link:
mai68.org/ag/1280.htm
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Messagede militant sans banière le Mer Déc 12, 2007 9:08 pm

mmmmhhh .... :P :P :P

ça me fait penser à mon asso ... l'ASSÉ :twisted: :twisted:
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Répression du mouvement en France

Messagede Carbo le Jeu Déc 20, 2007 6:59 pm

http://www.voltairenet.org/article153705.html

Mouvement étudiant
Violente répression par la force publique et privée dans les universités
par Alice Verstraeten*
La répression policière du mouvement qui traverse les universités française est inhabituelle par son ampleur et sa violence. Outre la force publique, des présidents d’universités font appel à des sociétés privées de sécurité dont les pratiques vont bien au-delà de celles de la police. Nous publions le témoignage d’une enseignante de l’université Lyon 2. Si le calme est maintenant revenu dans sa faculté, le mouvement et sa répression se déplacent dans d’autres universités.


20 décembre 2007

Depuis
Lyon (France)

Thèmes
Mouvements sociaux


Ma fac (Lyon II) s’enfonce tous les jours un peu plus dans le mépris des étudiants et dans un logique policière qui m’inquiète profondément.

Les médias ne nous suivent pas, ne relayent rien, s’auto censurent ou se font censurer.

Tout a commencé avec la Loi Pécresse de réforme des universités, signée dans la précipitation cet été par le président de la fac, Monsieur Journès. Certains étudiants et enseignants s’opposent à cette loi. Les étudiants ont choisi le blocage de l’université comme mode d’action. On peut être pour ou contre, je ne suis pas sûre que ce choix ai rendu service aux manifestants et à leur image mais aujourd’hui, à la limite, peu importe. On a, pour l’instant, dépassé ce débat.

Depuis quelques jours, le président de l’université a fait appel aux « forces de l’ordre » : des vigiles privés, très jeunes, non assermentés, arrogants et dépassés par les événements, patrouillent dans la fac avec au bras un brassard orange marqué « sécurité ». Ils apostrophent tout le monde, tutoient tout le monde, et nous demandent de justifier de notre présence dans l’université en montrant notre carte « cumul » (une carte magnétique d’étudiant ou d’enseignant qui sert aussi de carte de bibliothèque et de carte... de paiement dans l’enceinte de la fac... ce qui, en soit, ne me plaît déjà pas beaucoup).

Il semble bon de rappeler qu’une université est, selon la loi, un « établissement public à vocation scientifique et culturelle »...

Les étudiants qui manifestaient scandaient à l’encontre des vigiles, hier matin : « Voyous, racailles. » Car certains d’entre eux s’amusent à retenir les étudiantes pour les draguer, d’autres en sont venus aux mains avec des étudiants de leur âge, une étudiante a été « étranglée » avec son écharpe pour qu’elle dégage un passage.

À l’entrée principale du campus de Bron, et rue Chevreul sur le campus des quais du Rhône, dès 7h30 le matin, tous les jours, les CRS arrivent pour déloger les étudiants qui protestent. 9 cars de CRS devant le campus de Bron, 9 cars de CRS devant le campus des quais de Rhône. Ils sont, régulièrement, soutenus par la gendarmerie mobile.

J’étais là, hier matin. Deux de mes étudiantes m’avaient dit avoir été « molestées » par les CRS la veille et voulaient que j’en sois témoin. Eh bien oui, ils les plaquent au sol, les jettent plus loin, les matraquent dans le ventre et sur la tête.

Sur les quais, hier, deux leaders syndicaux étudiants (un de Lyon 2, l’autre de Lyon 3) ont été désignés du doigt par des policiers en civil avant d’être poursuivis dans une rue adjacente par les CRS. Ce qui signifie, nous sommes d’accord, qu’un travail préalable « d’information » a été effectué et que ces arrestations sont ciblées pour détruire les mouvements syndicaux.

Les deux hommes sont en garde-à-vue et devraient être déférés à la Justice aujourd’hui même (donc : il existe désormais des comparutions immédiates pour les manifestants, vous serez prévenus).

Dans un communiqué odieux et mensonger, la présidence de la fac dit qu’ils sont « extérieurs à l’université » et que ces arrestations sont survenues après des troubles. Il n’y a pas eu de troubles autres que la manifestation pacifique, nous sommes plusieurs enseignants à en être témoins.

Un étudiant a été blessé et, une fois aux urgences, a hérité de douze points de suture sur le crâne. Des étudiants ont été mis en joue au flashball.

Des policiers en civils sont toujours là, dont un homme sur mon campus : de « type méditerranéen », il porte une grosse doudoune noire, un talkie walkie dans une poche, un appareil photo dans l’autre. Lui et ses camarades filment longuement les manifestants. S’ils ont effectivement été convoqués par le président de l’université dans le seul but de permettre aux étudiants qui veulent suivre les cours d’entrer dans la fac, pourquoi filment-ils ?

Doit-on ajouter la DGSE à la liste des membres du personnel de l’université ?

De notre côté, enseignants ou étudiants, ils nous empêchent un maximum de filmer. Ce qui signifie que les images disponibles sur Youtube et sur Dailymotion ne sont pas à la hauteur de la réalité.

Face à cette situation, plusieurs enseignants, dont je suis, ont refusé de faire cours. Je refuse d’entrer dans une fac investie de forces de police, de gendarmerie et de vigiles privés non assermentés.

Je refuse de montrer des papiers d’identité pour me rendre sur mon lieu de travail.
Je refuse de me faire bousculer par des CRS.
Je refuse de me faire tutoyer avec mépris par des individus que je ne connais pas.
Je refuse d’entendre un vigile insulter un de mes collègues (pourtant munis du sac en cuir typique de l’enseignant, pourtant plus honorable que moi dans l’allure avec ses cheveux blancs) en lui disant « J’vais t’fumer toi, j’vais t’fumer ».

Nous ne sommes pas, que je sache, dans un état policier. Ou alors il faut nous le dire clairement, parce que cela signifie que les règles du jeu ont changé. Je croyais que l’on avait le droit de grève dans notre pays.

Je crois que ce qui m’inquiète le plus, c’est de recevoir des communiqués de la présidence affirmant que la situation est désormais « normale ».

D’autre part, pour permettre l’action des ces policiers, militaires et vigiles, toutes les sorties de sécurité sont bloquées. Certains enseignants et étudiants s’obstinent à faire cours dans une ambiance délétère et dangereuse. Ce qu’ils risquent purement et simplement, en cas d’incendie, c’est de brûler vifs dans des locaux qui sont déjà vétustes.

Alice Verstraeten
Enseignante à l’université de Lyon 2.
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Deux militants anarchistes arrêtés en France

Messagede Carbo le Ven Déc 21, 2007 1:46 pm

paru sur le blogue Voix de faits:
http://www.voixdefaits.blogspot.com/

Deux militants anarchistes arrêtés en France

(via Alternative libertaire) Deux militants du Groupe Puig Antich de la Coordination des groupes anarchistes, Yann et Pierre, ont été arrêtés et perquisitionnés mercredi matin pour leur participation au mouvement étudiant en lutte actuellement en France (ils sont aussi militants de SUD-Étudiant...). Selon les camarades de la CGA, «les instances de l’Université tiennent à discréditer la lutte en la criminalisant et envoyant devant la justice deux "des portes paroles" du Comité de grève sur les fallacieux prétextes : "vol, dégradation et menace de mort"».

La CGA «condamne cette dérive juridico-policières qui tend à personnaliser une lutte qui a mobilisé plus d’un millier d’étudiants sur Perpignan, tout au long du mois de novembre. [Elle] revendique :
- la libération sans condition des compagnons,
- l’arrêt des poursuites à leur encontre,
- la reconnaissance des droits sociaux fondamentaux de manifestation, de grève et de contestation»

http://www.alternativelibertaire.org/sp ... rticle1548
-- Un éducateur dans l'âme ne prend rien au sérieux que par rapport
à ses disciples -- soi-même non excepté.
- Nietzsche, "Par delà le bien et le mal"
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Messagede Tovarichtch le Ven Déc 21, 2007 6:06 pm

C'est dégeulasse.
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