29 janvier 2009: Grève en France

Mouvement ouvrier, droits des immigrants, immigrantes et réfugié-e-s, environnement, etc.

29 janvier 2009: Grève en France

Messagede Francis Ménard le Mer Jan 28, 2009 1:25 pm

Qui fait grève demain (et pourquoi) ?
http://www.liberation.fr/societe/010131 ... t-pourquoi

Revue des mécontentements secteur par secteur.

Education

Primaire, secondaire, supérieur, recherche: tous les personnels sont appelés à la grève et devraient constituer le gros des troupes dans la rue demain. Rejoints par les parents d'élèves (à l'appel de la FCPE), les lycéens et les étudiants, ils protestent d'abord contre les suppressions de postes et la dégradation de leur pouvoir d'achat. Mais aussi contre des évolutions plus spécifiques: contre les réformes Darcos chez les enseignants de primaire et du secondaire (programmes, réforme du lycée, suppression du samedi...) et contre le projet de réforme des statuts chez les enseignants-chercheurs, qui menacent de se mettre en grève le 2 février.

Une fois encore, le service minimum dans les écoles s'annonce chaotique. De nombreuses municipalités -principalement de gauche- ont fait savoir qu'elles ne pouvaient toujours pas l'appliquer. Certaines académies ont lancé un appel aux étudiants d'IUFM et aux retraités de l'Education pour assurer la permanence.

Santé

Les syndicats appellent à protester, là aussi, contre le manque de personnel et de moyens et réclament une revalorisation des salaires du personnel infirmier et des primes de nuit. Ils dénoncent également le projet de loi «Hôpital, patients, santé, territoires» que le Parlement doit examiner en février.

Justice

Les syndicats (notamment les deux syndicats de magistrats et le Syndicat des avocats de France), qui ont accumulé ces derniers temps les griefs à l'encontre de la ministre Rachida Dati, appellent à la mobilisation contre «le démantèlement du service public de la justice». FO-magistrats a prévu des rassemblements dans les palais de justice.

Service public de l'emploi

Au Pôle emploi, qui regroupe désormais l'ANPE et les Assedic, quatre syndicats (FO, CGT, SNU-FSU, Sud) appellent à la grève. Ils réclament des garanties sur le financement du Pôle emploi et dénoncent le «flicage» des demandeurs d'emploi, qui, selon la CGT, transforme les agents «en auxiliaires de police».

La Poste

Tous les syndicats appellent à la grève contre le projet d'ouverture au capital, synonyme selon eux de «privatisation du service public postal». Il ne devrait pas y avoir de perturbations dans la distribution du courrier.

Secteur de l'énergie

Voilà leur message: «Ce n’est pas aux salariés de payer les effets de la crise financière dont ils ne sont nullement responsables.» Dit autrement: «Les bénéfices records des entreprises de la branche doivent concourir à l’amélioration du pouvoir d’achat et des conditions de travail (…)» La direction d'EDF a indiqué mardi qu'il était «prématuré» de prévoir d'éventuelles perturbations du service.

Petite précision cependant, dans le Sud-Ouest, après le passage de la tempête, le personnel d'EDF n’arrêtera pas le travail. «Mais les employés exprimeront leur engagement avec des inscriptions "en grève" sur les camions de dépannage» a expliqué mercredi un porte-parole de la CGT.

France Telecom

Tous les syndicats ont déposé des préavis de grève et veulent envoyer un «message fort» contre un éventuel autre plan de suppressions d'emplois.

Audiovisuel public

Onze syndicats appellent à cesser le travail. Alors que la suppression de la pub est effective depuis le 5 janvier, ils demandent un «financement pérenne et dynamique» pour l'ensemble des sociétés de l'audiovisuel public, et s'élèvent contre le plan social en cours à Radio France Internationale (RFI), où la direction a annoncé la suppression de 206 postes sur un millier.

Les chômeurs

Faits rares, les mouvements de défense des chômeurs appellent à manifester. Ils protestent contre la convention UNEDIC qui, «en l'état, avec une durée minimale d'affiliation mais aussi une durée d'indemnisation raccourcies, institutionnalise le travail en miettes » selon le mouvement national des chômeurs et des précaires.

Le Collectif des Démocrates Handicapés

Il dénonce l’habitude qui consiste à proposer des réformes dans quelque domaine que ce soit sans que le paramètre «handicap» ne soit pris en considération. Exemple: «La réforme de l’Education nationale est proposée sans que la scolarisation des enfants handicapés en milieu ordinaire n’en soit une des priorités.»

La Ligue des droits de l’homme (LDH)

Le collectif appelle à la mobilisation. Motif: «La LDH partage les grands objectifs majeurs face à la crise que sont : la défense de l’emploi et des salaires, la priorité donnée aux services publics, l’égalité d’accès à la protection sociale, l’amélioration des garanties collectives.»

Sur les rails

A la SNCF, tous les syndicats sauf l'Unsa, 3e force syndicale, ont déposé des préavis de grève du mercredi 20 heures au vendredi 8 heures. Les cheminots réclament, entre autres, l’augmentation des salaires et des pensions.

A la RATP, six syndicats sur huit, dont les quatre premiers dans l'entreprise, appellent à la grève. Des perturbations sont à également prévoir dans les réseaux de province, comme à Bordeaux notamment.

Dans les aéroports

Six syndicats de la Direction générale de l'aviation civile ont déposé un préavis de grève pour le 29 janvier. L'intersyndicale demande une hausse des salaires et redoute que «le contexte économique ne serve de prétexte à la remise en cause des garanties d'emploi».

Les routiers

Parmi les demandes de la Fédération nationale des chauffeurs routiers (FNCR): la facilitation du crédit pour inciter les entreprises à conclure des accords sur les salaires. La FNCR appelle les salariés des différentes branches du transport à cesser le travail durant cette journée.

Le personnel des autoroutes

L’ensemble des syndicats du réseau autoroutier appelle à un arrêt de travail à partir de mercredi 28 à 20h00 jusqu’au vendredi 30 janvier à 05h00 du matin. Les revendications sont générales: préserver les emplois, améliorer le pouvoir d’achat et les conditions de travail. En pratique, cela devrait se traduire par des péages gratuits sur certains tronçons. Impossible de savoir avec précision si le mouvement sera suivi, «à la différence de la SNCF ou de la RATP, le personnel n’est pas forcé de déposer un préavis de grève».

Dans les banques

A la banque de France, l'intersyndicale appelle à la mobilisation pour s’opposer au plan de suppression de postes. «Si lors des derniers mouvements nous vous invitions à faire grève selon différentes modalités (de 1H à 1 journée), cette fois-ci l’objectif est de fermer un maximum d’unités et de services afin de rejoindre les manifestations organisées localement !»

Dans les banques privées, aussi, les appels à la grève se multiplient: LCL, Crédit agricole, Caisse d'Epargne...

A la Bourse

Les salariés français de NYSE-Euronext, l'opérateur de la Bourse de Paris, sont appelés à la grève le 29 janvier pour protester contre la suppression prévue d'une centaine d'emplois.

La Direction des constructions navales

L'intersyndicale appelle à participer à la journée de mobilisation contre la «filialisation tous azimuts» de DCNS.

Appels divers

Chez Renault à l'appel de l'ensemble des syndicats, chez PSA Peugeot-Citroën, chez les pilotes d'hélicoptère, chez les retraités, chez les employés des remontées mécaniques des cinq massifs français, chez le leader européen du conseil en infrastructures réseaux et systèmes Devoteam...
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Re: 29 janvier 2009: Grève en France

Messagede Francis Ménard le Jeu Jan 29, 2009 4:20 am

http://www.liberation.fr/politiques/010 ... i-d-alarme

Plus qu’une manif, un cri d’alarme

Cette mobilisation antisarkozyste est autant économique que sociétale.

FRANÇOIS WENZ-DUMAS

A l’origine de cette journée, il y a une déclaration commune, signée le 5 janvier par les huit principales organisations syndicales : CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa, Solidaires et FSU. Elle commence ainsi : «Alors qu’ils n’en sont en rien responsables, les salariés, demandeurs d’emploi et retraités, sont les premières victimes de cette crise. Elle menace l’avenir des jeunes, met à mal la cohésion sociale et les solidarités ; elle accroît les inégalités et les risques de précarité.» Le ton était donné. Ce n’est pas une journée de protestation classique mais un cri d’alarme. Cinq questions pour mesurer ses chances d’être entendu.

Qui est dans la rue ?

La mobilisation devrait être massive. Echaudés par l’expérience du 17 juin, quand Bernard Thibault (CGT) avait imprudemment évoqué un objectif d’un million de manifestants pour les 35 heures, les leaders syndicaux se sont bien gardés d’avancer un chiffre. Mais avec 195 cortèges dans toute la France, le bilan chiffré devrait être éloquent. Les arrêts de travail seront particulièrement nombreux dans l’Education nationale, où le syndicat des enseignants, l’Unsa, attend 70 % de grévistes dans le primaire et de 50 % à 60 % dans les lycées et collèges. La Poste, les impôts et la plupart des services publics seront touchés. La SNCF prévoit 1 train sur 2 pour les grandes lignes, 1 sur 3 en banlieue. Métros et RER seront très perturbés.

De nouveaux mots d’ordres ?

La déclaration commune des syndicats ne se contente pas de dénoncer les dégâts de la crise sur l’emploi ou le pouvoir d’achat. Elle pointe aussi ses effets délétères sur la société. De ce point de vue, les revendications des magistrats, des universitaires, des chercheurs de l’Insee, des défenseurs des droits de l’homme, élargissent le champ de la protestation. Et voir ainsi l’antisarkozysme devenir l’unique dénominateur commun.

Et les salariés du privé ?

Les menaces sur l’emploi que fait peser la crise économique rendent difficiles les mouvements de grève dans le secteur privé. Dans les grandes entreprises, des débrayages sont organisés pour permettre aux salariés d’aller manifester. Particulièrement touchés par le chômage partiel, ceux de l’automobile figureront en bonne place dans les cortèges. «Cela fait longtemps que l’on n’avait pas senti une telle mobilisation chez les ouvriers», souligne-t-on à la CGT. «S’il n’y a pas de mobilisation véritable du privé, estime Guy Groux, directeur de recherche au Cevipof dans un entretien à Libération.fr. Le mouvement, aussi important soit-il, sera un demi-succès.»

Le service minimum en question ?

Cette journée d’action pourrait montrer les limites de la loi du 21 août 2007 sur le service minimum. Dans les transports, la principale innovation de cette loi est l’obligation de se déclarer gréviste ou non gréviste quarante-huit heures à l’avance. Mais quand une très large majorité de salariés se déclarent grévistes, comme à la SNCF, organiser un service minimum est illusoire. De la même façon, nombre de communes rencontrent de sérieuses difficultés pour accueillir les enfants des écoles dès lors que leurs propres agents sont en grève. L’offensive menée par quelques députés UMP pour durcir la loi, en autorisant les réquisitions, suscite une levée de boucliers côté syndical. «Au lieu de s’attaquer aux causes profondes des problèmes de transport, c’est le droit de grève qui est mis sur la sellette», dénonce la CGT Cheminots. Quant au syndicat CFDT des transports urbains, il estime que le gouvernement ferait mieux de «veiller à ce que l’esprit de cette loi soit respecté» en matière de dialogue social et de prévention des conflits.

Et après ?

La journée d’action est ce que les dirigeants syndicaux appellent un «vingt-quatre heures carrées», sans prolongations prévues. Ce qui n’exclut pas des conflits sectoriels ou localisés, comme celui qui a paralysé la gare Saint-Lazare pendant plusieurs semaines. Ou une multiplication de mouvements inédits, à caractère plus sociétal que social.
Francis Ménard
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