Est-ce que la FECQ/FEUQ ont des subventions du gouvernement?

Discussions portant sur l'ASSÉ et le mouvement étudiant en général.

Messagede Etienne S le Ven Nov 30, 2007 2:45 pm

complete1993 a écrit:Je crois qu'il est normal qu'une fédération étudiante et ses leaders puissent avoir une bourse de permanent et l'argument d'être payé par l'État ne tient pas car il y a pleins d'employés de l'État qui travaille avec l'objectif d'améliorer l'État selon leur propre point de vue. On parle des députés de l'Opposition, de plusieurs employés de la fonction publique qui sont également des camarades. Je ne dénonce pas le fait que la FECQ et la FEUQ puisse bénéficier de ces bourses, je dénonce le fait que l'ASSÉ ne puisse pas en profiter également. Militer au sein du mouvement étudiant et crever de faim ne devrait pas être compatible. D'ailleurs, au sein de la gauche radicale, il existe des gens ayant des parents nés avant eux qui leur permettent de pouvoir militer sans penser à manger ce qui n'est pas le cas de tout le monde (moi compris). Si je n'étais pas obligé de rentrer au Sport Experts 20h semaine (qui est une entreprise beaucoup plus répréhensible sur le plan humain que le gouvernement du Québec) j'aimerais pouvoir avoir un dédommagement pour m'impliquer 20h/semaine.


Ce qui me dérenge avec ce type de logiques, c'est qu'elles font progresser la tendance corporatiste de l'État québécois.

Par corporatisme, j'entends «un système de représentation des intérêts dans lequel les unités constituantes sont organisées en un nombre limité de catégories singulières, obligatoires, non-compétitives, reconnues ou agréées -- sinon créées -- par l'État et auxquelles on a garanti un monopole délibéré de représentation au sein de leurs catégories respectives, en échange de l'observation de certains contrôles sur la sélection des leaders et l'articulation des demandes et des intérêts» (Bourque, 1995).

Bref, on identifie des organisations dominantes des mouvements sociaux qu'on incorpore au sein de l'État, en les reconnaissant comme des "interlocuteurs privilégiés du gouvernement". Plutôt que de jouer en opposition et conflit directs avec l'ordre établi, ces organisations deviennent des organes de légitimation des politiques gouvernementales. Je trouve ça inquiétant...

Qui plus est, lorsqu'il y a un quelconque avantage financier et une reconnaissance étatique à occuper une "fonction militante", il y a risque que ces fonctions attirent des gens de carrières et que l'organisation devienne une espèce de paratonnerre à tapon-ne-s.
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Messagede Panure le Ven Nov 30, 2007 3:14 pm

Frankie_Boy a écrit:Erreur l'ami!



Regardes, je veux pas détourner ce sujet, mais avant de te planter un troisième clou, vérifie.

L'état, le gouvernement et le parlement (ou l'assemblée nationale) ne sont pas des synonymes.

«Si on dit qu'il est minoritaire, c'est que l'on considère aussi les "tierce parti"»

Le gouvernement est minoritaire à l'assemblée. <-- médite là-dessus

«Qui gouverne? C'est la chambre des député-e-s, L'Assemblée Nationale.»

Eh non. C'est les ministres qui gouvernent. C'est le pouvoir exécutif. Ils ne peuvent pas voter de lois sans l'assemblée, mais ils peuvent faire des décrets, des règlement, ils gèrent le budjet, ect...

«Dire "le gouvernement de Charest" est un sophisme très répandu dans les médias.»

Même si c'était une erreur, ça ne serait pas un sophisme. Erreur et sophisme ne sont pas synonymes. Un sophisme est une erreur de raisonnement. Mais dans le cas présent, ce n'est pas une erreur, puisque Tous les ministres ont été nommés par Charest. C'est donc, parfaitement, son gouvernement.

Une autre piste: Contrairement à d'autres pays, nous n'avons jamais eu de gouvernement de coalition. Pourtant, il y a toujours eu au moins deux partis à l'Assemblée!!

«Charest ne représente pas toute l'Assemblée Nationale»

En effet. Personne n'a dit ça. Mais il représente tout le gouvernement. Assemblée et Gouvernement = deux choses.

C'est Tsunami Dan qui avait raison.

Si on veut continuer, mieux vaut le faire en message privé, pour ne pas trop détourner le sujet.
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Messagede Carbo le Ven Nov 30, 2007 4:47 pm

Pour la professionalisation de l'ASSÉ, je crois qu'il faudrait pas trop charrier. En effet, il est possible que le fait de ne pas avoir de dédommagement (bourse d'implication) crée certains problèmes de suivi au national. On pourrait aussi dire que cela favorise certains et certaines qui veulent s'impliquer davantage que d'autres.

L'argument sur la collaboration avec l'État est un peu vrai mais je le considère tout de même assez faible! Mais je vais quand même le critiquer.

Par contre, c'est sûr que les militant-es des exécutifs sont du monde vraiment là pour la cause. S'arranger pour qu'ils puissent manger et se loger... serait sans doute pas un luxe, par contre! Je ne dis pas qu'ils doivent recevoir nécessairement 1000$ par mois mais un 150$-200$ par semaine serait ben correct à mon sens. Il faut sortir un peu du misérabilisme selon lequel on doit faire le chemin du pélerin pour être sur l'exec national! C'est très peu matérialiste, il me semble

Par exemple, est-ce que l'on dirait que tous les étudiant-es qui recoivent des prêts et bourses sont liés au parti au pouvoir et à l'État. Je ne le crois pas!
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Messagede AuFront le Ven Nov 30, 2007 5:19 pm

Etienne S a écrit:
complete1993 a écrit:Qui plus est, lorsqu'il y a un quelconque avantage financier et une reconnaissance étatique à occuper une "fonction militante", il y a risque que ces fonctions attirent des gens de carrières et que l'organisation devienne une espèce de paratonnerre à tapon-ne-s.



Donc, si je comprends ta logique, tu dois être contre les organismes luttant contre la pauvreté qui sont subventionné par l’état ?
Es-tu pour la charité privé ?
Il est plus agréable et plus utile de faire l'expérience d'une révolution que d'en écrire.
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Messagede Antoine le Ven Nov 30, 2007 5:24 pm

On est dans un mouvement étudiant our dans une logique révolutionnaire viarge? Et après ça, on se demande pour les étudiants et étudiantes moyennes ne veulent pas nous suivre? Arrêter de chercher de midi à quatre heure.
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Messagede Etienne S le Ven Nov 30, 2007 5:56 pm

AuFront a écrit:Donc, si je comprends ta logique, tu dois être contre les organismes luttant contre la pauvreté qui sont subventionné par l’état ?
Es-tu pour la charité privé ?


Je suis contre le fait que des organisations de la société civile fassent de la sous-traitance pour l'application des politiques gouvernementales en matière de gestion du social, si c'est ce à quoi tu réfères. Les organisations de la société civile devraient service à la population pour s'organiser contre un ordre établi afin de renverser les structures qui les oppriment.

Et pour rester dans le sujet présent, la critique concernait les mécanismes de légitimation politique, et non le "partenariat" pour la mise en place de programmes sociaux. Le développement du corporatisme ampute l'indépendance des organisations de la société civile, les professionnalise, les coupe de leur base, et surtout, empêche le conflit nécessaire au changement social.

[quote=Antoine]On est dans un mouvement étudiant our dans une logique révolutionnaire viarge? Et après ça, on se demande pour les étudiants et étudiantes moyennes ne veulent pas nous suivre? Arrêter de chercher de midi à quatre heure.[/quote]

Il est des choix à faire dans une organisation qui peuvent orienter son institutionnalisation future. Il importe de prendre en considération les risques de dérives.
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Messagede complete1993 le Ven Nov 30, 2007 6:46 pm

Et pour rester dans le sujet présent, la critique concernait les mécanismes de légitimation politique, et non le "partenariat" pour la mise en place de programmes sociaux. Le développement du corporatisme ampute l'indépendance des organisations de la société civile, les professionnalise, les coupe de leur base, et surtout, empêche le conflit nécessaire au changement social.


Il est des choix à faire dans une organisation qui peuvent orienter son institutionnalisation future. Il importe de prendre en considération les risques de dérives.



Il est là le problème de certains militant-e-s de l'ASSÉ et monsieur S le résume très bien. L'organisation est contre l'État ? Il fallait le savoir. On pourra s'en sortir en disant qu'on est contre l'État dans sa formule actuelle et on pourrait faire un débat sur notre vision de l'État mais je n'embarquerais pas là-dedans car je suis un social-démocrate qui est convaincu que même si les québécoises et les québécois font des choix illogiques, ils font des choix tout de même. Ils nous restent à convaincre les gens que notre projet est ouvert et rigoureux. Certains nous parlent de changements sociaux mais comment opérer un changement social si ce n'est que par les voix démocratiques actuelles ? Une révolution ? Si c'est ça, dites-le rapidement que vous n'êtes pas sérieux.

C'est l'interminable débat entre réformiste et révolutionnaire. Les Étienne S. de ce monde qui tiennent à faire tomber la démocratie tout en l'invoquant pour des raisons idéologiques au moment opportun (comme quoi il n'y a pas qu'à la FEUQ et la FECQ qu'on a des opportunistes) nuisent au mouvement car en menant la bataille idéologique, on en oublie parfois la véritable raison pour laquelle on doit s'investir. Lorsque je bloque des rues et manifeste, je le fais pour l'accessibilité aux études et contre les coupures en éducation, pas pour renverser un parlement élu. Pour cela, je vote, je m'informe et je mise sur l'argument. Aujourd'hui, l'ASSÉ doit faire des choix. Faire une lutte idéologique ou une lutte politique ? Je crois qu'entre le corporatisme crasse et l'idéologisme révolutionnaire, il y a une marge qui rassemble la grande majorité des étudiant-e-s. Et l'ASSÉ dans tout cela ? J'ai bien hâte de lire.
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Messagede Panure le Ven Nov 30, 2007 7:22 pm

Et si on remplaçait les mots "conflit" et "renverser les structures qui les oppriment" de M. Étienne S. par simplement "contre-pouvoir"?
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Messagede Carbo le Sam Déc 01, 2007 12:48 am

Et financement par l'État, lire le système de l'AFE, par auto-financement, qui va dans le sens de l'auto-organisation. Ce serait cohérent avec la notion de contre-pouvoir qui vient d'être évoquée.

Dans cette logique, cela signifierait également que l'ASSÉ serait une OSC, soit une organisation de la société civile non-dépendante de l'État québécois. Cela la placerait donc davantage dans une perspective de "confrontation" avec l'État que dans une culture de "concertation"...
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Messagede Etienne S le Sam Déc 01, 2007 4:10 am

Panure a écrit:Et si on remplaçait les mots "conflit" et "renverser les structures qui les oppriment" de M. Étienne S. par simplement "contre-pouvoir"?



On peut faire dans le révisionisme lexical, mais je considère que l'emploi du terme "conflit" est plus approprié. Il réfère à la théorie du conflit, cadre d'analyse servant à analyser les luttes sociales, que la stratégie employée soit de nature réformiste ou révolutionnaire.

Maintenant...

complete1993 a écrit:Il est là le problème de certains militant-e-s de l'ASSÉ et monsieur S le résume très bien. L'organisation est contre l'État ? Il fallait le savoir.


Qu'une organisation soit en conflit avec l'État ne veut en rien dire qu'elle est contre l'existence de l'État, dans sa forme actuelle ou non...

On pourra s'en sortir en disant qu'on est contre l'État dans sa formule actuelle et on pourrait faire un débat sur notre vision de l'État mais je n'embarquerais pas là-dedans car je suis un social-démocrate qui est convaincu que même si les québécoises et les québécois font des choix illogiques, ils font des choix tout de même.[/quote]



Ils nous restent à convaincre les gens que notre projet est ouvert et rigoureux. Certains nous parlent de changements sociaux mais comment opérer un changement social si ce n'est que par les voix démocratiques actuelles ? Une révolution ? Si c'est ça, dites-le rapidement que vous n'êtes pas sérieux.C'est l'interminable débat entre réformiste et révolutionnaire.


Même pour un réformiste, la pression (économique) d'un mouvement social sur un gouvernement, peu importe par quel parti il est formé, n'est-elle pas un mode de changement social non-électoraliste?

Les Étienne S. de ce monde qui tiennent à faire tomber la démocratie tout en l'invoquant pour des raisons idéologiques au moment opportun (comme quoi il n'y a pas qu'à la FEUQ et la FECQ qu'on a des opportunistes) nuisent au mouvement car en menant la bataille idéologique, on en oublie parfois la véritable raison pour laquelle on doit s'investir.


Ha! ha! Mais de quoi tu parles? Si jamais tu t'inquiètes de mon existence, rassures-toi, je suis membre de la FEUQ et non de l'ASSÉ. :wink: Des niaseries tout ça...

Lorsque je bloque des rues et manifeste, je le fais pour l'accessibilité aux études et contre les coupures en éducation, pas pour renverser un parlement élu. Pour cela, je vote, je m'informe et je mise sur l'argument. Aujourd'hui, l'ASSÉ doit faire des choix. Faire une lutte idéologique ou une lutte politique ? Je crois qu'entre le corporatisme crasse et l'idéologisme révolutionnaire, il y a une marge qui rassemble la grande majorité des étudiant-e-s. Et l'ASSÉ dans tout cela ? J'ai bien hâte de lire.


L'idéologique n'a donc rien de politique? J'ignorais d'ailleurs que l'ASSÉ était révolutionnaire, et que c'est révolutionnaire pour une association de vouloir être indépendant de l'État pour avoir un meilleur rapport de force lors de négo avec le gouvernement...
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Messagede complete1993 le Sam Déc 01, 2007 10:32 am

Même pour un réformiste, la pression (économique) d'un mouvement social sur un gouvernement, peu importe par quel parti il est formé, n'est-elle pas un mode de changement social non-électoraliste?


Il est possible de faire des changements sociaux par les pressions d'un mouvement en effet. Mais la façon de changer le monde demeure-t-elle toujours la confrontation ? Le changement social s'inscrit dans une logique de vision globale et non seulement des frais de scolarité. C'est un projet de société que l'on doit proposer et ce projet demeure vague car pour atteindre cette vision, il faut passer par deux possibilités soit la révolution qui implique de renverser l'ordre établi ou une élection qui implique de convaincre plus de monde. On peut toujours descendre dans la rue à chaque attaque du gouvernement mais ce n'est pas tellement constructif si on se déresponsabilise de l'ensemble du problème sociétale en y allant à la pièce et en s'inscrivant toujours contre quelque chose. Cela réconforte des gens comme monsieur S qui ne croit pas en l'État car l'ASSÉ demeure, sur le plan idéologique, au même diapason que sa pensée profonde. Moi je crois en l'État et je crois qu'il faut tout simplement commencer à mobiliser une génération autour d'un véritable projet social et ainsi le proposer à la population. C'est un peu faible de notre part de se servir de la rue à chaque désaccord, ayons le courage de se "mouiller" quant à l'avenir de notre société et pour cela, on devra définir si oui ou non on croit en l'État.



Ha! ha! Mais de quoi tu parles? Si jamais tu t'inquiètes de mon existence, rassures-toi, je suis membre de la FEUQ et non de l'ASSÉ. Des niaseries tout ça...


Je ne te connais ni d'Eve ni d'Adam (référence biblique venant de mon passé religio-colonial) mais j'ai pu percevoir dans la lecture de certains de tes messages que tu es contre l'État et le principe de démocratie représentative. J'ai donc cru de le relever mais si ce sont des niaiseries et que tu crois en la mission de l'État, pas de problème, ce fût une erreur d'analyse ! Je suis un peu le Yvon Pedneault de la politique, je me trompe souvent !


L'idéologique n'a donc rien de politique? J'ignorais d'ailleurs que l'ASSÉ était révolutionnaire, et que c'est révolutionnaire pour une association de vouloir être indépendant de l'État pour avoir un meilleur rapport de force lors de négo avec le gouvernement...


Quel est la dernière fois que l'ASSÉ a rencontré le gouvernement ? A-t-elle ne serait-ce qu'une seule fois rencontré le gouvernement avant la lutte de cet automne ? Si oui, je ne savais pas que l'ASSÉ était réformiste et croyait à sa capacité de convaincre le gouvernement actuel de continuer dans la voie du gel des frais de scolarité. Si le gouvernement québécois avait continué avec le gel des frais, aurions-nous eu une grève cet automne ? Probablement pas. Pourtant, les revendications de l'ASSÉ, très légitime et je les partage, n'avaient pratiquement rien à voir avec le maintien du gel des frais de scolarité.

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Messagede BlacKGuarD le Sam Déc 01, 2007 1:17 pm

En aparté puisque ça va répondre à certains des arguments et contre-arguments amenés,

Je positionne mes critiques et revendications d'un point de vue personnel, soit celui d'un libertaire. Le mouvement étudiant ne m'intéresse pas dans ce qu'il a de réformiste et je souhaite le voir pencher vers des pistes révolutionnaires ouvertes. Je ne m'en suis pas caché, même si j'adoptais une vision différente il y a quelques années de cela, croyant que le réformisme plus radical serait bénéfique et qu'un militantisme "dualiste" était une option.

Donc ma position en lien avec les bourses perçues par la FECQ/FEUQ depuis le gouvernement s'explique ainsi. Oui, c'est une analyse révolutionnaire et un rejet du gouvernement (sur ses bases actuelles). Oui, le mouvement étudiant est aujourd'hui réformiste.

Voilà.
The wise fools who sit in the high places of justice fail to see that, in revolutionary times like the present, vital issues are settled, not by statutes, decrees and authorities, but in spite of them.
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Messagede Duque le Sam Déc 01, 2007 1:26 pm

j'ai déjà tenté d'amorcer la discussion à ce sujet dans le passé et les ouvertures se sont avérées plus réelles que je ne le pensais.

En fait je ne suis pas d'Accord avec Marianita sur le mythe des exécutants. Les exécutants travaillent plus fort, c'est un fait indéniable historiquement et empiriquement démontré. Sans vouloir dire que des militantEs pas élus travaille pas fort pour autant, il faut savoir reconnaître que les exec ont des tâches beaucoup plus lourdes et qu'on s'attent à beaucoup plus d'eux. C'est au niveau des charges de responsabilités que ca se joue.

De plus, si un militant de la base fait du zèle et travaille autant qu'un exec....il devrait peut-être penser à se présenter sur l'exec! :P

L'argument pour accepter les bourses est le même que l'accessibilité aux études: l'accessibilité au militantisme.

Dans l'état actuel est choses deux avenues sont possibles: on a des parents qui nous backent donc on passe en haut de 40h dans une asso ou on s'endette encore plus et on devient un martyr du mouvement. Il me semble que cela soit injuste.

De plus, j'imagine que vous n'êtes pas sans savoir que tous les exécutifs syndicaux, du privé ou du public, ont du dégrèvement, c-a-d un montant d'argent que l'employeur paie pour dégager l'exécutif du travail habituel qu'il doit faire et pour lequel il est normalement rémunéré.

Notre charte nous dit pas qu'on est un syndicat étudiant? Ne sommes-nous pas des jeunes travailleurs intellectuels?...
Alexandre Leduc, secrétaire à la coordination de l'AFESH-UQAM

L'histoire s'écrit d'abord dans la rue.
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Messagede Etienne S le Sam Déc 01, 2007 2:33 pm

****Edit***: Pour les débats qui ne concerne pas directement les bourses pour permanent-e-s élu-e-s, peut-être pourrions-nous les rediriger ici: http://forums.asse-solidarite.qc.ca/viewtopic.php?t=2313


complete1993 a écrit:Il est possible de faire des changements sociaux par les pressions d'un mouvement en effet. Mais la façon de changer le monde demeure-t-elle toujours la confrontation ? Le changement social s'inscrit dans une logique de vision globale et non seulement des frais de scolarité. C'est un projet de société que l'on doit proposer et ce projet demeure vague car pour atteindre cette vision, il faut passer par deux possibilités soit la révolution qui implique de renverser l'ordre établi ou une élection qui implique de convaincre plus de monde. On peut toujours descendre dans la rue à chaque attaque du gouvernement mais ce n'est pas tellement constructif si on se déresponsabilise de l'ensemble du problème sociétale en y allant à la pièce et en s'inscrivant toujours contre quelque chose.


En fait, c'est tout à fait normal dans un principe d'opposition que les organisations des mouvements sociaux "profitent" d'une situation concrète pour défendre une ou des positions qui s'inscrivent dans un projet de société total. Toutefois, je suis bien d'accord avec toi que les réformes réclâmées (ou une tentative de les imposer) ne sont pas une fin en soi, dans une perspective de changement social. C'est d'ailleurs pourquoi des gens défendent des positions et actions plus radicales et considère que le mouvement étudiant et autre mouvements sociaux ne doivent pas être déconnectés entre eux et avec un projet de changer la société plus large.


Cela réconforte des gens comme monsieur S qui ne croit pas en l'État car l'ASSÉ demeure, sur le plan idéologique, au même diapason que sa pensée profonde. Moi je crois en l'État et je crois qu'il faut tout simplement commencer à mobiliser une génération autour d'un véritable projet social et ainsi le proposer à la population. C'est un peu faible de notre part de se servir de la rue à chaque désaccord, ayons le courage de se "mouiller" quant à l'avenir de notre société et pour cela, on devra définir si oui ou non on croit en l'État.


L'ASSÉ n'est malheureusement pas pour moi ou même diapason que ma pensée profonde. Mais entre elle et les fédérations, j'avoues que j'ai une préférence...

Je ne te connais ni d'Eve ni d'Adam (référence biblique venant de mon passé religio-colonial) mais j'ai pu percevoir dans la lecture de certains de tes messages que tu es contre l'État et le principe de démocratie représentative. J'ai donc cru de le relever mais si ce sont des niaiseries et que tu crois en la mission de l'État, pas de problème, ce fût une erreur d'analyse ! Je suis un peu le Yvon Pedneault de la politique, je me trompe souvent !


Tu ne trompe pas en ce qui a trait au rejet de l'État, que je ne considère effectivement pas démocratique dans le réel, seulement dans l'idéel. Je ne crois pas non plus dans les élections comme stratégie de changement social, a) la sphère publique étant occupée presque en totalité par des médias bourgeois qui publicisent sans cesse l'ordre établi; b)et l'utilisation des mécanismes politiques "légitimes" de cet État ne font que consolider l'existence de cette dernière.

Cela dit, ce que je qualifiais de niaiseries, c'est justement le jugement de valeur qui voulait que quiconque défend des idées révolutionnaires n'est pas sérieux-euses et n'est qu'un-e vulgaire opportuniste. Si je défends l'idée que les revendications, actions et structure de l'ensemble des mouvements sociaux doivent s'orienter dans une perspective de changement social en profondeur dans les débats (dont en AG), c'est parce que je crois que la fragmentation et la compartimentation des mouvements sociaux (et de leurs luttes) et les réformes qui peuvent en découler ne font que mener à un éternel recommencement tant et aussi longtemps que l'ordre actuel n'est pas renversé. Si personne d'autre ne partage cette idée et la trouve déconnectée, soit. Si le contexte change et que la tendance vient à s'y prêter, ben elle fera partie du débat et pourrait devenir majoritaire. J'ai du mal à comprendre en quoi l'idée de défendre une vision plus profonde ou plus radicale des luttes sociales soit un problème en soi, dans le contexte d'organisations démocratiques que sont les associations étudiantes...

Le débat réfo/révolutionnaire doit se terminer au profit de la social-démocratie? Et tu trouves que cette position est moins "idéologique"? Allons...

Quel est la dernière fois que l'ASSÉ a rencontré le gouvernement ? A-t-elle ne serait-ce qu'une seule fois rencontré le gouvernement avant la lutte de cet automne ? Si oui, je ne savais pas que l'ASSÉ était réformiste et croyait à sa capacité de convaincre le gouvernement actuel de continuer dans la voie du gel des frais de scolarité. Si le gouvernement québécois avait continué avec le gel des frais, aurions-nous eu une grève cet automne ? Probablement pas. Pourtant, les revendications de l'ASSÉ, très légitime et je les partage, n'avaient pratiquement rien à voir avec le maintien du gel des frais de scolarité.


Donc, si je comprends bien, c'est que tu trouves qu'il y a déconnection entre les revendications de l'ASSÉ et certains principes qui y sont respecté? Si c'est le cas, je le crois aussi. N'est-ce pas un peu l'appannage de la démocratie justement de créer des puzzles structurels? Autrement, c'est dans des contextes où la société est davantage polarisée que les organisations deviennent davantage tranchées sur leurs stratégies.

Et pour répondre à Duque, je ne suis pas tranché sur la question d'une compensation matérielle pour permettre la survie des membres d'un exécutif. Toutefois, je doute que cette compensation doivent tirer sa source de l'État.
Dernière édition par Etienne S le Sam Déc 01, 2007 5:05 pm, édité 1 fois.
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Messagede Tsunami Dan le Sam Déc 01, 2007 3:01 pm

Bah, si les exec des fédés seraient payés par les cotes des membres, ce ne changerait pas grand chose au chialage.

Au lieu d'être: " les fédés sont payé par Jean Charest."

ce serait : "les exec des fédés vivent sur le dos de leurs membres."


Si vous voulez vraiment être flabbergasté, allez voir les salaires des exec des assos de campus anglophones.

Question pour les vieux/vieilles: L'ANEEQ avait-elle ce genre de dédommagement pour ses exec nat?
Are we enemies of the state?
Or idealist bourgeoisie?

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