des nouvelles de Grèce!

Discussions portant sur l'ASSÉ et le mouvement étudiant en général.

des nouvelles de Grèce!

Messagede Duque le Mar Nov 21, 2006 10:23 pm

un anarchiste belge sympathique est débarqué spontannement à l'AFESH hier avec des fresh news!


GRECE:

http://www.ecoledemocratique.org/articl ... rticle=349

LUTTE CONTRE LA PRIVATISATION DE L'ENSEIGNEMENT EN GRÈCE
560 écoles occupées par les étudiants à Athènes

vendredi 17 novembre 2006

Articles récents dans la rubrique "Europe" Enseignement public et
gratuit, pour tous ! Mobilisation étudiante dans toute la Grèce
Séminaire communiste européen sur des questions d'éducation Quelle
éducation supérieure européenne ? Interdiction d'un syndicat
enseignant en Turquie Sur le thème "Grèce" Sur le thème "Luttes" La
résistance héroïque du peuple autour des enseignants d'Oaxaca Vers
l'école commune Réaction commune des syndicats FGTB Une « révolution »
libérale pour l'Education L'Europe libérale aux commandes de l'école
Sur le thème "Marchandisation" « Building Schools for the Future » Le
marketing direct à l'école devient réalité Lorsque les ventes de
pâtisseries ne suffisent plus Bologne : à quelle sauce serons-nous
mangés ? L'école et la peste publicitaire

Les enseignants et les étudiants de Grèce sont optimistes. Après deux
mois de lutte, ils ont fait reculer le gouvernement. Malgré l'arrêt de
la grève des enseignants, les occupations d'écoles et les
manifestations se poursuivent. A Athènes, ils étaient des milliers
vendredi dernier à dire « jamais ! » aux plans de privatisation de
l'enseignement.

« A quand la privatisation ? », demande un étudiant au mégaphone. «
Jamais ! », répondent en cœur les étudiants du secondaire. Ils sont
quelques milliers rassemblés à la place Omonia, au centre de la ville.
« Nous restons optimistes, car les enseignants et les parents sont
avec nous », explique Katerina Venikaki, étudiante en secondaire. La
grève des enseignants a officiellement pris fin. Mais ce n'est pas la
fin du mouvement, estime Katerina : « Nous menons diverses formes de
lutte : des grèves, des manifs, des blocages, des occupations
d'écoles. Actuellement, 560 écoles sont occupées jour et nuit par les
étudiants à Athènes et plus d'un millier dans l'ensemble du pays. » La
Nouvelle Démocratie (conservateurs) et le Pasok (sociaux-démocates)
veulent abroger l'article 16 de la Constitution, qui garantit
l'enseignement public et gratuit pour tous. Bien que le gouvernement
ait refusé de discuter avec les enseignants, il vient de reculer sur
un point : le débat sur l'article 16 et sur la privatisation de
l'enseignement est reporté à janvier. « C'est déjà une victoire de
notre lutte », estime Katerina. Le cortège des étudiants du secondaire
démarre. Un peu plus loin, les étudiants des écoles supérieures et des
universités sont rassemblés. Ils sont emmenés par Sydonistiko,
l'organisation étudiante de gauche dans laquelle militent les jeunes
communistes. Un de leurs porte-parole nous explique pourquoi ils ont
rejoint le mouvement lancé par les instituteurs. « En été, nous avons
préparé la mobilisation contre les plans de la ministre de
l'enseignement. Quand les enseignants ont lancé la grève début
septembre, nous avons directement décidé de les soutenir et de
participer à leur mouvement. Car leurs revendications rejoignaient les
nôtres. » Stravroula Riga, étudiante en secondaire, s'adresse aux
étudiants : « Le gouvernement dit que nous gâchons notre année en
empêchant les cours. Mais eux, c'est notre vie qu'ils gâchent ! »
13 fédérations ouvrières en grève pour l'enseignement

Sur une troisième place, sont rassemblés les enseignants du PAME, un
front militant au sein des syndicats, dirigé par le Parti communiste
(KKE). Nous rencontrons Manos Doukas, prof de maths dans une école
secondaire d'Athènes. Il rappelle l'historique de cette grève. « La
grève a commencé par instituteurs primaires. Au départ, ils avaient
peu de contact avec les autres enseignants ou avec les travailleurs
d'autres secteurs. Et leur cadre de revendication était limité à
l'école primaire. Ils réclamaient un salaire net de 1.400 euros et
s'opposaient à la privatisation, sous le mot d'ordre 'Non à l'école du
marché'. Les militants du PAME ont alors mis toutes leurs forces dans
ce mouvement. Nous avons encouragé l'élargissement de la lutte, qui a
modifié ses objectifs et son contenu. Nous avons mis en contact les
enseignants avec les autres travailleurs. » La lutte des enseignants
et des étudiants jouit en effet d'un large soutien de la part de la
population. « Auparavant, quand nous allions parler de l'enseignement
aux autres travailleurs, ils s'en foutaient, explique Manos.
Aujourd'hui, les enseignants sont invités chaque jour par des
syndicats ouvriers et des associations de parents. Nous sommes
parvenus à mettre le débat sur l'avenir de l'enseignement au centre
des préoccupations. C'est une victoire à laquelle a grandement
contribué le PAME. La semaine dernière, nous avons connu pour la
première fois une journée de grève pour l'enseignement, à laquelle
participaient 13 fédérations de travailleurs : bâtiment, Horeca,
secteurs privé, comptables, artistes, etc. Cela n'a fait qu'accroître
la mobilisation. Malgré que les enseignants aient décidé de suspendre
la grève, la mobilisation reste grande. L'occupation se poursuit dans
des centaines d'écoles. Nous allons préparer des grandes
manifestations en janvier quand le gouvernement reprendra le débat sur
l'article 16. En juin également, nous serons présents, car un débat va
s'ouvrir sur la privatisation des universités. »
Contre la politique « de Bruxelles »...

Le centre d'Athènes est maintenant complètement paralysé. Les divers
rassemblements d'étudiants et d'enseignants se sont regroupés en une
grande manifestation combative de milliers de gens. Les slogans ne
manquent pas d'humour. Les jeunes s'adressent à la ministre de
l'enseignement : « Marietta, tu n'es pas une bergère, nous ne serons
pas tes moutons ! » Ils sont fiers de l'unité du mouvement : « Les
étudiants ne baissent pas la tête ; avec le peuple, résistance et
lutte ! », « Construire le front, c'est notre riposte aux
multinationales. » Ils savent que les plans du gouvernement grec
répondent aux exigences du patronat et de la Communauté européenne,
symbolisée par Bruxelles. « Tant que vous suivrez Bruxelles, nous
contre-attaquerons avec le peuple », scandent-ils. Katerina s'adresse
aux jeunes de Belgique : « N'hésitez pas à lutter jusqu'au bout, même
si vous avez l'impression qu'on ne vous écoute pas. La question de la
privatisation et du manque de moyen de l'enseignement nous concernent
tous, les gens des pays de la Communauté européenne. Raison de plus de
mener des luttes communes. »
- Encadré 1
Des molotov pour discréditer le mouvement

Certains médias mènent une campagne systématique de calomnie du
mouvement des enseignants et des étudiants. Récemment, une jeune fille
de 16 ans a été violée par 4 étudiants dans l'école d'un village, qui
ne participait pas à la grève. Une affaire choquante, bien entendu.
Mais le rôle des médias l'est davantage. A l'aide des images du viol,
filmé avec un téléphone portable, ils font chaque jour l'amalgame avec
le mouvement des étudiants. Autre thème utilisé par les mêmes médias :
« les étudiants sont des casseurs ». Les écoles occupées ont pourtant
servi fin octobre comme bureaux de vote. Il y a bien eu des cocktails
molotov lancés à une école, mais par des inconnus masqués, depuis
l'extérieur de l'école ! Stravroula Riga, également étudiante en
secondaire, est du même avis : « Les médias disent que les étudiants
sont des violeurs et des casseurs, qui lancent des cocktails molotov.
En réalité, le gouvernement craint que nous soyons les vainqueurs de
cette lutte. Il fait tout pour discréditer notre mouvement, en payant
des journalistes pour nous calomnier ou des provocateurs. » Le cortège
des manifestants arrive à la place Syntagma, où siège le parlement. Je
suis frappée par la présence ostensible de groupes de policiers
anti-émeute, avec des casques, des boucliers et même des masques à gaz
pour certains. Leur attitude contraste avec celle des manifestants,
tout à fait pacifiques. En Belgique, on qualifierait cela de
provocation. Soudain, trois individus masqués lancent des cocktails
molotov en direction de la police. Puis ils se replient vers le
cortège des manifestants. Mal leur en a pris. Ils sont aussitôt pris à
partie par les manifestants. Ceux-ci en ont assez des provocateurs.
Alexandre Leduc, secrétaire à la coordination de l'AFESH-UQAM

L'histoire s'écrit d'abord dans la rue.
Duque
Compagnon de la lutte cybernétique
 
Messages: 521
Inscription: Ven Sep 16, 2005 4:43 pm

Retourner vers Mouvement étudiant

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 1 invité