Forums de l'ASSÉ

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«J'en ai marre de ces hosties de nègres sales là!» avait lancé un policier lavallois à un citoyen, ce qui vient de lui valoir une suspension et un blâme devant le comité de déontologie. Un agent du Service de police de la Ville de Montréal a quant à lui été sanctionné pour une intervention «démesurée» au gaz poivre. Un ex-enquêteur de la Sûreté du Québec a été arrêté en état d'ébriété au volant d'une voiture de police jeudi dernier. Enfin, un policier de Longueuil a été épinglé lundi pour trafic de stupéfiants. Dure semaine pour les flics!

Déontologie

Le comité de déontologie policière a rendu deux décisions publiques le 22 février.

L'une d'elles touche l'agent Emmanuel Franco, du Service de protection des citoyens de Laval. On reproche au policier d'avoir utilisé un langage blasphématoire et injurieux et d'avoir fait de l'intimidation aux dépens d'un citoyen.

En août 2006, l'agent Franco et son confrère avaient intercepté le véhicule conduit par Pierrolt Clerval et dans lequel se trouvaient aussi deux amis. Les policiers ont procédé à l'habituelle vérification du certificat d'immatriculation et du permis de conduire.

Comme M. Clerval n'était pas le propriétaire du véhicule, l'agent Franco a soupçonné qu'il pourrait s'agir d'une voiture volée. Selon la version policière, M. Clerval refusait de collaborer. Craignant la fuite du conducteur, le policier a alors saisi les clés de la voiture.

Pendant que le policier retournait vers son véhicule, M. Clerval l'aurait entendu dire: «J'en ai marre de ces hosties de nègres sales là!»

Il a porté plainte contre le policier quelques jours plus tard. «Il est impensable qu'aujourd'hui une personne de race noire se fasse traiter de «nègre sale». Il est encore plus impensable qu'elle se fasse traiter de «nègre sale» par un policier. Il n'y a rien de plus avilissant et humiliant. En agissant ainsi, l'agent Franco a démontré sa déconsidération absolue pour la personne de M. Clerval», a tranché le comité de discipline.

Le policier a écopé d'une suspension totale de 12 jours, assortie d'un blâme.

Gaz poivre

Le comité de déontologie a par ailleurs attendu près de 10 ans pour imposer une suspension de cinq jours à un policier du SPVM.

Au volant d'une voiture banalisée et vêtu en civil, l'agent Sylvain Tétreault a employé une force «plus grande que celle nécessaire» lors de l'arrestation d'un homme pour conduite avec facultés affaiblies en juillet 1999.

Ce dernier, Benoit Corriveau, avait exigé une identification formelle du policier. Le policier a fait la sourde oreille et a plutôt sorti ses menottes.

M. Corriveau a résisté, sans toutefois se montrer agressif, ce qui lui a valu d'être aussitôt aspergé de gaz poivre par l'agent Tétreault. «La décision du policier d'asperger M. Corriveau a été prise de façon hâtive et sans considération. Cette intervention a été démesurée dans les circonstances», a jugé le comité de discipline.

Voitures embouties, délit de fuite

Du côté de la SQ, un policier à la retraite a été arrêté en état d'ébriété jeudi dernier. L'enquêteur, encore sous contrat avec le corps policier provincial, venait de passer une soirée arrosée dans un club social aménagé dans le quartier général de la SQ, rue Parthenais. En sortant au volant d'une voiture de la SQ, il a embouti deux autres véhicules sans s'immobiliser. Des citoyens ont alors composé le 911. Les policiers du SPVM ont ensuite intercepté le véhicule du fuyard. «Ils ont perçu une forte odeur d'alcool», a souligné l'agent Laurent Gingras, du SPVM.

Le policier retraité devra répondre à des accusations de conduite avec facultés affaiblies et de délit de fuite.

Trafic de stupéfiants

Enfin, un policier de Longueuil soupçonné d'être mêlé au trafic de stupéfiants a été arrêté par ses confrères montréalais, lundi dernier. Le policier de 47 ans, suspendu hier sans solde, a été libéré sous conditions et devrait comparaître sous plusieurs chefs d'accusation. Il aurait entre autres trempé dans le trafic de cannabis et d'ecstasy.

Les policiers du SPVM enquêtent sur ses agissements depuis des mois.