Nous on vote pas!

Tout le reste...

Messagede Tovarichtch le Mar Mar 27, 2007 4:48 pm

Justement : ce problème vient des médias. Bien qu'on peut blâmer le peuple, il faut d'abord blâmer ceux et celles qui rendent le peuple corrompu.
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Messagede Berlueur le Mar Mar 27, 2007 5:36 pm

Le problème vient du peuple


Ah, ce maudit peuple — toujours là à jouer les trouble-fête...

Le problème vient pas de nous : il vient des médias.


Ce serait intéressant de préciser de quel problème on parle, exactement...

De plus, ça ne nous avance pas beaucoup de dire que le problème, quel qu'il soit (je vais prétendre, pour les fins de ce message, qu'il s'agit d'une « perversion du processus démocratique »), « vient des médias ».

Je crois qu'on s'entendra tous pour reconnaître le fait que les médias jouent effectivement un rôle immense — un rôle démesuré — dans l'aménagement (« the shaping of ») de l'espace politique où l'exercice électoral prend place. Il y a donc ce problème de la démesure. Les voix citoyennes sont complètement enterrées par la tonitruante voix des médias. (C'est à dessein que j'utilise « voix » au singulier; on sait bien que la concentration des médias a pour effet d'homogénéiser le discours ambiant.)

Il y a aussi le problème du détournement du processus démocratique. Plutôt que d'avoir une réelle conversation politique (qui suppose une multiplicité de points de vue), l'exercice électoral prend la forme d'une communication essentiellement unidirectionnelle: les partis beuglent leur message en boucle continue, les médias saisissent de cela les éléments qui leur conviennent, en fonction d'un cadre narratif presque déterminé d'avance, un cadre qui donnera « une bonne histoire » (Ohhhh! Ahhhhhh! Regardez par là!!! Ça briiiiiiilllllle! L'ADQ!!!! Ce modeste parti parti de rien du tout qui s'élève dans les cieux avec grâce tel... blahblah...), et puis le peuple, en bout de ligne, reçoit sa bouillie prémâchée dans un état de passivité généralisée. En cette ère où les médias de masse surpuissants abrutissent la population à coups de divertissement savamment calibré, le processus électoral s'est presque complètement assimilé à un soap ou à une série de téléréalité. Les médias de masse ne connaissent qu'une recette; ils l'appliquent indifféremment à Loft Story et aux élections.

Toute l'obscénité de cet état de fait ne doit pas nous faire perdre notre détermination — et encore moins notre lucidité. Il faut se résoudre à l'évidence que les médias de masse ne sont nullement en voie de disparaître; les solutions qu'il faudra mettre de l'avant devront en tenir compte.

Quoi faire, donc, pour renverser la vapeur? Je n'ai qu'une petite idée, quelques petits fantasmes à suggérer (malheureusement, j'ai pas vraiment le temps d'approfondir — une autre fois, peut-être):

- Un mode de scrutin revu
Le mode de scrutin « proportionnel mixte » tel que revu et corrigé par le Comité citoyen qui a participé à la Commission spéciale sur la Loi électorale me semble un excellent point de départ.

- L'abolition complète des sondages en période électorale
Très sérieusement, je ne vois aucune justification valable à la publication de sondages dans le processus électoral. Leur présence contribue grandement à faire de l'exercice un concours de popularité qui occulte complètement la « conversation politique ». (En passant, j'ai souvenir d'avoir entendu parler de pays où les sondages sont effectivement proscrits.)

- Le financement public complet des campagnes électorales
Ai-je vraiment besoin de faire la démonstration de l'influence infiniment corruptrice du financement intéressé qui nourrit présentement nos campagnes électorales?

- La multiplication des assemblées citoyennes, des petits débats de quartier, etc.
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Messagede Andrew Koster le Mer Mar 28, 2007 9:31 am

Berlueur a écrit:- L'abolition complète des sondages en période électorale

Amen, brother.

Sérieusement, je crois que ces résultats d'élection sont à peu près les meilleurs qu'on aurait pu espérer avoir, étant donné les circonstances. C'est certain que ça aurait été le fun que Charest ne soit pas ré-élu à la dernière minute (ça c'est une histoire vraiment fucking louche) et ça aurait aussi été le fun qu'Amir Khadir soit élu (y'a quand même passé proche), mais à part de ça j'espérait pas mieux.
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Messagede exocortex le Sam Mar 31, 2007 10:21 am

http://www.ledevoir.com/2007/03/24/136504.html

Le vote à deux piastres

Michel Goudreau, Pointe-à-la-Croix, Gaspésie

Saviez-vous que le vote de chaque électeur inscrit au Québec vaudra 2 $ aux partis politiques au cours d'un mandat de quatre ans? Si vous votez pour un parti, votre vote vaudra même davantage, car les «deux piastres» de ceux qui n'iront pas voter s'ajouteront aux «deux piastres» de ceux qui ont voté, selon la proportion des votes obtenus par chacun des partis.
D'abord, il faut savoir que ces «deux piastres» proviennent de vos taxes et impôts et sont versées en vertu de la Loi électorale sous forme d'allocations aux partis politiques. L'an dernier, toutes ces «deux piastres» ont rapporté 2 745 275 $ aux partis politiques et plus de 97 % de cette somme est allée aux trois grands partis (PLQ, PQ et ADQ) en fonction des votes qu'ils ont obtenus. Quand on sait que moins de 5 % de la population contribue aux partis politiques, le financement à même nos impôts devient très important.

Si on tient compte du fait que trois électeurs sur 10 n'ont pas voté en 2003, cela signifie que 97 % de toutes ces «deux piastres» des gens qui n'ont pas voté lors des dernières élections ont été redistribuées aux trois grands partis, ce qui a fait grimper leur allocation de 2 $ à 2,60 $ par vote obtenu.

Si jeunesse savait...

Chez les jeunes électeurs, la situation est pire encore. Selon une étude réalisée au niveau fédéral en 2004, 57 % des jeunes Québécois de 18 à 24 ans n'avaient pas exercé leur droit de vote. Ce faisant, ils se «tirent dans le pied».

Premier exemple: deux partis politiques (le PLQ et l'ADQ) qui ont reçu 64,3 % des votes aux élections de 2003 veulent augmenter les droits de scolarité s'ils sont élus, et ce, au grand dam des étudiants. Les jeunes qui n'ont pas voté aux élections de 2003 ont financé malgré eux ces deux partis à raison de la proportion des votes qu'ils ont obtenus, soit 64,3 % de leurs «deux piastres». En ne votant pas, ces jeunes maintiennent au pouvoir des partis politiques dont ils désavouent les politiques mais, pis encore, ils contribuent à leur financement. Pas très brillant!

Deuxième exemple: plusieurs électeurs (et je suis de ceux-ci) pensent que les trois principaux partis qui ont récolté 97 % du vote aux dernières élections sont tous devenus «conservateurs» ou de centre-droite. Une bonne part de ces électeurs voudraient appuyer un petit parti alternatif, comme Québec Solidaire ou le Parti vert, mais ils pensent que leur vote n'aura aucun effet et qu'il est «perdu» s'ils votent pour eux. Si seulement ils savaient...

Combien savent qu'en ne votant pas leurs «deux piastres» iront à 97 % à des partis dont ils ne veulent pas? Combien savent qu'avec 30 % des électeurs inscrits qui ne votent pas, il faut plutôt parler de deux piastres et soixante (2,60 $) qui iront à ces partis qu'on voudrait bien remplacer.

C'est pourquoi à ces élections-ci mon vote et mes 2,60 $ iront à un des deux seuls partis alternatifs sérieux que nous ayons au Québec: Québec solidaire ou le Parti vert.
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Messagede Frankie_Boy le Sam Mar 31, 2007 1:37 pm

Intéressant comme article Anne-Ma.

Bon je voulais revenir sur la question des médias : les médias c'est le problème? No way, le problème c'est le système capitaliste qui utilise le moyen média, si on détruit les médias, on ne se débarasse pas de l'oppression du capital et la population ne devient pas soudainement libérée de la sur-consommation, elle va continuer à consommer. Les grands médias capitalistes ont remplacer les curés dans le maintient de la soumission d'un peuple à un systême et ca ce poursuit. C'est le systême au grand complet qui doit tomber sinon ca règle rien à mon avis. Bon bien sûr après on peut s'obstiner sur les moyens de le faire, mais là n'étais pas le but de mon intervention, seulement, de remettre les choses en place, je pense.
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