« Lorsque le huis clos, la confidentialité et la désinformation sont les seules bases qui tiennent en vie un regroupement qui a la prétention de nous représenter, que nos représentant-e-s se servent de notre ignorance pour agir en notre nom à l’encontre de nos valeurs et intérêts, la dissidence est une vertu! » Voilà l’esprit de ce texte… Je suis convaincu que seul le mensonge nécessite le secret, et que dire la vérité, ce n’est pas, comme d’autre m’en accusent, bafouer la démocratie, mais créer les bases qui la rendent possible.
J’avais mal analysé au départ toutes les conséquences que cette dissidence amenait, et me voilà attaqué de toute part par la droite et la gogauche étudiante FECQiste. Quoi que ces attaques fassent ressortir d’importantes contradictions relatives à la FECQ, le fait qu’on qualifie mes actions d’anti-démocratique m’amènent ici à renoncer au poste d’administrateur de la FECQ, pour cause d’incompatibilité des orientations, et des définitions FECQistes d’avec les miennes.
Le principal point sur lequel on m’attaque est celui-ci : on m’accuse de m’être servi de mon statut privilégié d’exécutant d’une asso membre pour avoir accès et rendre publique certains faits relatifs à la FECQ… Et surtout, on m’accuse, d’une manière à peine voilée d’avoir envoyé ces documents à la LCN. Mais voilà, la seule véritable erreur que j’ai fait n’est pas d’avoir envoyé des documents à la LCN, puisque je ne l’ai jamais fait mais d’avoir essayé de me justifier sur certains points sur le forum de l’ASSÉ, disant que je demanderais à l’AG de mon asso avant de rendre des documents publiques… J’avais rendu certains faits publics avant ça, et j’ai quand même continué de le faire après avoir réalisé la stupidité de ce que j’avais dit. En fait, si j’accepte que cette fédération me représente, j’accepte alors qu’elle mente en mon nom, tant et aussi longtemps que je ne serai pas prêt à faire face à ce mensonge et à le dénoncer. En tant qu’élu comme externe, j’avais deux choix bien clair, comme tous ceux et celles qui sont élu-e-s pour siéger à la FECQ, dénoncer la situation, ou l’accepter et en être complice. Alors voilà, j’ai commencé et je continu à divulguer des documents, et cela sans aucun regrets. Ceux et celles qui les demandent sont les seul-e-s responsables de ce qu’ils-elles font avec, et en aucun cas n’ai-je à me sentir traître, ou agent double comme on m’en a accusé, en raison de ce qui est fait avec ces documents. Ça fait 15 ans(1) que les fédérations (FECQ-FEUQ) existent, et ça fait 15 ans que le mouvement étudiant va à reculons, encaissant défaite par-dessus défaite. Même lorsqu’il s’agit de « victoires » (victoire, dans le vocabulaire fédératif, on s’entend), elles sont encore un recul par rapport au statut quo, alors si on veut trouver les « traîtres », les « agents doubles » du mouvement étudiant, qu’on sache vers qui se revirer…
Mais ces accusations, ainsi que bien d’autres faits qui suivront, mettent un élément en lumière, ça prouve que seuls les executant-e-s d’assos membres ont accès aux dossiers relatifs à la FECQ, et que la population à la base, même si c’est elle qui devrait être l’élément clé de tout regroupement étudiant, est tenu dans l’ignorance. En fait, qui oserait m’accuser de délit d’initié si la FECQ n’était pas vraiment à propos …d’initié-e-s? Je vais jouer carte sur table contrairement aux tenants de la confidentialité…
Comme les reproches qu’on me fait sont principalement à propos d’un respect de la « démocratie », je tiens d’entré de jeu à amener une définition claire de ce que j’entends par démocratie… Lorsque je parlerai de démocratie, à moins d’indications contraire, ceci sera ce à quoi je fais référence, et non pas à quelques décisions qui auraient été prisent dans les haut lieux des instances FECQiennes… La démocratie, de par ses racines, signifie que le peuple (demos) a le pouvoir (cratos)… Or, pour moi, la démocratie est à propos de la base étudiante et elle ne peut s’exercer que lorsque cette base est informée et qu’on lui laisse la possibilité de participer activement aux décisions la concernant. Dans ce sens, tout huis clos, confidentialité et désinformation ayant pour résultat de tenir la base étudiante loin des lieux de décisions est une atteinte à la démocratie, et aucun vote tenu par ses soi disant représentant-e-s ne peut les légitimer. De ce fait, je me moque éperdument de tous les commentaires qui pourront être dit comme quoi le fait d’informer les gens est une atteinte à la démocratie.
La FECQ, l’exécutif et l’hypocrisie
La FECQ, de par sa structure, ne peut pas être transparente, et par conséquent, démocratique, puisque les liens entre elle et sa base étudiante sont pratiquement inexistants. Pour pouvoir comprendre comment elle opère, il est impératif de comprendre qu’elle n’est pas une entité homogène, mais qu’elle est plutôt divisé en 2 parties : la FECQ de l’exécutif, et la FECQ des associations membres (2). La FECQ de l’exécutif est constitué de 7 personnes, qui devraient en théorie défendre les intérêts étudiants. Ce comité est formé en général d’ancien-ne-s représentant-e-s d’associations étudiantes membres de la FECQ, mais il n’est pas nécessaire d’avoir déjà été membre de la fédération pour pouvoir y siéger en tant qu’exécutant-e (3). Mais le plus grave problème ne vient pas du fait de l’endroit d’où ils-elles viennent, mais de ce qu’ils-elles deviennent.
Il est assez difficile d’envisager que ceux et celles qui nous représentent n’ont pas le même statut que nous… Dans la logique, quelqu’un-e veut s’impliquer dans le mouvement étudiant, parce qu’il-elle est étudiant-e, donc pour défendre ses intérêts, mais dans le cas des exécutant-e-s nationaux, c’est tout le contraire. Les executant-e-s suivent leurs cours pour être représentant-e-s… En général, ils-elles suivent un cour par correspondance, parce que c’est un pré requis pour l’obtention de leurs bourses spéciales (8580$ par années). Etre étudiant-e n’est pas leur fonction première, mais une condition pour pouvoir occuper leur poste. Cela cause aussi certains problèmes du fait que, comme ils-elles n’ont pas le même statut que nous, ils-elles ne peuvent pas représenter nos intérêts comme il se devrait…
Comment est-ce que quelqu’un-e qui n’a pas les mêmes intérêts que nous pourrait se prétendre mieux apte à défendre nos intérêts que nous-mêmes? Cela ne se reflète pas que dans la théorie, mais aussi dans la pratique! Un exemple flagrant nous a été montré l’année dernière, alors que la FECQ demandait le retour des 103 millions coupés dans les bourses, mais pas rétroactivement! Donc, nous qui étions tous là à se battre l’année dernière, nous nous battions pour ceux et celles qui allaient suivre,et tandis que notre endettement pour cette année là est des plus dramatiques, devinez ce qui en est pour ceux et celles qui prétendaient nous représenter? Ils-elles n’étaient tout simplement pas touchés par ces coupures, puisque leur statut leur offre tout leur argent en bourse!
Un autre exemple démontre bien que c’est leurs intérêts propres qu’ils-elles défendent, et non les nôtres… Tout au long de la grève de l’année dernière, la FECQ prétendait avoir un membership de 60 000 personnes, ce qui, selon un article (4) publié dans « le devoir », 29 avril 2005, était 23 000 membres (5) de plus que la réalité. Par ce gonflement des membres, la FECQ se donnait certes plus de crédibilité, au dépend de la CASSÉE qui avait instigué le mouvement de grève, mais ce n’était pas que la dessus que ça influait… Les exécutant-e-s reçoivent leurs bourses par tranches de 10 000 membres, et le fait que cette fausse représentativité a été rendue publique leur a enlevé des contributions gouvernementales (6). Ce mensonge dédié à recevoir plus d’argent n’était pas qu’une fraude envers le gouvernement, mais aussi envers ses membres, qui étaient tenu-e-s ignorant-e-s du membership réel de la fédération (7). Si on aurait pu être porté à croire que cette fraude était un mauvais coup, que l’exécutif avait appris de ses erreurs et que cela ne se reproduirait plus, ce n’est plus le cas aujourd’hui… En fait, la FECQ n’avait aucune intention de changer, et cela a été dévoilé au grand jour dernièrement, lorsque LCN et « le soleil » ont fait un reportage à ce sujet. Pour arriver au nombre de 40 000 membres revendiqué-e-s par la FECQ, elle devait encore une fois comptabiliser des membres suspendu-e-s depuis déjà longtemps (8). Interviewé lors du reportage de LCN (9), le président de la FECQ, Etienne Hudon-Gagnon, justifiait ce gonflement de chiffre comme suit (10) : « Pour nous, on les considère membre, parce que démocratiquement, selon nos règlements, selon notre perspective, tsé notre vision de ce qu’est la fédération, ben on les représente encore ». Or, quoi que cette fraude démontre effectivement assez bien l’esprit démocratique, la perspective et leur vision de ce qu’est la fédération, c’est encore une fois un mensonge de dire que ces assos sont encore membres selon les règlements de la FECQ, puisque non seulement le titre de « membre suspendu » n’existe pas, mais un des pré requis pour être membre de la FECQ était, lorsque ce membership a été comptabilisé, et en fait jusqu’à ce que ce règlement général soit aboli, très récemment, au congrès de Rivière du Loup tenu le 27 novembre 2005 : « elle [l’association étudiante] perçoit et paie la cotisation exigible par la FECQ ». Donc non seulement ces assos avaient-elles formellement et démocratiquement (du moins pour la plupart, et je n’ai aucun exemple de cas contraire) exprimé leur désir de se désaffilier, mais elles ne remplissaient même pas les conditions nécessaires pour être membre !
Mais la fraude de la FECQ, à propos des bourses pour les exécutant-e-s nationaux ne s’arête pas là, car elle n’assure qu’une 4ème bourses pour 7 executant-e-s. « Pour les trois autres bourses, une entente a été conclue avec la FEUQ. »(11) Or, la manière que cette fraude est effectué nous a été révélé à la commission des affaires institutionnelles du congrès de Rivière du loup (27 novembre 2005) avec l’ordre de se taire à se sujet. La FECQ s’est entendu avec le gouvernement pour que des bourses de la FEUQ, qui a moins d’exécutant-e-s que ce que son nombre lui en permet, soient versées aux directement exécutant-e-s de la FECQ, mais au nom de la FEUQ. Or, ceci met clairement en lumière les liens qui existent entre les fédérations étudiantes et le gouvernement et nous permet fortement de se questionner au sujet de toutes les luttes menées par ces fédérations, car comment peut-on s’imaginer qu’après s’être battu ardemment(sic) contre le gouvernement, l’année dernière, pour défendre les intérêts des étudiant-e-s, elles conserverait encore cette année d’assez bon liens avec ce même gouvernement pour qu’il accepte de transgresser ses propres règles pour financer un mouvement qui serait supposé le combattre ?
Alors, ces liens avec le gouvernement nous ramènent directement à la grève de l’année dernière, et explique bon nombres de points qui restaient jusqu’alors sans réponses. Cela pourrait aussi nous ramener à la grève de 1996, où les fédérations étudiantes étaient cette fois aussi descendues en dessous du statut quo en acceptant le retour de la taxe à l’échec en échange d’une promesse de conserver le gel des frais de scolarité, et à bien d’autres épisodes croustillantes de l’histoire fédérative, mais pour les fins de ce texte, par souci d’espace, je m’en tiendrai à la grève de l’hiver 2005. Ces liens pourraient en fait très bien expliquer des questions que plusieurs se posent. Pourquoi, alors que les enjeux de la grève déclanchée par la CASSÉE étaient le retrait complet de la réforme de l’AFE (aide financière aux études), ce qui incluait le retrait rétroactif des coupures de 103 millions aux bourses, le refus de l’arrimage aux marchés du réseau collégial, et ce dans une perspective de gratuité scolaire… pourquoi, dis-je, avec le plus fort mouvement de grève de l’histoire du mouvement étudiant, la FECQ ne demandait que le retour non rétroactif des 103 millions coupés en bourses, qu’elle s’est tut au sujet du reste de la réforme de l’AFE, des enjeux concernant le réseau collégial et qu’elle n’a jamais glissé mot au sujet de la gratuité scolaire alors même que cela fait parti de son programme ? Pourquoi n’a-t-elle pas exigée que la CASSÉE, qui représentait plus de membres que la FECQ, soit incluse aux tables de négociations ? La seule hypothèse qui me permet aujourd’hui de répondre à cette question est ses liens privilégiés avec le gouvernement, qu’elle veut à tout prix garder. Ces liens que la FECQ veut conserver avec les gouvernements sont en fait visible jours après jours, années après années… En 2003, la FECQ accueillait la victoire du parti libéral dans un communiqué(12) qui commençait comme suit : « La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) félicite le Parti libéral du Québec pour sa prise de pouvoir » pour se terminer ainsi : « La FECQ se fera un devoir dans les prochaines années de travailler avec ce futur gouvernement et poursuivra ses actions sur deux points majeurs : La veille stratégique des actions gouvernementales et l’avancement d’idées novatrices afin d’améliorer la société québécoise pour les jeunes ». On peut très bien voir l’esprit de la FECQ dans cet extrait, et il est à noter que c’est l’esprit qui a été dominant depuis, sauf lorsque forcé par sa gauche et la gauche du mouvement étudiant à adopter une attitude un tant soit peu « confrontationnelle » face au gouvernement. En fait, alors que l’ASSÉ lançait le mot d’ordre de grève générale à l’automne 2004, forgeant la voie pour la désormais célèbre grève étudiante du printemps 2005, la FECQ faisait tout en son pouvoir pour ignorer le problème, disant qu’il fallait « laisser la chance au coureur ». Suite à une lecture des procès verbaux des 21ème et 22ème congrès de la FECQ, de Baie-Comeau et St-Hyacinte (respectivement le 17 octobre 2004 et le 28 novembre 2005), j’ai constaté à mon grand désarroi qu’aucune mention n’était faite de cette réforme à l’AFE et d’une possibilité de grève. Il serait difficile, dans ce cas, d’imaginer que la FECQ préparait un plan d’action pour cette grève ! En fait, elle ne l’a joint que lorsqu’elle fut forcé, s’est appropriée l’espace médiatique et les négociations avec le gouvernement (conjointement avec la FEUQ), pour récupérer cette grève, et la détruire sans même l’obtention du statut quo, comme elle l’a fait en 1996. Et sur le fait que la FECQ n’avait pas acceptée l’entente ni même encouragée, qu’elle s’est fiée aux associations membres pour en décider, j’aimerais ramener le lecteur ou la lectrice à cette magnifique citation de Julie Bouchard, alors présidente de la FECQ, qui se disait « satisfaite de l'offre » du gouvernement : « Deux paramètres importants ont été respectés. D'une part, le montant; les 103 millions réinvestis, a-t-elle souligné. D'autre part, l'endroit où l'argent sera réinvesti, c'est-à-dire dans la baisse du plafond de prêts et non pas dans une remise de dettes à la fin de la scolarité, qui reviendrait à des bourses "à la diplomation".»(13) Si ceci n’est pas une incitation directe à accepter l’entente, me voila bien perplexe, puisque tout en vantant l’offre, elle ne fait en aucun cas mention que ces 103 millions ne retourneraient dans leur entièreté que deux années plus tard, et que pour parvenir à ces 103 millions, il a du y être inclut de l’argent provenant du fédéral qui devait de toute manière être versé ! De là à en conclure que la FECQ, et son pendant universitaire, la FEUQ (qui elle, avait incité bien plus explicitement à accepter l’entente) ont consciemment trahi le mouvement étudiant (13), il n’y a qu’un pas, que je franchi sans aucune hésitation. Et c’était loin d’être la première fois.
Mais si la FECQ a trahi le mouvement étudiant québécois, il ne serait pas déplacé de mentionner aussi que son corporatisme, qui n’a de limites que sa capacité à l’être, l’a aussi amené a trahir le mouvement étudiant international ! Dans un document de présentation du budget de la FECQ (14), rédigé par François Laroche, secrétaire trésorier de la FECQ, il est spécifié qu’il est nécessaire pour la FECQ de « …créer une réserve pour les dettes potentielles liées à l’UIE (10 000 $ et 19 492 $). » … Il avoue garder le silence face à leurs créanciers en vue d’alléger sournoisement leurs problèmes financiers. On peut y lire en page 12 que, pour eux, « …la seule solution possible s’ils [les créanciers] se manifestent à nouveau sera de tenter de négocier une entente pour étaler le remboursement sur un ou même deux ans. À moyen terme, il faudra trouver une solution honorable à ce problème, quitte à prendre l’initiative en la matière, mais dans le contexte actuel, cette idée doit être exclue. » (15)
HUIS-CLOS, DÉMOCRATIE ET TRANSPARENCE
Alors que le mouvement étudiant a été, historiquement, à propos d’une démocratie directe et participative, la démocratie fédérative se rapproche beaucoup plus à une démocratie parlementaire qu’autre chose. Les communiqués, certaines actions, et, en fait, bien trop de ce qui se passe à la FECQ est décidé par l’exécutif national, sans que les associations membres n’aient leur mots à dire, et parfois même sans qu’elles en soient averties. Ceci est sans compté le point qui me semble principal dans tout ça, les étudiant-e-s à la base sont tenu-e-s dans une ignorance totale par rapport à ce qui se fait, avec l’argent de leurs cotisations, et en leurs noms !
Malgré tout, même lorsque cela est fait d’une manière à déplaire les associations membres, l’exécutif nous remâche son discours comme quoi c’était une erreur, que ça ne se reproduira plus, et voilà, la confiance aveugle règne encore, comme s’il ne s’était jamais rien passé… Il y a eu la sortie de Julie Bouchard dans le devoir l’an passé, mentionné plus haut, mais l’exemple le plus marquant nous provient probablement de cette année, quand la FECQ s’est joint à la « coalition pour le remboursement de la dette ». Le 23 novembre, les associations membres de la FECQ aprennaient, sur le forum de l’ASSÉ (16) , que la FECQ s’était joint à l'Association des jeunes médecins du Québec (AJMQ), le Comité national des jeunes du Parti Québécois, la Commission des jeunes de l'Action Démocratique du Québec, la Commission jeunesse du Parti libéral du Québec, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Force Jeunesse et le Regroupement des jeunes gens d'affaires du Québec (RJGAQ), au sein d’une coalition pour demander le remboursement de la dette. Non seulement ceci avait été fait sans même consulter préalablement les associations membres, mais même sans nous en avertir par la suite. Inutile de dire que ceci avait créé l’indignation d’associations membres, puisque certains de ces groupes prônent justement le dégel des frais de scolarité pour s’attaquer à la dette ! Pour justifier cette coalition, l’exécutif a fait référence au CASP 115 de nos cahier de positions qui dit que « la FECQ prône une hausse du remboursement de la dette publique suite à un réinvestissement massif et immédiat dans les programmes d'éducation, de santé et de services sociaux, avant de procéder à une baisse d'impôts majeure. » Or, comme il n’y a pas eu de réinvestissement massif et immédiat dans les programmes d’éducation, de santé et de services sociaux, et qu’il n’était pas question de baisse d’impôts majeure, l’exécutif n’avait pas seulement agit sans nous consulter, mais aussi à l’encontre des positions votées par les associations membres !
Mais voila, aussitôt cette coalition rejeté par les associations membres de la FECQ, au congrès de Rivière du Loup, la confiance en l’exécutif national était revenu et une motion présenté par l’AGECBA pour empêcher toute union de la FECQ avec des partis politiques sans consultation préalable des associations membres a non seulement été rejetée, mais a même perdu son appuyeur lors des délibérations !
Instances et décisions
Un autre point digne de considérations est celui des instances de la FECQ, qui prennent les décisions qui doivent en théories être par la suite appliquées… Le vendredi, c’est l’accueil, ou tous les délégué-e-s des associations se retrouvent autour d’une bière pour discuter de ce qui se fera le lendemain… Le samedi, le cirque commence. D’un côté, il y a la CASP (Commission des affaires sociopolitiques) et la CAC (commission des affaires collégiales), et de l’autre, il y a la CAI (commission des affaires institutionnelles). Toutes ces commissions discutent des affaires relatives à leur nom, et ont tous un point commun : l’absence de procès verbaux (17). Nous en conviendrons que des instances sans procès verbaux, c’est en effet très glorieux, du moment qu’après, il n’y a aucun moyen de savoir les raisons qui ont incité les membres à se positionner d’une telle manière plutôt que d’une autre… Mais ce qui retient encore plus l’attention, c’est la CAI. C’est là que les points relatifs au fonctionnement de la FECQ y sont discutés. Cette commission est confidentielle (18) et c’est aussi là que les procès verbaux des réunions du conseil exécutif de la FECQ y sont dévoilés, donc, eux aussi, confidentiels ! (19) Dans ces commissions est décidé à peu près ce qui sera adopté le lendemain, lors du congrès. Ensuite viens la soirée, où, encore une fois autour d’une bière, les sujets de la journée sont discutés, et où les délégué-e-s tentent de convaincre les autres d’adopter leurs positions (20). Le lendemain, il y a le congrès, qui confirme ou rejette les décisions des commissions, et le conseil d’administration, constitué en général d’un administrateur par association membre, qui confirme ou rejette les décisions prises au congrès. (21) Le quorum des congrès est de la majorité des assos membres +1, mais des exemples nous démontrent que même sans l’obtention du quorum, le congrès peut quand même procéder (22). Enfin, voilà de quoi à l’air un congrès FECQ, de ce que j’ai pu constater suite à la lecture des procès verbaux et de discussions avec des habitué-e-s…
Conclusion
Ceci étant dit, il reste pour toutes les associations membres de la FECQ deux options claires, qui sont soit de dénoncer cette mascarade et de quitter la fédération, ou bien de rester muette et d’être complice de ce cirque. Des tentatives de réformer la FECQ de l’intérieur ont déjà été menées, et les structures mêmes de cette fédération ont rendu à jusqu’à présent ces essais vains. Lorsque ce constat est fait, on peut soit se fermer les yeux, soit la détruire.
C’est cette deuxième option qui me semble logique, et le temps n’est pas à attendre de voir si la FECQ ne va pas se restructurer d’une façon plus démocratique et représentative des intérêts étudiants, ça fait plus de 15 ans ça dure et que rien, ou tout au moins rien de majeur, ne se passe… Le momentum est précisément maintenant. La situation de la FECQ est qualifiée de périlleuse par la firme comptable chargée de la vérification des états financiers de la FECQ (23), un des membres de l’exécutif vient de démissionner, laissant aux assos membres une savoureuse lettre de démission confidentielle, 3 ou 4 postes de l’exécutif national sont présentement dans une situation incertaine (24), suite aux coupures des bourses, etc.…
Après avoir mis en lumière tous ces faits croustillants, j’ai bien hâte d’entendre les FECQistes me dire que je ne respecte pas leur démocratie (sic) en dévoilant au grand jour certains secrets qu’ils-elles auraient bien souhaité garder pour les seul-e-s initié-e-s…
J’invite quiquonque voulant plus de précisions, ou bien voulant débattre des faits apportés ici, à le faire de préférence publiquement, soit sur le forum Internet de la FECQ (http://www.fecq.org/forum) ou sur celui de l’ASSÉ (http://forums.asse-solidarite.qc.ca/) , ou, sinon, à me communiquer en privé via email, à hooligan@resist.ca
Stéphane Blais, délégué aux relations externes de l’AGECBA
1 : La FEUQ, ça fait un peu plus longtemps, mais pour la FECQ, c’est il y a de cela 15 ans qu’elle naissait, autour du on ne peut plus vertueux slogan : « plus jamais la grève »
2 : Comme preuve de cette distinction, que la FECQ, ce n’est pas réellement « ses membres », il serait possible de noter des exemples ou l’exécutif national a agit à l’encontre de la volonté des associations membres, mais comme cela sera fait plus loin, dans d’autres circonstances, au cours de ce texte, je préfère ici référer le lecteur à cette citation de François Laroche, secrétaire trésorier de la FECQ, qui fait bien part de cette division : « Si t'es pas capable de l'accepter, blâme les étudiants et les associations, et laisse la FECQ tranquille... » (http://www.fecq.org/forum/viewtopic.php ... sc&start=0)
3 : En fait, un poste aussi important que la vice-présidence était, l’an dernier, occupé par Jonathan Plamondon, du cégep du vieux Montréal, qui n’est pas affilié à la FECQ
4 : http://www.ledevoir.com/2005/04/29/80590.html
5 : Qui était constitué, selon l’article en question, de 12 000 membres «suspendus», 4900 membres en formation continue (que la Fédération des cégeps réfute) et de quelques 6000 membres fantômes dont on ne sait la provenance
6 : Reste ici un hic qui m’est assez difficile à comprendre, c’est comment la FECQ faisait-elle pour avoir 7 bourses avec un membership de 60 000 (sic) membres…
7 : Lors d’une conversation téléphonique, l’exécutif national avait refusé de me dire le nombre de membres que la fédération représentait réellement.
8 : Dans le reportage de LCN, qui est disponible à l’adresse Internet suivante : http://ase.ath.cx/artistique/reportagetvafecq.wmv (si le lien ne fonctionne plus, une copie peut vous être envoyée par email), un document confidentiel de la FECQ (le document est aussi disponible via mon email) indiquait que : « Pour l’année 2005-2006, la FECQ a déclaré représenter 40 000 étudiants. Ce chiffre a été obtenu en comptabilisant des associations suspendues depuis déjà longtemps. »
9 : Même lien : http://ase.ath.cx/artistique/reportagetvafecq.wmv
10 : Idem
11 : PRÉSENTATION DES RÈGLEMENTS GÉNÉRAUX EN VUE DE LA RÉVISION : 27e Congrès ordinaire, 95e Conseil d'administration ordinaire : 21, 22 et 23 octobre 2005, St Félicien
12 : La FECQ salue le nouveau gouvernement au pouvoir
13 : http://www.ledevoir.com/2005/04/04/78563.html
14 : PRÉSENTATION DU BUDGET 2005-2006 RÉVISÉ : http://ase.ath.cx/artistique/presentationbudget.pdf
15 : La presque totalité de ces lignes au sujet de l’UIE, Union Internationale des étudiant-e-s, est tiré textuellement d’un post de badacid sur le forum de l’ASSÉ (http://forums.asse-solidarite.qc.ca/viewtopic.php?t=252)
16 : http://forums.asse-solidarite.qc.ca/viewtopic.php?t=140
17 : « Que la Politique sur l’accessibilité aux documents spécifie qu’aucun procès-verbal des commissions n’est fait » Procès-verbal de la 96ème assemblée ordinaire du Conseil d’administration de la Fédération étudiante collégiale du Québec Tenue le 27 novembre 2005 au Cégep de Rivière du Loup
18 : « Que les documents de la commission des affaires institutionnelles demeurent confidentiels » Procès-verbal de la 27ème assemblée ordinaire du Congrès de la Fédération étudiante collégiale du Québec Tenue le 23 octobre 2005 au Cégep de Saint-Félicien
19 : « Que les procès-verbaux des assemblées du Conseil exécutif soient présentés lors de la Commission des affaires institutionnelles » Procès-verbal de la 27ème assemblée ordinaire du Congrès de la Fédération étudiante collégiale du Québec Tenue le 23 octobre 2005 au Cégep de Saint-Félicien
20 : Ces doutes que j’avais, suite à quelques discussions avec des habitué-e-s de congrès se sont confirmés au congrès de la fin de semaine du 27 novembre à Rivière du Loup… Lors du CASP du samedi, 7 assos contre 4 s’étaient positionnées, après un long débat, contre la proposition de se retirer de cette coalition. Le lendemain, c’était à peu près le contraire, 7 assos contre 3 s’étaient positionnées pour que la proposition de rester dans la coalition, adoptée la journée d’avant, soit battue. Comme le débat était sensiblement le même, il me semble logique d’en conclure que c’est les débats autour d’une bière qui ont convaincus tant d’assos, ce qui, quoi que c’était en fait très louable, à mes yeux, de quitter cette coalition, cause un certain problème puisque ces conversations ne permettent pas toujours que les opposant-e-s d’une certaine idée puissent s’exprimer lors de ces concours d’influence…
21 : Cette instance est en fait totalement ridicule puisqu’elle se contente en général de seulement accepter les décisions prises par le congrès… Elle dure en moyenne seulement quelques minutes.
22 : Dans le « Procès-verbal de la 26ème assemblée ordinaire du Congrès de la Fédération étudiante collégiale du Québec Tenue le 14 août 2005 à l’Université Laval », on constate que seulement 9 assos sur 18 étaient présentes, donc qu’il n’y avait pas quorum. Le congrès a quand même eu lieu, et les décisions ont été par la suite entérinés par un C.A. où seulement 5 administrateur-trice-s (sur 18 associations étudiantes membres) étaient présent-e-s ! Bel exemple de démocratie n’est-ce pas ?
23 : http://ase.ath.cx/artistique/reportagetvafecq.wmv
24 : À ce sujet, il est pertinent de mentionner ici les alternatives envisagées par la FECQ… Une est de rehausser les cotisations étudiantes, et l’autre, elle, est vraiment digne de notre chère fédération… La FECQ proposerait à ses membres de s’inscrire à une firme d’assurance privée, qui couvrirait les soins dentaires, et autres… Cette assurance coûterait 15$ par membres, mais le bill s’élèverait à 20$, sur lequel 2,50$ irait à l’AGE et 2,50$ irait à la FECQ… Voilà un moyen « fair » que la FECQ envisage pour doubler les cotisations étudiantes !