L'histoire se répète...

Discussions portant sur l'ASSÉ et le mouvement étudiant en général.

L'histoire se répète...

Messagede Le gros Réal le Ven Nov 23, 2007 1:31 pm

En lisant l'article sur la manifestation des Fédérations étudiantes dans Le Devoir, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à l'article que j'avais lu un certain 25 mars 1999 dans le même journal...

Le Devoir
Les Actualités, jeudi, 25 mars 1999, p. A1

Des milliers d'étudiants dans les rues

des Rivières, Paule
PC

Des milliers d'étudiants des cégeps et des universités ont manifesté dans les rues de Montréal et de Québec, hier, pour réclamer «un réinvestissement massif et immédiat dans l'enseignement postsecondaire». Le manque de professeurs, de livres, d'ordinateurs et d'espace met en péril tout le système, disent-ils.

Les étudiants évaluent la participation à 15 000 personnes, soit 10 000 à Montréal et 5000 à Québec. Les chiffres du service de police étaient beaucoup plus bas, s'arrêtant à 4000, «gros maximum», à Montréal.

La manifestation a baigné dans l'huile sauf à la toute fin, lorsqu'une quarantaine d'étudiants plus radicaux que les autres ont voulu empêcher les manifestants de couvrir les quelques dizaines de mètres restants pour arriver à leur destination, rue de La Gauchetière. Ces contre-manifestants ont allumé un feu au centre d'une rue du centre-ville pour attirer l'attention mais les quelques manifestants qui ont voulu réagir se sont fait rappeler à l'ordre par les étudiants responsables de la manifestation.

Voyant cela, les leaders étudiants ont annulé le point de presse prévu, craignant que le début d'échauffourée ne dégénère. Il n'y a eu aucune arrestation.

Les trouble-fête, qui appartiennent au Mouvement pour le droit à l'éducation, sont actifs dans quelques cégeps et à l'UQAM. Ils traitent leurs collègues de «bureaucrates étudiants» et jugent insuffisants les 750 millions de dollars que réclament les deux grosses fédérations étudiantes, sans compter d'autres millions devant servir à améliorer le système d'aide financière aux étudiants.

Les deux heures et demie précédentes s'étaient déroulées sans anicroche et avec beaucoup de musique, les étudiants préférant le rock aux slogans de leurs aînés. Des manifestations ont également eu lieu à Québec et à Jonquière et les cours ont été levés dans au moins dix collèges ainsi que dans de nombreux départements de l'UQAM.

Ces derniers se sont joints aux manifestants aux coins des rues Saint-Denis et De Maisonneuve. Inutile de dire que le trafic a été paralysé dans le centre-ville pendant une partie de l'après-midi.

Hormis l'escarmouche avec les «radicaux», les leaders étudiants étaient contents de leur journée, qu'ils ont qualifiée de succès. «C'est une des belles [manifestations]», a dit le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Nikolas Ducharme, qui a prévenu que le mouvement étudiant ferait encore parler de lui. «Là, on est dans la rue. La prochaine étape, c'est la grève, des occupations, on verra», a-t-il dit en attendant la réaction du gouvernement.

Or, conformément au style direct qui le caractérise depuis son entrée en politique, le ministre de l'Éducation, François Legault, a reconnu d'emblée hier qu'«on est d'accord avec les étudiants, d'accord avec les intervenants qui nous disent qu'il faut investir». D'accord, oui, mais pas au point d'être dehors avec les étudiants, comme le lui a suggéré le député libéral Claude Béchard.

Interrogé en matinée puis en Chambre, M. Legault a fait valoir que «l'argent ne pousse pas encore dans les arbres». Il a aussi, tout comme le premier ministre, renvoyé la balle à Ottawa dans la querelle des bourses du millénaire.

Les étudiants, pour leur part, dirigeaient leur courroux à la fois vers Québec - la manifestation débutait aux bureaux du ministère de l'Éducation à Montréal - et vers Ottawa. La manifestation se terminait devant les bureaux de Bell Canada Entreprises dont le président, Jean Monty, préside le conseil de la Fondation des bourses du millénaire. La fondation avait d'ailleurs demandé aux fédérations étudiantes de ne pas s'arrêter devant ses bureaux, message qui, il va sans dire, n'a pas été écouté. Les étudiants demandent aux deux gouvernements de trouver un terrain d'entente et de se parler.

À ce sujet, en Chambre hier, le premier ministre Lucien Bouchard a attaqué Jean Charest en disant que «la raison pour laquelle le fédéral peut faire ça [i.e. refuser de verser au Québec sa part des bourses du millénaire], c'est qu'il sait qu'il peut compter sur l'appui de l'opposition». Rappelons que Québec refuse de négocier avec une fondation privée.

Les étudiants de la FEUQ et de la Fédération étudiante collégiale avaient l'appui des professeurs. Mais même si les présidents de la Fédération nationale des enseignants québécois, Pierre Patry, et de la Fédération québécoise des professeurs d'université, Roch Denis, étaient présents, les professeurs ne s'étaient pas déplacés. «C'est avant tout l'activité des étudiants», a souligné M. Patry.

Les directions d'établissement espèrent elles aussi que les gestes des étudiants réussiront à faire tomber un peu d'argent dans les collèges et les universités. En ce sens, elles ont vu à ce qu'aucun étudiant ne soit pénalisé pour avoir participé à la manifestation.

À Sherbrooke, le recteur Pierre Reid a choisi d'émettre une déclaration, au moment où les étudiants étaient dans la rue, pour rappeler que «la baisse de qualité de la formation universitaire constitue une catastrophe en devenir pour toute une génération de Québécois dans tous les domaines». Les universités ont subi des compressions de 500 millions au cours des quatre dernières années.

Les prochaines semaines pourraient être traversées de protestations mais il est clair que toute protestation d'envergure sera reportée à l'automne, notamment parce que la période des examens débute très bientôt dans les universités où, a rappelé Nikolas Ducharme, «la situation est très critique».

Illustration(s) :

Nadeau, Jacques
Des trouble-fête sont venus perturber la manifestation étudiante d'hier à Montréal.

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Messagede BlacKGuarD le Ven Nov 23, 2007 5:55 pm

Très drôle de revoir certains noms. Pierre Reid, Roch Denis, Claude Béchard qui invite Legault à aller dans la rue (!), etc. :D

Et le président de la FEUQ qui évoque... DES OCCUPATIONS?!

Comme les choses ont bien changé depuis, eux qui les dénoncent dès qu'elles ont lieu aujourd'hui. Qu'est-ce que sept ans de concertationnisme vitesse grand V peuvent faire... :P
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Messagede eponyme le Ven Nov 23, 2007 6:06 pm

Toute l'hypocrisie des politiciens qui, 6 ans plus tard furent dans la même position que le PQ !!
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