Forums de l'ASSÉ

Allo c'est Sa Noble Grâce matanaise, pour les jeux de cap ya pas mieux, qui se pose franchement des questions sur la pertinence ou l'impertinence de lutter pour un maintien de la vie rurale lorsque l'on étudie. Puisque les personnes faisant des études supérieures le font dans des centres urbains, la Gaspésie et le Grand Nord québécois ont-ils des avenirs? Doit-on revendiquer la "survivance", le droit à vivre et rechercher la connaissance hors des grandes villes? Est-ce devenu un acte révolutionnaire, sinon non-conformiste de vivre à Matane ou juste en banlieu? Quels sont les enjeux à vivre en région? Eh soyez bons et bonnes et répondez-moi avec éloquence (avec beaucoup de mots et des idées volables).

Avec aisance, moi-même.

Ouin on a lu! C'est tout ce que je peux dire. Merci de la solidarité, mais franchement il serait fort convenu de répondre sur la même liste! Merci, je m'instruis beaucoup et prépare l'invasion matanaise... Sérieusement, la question demeure: Quels sont les enjeux à vivre en région? J'en appel à l'abstraction et la créativité. Vous pouvez parler du frette pis des mouches grosses comme des vaches!

Avec aisance et titre personnel, Sa Noble Grâce matanaise (Emmanuel B. Lepage)

Bien honnêtement, en tant que banlieusard montréalais...je connais trop mal les réalités régionales...

Donc je crois que tu pourrais d'abord nous exposer les principaux problèmes et solutions que tu envisages.

j'suis daccord avec mon homologue afeshois : quels sont les problèmes spécifiques à Matane?
Éloignement, donc moins de prise en considération?
C'est là qu'on voit la relative utilité des fonds jeunesses capitalisés en région...

Je voulais vous laisser aller comme ça, sans rien à faire preuve d'imagination. C'est que je veux comprendre votre imaginaire, votre imaginaire de personnes urbaines. Je veux comprendre en vous laissant aller à votre instinct d'où nous partons dans vos têtes. Il y a peut-être de l'ignorance même de ma part dans mon comportement. C'est vraiment inquiétant, je défends quelque chose que j'ignore. Mais franchement en énoncé de départ je peux dire que:"Le Québec a été développé comme une colonie. Nous sommes toujours en 2005 colonisés. Pas seulement par Kruger, Bombardier, Alcan, Smurffit-Stones, Power Corporation, Abitibi-C, Quebecor. Nous reproduisons le modèle colonial de l'intérieur même de la province-pays. Les gens s'exode vers les métropoles (Québec, Montréal, urbains big pis banlieux tantaculaires et somnolentes). La richesse est concentré dans les métropoles. Le savoir (pour le look étudiant à la crise gaspésienne) aussi. Les concurences entre régions sont omniprésentes et favorisent les riches et vigoureuses (Montréal-Westmount-Sillery) au détriment des pauvres et affaiblies (Gaspésie-Matane-Havre-St-Pierre et le Reste). La pauvreté engendrant la pauvreté, la condescendance s'installe et le colonialisme d'aide itout. On vous aide SI. "

Enfin, personne n'a semblé très intéressé par le débat que je tenta (humblement) d'ouvrir.

Comment endiguer la destruction des écosystèmes, l'exode vers les villes et le défettisme ambiant?

Encore là, je serai peut-être trop obscure (hermétique).

Avec, N-G, Emmanuel de Matane.

Étant moi-même une montréalaise d'origine, j'ai décidé, pour mon cégep, d'aller me démétropoliser en étudiant à Rimouski.
J'ai adoré ce temps et l'expérience sociale enrichissante de vivre en région.

Je dois admettre, par contre, que je n'ai aucune idée de quelle manière convaincre plus de gens de faire ce genre de migration à contre-courant.

Étant originaire de l'Abitibi, je considère que les étudiants et étudiantes devraient pouvoir étudier en région, sans devoir s'exiler parce que l'université dans leur coin n'offre pas le programme de leur choix. J'aime bien la ville de Québec, mais il m'arrive souvent de me dire que je m'ennuie de la tranquilité et de l'air plus pur de ma région natale.

L'indépendance est:
un mythe,
une réalité,
une obsession,
un désir,
un rêve,
un "phantasme" ,
une idylle,
une "Ardente ptience d'Antonio Skarmetà",
une Inde et ses dépendances

Le problème de l'Inde c'est qu'elle a beau avoir des dépendances (des territoires si je ne m'abuse) mais cette une question qui ne nous intéresse guère.

Ce qui nous inquiète, c'est sa montée. C'est le fait que de ses universités diploment chaque année des milliers de technologues forméEs avec plus de rigueur et très compétentEs. C'est le fait que c'est une partie de la mondialisation qui nous force à la lacheté de la méfiance et de la haine...
C'est le fait que des pays riches de second plan tel que le Ca mais aussi le Qc limitent leur gouvernance à limiter les effets et finance les délocalisations (Ex: Bombardier). Bientôt les entreprises de hautes technologies feront du chantage sur les conditions de travail et menaceront de délocalisation. Les actionnaires et gestionnaires diront:"OUps, I did it again, I play with your heart, and you losting the game,[...] I'm not that innocent!". Clairement, il affirmeront la fatalité de la vie et la nécessité de la "viabilité", qui est en fait l'hyper-rentabilité des "investissements".

LEUR APPITOIEMENT SERA PATHÉTIQUE ET MALHEUREUSEMENT BEAUCOUP DE GENS (DONT LES LUCIDES) SERONT BOUCHE-BÉ EN BONneS ALIÉNÉeS QU'ILS SONT ET DIRONT QUE L'ON DOIT ACCEPTER LA FATALITÉ ET SE RÉSIGNER À DE PETITES POLITIQUES ET D'INSIGNIFIANTES "RÉFORMETTES".

Pour continuer, je parlais de CONSEIL RÉGIONAL INDÉPENDANT.

Pour reprendre ma montée réthorique, face à la mondialisation...

Les agirs de nos gouvernements et des sociétés d'actionnaires est un déni total et hyppocrite de notre souveraineté. De notre indépendance. Aye, on détruit les services publiques à coup de privatisation et de compression et on subventionne les entreprises et on vient nous dire après que l'on respecte notre volonté! Comme nous adorons nous mutiler! Et en prime, on essai de nous ramener (malgré les apparences) à un statut de citoyenneté de seconde zone.

Et què dèviens les Nous de l'Est du Québec mais aussi ceux des autres régions éloignées?

Le chantage sur la délocalisation et l'abaissement des conditions de travail est généralisé. Les "braves" entreprises restent parce que les populations ne chialent pas sur la polution faite (Ex: Smurfit Stone...)

C'est ainsi que les régions périfériques tant à l'échelle national (éloignées des grands centres urbains) et international (Les pays du tiers-monde) sont les premières touchées par la mondialisation. Nous devons être souverainNEs mais l'indépendance est une abstraction.

On est toujours lié. Ceux et celles qui restent neutres payent un très lourd fardeau. Peu importe la compassion et la sensibilité, un devoir d'abstention ça musèle.

Soyons libres et combatifs et combatives. Soyons attachéEs à nous-même, tous et toutes uniEs devant l'adversité et enRAGéEs.

Il n'y aura pas plus de guéguerres de palais dans un conseil régional lié que dans un dit "indépendant". L'indépendance servira, je le prédis, à la médisance. Hou hou hou.

Si l'on ne veut pas de guéguerres de palais on a juste à agir avec sagesse et dans l'intérêt réel de tout le monde. Ce qui veut dire que l'on ne pensera pas a court terme et selon les sensibilités personnelles des représentantEs syndicaux.

Vive le RAGE de l'Est.

Avec, noblesse et grâce, Emmanuel de Matane.

"Y fa fratte en batinse de gérribwère"

On parle même pas comme ça à Matane. Du moins les personnes que je cotois.

Quels sont les préjugés que l'on a sur les régions?

Nous sommes ignorant!? D'accord c'est normal de pas savoir de quoi que l'on parle. Franchement parfois nos préjugés et notre ignorance peuvent nous permettre de découvrir d'autres zones de notre esprit.

Ouvrons notre esprit. N'ayons plus peur des peurs multicolores.

Parler dans le vide moi ça m'aide beaucoup à découvrir qui je suis, ce que je pense et ce que je ne devrais pas penser.

Une invitation pour tous et toutes à imaginer, montrer son ignorance et que l'on se dise " C'est normal. Veux-tu qu'on en parle. On t'accepte comme tu es. Ah j'aurais jamais pensé ça. Ayoye c'est tu vrai? Selon toi, qu'elles sont les choses que l'on devrait savoir, apprendre, les solutions possibles? Qu'est-ce qui motive tes agir?"

En espérance que des âmes qui ne soient pas des "purs esprits" me comprenne si comprenure est aisance...

Avec amour et acceptation, Noble et Gracieux, Emmanuel de Matane.

Le régionalisme a été un mouvement social fort combatif et clairement révolutionnaire dans les années 1960-1970. Le mouvement régionaliste de l'Est du Québec (dont Matane fait partie) en est un excellent exemple.

Ce mouvement est né d'une réaction face aux politiques du Bureau d'aménagement de l'Est du Québec (BAEQ), qui voulait réorganiser le territoire (selon la théorie des pôles de croissance, mais je n'approfondirai pas trop ici) dans l'objectif d'en moderniser l'économie et de l'intégrer à l'économie nationale de marché. Les moyens utilisés par le BAEQ était entre autre la fermeture de certains villages, ou la relocalisation de certains services collectifs.

Les résistances n’étaient pas nécessairement orientées contre le développement en soit (comme semble le penser Sa Noble Grâce), mais plutôt contre le modèle de développement imposé par le haut (la métropole). La révolte étant créative, plusieurs auteurs se sont mis à adapter à l’échelle régionale les théories du développement inégal et de la dépendance, d’abord élaborée pour analyser le «mal-développement» à l’échelle internationale (analyse marxiste du développement capitaliste, lire Samir Amine). Puisque c’était la division spatiale du travail et le contrôle monopolistique de certaines entreprises qui menaient à un développement inégal, certains préconisaient une rupture avec le centre afin d’établir un développement autocentré, endogène, local. Une indépendance régionale quoi.

Le régionalisme était réellement révolutionnaire, dans la mesure où il avait pour but la réappropriation par les collectivités locales, et e développement d'une démocratie directe à l'échelle régionale. Cela s'inscrivait dans une logique marxiste (à ne pas confondre avec communiste) d'affirmation culturelle et de réappropriation économique des collectivités non-métropolitaines, en convertissant certaines usine et commerce en coopératives, en défendant l'intégrité de certains village ave les armes ou en faisant des barrages routiers...

Qu'en est-il aujourd'hui ?
Dans un contexte où l’économie se mondialise, une économie dont l’influence externe sur une localité est très importante et dont les principaux leviers échappent presque totalement aux collectivités locales, le projet de développement autocentré semble difficile à mener à terme. Par contre, la mondialisation a tout de même été accompagnée d’un processus de décentralisation, ce qui constitue un gain pour le mouvement régionaliste. Par contre, cette décentralisation reste incomplète, dans la mesure où il y a transfert de responsabilités vers le régional et le local, sans qu’il y ait transfert de compétences ni de moyens de financement. IL semble donc s’agir plus d’une récupération du mouvement régionaliste par l’État, une «contre-révolution» à l’avantage de l’État en quelque sorte.

Il n’en reste pas moins que le mouvement régionaliste s’est fait entendre et que la décentralisation ne semble pas être arrêtée en ce moment. Avec la création des Conférences régionales des élus (quoique très contestable) et les conclusions de la Commission Coulombe l’an dernier, la décentralisation semble toujours en marche. Reste à savoir comment assurer que cette décentralisation pourra se révéler réellement démocratique, et comment les régions pourront utiliser la conjoncture économique mondiale à leur avantage pour assurer le gain d'une certaine autonomie.

Wow, merci, cé du bonbon pour les yeux mais surtout pour le coeur.
Franchement je trouve triste de voir que ce sont les personnes comme toi que je ne vois jamais dans les rencontres au national.
C'est fou comme le monde ne semble pas être habilité à comprendre une aute réalité. J'ai tellement l'impression que les gens ont peur de se prononcer par peur du jugement.

Merci de ta critique et de tes informations Etienne S.
Est-ce que t'aurais de la documentation sur le sujet?
Merci d'avance,

Vive le RAGE de l'Est

Sa Noble Grâce a écrit:Wow, merci, cé du bonbon pour les yeux mais surtout pour le coeur.

En fait, j'ai pas grand mérite, j'étudie à la maîtrise en développement régional à l'UQO (une extension d'un programme de Rimouski). Mais merci pour le compliment.

Sa Noble Grâce a écrit:Est-ce que t'aurais de la documentation sur le sujet?

En fait il existe beaucoup de documentation sur le sujet. Sur l'«expérience» du BAEQ en particulier, je te conseille un court texte :

Dionne, Hugues (1989), «Le développement autonome du territoire local», dans Revue canadienne des sciences régionales, vol. XII, no. 1, printemps, pp. 61-73.

L'essentiel de l'info y est. Sinon, si tu veux en savoir plus sur la théorie du développement inégal et de la dépendance, le grand classique c'est :

Amin, Samir (1973), Le développement inégal:essai sur les formations sociales du capitalisme périphérique, Paris: Minuit.

son adaptation à la réalité d'aujourd'hui:

Amin, Samir (dir.)(2003), Pensée sociale critique pour le XXIe siècle, Paris : Harmattan

et pour l'adaptation de cette théorie à l'échelle régionale:

Côté, Serge (1982), Industrie manufacturière et développement inégal des régions du Québec, GRIDEQ/UQAR.

Je suis sûr et certain que ces livres et revues se retrouvent dans toute les bonnes bibliothèques de l'Est, ou au pire, c'est absolument sûr qu'ils sont à la bibliothèque de l'UQAR.

Sa Noble Grâce a écrit:Franchement je trouve triste de voir que ce sont les personnes comme toi que je ne vois jamais dans les rencontres au national.

On va possiblement se rencontrer un de ces quatre. Je connais pas l'ensemble du RAGE, mais j'aime bien la gang de l'AGEUQAR. Elles/Ils sont plein de bonnes intentions.

Bonne lecture!

EST-OUEST, MÊME COMBAT !

Ayant quitté mon patlin de Salaberry-de-Valleyfield, pour entepredre des études supérieurs à Montréal, je me suis endettée pour suivre un programme qui ne se donnait, malheureusement pas au cegep de ma ville natale. Je trouve ca un peu dommage de devoir m'exiler de ma ville et ce, parce que que mon programme ne se donne qu'à montréal ou en gaspésie!

Je serais bien resté là-bas... mais puisque je fait une technique je n'ai pas le temps de voyager jour et soir! j'ai donc louer un apparte.. qui coute les yeux de la tete!

C'est plate à mais j'ai des fois l'impression qu'on a pas le choix de quitter notre petit coin de province pour venir ds la métropole et ce, pour s'endetter par dessus la tete!

La campivalencienne ( et non pas valleyfieldoise) qui sait qui est quelque peu hors sujet mais bon...