Cyberpresse.ca a écrit:Grève étudiante: Saku Koivu impliqué... malgré lui
Hugo Meunier
La Presse
Capitaine du Canadien de Montréal, symbole de la lutte contre le cancer et tout récemment cible des souverainistes, Saku Koivu peut ajouter une nouvelle corde à son arc: sans le savoir, il est devenu le chantre de la gratuité scolaire et le porte-étendard des étudiants en grève.
Le numéro 11 du Tricolore s'est retrouvé dans un numéro de novembre du journal L'Ultimatum, l'organe officiel de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), à l'origine du mouvement de grève. Dans un encadré au bas d'une page, le journal de l'ASSÉ a publié un court texte à mi-chemin entre la publicité et l'éditorial, coiffé du titre «Suivons le capitaine».
On y montre notamment une photo de Saku Koivu chaussé de ses patins et les mots «Saku Koivu est pour une éducation gratuite et de qualité», à côté du logo du club de hockey. Le début du texte a de quoi surprendre: «Saku Koivu est un gars cool, un véritable citoyen du monde.»
Ensuite, tout le texte s'articule autour d'une entrevue accordée par Saku Koivu au Journal de Montréal en 2006. Le hockeyeur chouchou des Québécois y faisait l'apologie du système d'éducation de son pays d'origine, la Finlande. «Il permet à tout le monde de faire exactement ce qui leur plaît, sans égard à leur situation financière», expliquait notamment le capitaine.
Les propos de Saku Koivu ont plu à l'ASSÉ. «Le comité de mobilisation est parfaitement d'accord. On peut être riche et socialement engagé», souligne L'Ultimatum. «Un système d'éducation entièrement public n'est pas une utopie et Saku le sait», ajoute, complice, le journal étudiant.
L'athlète a terminé ses études préuniversitaires en sports-études dans une école publique à 200 km d'Helsinki, avant d'être repêché par le Canadien en 1995. «Sans un système universel, Saku n'aurait jamais gradué (sic) et, peut-être, jamais pu devenir le capitaine du Canadien de Montréal», souligne L'Ultimatum, dans un autre passage.
Informé du rôle indirect joué par Saku Koivu dans la grève étudiante, la direction du club Canadien estime qu'il s'agit d'une «récupération non autorisée». «On en a glissé un mot à Saku ce matin et il n'était au courant de rien», explique le directeur des communications du Canadien, Donald Beauchamp. Pour autant qu'il sache, c'est la première fois qu'un joueur de l'équipe est utilisé à des fins semblables.
Quant à l'article auquel l'ASSÉ fait référence, le contexte était alors complètement différent, ajoute M. Beauchamp.
Du côté de l'ASSÉ, on souligne qu'il faut prendre la chose avec un grain de sel. «J'espère que ça ne nous causera pas de problème... Si M. Koivu se sent offusqué par la chose, on va réagir», assure le secrétaire aux communications, Hubert Gendron-Blais.
L'encart publié dans le journal a d'abord été reproduit dans un tract distribué par l'ASSÉ. «C'est un moyen d'attirer l'attention, à la limite d'être une blague», ajoute M. Gendron-Blais, qui ajoute que l'idée n'est pas d'associer le Canadien de Montréal à la gratuité scolaire.
Le journal L'Ultimatum s'adresse d'abord aux associations membres de l'ASSÉ. Publié trois ou quatre fois par mois, le journal a un tirage moyen de 10 000 à 15 000 exemplaires.
L'histoire ne dit pas si la référence à Saku Koivu a aidé les étudiants à marquer des points...
L'article avec l'encadré: http://www.cyberpresse.ca/article/20071 ... ACTUALITES