Le mouvement féministe est devenu réactionnaire.
Plus que réactionnaire, je dirais paranoïaque. Et ce n'est pas étonnant: la doxa 'progressiste' ramène sans arrêt l'histoire à une affaire de lutte, ce qui implique un antagonisme et un ennemi de classe. Et si ce dernier n'est pas évident, il s'agit de le remplacer par une espèce d'abstraction totalisante.
C'est le cas du féminisme, pour lequel la menace semble d'autant plus pesante qu'elle est diffuse; il ne s'agit pas d'un adversaire de chair et d'os (trop facile à réfuter), mais du patriarcat, genre d'entité malfaisante et abstraite qui agit on ne sait trop comment, mais qui détermine nos actions et nos pensées qu'on le veuille ou non. D'où la paranoïoa, ce flicage permanent et sordide qui consiste à renifler les traces de l'ennemi dans les moindres recoins de la vie quotidienne et des relations sociales.
Moins de femmes que d'hommes à l'Assemblée Nationale? Le patriarcat! Un femme à moitié nue sur une pub? Le patriarcat! etc..
Un peu comme tout ce qui a trait à tout le charabia freudien, c'est un système dur à contredire, puisque quoi qu'on dise, toute critique reste supposément subordonnée à un conditionnement inconscient (la société, les déterminismes sociaux, blablabla) et est assimilée par là à une simple justification a posteriori d'une position de domination. On frôle le raisonnement sectaire.
Donc, pas plus qu'on ne discute avec des raëliens, je propose qu'on ne discute plus avec les féministes.
Merci de m'avoir écouté.
Anarchie et réaction.