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http://www.ledevoir.com/2008/05/07/188609.html

Avis du Conseil supérieur de l'éducation - La recherche ne doit pas supplanter la formation

Clairandrée Cauchy
Édition du mercredi 07 mai 2008

La recherche universitaire ne doit pas se développer au détriment de la mission de formation des étudiants. Voilà un des messages lancés par le Conseil supérieur de l'éducation (CSE) dans un avis publié hier.

Le Québec fait plutôt bonne figure en matière de recherche. Les universités québécoises récoltent environ 30 % des subventions fédérales de recherche, soit un peu plus que le poids démographique du Québec (23,9 %). La proportion de la recherche effectuée dans les universités plutôt que dans le secteur privé est aussi plus grande au Québec qu'ailleurs, nous apprend l'avis du CSE intitulé «Des acquis à préserver et des défis à relever pour les universités québécoises».

Cette recherche vigoureuse s'accompagne néanmoins d'écueils. L'organisme qui conseille la ministre de l'Éducation recommande d'assurer un meilleur équilibre entre la recherche et la formation des étudiants. On souligne que certains programmes de subvention, tel celui des Chaires de recherche du Canada, limitent la charge d'enseignement des professeurs qui en profitent.

«Les universités ont d'abord une mission de formation et de recherche et c'est important que les fonds subventionnaires ne les prennent pas uniquement comme des centres de recherche», fait valoir la présidente du CSE, Nicole Boutin.

Les pressions exercées par le secteur privé sur l'orientation de la recherche universitaire préoccupent également le Conseil, particulièrement dans un contexte où les universités québécoises sont appelées à en faire davantage parce que les entreprises privées en font moins. Le Conseil juge important, dans son avis, que les «projets de recherche réalisés en partenariat soient sélectionnés et mis en oeuvre de manière à préserver la mission universitaire ainsi que les valeurs qui la sous-tendent, soit l'autonomie universitaire, la liberté académique, l'éthique et la probité scientifique». On invite pour ce faire les universités à fixer des balises pour encadrer les partenariats dans leurs politiques institutionnelles.

Accessibilité

Le réseau universitaire semble par ailleurs en voie de relever le défi du rehaussement de la scolarisation. Bien que la proportion des jeunes Québécois fréquentant l'université soit encore légèrement inférieure à la moyenne canadienne, le Québec est parvenu à atteindre en 2006 les objectifs de scolarisation qu'il s'était fixés pour 2010 pour l'accès à la maîtrise et au doctorat. Ainsi, 38,8 % des jeunes de moins de trente ans ont accédé aux études de baccalauréat, 11,8 % à celles de maîtrise, et 3,1 % ont entamé un doctorat.

La progression de la scolarisation n'est cependant pas uniforme. L'écart entre les hommes et les femmes s'accentue. Le CSE note par ailleurs que les jeunes provenant de familles à faible revenu, dont les parents n'ont pas étudié à l'université ou encore originaires des régions éloignées sont moins nombreux à accéder aux universités. Le document fait également état de faibles taux de réussite des étudiants à temps partiel, ce qui incite le CSE à recommander un meilleur soutien financier aux étudiants afin qu'ils se consacrent à leur formation à plein temps.