Le cégep du Vieux Montréal renvoie des étudiants et des étudiantes pour des motifs politiques
La participation à une ligne de piquetage dure est en cause
L’administration du cégep du Vieux Montréal prévoit différentes mesures pour punir les étudiants et étudiantes qui ont participé à une ligne de piquetage dure lors d’une grève d’une journée le premier mai dernier. Au moins quatre cégepiens et cégepiennes seront donc renvoyé-e-s pour toujours du Vieux Montréal. Ceux et celles qui ont participé à la ligne de piquetage dure et qui ne vont plus au cégep ou ceux et celles qui terminent cette session ne pourront plus retourner au Vieux Montréal que ce soit pour voir leurs ami-e-s, pour participer à une activité ou pour rencontrer un ancien professeur ou une ancienne professeure. Selon l’administration, il y aura d’autres renvois ainsi que des suspensions. Une partie des personnes punies seront convoquées devant un conseil de discipline qui décidera de leur sort, selon ce qu’elles y diront.
L’administration réagit à une ligne de piquetage dure (votée démocratiquement par un conseil de grève) qui a eu pour impact d’empêcher de faire rentrer la majeure partie du personnel lors d’une grève estudiantine. Cette dernière avait été transformée par l’administration en journée pédagogique, car la loi qui a imposé les conditions de travail aux employé-e-s de l’État (la loi 43) interdirait aussi aux étudiants et étudiantes l’usage de ligne de piquetage dure, c’est-à-dire de rendre leur grève effective. Il s’agit pourtant d’un moyen légal utilisé très fréquemment dans l’histoire des grèves. Constatons que les gouvernements appliquent ces dernières décennies des mesures de plus en plus répressives envers les mouvements sociaux.
Empêcher quelqu’un d’étudier pour avoir participé à une simple ligne piquetage est un geste sans précédent. Elle contrevient aux règles élémentaires de démocratie et de liberté d’expression. Elle retarde des personnes dans leur cheminement à cause de leur implication au sein d’un syndicat étudiant. Il s’agit donc de mesures répressives scandaleuses, ayant pour objectif de punir un engagement politique.
Une administration contre les étudiants et étudiantes
L’administration du cégep du Vieux Montréal n’en est pas à ses premiers conflits avec l’association étudiante. Depuis un an, l’administration s’est opposée à plusieurs mandats d’assemblée générale. Elle a entres autres refusé de donner pour des projets étudiants l’accès à trois locaux, en plus de hausser les droits afférents de 16$ par année. Avec cette hausse, elle a engagé davantage de gardiens de sécurité. L’administration s’était aussi fait remarqué lors de la grève étudiante pour avoir mis des bâtons dans les roues de l’association étudiante, en plus de ne pas respecter l’entente qu’elle avait avec elle.
Cet automne, le cégep a commis d’autres gestes honteux. Alors que l’assemblée générale de l’association avait organisé un bed-in féministe dans le cadre de la lutte contre un congrès pro-vie, l’administration a décrété la fermeture du cégep (empêchant quelques cours et toute activité au cégep). Les personnes déjà présentes pour l’événement ont alors tenté d’empêcher cette fermeture en bloquant les portes d’entrée. L’administration a alors fait appel au service de police de Montréal et certains de ses membres, dont le contremaître à la prévention et sécurité, Jean-Guy Tremblay, ont brutalisé physiquement certains étudiants et certaines étudiantes. Des bed-in avaient pourtant eu lieu à plusieurs reprises durant chacune des sessions des dernières années.
L’administration du cégep du Vieux Montréal semble accorder peu d’importance à la réussite de certains de ses étudiants. Elle cherche plus à se débarrasser d’éléments politisés qui s’organisent trop à son goût que d’avoir une vision pédagogique.
Renverser la vapeur
Il est nécessaire de construire un rapport de force suffisant pour que des anti-autoritaires puissent continuer de s’organiser au cégep du Vieux Montréal. Pour ce faire, nous devons monter un plan d’action qui comprend une nécessaire escalade des moyens de pression, possiblement un ultimatum avec menaces sérieuses de grèves. Il faut choisir des revendications précises. Nous devons nous organiser de façon cohérente pour les rencontres aux conseils de discipline, préparer des actions et de l’information et du matériel de mobilisation à distribuer de façon massive dès la rentrée.