À cet effet, un court extrait tiré du livre
Sexe, race et pratique du pouvoir, de Colette Guillaumin :
Le contrôle du volume de la voix est imposé fortement, et tôt, chez les filles. Cette longue restriction rend la prise de parole publique (de meeting, de travail, d'assemblées de quelque nature que ce soit) difficile à la majorité des femmes dont la voix habituée de longue date à la fois à un faible volume sonore en public et à un débit précipité, ne porte pas, et n'est souvent pas entendue. De même, dans les espaces publics extérieurs la voix des femmes ne devient forte et ne s'impose qu'en situation d'urgence et de danger. À l'inverse de celle des hommes, elle n'est pas aisément, ni constamment, présente.
Je crois aussi que par leur éducation, les jeunes filles sont plus souvent qu'autrement encouragées à se taire. J'ai d'ailleurs remarqué que dans les magazines pour adolescentes, les comportements passifs étaient fortement encouragés. On y conseille, entre autres, d’être «curieuse mais pas indiscrète», d’être polie, généreuse, d’être «souriante et de voir le bon côté des choses» tout en évitant de «s’exprimer négativement sur quelque chose». On y recommande aussi de rire si quelqu’un se moque de ses travers, car «l’humour est un signe d’intelligence et désamorce tout» .
(tiré de la revue Cool! de mars 2007)
Heureusement, les choses sont en train de changer. L'éducation des enfants s'effectue maintenant autrement. C'est probablement pourquoi certaines filles ont moins de difficulté à s'affirmer en publique que d'autres.
Je comprends en quoi la mesure du droit de parole alterné est nécessaire pour conserver et renforcer certains acquis, qui finalement ne le sont pas encore tout à fait. Je trouve toutefois que ça divise encore les hommes et les femmes. J'ai hâte que l'on ne parle plus que d'êtres humains avec un pénis ou un vagin, ou autre chose tiens.