À propos des collants "sale pub sexiste"

Discussions touchant à la question féministe.

À propos des collants "sale pub sexiste"

Messagede DaimonAugustus le Mar Avr 24, 2007 4:03 pm

Salut messieurs, dames,

Certains font usage depuis un certain temps d'autocollants où il est écrit "sale pub sexiste" pour exprimer leur dégoût et/ou leur désaccord envers certaines publicités. Soit. C'est une opinion qui se défend et le dommage à la propriété publique est minime.

Là où ça me dérange, c'est lorsque je vois ces autocollants un peu partout et surtout n'importe où. Dans plusieurs cas, la pub ne saurait en aucune façon être jugée sexiste. En effet, quel est le rapport entre le restaurant Tiki-Ming et le sexisme ? Serait-ce que plusieurs en ont contre la publicité dans son ensemble plutôt que contre les publicités sexistes seulement ? Fort bien, mais alors sachez mieux choisir vos cibles ou alors imprimez de nouveaux autocollants, sans quoi vous vous discréditez auprès du public par votre manque de discernement par votre incapacité à faire la part des choses. À chaque fois que je vois ces autocollants à un endroit où il n'est pas à sa place, cela confirme mon impression selon laquelle l'extrême gauche (blasphème !) tire sur tout et n'importe quoi et mêle à outrance les différents combats qu'elle mène.

De grâce, disciplinez vos troupes.

Sans rancoeur.
-Daimon "Sol Invictus" Augustus
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Messagede Greg le Mar Avr 24, 2007 4:43 pm

Ce qui explique souvent l'incohérence entre le collant et l'affiche est simplement le changement de la pub: les publicités sont en effet souvent changées sans que le collant ne soit pour autant décollé de la vitrine protégeant les pubs.
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Messagede Shanie le Mar Avr 24, 2007 4:53 pm

bonjour, désolé je suis nulle en ordi donc je sais pas comment faire pour mettre une phrase en citation mais par rapport à cette phrase

"De grâce, disciplinez vos troupes. "
je ne crois pas que l'ASSÉ a à controler qui que ce soit et le militantEs ne sont pas de simple troupe mais bien des personnes qui agissent... je ne crois pas que l'ASSÉ a à dire quoi faire à qui que se soit. si j'ai envie de mettre un sticker ou je veux l'ASSÉ a pas a me dire quoi faire. c'est comme la casse dans les manifs....
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Messagede pm le Mar Avr 24, 2007 8:29 pm

Greg a écrit:Ce qui explique souvent l'incohérence entre le collant et l'affiche est simplement le changement de la pub: les publicités sont en effet souvent changées sans que le collant ne soit pour autant décollé de la vitrine protégeant les pubs.

Quoted for emphasis.
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Messagede Thauzar le Mar Avr 24, 2007 9:14 pm

C'est pas aussi simple que celà. Premièrement, qui êtes-vous pour déterminer qu'une pub est sexiste? En effet, plusieurs pubs ont eu ce collant simplement pcq ils mettent en vue une femme avec un décoleté (même pas plongeant). Est-ce que de montrer une belle femme en photo c'est automatiquement sexiste? Pourquoi ne portez-vous pas toutes la burka ca serait moins sexiste hein?

Surtout, je trouve cette initiative mesquine, car le sexisme n'est pas que le fait des femmes. De plus en plus, le corps des hommes est utilisé et montré dans les publicités afin de vendre des produits et de séduire un public féminin. Mais ca non, c'est pas sexiste, c'est juste les femmes qui sont les pauvres victimes du sexisme, et les hommes les méchants exploiteurs. Cette initiative relève donc d'un féminisme argneux arriéré. Je suis content d'avoir trouvé ce forum car j'avais depuis longtemps envie de vous dire à quel point je trouve que cette campagne anti-sexisme est insignifiante.

Simplement, l'exemple des publicités du sex-cité qui ont été placardées de ces stickers durant les fêtes. Premièrement, Bianca Beauchamps est une femme qui a choisi d'être modèle, et qui incarne une nouvelle forme de féminisme ou la femme est en paix avec son corps et son image. Elle a choisi le modeling fétish justement pcq elle ne voulait pas s'imposer les contraintes allimentaires du réseau de la mode "normale". Elle est l'exemple même de quelqu'un qui réussi à accorder beauté, féminité, publicité et dignité. Elle a choisi son travail, et elle fait ce qu'elle aime dans la vie. Mais non, vous avez décidé que c'était sexiste pcq elle a des gros seins bien ronds sous son ensemble de latex et ca en rend surement jalouses plusieurs d'entre vous.

J'ai bien hâte de pogner un d'entre vous en train de coler un collant sur une affiche. Si cette personne croit qu'elle peut en coller quand elle veut ou elle veut, alors je me ferai un plaisir de lui coller le reste de son paquet sur l'ensemble du visage et je lui demanderai ensuite comment elle aime ca quand la liberté d'une minorité de gens frustrés en fonction de critères personnels s'exprime par les autocollants.
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Messagede Landvättir le Mar Avr 24, 2007 9:30 pm

Il me semble que la campagne de l'ASSÉ visait aussi la marchandisation du corps de l'homme. En tout cas, j'ai mis des autocollants sur les deux sexes, et je ne suis pas le seul à avoir agi ainsi.
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Messagede Folkrav le Mar Avr 24, 2007 9:50 pm

Je suis totalement d'accord avec Thauzar. Le problème est que vos "revendications" sont faites de façon complètement lâche, visuellement dégradantes et sont, de toute façon, basées sur une rancune personnelle et mal définie. Tout ce qu'on sait, c'est que vous ressentez une frustration en voyant des beaux corps, que nous savons tous RETOUCHÉS par Photoshop ou tout autre logiciel du genre, et que vous nous dites "J'AIME PAS ÇA" avec des petits collants qui sont, d'ailleurs, assez polluants visuellement.

Un moment donné, il faut être capable de discerner le vrai sexisme de la publicité et de l'image vendeuse. Que voulez-vous, la publicité existe et existera toujours. Et excusez-moi, mais on s'entend qu'une jupe courte se vendra mieux si elle est mise en valeur dans une publicité par une femme bien roulée en pose sexy que par une grosse laide frustrée?

Je crois que le vrai de vrai combat que vous devriez mener est complètement ignoré pour des futilités comme celle-là. Vous vous concentrez à basher sur tout ce qui est trop sexy pour vous à la place de basher sur le VRAI sexisme. Est-ce que vous savez vraiment ce qu'est le sexisme? En ce moment, tous ces petits collants un peu partout et vos propos me font sentir que vous ne le savez pas du tout.

Pour convaincre le monde, il faut avoir des arguments solides, et vous êtes LOIN de les avoir pour le moment.
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Messagede Greg le Mar Avr 24, 2007 10:08 pm

Éclaire-nous, mon ami.

Qu'est-ce que le sexisme et qu'est-ce qu'un argument solide contre ce sexisme?
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Messagede Folkrav le Mar Avr 24, 2007 10:17 pm

"Le sexisme est une forme de discrimination qui repose sur la distinction axiologique, naturelle ou non, de plusieurs genres sexuels ; ce terme recouvre ainsi des traditions, des comportements et des idéologies qui posent une différence de statut et de dignité entre l'homme et la femme. Dans la mesure où le sexisme définit le rapport hiérarchique ou non des deux sexes, c'est une forme de catégorisation sociale, morale, politique, religieuse, philosophique, économique, qui impose des normes de comportements aux deux sexes, et dont les deux sexes peuvent également souffrir ou jouir."

Wikipedia le dit environ comme je le pense. Le sexisme est simplement une attitude discriminatoire envers la femme ou l'homme. Un comportement qui diminue le sexe opposé par un geste ou une action. Cependant, il m'est difficile de voir une marque de sexisme quand la femme qui s'est fait prendre en photo est à l'aise avec son emploi, a accepté de se faire prendre en photo de façon "sexy" et montre son corps de façon consentante. Une femme ne rabaisse pas sa dignité en acceptant de se montrer sous son meilleur jour.

Et l'argument solide, désolé, mais ce n'est sûrement pas à moi de le trouver. Je ne vois pas d'argument solide pour me prouver que les publicités sont sexistes. Si vous en trouvez un, vous m'en ferez signe, pour le moment, je ne suis pas du tout convaincu qu'une femme consentante à montrer son corps de façon sexy fait que la publicité est sexiste.
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Messagede Greg le Mar Avr 24, 2007 10:38 pm

J'suis d'accord que le «Sale pub sexiste» est peut-être pas la formulation idéale à employer pour faire passer le message contre la marchandisation des corps humains.

«Hommes et femmes socialement modifiéEs», un sticker qui existe déjà à quelque part dans un coin sombre du Québec, m'apparait déjà plus juste et compréhensible.
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Messagede Folkrav le Mar Avr 24, 2007 10:49 pm

Le truc est que je suis d'accord sur le fait que parfois, une pub est abusivement "choquante" ou osée pour les yeux qui y ont accès. Mais le problème est que trop souvent, une pub à peine osée est classée comme sexiste par beaucoup d'entre vous. Voilà ce qui me choque vraiment.

Le sticker dont tu parles est déjà moins pire, à mes yeux, mais est encore légèrement, voire très exagéré, selon moi.

Mais bon, je suis pas ici pour foutre la marde, seulement pour exposer mon opinion et tenter de voir ici, ceux qui ont réellement des opinions fondées par des arguments et non pas pour "faire beau", comme beaucoup trop. C'est un peu pour voir si mon point de vue est bien fondé. Je ne cherche qu'à approfondir ma compréhension du sujet, et si vous réussissez à me faire changer de point de vue par rapport au sujet, et bien, je vous félicite. Argumentez, argumentez! Je ne demande que ça :wink:
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Messagede Jevi006 le Mar Avr 24, 2007 11:43 pm

Petit manuel de dépistage du publisexisme

"Chaque jour, nous sommes exposés à plus de 1 500 annonces, ce qui constitue possiblement la force éducationnelle la plus puissante de la société. [...Les annonces] vendent des valeurs, des images et des concepts de succès et d’estime, d’amour et de sexualité, de popularité et de normalité. Elles nous disent qui nous sommes et qui nous devrions être."

- Jean Kilbourne, "Beauty and the Beast of Advertising"

1- Supériorité : Attention au positionnement, à la taille, au niveau d’attention de l’homme par rapport à celui de la femme, montrés dans l’annonce. L’homme est au dessus, plus haut lorsque le couple est étendu, il regarde droit dans l’objectif alors que la femme a le regard détourné et est rêveuse...

2- Démembrement : Les parties du corps de la femme sont traitées séparément, "[...] perpétuant le concept selon lequel le corps d’une femme n’est pas relié à sa pensée et ses émotions. Le message caché : Tant qu’une femme a de belles jambes, qui s’intéresse à ce qu’elle est ?" Par ailleurs, la tâche d’être belle n’est jamais terminée, il faudra à la femme des seins fermes, des lèvres douces et pulpeuses et un beau derrière pour aller avec ses jambes - éléments qu’on pourra certainement se procurer grâce à une autre publicité.

3- Enfantillage : "Alors que les hommes montrés seuls sont sûrs d’eux, forts et sérieux, la femme présentée seule est enjouée, badine, perpétuant l’idée selon laquelle les femmes sont des enfants et ne peuvent être prises au sérieux."

4- Inclinaison : La femme ploie, se courbe, que ce soit de façon détendue, séductrice ou soumise. "Elle paraît déséquilibrée, insécure et faible." L’homme, lui, se tient droit, inflexible et maîtrise la situation.

5- Domination/violence : Le maquillage marqué autour des yeux, la coiffure échevelée, la femme prostrée ou étendue par terre, dominée par la caméra. L’œil au beurre noir revampé et l’agression glamour !

6- La femme fantasme : Toutes les situations précédentes, mais avec une victime consentante, célébrée et délicieusement perverse. Le message cette fois-ci : la femme aime être dominée, choisit de traiter son corps comme une machine de sexe et de séduction, et prévoit elle-même l’heure et du lieu de son viol collectif.

Inspiré d’une recherche de Barbie White, Media&Values, sur l’étude Gender Advertisement par Erving Goffman, Harper Colophon Books, 1979. Traduction libre.
Geneviève Gariépy, étudiante à l'UQAM.

"Si je ne peux pas danser, je ne prendrai pas part à votre révolution" Emma Goldman
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Messagede Thauzar le Mar Avr 24, 2007 11:55 pm

Jevi006 a écrit:
quoté le dernier message intégralement est inutile et abusif, ce n est pas un forum de gamers ici - la modération


c'est quoi ca? les 6 commandements selon Barbie White? Je ne nie pas que la pub aie un quelconque impact sur nos vies mais c'est leur en accorder beaucoup trop que d'en conclure à de telles élucubration.

De plus, il est évident que ces points font une interprétation extrêmement particulière de la part de l'auteur, et qu'un accès aux données originales pourraient permettre, à partir d'une grille d'analyse différente, de sortir des conclusions différentes. Finalement, l'étude est datée de 1979 et est donc vieille de presque 38 ans! Même s'il n'y à pas [infini] façons de poser devant la caméra, l'interprétation sociale de l'image et du rôle de la femme à quant à lui et fort heureusement changé depuis 1979.

J'aimerais plutôt voir des études récentes sur la nouvelles façon dont s'affirment le féminisme et la féminité, ça serait pas mal plus intéressant que "La vérité selon une féministe frustrée de 1979"
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Messagede Jevi006 le Mer Avr 25, 2007 12:26 am

Qu’est-ce que nous dit la publicité sexiste ?
Par le Centre des femmes de l’Université du Québec à Montréal

Objectivation

La publicité tend à faire des femmes des objets, au sens propre et figuré. Les publicitaires placent les femmes dans des positions inconfortables, anormales, les jambes écartées ou les corps tordus, dans un déséquilibre qui accentue leur fragilité, leur vulnérabilité et leur disponibilité.

L’accent en mis uniquement sur les jambes, les seins ou les cuisses, réduisant les femmes non seulement à un simple corps, mais surtout un corps objet de désir. Lorsque le visage est montré, l’insistance est portée sur une bouche entrouverte, désirante et désirable. Il arrive même que des signes ou objets quelconques obstruent le cou ou la bouche, réduisant les femmes à l’état de silence ou leur coupant littéralement la tête.

Quant au regard, il est la plupart du temps oblique ou dirigé vers le bas, signe manifeste de soumission. Souvent, la tête est tout simplement coupée de l’image ; cette symbolique assez usitée n’est pas innocente et passe le message insidieux qu’il n’est même pas nécessaire pour les femmes de posséder une tête, tant qu’elle possède un corps à donner aux regards.

Hypersexualisation/Bestialité/Pornographie


La publicité propose actuellement des modèles hypersexualisés qui tendent vers la pornographie. Des images que nous voyons à tous les jours pourraient très bien se retrouver dans des magazines pornographiques, si certains détails n’étaient pas dissimulés par une marque de vêtement ou de laveuse.

Cela ne marque pas l’acceptation d’une sexualité ouverte et libre - au contraire, il s’agit plutôt d’une imposition unilatérale d’une sexualité dominée par les hommes, dans laquelle les femmes sont des objets mis au service des fantasmes masculins.

On n’hésite plus à montrer dans la publicité des images de sexualité violente dont les femmes sont le plus souvent les victimes, quand elles ne sont pas clairement associées à des animaux. Cette bestialité est surtout manifeste chez les femmes de couleur, qui, par leur exotisme, sont naturellement associées à une sexualité débordante et incendiaire. Ces images fondent une idée de la sexualité qui est fausse, faisant de la violence ou de la bestialité des comportements non seulement normaux, mais attendus.

Exploitation des rôles traditionnels hommes-femmes


La publicité, comme la majorité de l’information que l’on reçoit, reprend, renforce et construit des conceptions du féminin et du masculin. Cependant, la publicité tend à consolider les différences entre les genres, et à caractériser des identités stéréotypées. Un fossé énorme sépare les intérêts des hommes des femmes.

Plus souvent, les hommes sont en état d’action, en position de pouvoir. Les femmes sont plutôt en état de passivité et de disponibilité, soumises à la volonté d’une autre personne.

L’hétéronormativité est presque toujours de mise : l’hétérosexualité est érigé état « naturel » des êtres humains, et rarement présente-t-on d’autres formes de relations.

Bref, la publicité crée des attentes quant aux traits de caractère, du rôle et de l’image que doivent avoir les hommes comme les femmes En les soumettant à la pression de ces objectifs inaccessibles, la publicité pousse les gens à consommer toujours plus afin de s’approcher d’un idéal qui n’a jamais existé.

La répétition d’un message unique

La répétition fait mal : c’est la répétition, jour après jour, d’images de femmes comme objets sexuels, qui donne toute sa perversité au message publicitaire. Ces images de sexualité, sous un mode nymphomane ou lolita, ne sont contrebalancée que par d’autres stéréotypes : la jeune vierge effarouchée, la sainte mère de famille et la méchante belle-mère.

Nulle place pour des femmes « ordinaires », menant une vie en équilibre entre un travail, une famille, des amis, des engagements politiques ou culturels et, aussi, une vie sexuelle.

La vie des femmes semble déterminée par leur sexualité - ou plutôt par l’idée que les hommes - publicitaires, propriétaires d’entreprises, consommateurs- s’en font.

Mention spéciale : American Apparel


Les gagnants toutes catégories confondues : hypersexualisation, objectivation, passivité, sexualité déviante, bestialité...

Certaines publicités de cette compagnie de vêtements soi-disant éthique encouragent le tourisme sexuel, le snuff (film porno violent « fait maison ») ou la comparaison (humoristique ?) entre une chienne et une femme !

Ces mannequins, dont la fonction de travailleuse pour la compagnie est secondaire à leur sexualité, sont presque toujours non-blanches. Leur corps est offert à qui voudra les prendre ; d’ailleurs, le photographe les prend la plupart du temps en contre-plongée, dans un lit défait ou par terre. Si les femmes prises en photos changent à chaque semaine, révélant leur caractère jetable, on suppose que le photographe reste le même.
Geneviève Gariépy, étudiante à l'UQAM.

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Messagede Miawe le Mer Avr 25, 2007 8:14 am

Folkrav a écrit:Le problème est que vos "revendications" sont faites de façon complètement lâche, visuellement dégradantes et sont, de toute façon, basées sur une rancune personnelle et mal définie.
Folkrav a écrit:Le truc est que je suis d'accord sur le fait que parfois, une pub est abusivement "choquante" ou osée pour les yeux qui y ont accès. Mais le problème est que trop souvent, une pub à peine osée est classée comme sexiste par beaucoup d'entre vous. Voilà ce qui me choque vraiment.

Ah! Je vois! C'est donc toi qui détiens le pouvoir d'établir la ligne à ne pas dépasser. Une chance qu'on t'a!

Folkrav a écrit:Un moment donné, il faut être capable de discerner le vrai sexisme de la publicité et de l'image vendeuse. Que voulez-vous, la publicité existe et existera toujours. Et excusez-moi, mais on s'entend qu'une jupe courte se vendra mieux si elle est mise en valeur dans une publicité par une femme bien roulée en pose sexy que par une grosse laide frustrée?

A priori, il semble effectivement absurde de classer autant de publicités comme étant sexistes, mais tentons d'aller voir un peu plus loin.

Folkrav, Thauzar, DaimonAugustus et cie. Vous connaissez la notion de genre? Et la différence entre sexe et genre? En effet, nous sommes des êtres socialiséEs, en ce sens où notre fonctionnement actuel dépend directement de l'éducation reçue. Et l'éducation transmise repose précisément sur l'acceptation de ces deux genres sociaux comme porteurs de différences biologiques, génétiques. C'est tout un système de domination, le patriarcat, qui repose sur notre apprentissage genré. Un ti-gars, c'est agité, c'est violent, ça crie, ça joue avec des fusils et des voitures. Une tite-fille, c'est tranquille, c'est doux, ça ne crie pas, ça joue avec des poupées et de la vaisselle en plastique. C'est comme ça et c'est tout et si tu poses trop de questions ou que tu suis pas les règles t'es une femme à barbe ou un fif. Les enfants apprennent donc, en fonction de leur sexe, une façon complètement différente de penser, d'analyser, d'agir, d'être. Ce système est sexiste, au sens où il permet, depuis des millénaires, la domination d'une classe, celle des hommes, sur celle de l'ensemble des femmes.

Là où la publicité s'en mêle, c'est tout simplement qu'elle se sert de ces notions pour vendre, contribuant par le fait même à les graver à jamais dans nos cerveaux (et dans les cerveaux des plus jeunes, qui verront en la publicité sexiste une approbation à leur apprentissage (vous vous souvenez, tsé, le masculin l'emporte sur le féminin)).

Concernant la jupe courte qui se vendra mieux si elle est portée par "une jolie femme", et pas "une grosse laide frustrée", c'est un très bel exemple d'un peu tout ce que je viens d'essayer d'expliquer. La beauté est un fait social, qu'on nous apprend comme étant universel. Une grosse femme n'est pas belle. L'opposition belle/frustrée est aussi intéressante. Une belle femme, c'est jamais frustré; être en criss, c'est pas très féminin!

Greg a écrit:«Hommes et femmes socialement modifiéEs», un sticker qui existe déjà à quelque part dans un coin sombre du Québec, m'apparait déjà plus juste et compréhensible.

Le soleil se rend à Sherbrooke, tsé! En plus, nous, comme on a moins de smog, on peut le voir ET sentir sa chaleur!
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