Clairandrée Cauchy
Édition du mardi 04 novembre 2008
Mots clés : rémunération, stagiaires en éducation, Michelle Courchesne, Gouvernement, Éducation, Québec (province)
À quelques jours du déclenchement probable d'une campagne électorale, la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a annoncé aux étudiants la création d'une «table de réflexion» sur la rémunération des stagiaires en éducation.
C'est ce qu'elle a indiqué lors du congrès de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) qui se tenait la fin de semaine dernière. L'organisme avait entamé cet automne des démarches auprès des élus pour réclamer la rémunération des stages.
Le comité devrait réunir des fonctionnaires du ministère de l'Éducation, des représentants étudiants ainsi que des délégués des universités qui forment les futurs enseignants. «Le recrutement de personnel enseignant est un enjeu important pour maintenir la qualité de notre système d'éducation. La table de réflexion aura pour mandat de se pencher sur les conditions de stage de ces étudiants. Elle nous permettra également d'étudier des mesures qui permettraient de mieux soutenir ces enseignants en devenir», a fait valoir Mme Courchesne dans un communiqué diffusé hier.
Les étudiants en enseignement doivent réaliser quatre stages pendant leur formation, soit un par année. D'une simple expérience d'observation en début de formation, les étudiants prennent carrément en charge l'ensemble des classes d'un enseignant à leur quatrième stage, ainsi que les autres tâches attribuées à l'enseignant. Ce dernier stage s'étend sur 8 à 14 semaines, selon les disciplines. Le ministère de l'Éducation estime que 3500 étudiants en enseignement effectueront ce stage cette année.
La FEUQ allègue que les étudiants éprouvent des difficultés financières pendant ce stage, puisqu'ils doivent consacrer environ 60 heures par semaine à leur stage (temps de classe, d'encadrement, travaux, etc.). Selon une étude effectuée pour le compte de la fédération étudiante, 82 % des étudiants en enseignement ont dû abandonner leur emploi à temps partiel ou réduire considérablement leur temps de travail pendant le stage, ce qui se traduirait par une perte de revenu moyenne d'environ 2200 $. La recherche établissait à environ 16 millions le montant nécessaire à l'État pour rémunérer les stagiaires au salaire minimum.
Le président de la FEUQ, David Paradis, s'est réjoui de la création d'une table de travail sur l'enjeu mis en avant par son organisation. «C'est un bon premier pas. Cela va permettre d'explorer de fond en comble la question», a affirmé M. Paradis.
Il ne s'inquiète pas outre mesure du contexte électoral, puisque la critique en éducation du Parti québécois, Marie Malavoy, s'est aussi montrée «favorable à une compensation» des stagiaires, tandis que le porte-parole adéquiste, Éric Laporte, s'est dit «sensible» à cet enjeu.