Pendant ce temps en France, les étudiants-es font...

Discussions portant sur l'ASSÉ et le mouvement étudiant en général.

Pendant ce temps en France, les étudiants-es font...

Messagede Sum qui sum le Dim Jan 20, 2008 3:36 pm

http://forumlo.cjb.net/index.php?showtopic=22892&st=80

Pour info
QUOTE

Appel de Paris 8 :
Appel commun Coordination Nationale Etudiante-Coordination Nationale Personnels
mobilisés

1) La Coordination Nationale Etudiante (18 Universités représentées) et la
Coordination Nationale des Personnels mobilisés (17 Universités représentées),
réunies le week-end des 12 et 13 janvier à Paris 8 (Saint-Denis), réaffirment
leur opposition à la LRU et leur engagement à poursuivre la mobilisation en vue
de son abrogation.

2) Le mouvement contre la LRU doit en ce début d’année continuer de se doter
d’outils et d’échéances de mobilisation afin de s’inscrire dans la durée et de
s’ancrer au cœur des luttes contre le démantèlement des Services publics et
contre l’ensemble des politiques antisociales du gouvernement.

3) Nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire à faire d’ores et
déjà preuve de la plus grande vigilance face à la mise en place progressive de
la LRU (vote des changements de statut des CA, procédures d’évaluation des
formations…) et à s’y opposer par tous les moyens nécessaires.

4) La date du 24 janvier (grève nationale dans la fonction publique) doit être
une échéance majeure du mouvement contre la LRU, particulièrement représentative
des attaques contre les Services publics. Il s’agira d’y assurer une visibilité
du secteur universitaire en lutte et de l’opposition à la réforme Pécresse
(cortèges, points fixes, distributions de tracts spécifiques…).

5) Nous proposons que dès la semaine prochaine des actions de mobilisation
soient organisées dans chaque Université afin d’assurer le développement de la
contestation et de préparer la journée du 24 janvier.

6) Nous proposons l’organisation d’une manifestation nationale avec montée à
Paris le 9 février prochain.

7) Nous réaffirmons notre condamnation de toute forme de répression contre la
mobilisation et contre les étudiants et personnels mobilisés (fermetures
administratives, appel à des compagnies privées de vigiles ou aux forces de
police, arrestations « ciblées » de militants, sanctions pédagogiques et/ou
administratives…) et exigeons la levée immédiate des sanctions et l’arrêt des
poursuites judiciaires.

8) Les prochaines coordinations doivent être l’occasion d’une mutualisation des
initiatives (groupes de travail, de réflexion, cours alternatifs, UFR
alternatives…) prises dans le cadre de la mobilisation afin d’amplifier le
travail de réflexion sur l’avenir de l’Université effectué, entre autres, dans
le cadre « Université critique ».

9) Il s’agira, en outre, d’approfondir la réflexion sur l’ensemble des réformes
touchant l’Université et la Recherche (menaces sur le CNU et le CNRS, procédures
d’évaluation des formations et des personnels dans les Universités, plan «
réussite en licence »…) et d’aboutir, dans la mesure du possible, à la
production de documents de synthèse et d’analyses présentés lors des prochaines
Coordinations Nationales ainsi qu’à la constitution, dans le plus d’Universités
possible, de groupes de travail sur l’avenir de l’Université.

10) Afin d’amplifier les liens entre étudiants et personnels mobilisés, nous
appelons à la constitution, partout où cela est possible, de structures communes
étudiants-personnels.

11) La prochaine coordination se réunira le 26 janvier prochain à Paris 8.

Coordination nationale des personnels
Université de Paris 8 Saint-Denis
12 janvier 2008


et le future tract national des personnels (il nous manque encore un chiffre, mais je diffuse tout de suite pour que le 24 soit un succès et si on veut avoir une chance de voir du monde le 9 fevrier monter à Paris ... en espérant que les syndicats nous suivront ...

QUOTE

COORDINATION NATIONALE DES PERSONNELS DES UNIVERSITÉS

Contre le démantèlement de la Fonction publique
Pour l’abrogation de la LRU
Tous en grève et dans la rue le 24 janvier !

À l’université, comme dans l’ensemble de la fonction publique, les conditions de vie et de travail n’ont cessé de se dégrader depuis des années. Comme celui de l’ensemble des fonctionnaires, le pouvoir d’achat des personnels de l’université a reculé de (chiffres). Les récentes réformes ont accru la quantité de travail et la masse des tâches bureaucratiques. Les personnels Biatoss, qui souffrent de salaires indécents et prennent de plein fouet l’augmentation du coût de la vie, subissent aussi cet accroissement des tâches. Dans de nombreux secteurs les manques sont comblés par des nuées de contrats précaires. Dans ces conditions, l’Université est de moins en moins capable de remplir ses missions de service public. En 2008, pour la première fois depuis 15 ans, aucun poste d’enseignant-chercheur ne sera créé. Nous serons donc en grève et dans la rue le 24 janvier pour manifester haut et fort nos revendications et notre opposition à une politique de régression sociale généralisée.

C’est dans ce cadre général que s’inscrit notre opposition déterminée à la loi Pécresse (« libertés et la responsabilités des universités », LRU). Cette loi permet un désengagement financier de l’État au profit des entreprises et des intérêts privés qui, par leur présence accrue dans les conseils, influenceront forcément le contenu des cours. Les universités auront ainsi moins de financement pour les filières considérées comme non-rentables et seront gérées comme des entreprises :
Mise en concurrence des universités et des personnels,
Précarisation et dégradation des conditions de travail et des salaires,
Concentration des pouvoirs au sein des conseils d’administration et dans les mains du président de l’université. Les enseignants-chercheurs ne seront plus recrutés par leurs pairs, contrairement à l'usage de tous les pays démocratiques.
L'augmentation du budget annoncée par la Ministre et le Président Sarkozy n'est qu'un trompe l'oeil dénoncé par la presse elle-même

Nous exigeons l’abrogation de la LRU et nous nous prononçons
Pour un vrai droit à l’éducation et à la formation pour tous
Pour la défense des statuts des personnels d’université, pour la titularisation des personnels précaires
Contre la privatisation de l’université publique et la politique de pénurie budgétaire, pour l’augmentation des aides sociales étudiantes et la construction de logements sociaux.
Pour un vrai débat sur l’enseignement supérieur, qui ne se réduise pas à une commission trompe-l’œil constituée des personnes à priori favorables à la politique du gouvernement.


24 Janvier 2008 Grève et manifestation
RV local

9 Février 2008 Manifestation nationale à Paris
réunissant étudiants, personnels, parents, lycéens
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Messagede Benny K. N. le Dim Jan 20, 2008 4:15 pm

Il faut signaler que cette coordination a été un echec par rapport a ce qu'on pouvait en attendre.

L'organisation est maintenant devenue rigide au dela de toute raison, et pourtant les délégations sont moins representatives que jamais. Les debats tournent en rond, aucune avancée ne se présente pour relancer le mouvement, les votes se font seulement sur le minimum pour pouvoir rendre l'appel à temps, il est rare que les differents mandatés se préoccupent des memes problemes. La délégation de paris 8, mandatée non pas par une ag mais par un comité de mobilisation, a quitté la coord avant la fin.

Cet appel montre bien l'embourbement de la situation. J'ai l'impression de l'avoir lu une vingtaine de fois.
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Messagede militant sans banière le Mer Jan 23, 2008 1:34 pm

normal, les étudiants sont en faveur de cette nouvelle réglementation.

Chapeau à l'UNEF qui a su aller plus loin et qui a eu le courage de reconnaître la nécessité de bouger dans le dossier de l'éducation universitaire. Ça prend du courage pour aller à contre-courant de la progande idéologique de la gauche qui désire stopper la progression de la société.

Les choses ne peuvent se figer dans le temps, et ça je crois que je n'apprends rien à personne. Se braquer dans ces pseudo position progressistes des années 60 n'est pas avancer, c'est reculé. Mai 68 et la révolution tranquille, c'est un échec. Il faut se repositionner pour que nos sociétés restent fonctionnelles.

Je ne sais pas si vous saurez pigé ce que je viens de dire, mais je crois que c,était clair.
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Messagede BlacKGuarD le Mer Jan 23, 2008 1:39 pm

J'ai pigé, c'était clair mais c'était diablement con. Les seuls échecs de Mai 68 et de la Révolution tranquille, que tu mets ensemble pour je ne sais quelle raison car tout les sépare, fut de ne pas avoir su aller plus loin.

Sans la Révolution tranquille, pas de cégep. Pas d'assurance-vie. Pas de soins de santé gratuits. Etc.

J'sais pas mais si c'est ça que t'appelles un échec, change de nom. Déjà que t'étais pro-FEUQ et pro-à-plat-ventrisme dans toutes tes interventions... Voir que t'es en plus autant de droite, c'est hem... décidément bizarre pour un "militant" prétenduemment "sans bannière".
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Messagede militant sans banière le Mer Jan 23, 2008 1:50 pm

je ne suis ni à droite ni a gauche, tu me place une étiquette sans même débattre.


J'aime bien, tactique facile de la part de personne dont le sophisme et l'utilisation d'enrobage constitue le seul moyen de défendre leur argumentaire sans prendre le temps de voir plus loin que le bout de leur nez.

Lâche pas, tu vas sûrement te mérité un doctorat un jour ;)
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La LCR et leut rôle dans la Coordination nationale étudiante

Messagede Carbo le Mer Jan 23, 2008 3:15 pm

Trouvé sur une liste de l'ASSÉ

http://www.wsws.org/francais/News/2008/ ... -j23.shtml

France : La politique de la Coordination nationale étudiante et le rôle de la LCR
Par Alex Lantier
23 janvier 2008

Nous demandons à nos lecteurs de télécharger ce texte sous format pdf pour distribution publique.

La Coordination nationale étudiante a mené la lutte politique contre la loi d’autonomie des universités (LRU) votée en août 2007 par le gouvernement du président Nicolas Sarkozy. Les déclarations de la Coordination donnent une bonne idée des positions des étudiants qui ont bloqué les universités et ont défilé contre la LRU, ainsi que des questions politiques auxquelles les étudiants doivent faire face dans la poursuite de leurs luttes.

La Coordination, et c’est tout à son honneur, a régulièrement appelé à se tourner vers les travailleurs et a montré qu’elle était tout à fait consciente des objectifs généraux des réformes de Sarkozy. Elle a cherché à faire le lien avec les cheminots qui avaient lancé des grèves nationales à la mi-octobre et la mi-novembre 2007 contre la destruction planifiée de leurs régimes spéciaux de retraite.

Dans sa déclaration du 29 octobre, la Coordination ajoutait les revendications suivantes pour appeler à l’abrogation de la LRU : rétraction des suppressions d’emplois dans le secteur public, opposition à la franchise médicale, défense des régimes spéciaux, abrogation des lois contre les immigrés et amnistie pour tous ceux qui avaient été arrêtés durant les protestations. La déclaration dit : « Au rouleau compresseur du gouvernement, nous opposons la convergence de tous les secteurs attaqués, qui seule pourra le faire céder. » Le 8 novembre, des étudiants de Paris et Rennes avaient bloqué des gares pour marquer leur solidarité avec les cheminots.

Le 12 novembre, la Coordination appelait à bloquer davantage de gares pour faire le lien avec la reprise de la grève des cheminots le 14 novembre et pour tenir au moins jusqu’à la grève massive d’une journée, le 20 novembre, des travailleurs du secteur public contre les suppressions de postes et les attaques sur les retraites.

Les syndicats qui cherchaient à cantonner les cheminots à des grèves isolées d’une journée tandis qu’ils négociaient avec le gouvernement, n’apportèrent aucun soutien aux étudiants. Le dirigeant de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly dit dans un entretien télévisé le 12 novembre, « Je ne pense pas que bloquer, comme annoncé par certains, les gares demain, soit une bonne chose, on n'est pas dans cette logique-là. » Didier Le Reste, leader de CGT-Rail, lui aussi s’opposa au blocage des gares invoquant un « risque de dérapage au niveau de la sécurité. » Bruno Julliard, président de l’UNEF (Union nationale des étudiants de France), principal syndicat étudiant, était lui aussi contre le blocage des gares.

La police eut tôt fait de démanteler manu militari le blocage des gares. La grève des cheminots, face à l’intention clairement énoncée des syndicats de négocier un accord avec Sarkozy, tourna court dès le 24 novembre. Les syndicats limitèrent à un jour la grève massive du secteur public.

Tandis que le mouvement était ainsi étouffé et vaincu secteur par secteur, la Coordination se trouva désorientée et écrivit le 25 novembre: « Il est possible de gagner, de faire reculer le gouvernement sur nos revendications. SNCF et RATP, Air France, EDF-GDF, avocats, salariés de la fonction publique... Sarkozy a beau dire qu'il ne reculera pas face à nous, lui et son gouvernement ont été affaiblis par les grèves… Les cheminots en particulier ont montré que lutter contre Sarkozy et sa politique était possible. »

En fait, au milieu de l’hystérie sécuritaire attisée dès le début des émeutes de Villiers-le-Bel le 25 novembre, les blocages d’université furent progressivement démantelés. Avec la fin de la grève des cheminots, le gouvernement n’avait plus à craindre que l’usage de la brutalité à l’encontre des étudiants puisse entraîner la paralysie totale des chemins de fer. Il envoya donc les CRS dans les universités. Devant le silence étudié des médias, des vidéos circulèrent sur Internet montrant des représentants de l’administration des universités en train de frapper des étudiants bloqueurs. Le WSWS eut vent de reportage faisant état d’étudiants blessés par des flash balls tirés à bout portant par la police, ainsi que d’un étudiant risquant de perdre un œil.

La Coordination appela ensuite à une clarification politique, notant dans sa déclaration du 20 décembre : « Notre mouvement continue dans une phase de lutte sur la durée, mais aussi dans une phase de réflexion. »

Conclusions politiques

Le WSWS salue la lutte des étudiants et établit comme objectif principal celui de clarifier les tâches du mouvement des étudiants, en solidarité avec tous les membres intéressés du mouvement anti-LRU. Le WSWS propose les observations suivantes.

L’isolement et la défaite des étudiants ont été rendus possible par la fin des grèves des cheminots et ont suivi de près l’échec des étudiants à véritablement unifier leur lutte avec celle des cheminots. Bien que la Coordination ait fait de cette unité son objectif, la mettre en pratique aurait nécessité une vaste campagne politique, en appelant directement aux travailleurs en passant outre les directions syndicales. Mais toutes les implications des efforts des syndicats à étouffer les grèves n’ont pas été perçues par la Coordination.

La Coordination avait une conception plutôt vague de la manière d’imposer le retrait de la loi. Sarkozy n’a aucune intention ni aucune marge pour faire un compromis, car il est engagé à faire que les universités aident le patronat français en matière de recherche afin de maintenir une supériorité technologique sur les puissances industrielles émergentes, à main-d’œuvre bon marché, comme la Chine et l’Inde. Un vrai recul de Sarkozy poserait aussitôt la question de son remplacement par la bourgeoisie qui trouverait quelqu’un d’autre capable de mettre en place son programme. Ainsi les protestations anti-LRU posent directement la question : Quelle classe va gouverner ?

Pendant la répression policière qui s’en est suivie, les grands médias ont supprimé les reportages qui auraient encouragé l’opinion publique à prendre parti pour les étudiants et les travailleurs. Cela faisait partie d’une stratégie politique plus grande, soutenue par la politique des syndicats durant les grèves : créer la confusion dans le public en présentant le mouvement anti-réforme comme une action pour la défense égoïste d’intérêts sectoriels, n’ayant rien à voir avec la masse des travailleurs.

Ce qui a manqué à la Coordination c’est un parti politique armé d’une critique impitoyable des directions syndicales, d’une analyse des implications internationales et révolutionnaires de la lutte, et de la capacité à présenter cette perspective à la classe ouvrière dans son ensemble. En d’autres termes, la situation politique soulève de façon objective la nécessité d’un parti de masse trotskyste.

Le rôle de la LCR

Mais cette réalité politique est obscurcie par la ligne politique opportuniste de ces partis qui prétendent d’une manière ou d’une autre représenter l’héritage du trotskysme en France. Le plus en vue est la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) qui bénéficie d’une certaine écoute parmi les étudiants en même temps que les grands médias commencent à promouvoir son candidat à la présidentielle de 2007, Olivier Besancenot.

La ligne de Rouge, principale publication de la LCR, a consisté à encourager une fausse confiance dans la capacité du militantisme protestataire à imposer à lui seul un accord favorable avec le gouvernement, tout en éludant les problèmes politiques essentiels posés par le développement des luttes sociales. La LCR a ainsi joué un rôle essentiel en ce qu’elle a empêché les étudiants de s’orienter lors des luttes complexes de la fin de 2007.

Alors que la loi LRU était annoncée pour la première fois à l’été 2007, Rouge l’avait dénoncée dans un article intitulé « Pas à la sauvette. » Rouge avait appelé à de vastes manifestations contre la loi, en faisant référence à la lutte de 2006 contre la réforme du CPE (Contrat première embauche) proposée par le premier ministre de l’époque, Dominique de Villepin : « Le CPE l'a montré : une loi votée peut encore être démontée par la rue. »

C’est tout simplement faux. En 2006 les syndicats avaient travaillé avec le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, pour imposer le retrait du CPE, discréditant Villepin aux yeux de la bourgeoisie et ouvrant la voie à la victoire de Sarkozy à l’élection présidentielle de 2007. Sarkozy est à présent en train de réformer le Code du travail de telle façon que les dispositions anti-ouvrières du CPE, notamment des périodes d’essai plus longues sans sécurité d’emploi, soient inscrites dans les nouvelles lois sur le travail. La conclusion à tirer de ceci n’est pas que le militantisme protestataire porte ses fruits, mais bien plutôt que des accords opportunistes concoctés avec la bourgeoisie sont totalement futiles.

Le 8 novembre, quelques semaines après que les syndicats soient parvenus, non sans difficulté, à mettre fin à la grève des cheminots du mois d’octobre, Rouge titrait son article sur les universités « La grève commence. » Bien qu’il ne fasse aucun doute que la LCR savait parfaitement que la Coordination souhaitait faire le lien entre la lutte des travailleurs et celle des étudiants, elle ne rejoignit pas les appels des étudiants à bloquer les gares. Elle ne mit pas non plus en garde sur les projets de la bureaucratie syndicale d’étouffer politiquement la grève de novembre. Elle écrivit : « Avec l'appel à la grève reconductible à la SNCF, le premier affrontement d'ampleur va commencer. C'est une occasion de faire céder le gouvernement. L'objectif est donc qu'un maximum de facs rejoignent la grève dans les prochains jours. »

Ce silence sur le rôle des syndicats se poursuivit, même quand ces derniers rencontrèrent le gouvernement et se préparèrent à stopper la grève. Le 22 novembre Rouge écrivait : « Les étudiants mobilisés ont conscience qu'il faut se lier aux travailleurs pour gagner face au gouvernement. L'expérience du CPE est là. Il faut développer les rencontres directes entre grévistes étudiants et salariés, les diffusions de tracts communes vers les usagers pour populariser les grèves. » Deux jours plus tard, la grève des cheminots avait en grande partie pris fin et la police commençait à s’attaquer sérieusement au blocage des universités.

La déclaration de Rouge le 6 décembre sur le mouvement étudiant, « Malgré les obstacles, la lutte continue », ne tirait aucune leçon de la défaite de la grève des cheminots. Elle disait que le mouvement des étudiants soit « se radicalise et se perd dans des actions minoritaires et inutiles, soit il montre sa force et se massifie davantage. La manifestation étudiante et lycéenne du 6 décembre, aux côtés des enseignants-chercheurs, devait être centrale, pour assurer une visibilité du mouvement et ouvrir une brèche vers le monde du travail. La grève des salariés de l'éducation est l'autre levier essentiel pour renforcer le mouvement. »

Ce refus persistant de tirer des leçons ou de faire preuve de prévoyance dans ces luttes n’est pas un hasard, ni ne peut être attribué à l’inexpérience de ceux qui écrivent dans Rouge. Cela s’explique par le fait que la LCR est un parti dont la direction est hostile au marxisme et qui espère créer un grand parti informe à la gauche du Parti socialiste (PS) et qui se base sur une politique centriste dénuée de tout principe. Cela est apparu peut-être le plus crûment dans une déclaration de Besancenot faite lors d’un meeting à Amiens le 13 mars 2007 : « Je n'ai jamais été trotskyste. »

Le dirigeant de la LCR, Alain Krivine, a mis au grand jour cette stratégie politique consistant à faire pression lors du meeting parisien de décembre dernier en présence des ténors du PS, Henri Weber et Manuel Valls : « pour moi, l'adversaire ce n'est pas le PS, mais Sarkozy, la droite, et le Medef. Si aujourd'hui on a des désaccords, c'est sur la façon de combattre Sarkozy. » Il a dit, de façon peu crédible, à Weber, Valls et compagnie que les « grandes réformes » en France se sont faites parce que « des millions de gens sont descendus dans la rue, ont fait la grève générale, vous ont botté les fesses. »

Les diverses tendances soi-disant d’extrême gauche en France diffèrent les unes des autres dans la manière propre à chacune d’esquiver sa responsabilité d’apporter une direction socialiste révolutionnaire. La LCR se spécialise dans ce type de fanfaronnades et de rhétorique bravache tandis que dans la pratique elle maintient ses liens avec les diverses bureaucraties discréditées et cherche à diriger de vastes couches de la population vers celles-ci.

Sa perspective implique, en dernière analyse, la démobilisation des masses insurgées et la voie libre pour les parlementaires effrayés et les bureaucrates syndicaux craintifs de mettre au point une espèce d’accord légalement acceptable. Les étudiants qui ont lutté et se sont sacrifiés durant l’année dernière doivent se poser cette question : A quoi sert un énorme mouvement, si en fin de compte ce sont les toujours les mêmes traîtres qui en déterminent l’issue ? Malgré la popularité de Besancenot, encouragée par les médias, la perspective de la direction de la LCR n’est rien qu’un piège médiocre pour les étudiants cherchant à se tourner vers la classe ouvrière.

Le WSWS répète avec insistance que la tactique du « faire pression » sur l’Etat doit être abandonnée et remplacée par la stratégie de la lutte politique contre le gouvernement, en se basant sur l’ensemble de l’héritage marxiste révolutionnaire. Il a la certitude que la trahison par la direction de la LCR de ses responsabilités politiques conduira les étudiants à chercher ailleurs des analyses et des perspectives. Nous recherchons la discussion, la collaboration et la solidarité avec tous ceux qui essaient de tirer les leçons politiques des luttes récentes.

(Article original anglais paru le 22 janvier 2008)

Lire aussi :

France : les étudiants ont besoin d’une perspective socialiste et de se tourner vers la classe ouvrière [9 janvier 2008]

France : Annulation de grèves de 24 heures pour la défense des retraites dans les transports [18 décembre 2007]

Discussion sur les leçons des grèves en France
Les travailleurs doivent avoir « une modalité d’action politique à échelle mondiale » [12 décembre 2007]

France : La mobilisation étudiante dans une impasse [4 décembre 2007]

La grève des chemins de fer en France et le rôle de la LCR [1 décembre 2007]
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Messagede gui le Mer Jan 23, 2008 3:16 pm

"Ça prend du courage pour aller à contre-courant de la progande idéologique de la gauche qui désire stopper la progression de la société."

"Je ne suis ni à droite, ni à gauche."


Hum, c'est sûr qu'avec la militarisation de l'économie, la privatisation à vitesse grand V des services publics, la crise capitaliste dans plusieurs secteurs de l'économie, et aussi l'accaparement de la richesse produite par quelques personnes au détriment de la vaste majorité....

avec tout ça qui se passe, c'est clair qu'on est en plein immobilisme et que c'est la gauche qui dirige la société socialiste du Québec...

En plus militant sans bannières dit qu'il est centriste, neutre en politique, ni à gauche, ni à droite..... c'est comme François Mitterrand qui essaie de dire qu'il n'était pas collaborateur ni résistant durant la 2e Guerre mondiale....
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Messagede Benny K. N. le Mer Jan 23, 2008 4:15 pm

militant sans banière a écrit:je ne suis ni à droite ni a gauche, tu me place une étiquette sans même débattre.
Un gars qui considere que les mesures d'un gouvernement de droite dure sont necessaires, populaires et progressistes, est de droite, surtout quand il affirme le contraire. Il n'y a qu'a droite qu'on trouve des gens assez crédules pour reprendre ainsi mot pour mot la propagande de leurs idéologues.

Ce qui a manqué à la Coordination c’est un parti politique armé d’une critique impitoyable des directions syndicales, d’une analyse des implications internationales et révolutionnaires de la lutte, et de la capacité à présenter cette perspective à la classe ouvrière dans son ensemble.
Alors tout va bien, on en a des dizaines.
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Messagede L.-P. le Mer Jan 23, 2008 5:50 pm

militant sans banière a écrit:je ne suis ni à droite ni a gauche, tu me place une étiquette sans même débattre.
^

Tu me fais penser à Jeff Fillion:

"voyons donc, on est pas à droite, nous-autres. La droite, c'est des extrémistes."

(2 secondes plus tard)

"on devrait couper les chèques des BS et l'ADQ, ça rock"

militant sans banière a écrit:Lâche pas, tu vas sûrement te mérité un doctorat un jour ;)


Lâche pas, tu vas sûrement te mériter une talloche!
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J'écris ici en mon nom personnel.
Bien que j'écrive sur le forum de l'ASSÉ, les opinions que je véhicule ne sont pas celles de l'ASSÉ et encore moins celles de mon Association étudiante, mais bien les miennes.
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Messagede militant sans banière le Mer Jan 23, 2008 6:15 pm

Tout d'abord,


mon ogueil est très flatté de me faire comparé à Mitterand, un homme que j'admire profondemment. Ensuite, pour affirmer une chose, il être documenté et savoir de quoi on parle. Ne pas se réclamer ni de la gauche ni de la ne veut ps nécessairement dire être de centre.

Pour clarifier ma position, je crois que de se définir sur une échelle aussi simpliste tient de l'anti-intellectualisme. Comme de se dire bourgeois ou prolétaire, ceci étant complètement dépassé dans les grilles d'analyse politique ou économique actuelles.

Je me défini comme un contemporain qui possède une capacité de réflexion qui dépasse ces catégorisations ridicules qui ne sont plus très d'actualité. Comment qualifié les gens de gauche ou de droite ? Être protectioniste, de gauche ou de droite ??? Être raciste ? Vous aller me faire croire qu'il y a seulement des racistes dans le mouvement lepeniste et que le PS, le PQ, le PLC, le NPD, le Labour et autres parti politique ne contienne pas en leur sein des personnes raciste qui se classe de divers courant politique qui ne sont pas nécessairement des conservateurs ou de ce que vous qualifier comme de droite ? Pourtant, au Québec, nous devrions saluer le plus d'autonomie en France pour les directeurs d'université et leur Conseil d'administration. N'est-ce pas ridicule que ce soit à l'État français de décider de l'embauche de professeurs et autres besognes qui devrait être du ressort de l'université.

Elle devient plus indépendante de l'État. Bravo, moins d'acteur administratif dans les structures scolaires. Pour ce qui est du privé, ben oui, malheureusement ou heureusement pour nous, cela est amintenant incontournable. Je ne crois pas que ce soit un mal ou que ce soit diabolique mais bien sûr, je parle à des gens qui sont anarchistes, communistes, marxistes et j'en passe. Mais bon, je garde l'esprit ouvert en félicitant les bons coup qui aide au sort de notre société et qui la rende plus prospère notamment en investissant en éducation et en bonifiant l'aide financière aux études.

Donc, si vous chercher toujours à me catégoriser, libre à vous, mais je trouve que c'est de la belle perte de temps.
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Messagede Carbo le Jeu Jan 24, 2008 4:29 pm

@ Benny K.N.: Tu dis que vous en avez des dizaines. Auxquels fais-tu référence. De mon côté, je connais la LCR, LO et c'est pas mal tout!!!
-- Un éducateur dans l'âme ne prend rien au sérieux que par rapport
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