Pourquoi tant de réactionnaires dans les techniques?

Discussions portant sur l'ASSÉ et le mouvement étudiant en général.

Pourquoi tant de réactionnaires dans les techniques?

Messagede Maoist Fighter le Ven Oct 26, 2007 9:01 am

Pourquoi y a-t-il tant de réactionnaires dans les programmes techniques?

Je pose ici la question de manière un peu provocatrice. Je me posais la question "Comment se fait-il qu'il soit si difficile de démarrer une grève sur la question du dégel des frais de scolarité dans les CEGEPs?" Ça a été aussi le cas en 1990. Même si l'ASSÉ a mis de l'avant la question de la gratuité scolaire qui aurait dû mobilisé touTEs les étudiantEs des CEGEPs, programmes confondus (touTEs les étudiantEs des CEGEPs doivent payer des frais administratifs, des livres et plein d'autres matériels nécessaires à leur apprentissage), la grève a pu apparaître comme, uniquement, une affaire concernant les étudiantEs de l'Université au prise avec une hausse des frais de scolarité.

Dans les faits, c'est récurrent, il y a toujours un bloc d'étudiantEs, provenant de certains programmes techniques, qui vont voter contre une grève concernant les frais de scolarité. Par contre, quand il s'agit d'une grève sur les prêts et bourses, là, le bloc anti-grève est toujours moins fort. Mais il est vrai aussi qu'en 1986 et en 1996, des grèves préventives visant à éviter des hausses de frais de scolarité n'ont pas obtenu la même opposition.

Je risque une petite hypothèse, Je pars du fait qu'un programme technique dure trois ans. Si on compare les situations de la fin des années 80 avec une grève sur les p et b en 1988 et une autre sur les frais de scolarité et celle plus récentes, on voit aussi un pattern semblable; il se forme toujours un bloc réactionnaire, plus ou moins formel, qui se recrute surtout dans les techniques et qui se regénère facilement quand un mot-d'ordre de grève est lancé. Le décalage entre la grève de 1988 et celle de 1990 a été de deux ans, le temps de fréquentation d'un programme général. Le réactionnaire de première année de 1988 ou de 2005, inscrit dans une technique, est encore là en 1990 ou en 2007 alors que le révolutionnaire de 1988 ou de 2005 , inscrit dans un programme pré-universitaire, a peut-être moins de chance de s'y retrouver.

On sait aussi que c'est dur de former une bonne base militante. Elle a contre elle tout le poids de l'idéologie bourgeoise. Monter un réseau réactionnaire informel peut se faire très vite. Des rumeurs insensées peuvent circuler et mobiliser facilement le bloc de celles et ceux qui ont peur d'avoir peur et qui aspirent à une vie conforme à celle que préconise l'idéologie dominante.

Chez les étudiantEs il y aura toujours un bloc d'irréductibles militantEs et il y aura toujours un bloc d'irréductibles réactionnaires bornés et stupides. Il y a aussi un bloc de réactionnaires neutralisables et un autre de militantEs timoréEs. Entre les deux, on retrouve les masses honnêtes qui, quand le bloc militant est très solide, se rangeront du bon côté. Il se peut aussi que le bloc réactionnaire soit plus consolidé de manière telle qu'il parvient à faire hésiter les masses honnêtes et empêcher toute neutralisation des réacs modérés.

Le mouvement étudiant a toujours eu de la difficulté à convaincre un nombre suffisant d'étudiantEs des programmes techniques à se mettre sur des positions progressistes. Les réacs se regénèrent facilement dans ces programmes où la fréquentation scolaire est plus longue. On comprendra qu'il s'agit d'un important enjeu de trouver un moyen d'avoir un matériel de mobilisation et une intervention qui réussisse à mobiliser les éléments gagnables aux idées progressistes parmi les programmes techniques.

Ici, je ne dis pas que les gens des programmes pré-universitaires sont plus progressiste que les autres. Par contre, les progressistes y ont plus de succès. Je ne dis pas non plus qu'on doit perdre notre temps avec les gens des techniques policières. On y retrouve peut-être deux trois humanistes pour des centaines de fous furieux réactionnaires. Il y a peut-être lieu cependant de penser à une intervention ciblée et convaincante pour gagner ou neutraliser des gens dans certaines techniques.



Je pose ici la question de manière un peu provocatrice. Je me posais la question "Comment se fait-il qu'il soit si difficile de démarrer une grève sur la question du dégel des frais de scolarité dans les CEGEPs?" Ça a été aussi le cas en 1990. Même si l'ASSÉ a mis de l'avant la question de la gratuité scolaire qui aurait dû mobilisé touTEs les étudiantEs des CEGEPs, programmes confondus (touTEs les étudiantEs des CEGEPs doivent payer des frais administratifs, des livres et plein d'autres matériels nécessaires à leur apprentissage), la grève a pu apparaître comme, uniquement, une affaire concernant les étudiantEs de l'Université au prise avec une hausse des frais de scolarité.

Dans les faits, c'est récurrent, il y a toujours un bloc d'étudiantEs, provenant de certains programmes techniques, qui vont voter contre une grève concernant les frais de scolarité. Par contre, quand il s'agit d'une grève sur les prêts et bourses, là, le bloc anti-grève est toujours moins fort. Mais il est vrai aussi qu'en 1986 et en 1996, des grèves préventives visant à éviter des hausses de frais de scolarité n'ont pas obtenu la même opposition.

Je risque une petite hypothèse, Je pars du fait qu'un programme technique dure trois ans. Si on compare les situations de la fin des années 80 avec une grève sur les p et b en 1988 et une autre sur les frais de scolarité et celle plus récentes, on voit aussi un pattern semblable; il se forme toujours un bloc réactionnaire, plus ou moins formel, qui se recrute surtout dans les techniques et qui se regénère facilement quand un mot-d'ordre de grève est lancé. Le décalage entre la grève de 1988 et celle de 1990 a été de deux ans, le temps de fréquentation d'un programme général. Le réactionnaire de première année de 1988 ou de 2005, inscrit dans une technique, est encore là en 1990 ou en 2007 alors que le révolutionnaire de 1988 ou de 2005 , inscrit dans un programme pré-universitaire, a peut-être moins de chance de s'y retrouver.

On sait aussi que c'est dur de former une bonne base militante. Elle a contre elle tout le poids de l'idéologie bourgeoise. Monter un réseau réactionnaire informel peut se faire très vite. Des rumeurs insensées peuvent circuler et mobiliser facilement le bloc de celles et ceux qui ont peur d'avoir peur et qui aspirent à une vie conforme à celle que préconise l'idéologie dominante.

Chez les étudiantEs il y aura toujours un bloc d'irréductibles militantEs et il y aura toujours un bloc d'irréductibles réactionnaires bornés et stupides. Il y a aussi un bloc de réactionnaires neutralisables et un autre de militantEs timoréEs. Entre les deux, on retrouve les masses honnêtes qui, quand le bloc militant est très solide, se rangeront du bon côté. Il se peut aussi que le bloc réactionnaire soit plus consolidé de manière telle qu'il parvient à faire hésiter les masses honnêtes et empêcher toute neutralisation des réacs modérés.

Le mouvement étudiant a toujours eu de la difficulté à convaincre un nombre suffisant d'étudiantEs des programmes techniques à se mettre sur des positions progressistes. Les réacs se regénèrent facilement dans ces programmes où la fréquentation scolaire est plus longue. On comprendra qu'il s'agit d'un important enjeu de trouver un moyen d'avoir un matériel de mobilisation et une intervention qui réussisse à mobiliser les éléments gagnables aux idées progressistes parmi les programmes techniques.

Ici, je ne dis pas que les gens des programmes pré-universitaires sont plus progressiste que les autres. Par contre, les progressistes y ont plus de succès. Je ne dis pas non plus qu'on doit perdre notre temps avec les gens des techniques policières. On y retrouve peut-être deux trois humanistes pour des centaines de fous furieux réactionnaires. Il y a peut-être lieu cependant de penser à une intervention ciblée et convaincante pour gagner ou neutraliser des gens dans certaines techniques.
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Messagede HansHang le Ven Oct 26, 2007 1:48 pm

Parce que le dégel n'affecte pas autant les Techniques que les universités. À Ahuntsic, il y a 27 techniques et 3 pré-universitaires, et une bonne moitié des techniques donnent la chance après les 3 ans d'avoir un emploi respectable sans avoir à passé par l'université. On parle de Soins préhospitalier d'urgence, technique génie civile et ainsi de suite, alors ça leur affecte indirectement. C'est sur que vous allez parler de la collectivité qu'on fait ça comme projet de société mais je pense que vous allez avoir une belle réponse que je ne dirais pas... Bref, faut pas faire des préjugés et dire que les techniques sont pas conscientisés, moi je suis en technique de comptabilité et gestion et je suis pour la gratuité scolaire et pour la grève c'est sur que je partage pas la même opinion avec mes collègues sur certains points mais il y a des gens qui sont d'accord avec mes arguments voilà.

C'est plus difficile de mobber dans les techniques mais c'est pas impossible ...
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Messagede Antoine le Ven Oct 26, 2007 3:07 pm

Si vous voulez toucher les techniques, principalement ceux qui proviennent de l'extérieur, l'Aide Financière aux Études est la clé de voute de tout cela!

J'entends tellement de commentaire sur l'Aide financière par les temps qui courent. Encore hier, j'en parlais avec une de mes amies en Soins Infirmiers et c'est vraiment un enjeu qui semblent préoccuper les étudiants en technique, plus que la problématique du dégel pour les raisons que Hassan a mentionné.
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Oui, il faut mobiliser les techniques

Messagede Maoist Fighter le Ven Oct 26, 2007 7:10 pm

Je suis d'accord pour dire que ce ne sont pas tous les gens des techniques qui sont réactionnaires. Et justement, à la fin de mon post je disais qu'il fallait réfléchir à savoir comment mobiliser ces gens. Ceci dit, le pattern traditionnel est encore là; beaucoup de militantEs étudient en sciences humaines et beaucoup de réacs spontanés viennent des techniques. J'ai bien dit réacs spontanés. Il y a des étudiantEs des domaines pré-universitaires qui sont de foutus indécrottables réactionnaires.

Sur mon opinion quant aux programmes techniques, elle est peut-être beaucoup plus positive que ce que mon post laissait entendre. Il me semble que, si c'était un sacrifice moindre, une formation dans un domaine technique de trois ans serait un bon préalable pour l'Université. Après les études collégiales, unE finissantE aurait le loisir d'aller sur le marché du travail ou d'aller à l'université.

Mais voilà, si on étudie, on a pas le temps de travailler, donc des faibles revenus. En plus des livres, des frais administratifs, et du matériel pédagogique, les loyers, l'épicerie, les vêtements, les gadgets électroniques, etc. doivent se payer.

L'ASSÉ, il y a quelques années, avait amené une intéressante réflexion sur la question de l'extension de la gratuité des différents services publics, dont l'école en lien avec l'octroi d'une forme de revenu minimum garanti. Je crois que cette réflexion devrait se continuer dans les rangs étudiants. Il se peut même que cette réflexion pourrait permettre un meilleur dialogue parmi l'ensemble des étudiantEs.

CertainEs vont dire que c'est utopique. L'assurance-santé quand ça été mis en oeuvre en Saskatchewan dans les années 50, c'était vu comme du communisme. C'était de l'utopie. Pourtant, malgré tous les vices du système de santé actuel, un pauvre d'aujourd'hui n'est pas pris pour s'endetter si sa femme ou ses enfants tombent malade.
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Messagede démon_néolibéral le Ven Oct 26, 2007 11:21 pm

Moi, la question que je me pose c'est pourquoi est-ce que tous ceux qui sont contre la grève sont automatiquement qualifiés de réactionnaires? Pourquoi ils ne pourraient pas, eux aussi vouloir la gratuité mais par un autre moyen qu'une grève? Quelqu'un qui est d'accord avec la fin mais pas avec les moyen est un réactionnaire?

Extrémiste ou réactionnaire. Vous avez une vision très mannichéenne du monde pour vous dire progressiste et ouvert aux idées des autres.
The best way to encourage economic growth is to unleash individuals to pursue their own selfish economic interests.

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Messagede mister_x le Ven Oct 26, 2007 11:42 pm

Faut pas oublier que n'importe qui peut écrice sur ce forum. La personne qui a écrit le long message a juste 11 commentaires. On ne peut donc pas savoir s'il est vraiment dans l'ASSÉ.
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Messagede Tite-Dent le Lun Oct 29, 2007 3:07 pm

démon_néolibéral a écrit:Moi, la question que je me pose c'est pourquoi est-ce que tous ceux qui sont contre la grève sont automatiquement qualifiés de réactionnaires? Pourquoi ils ne pourraient pas, eux aussi vouloir la gratuité mais par un autre moyen qu'une grève? Quelqu'un qui est d'accord avec la fin mais pas avec les moyen est un réactionnaire?

Extrémiste ou réactionnaire. Vous avez une vision très mannichéenne du monde pour vous dire progressiste et ouvert aux idées des autres.



Peut-être qu'ils s'inspirent de Bush!

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Messagede MaryseHelene le Lun Oct 29, 2007 8:57 pm

démon_néolibéral a écrit:Moi, la question que je me pose c'est pourquoi est-ce que tous ceux qui sont contre la grève sont automatiquement qualifiés de réactionnaires? Pourquoi ils ne pourraient pas, eux aussi vouloir la gratuité mais par un autre moyen qu'une grève? Quelqu'un qui est d'accord avec la fin mais pas avec les moyen est un réactionnaire?


Parce que les autres moyens ont lamentablement échoués et qu'il est temps de passer à autre chose.
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Messagede Antoine le Lun Oct 29, 2007 9:29 pm

MaryseHelene a écrit:
démon_néolibéral a écrit:Moi, la question que je me pose c'est pourquoi est-ce que tous ceux qui sont contre la grève sont automatiquement qualifiés de réactionnaires? Pourquoi ils ne pourraient pas, eux aussi vouloir la gratuité mais par un autre moyen qu'une grève? Quelqu'un qui est d'accord avec la fin mais pas avec les moyen est un réactionnaire?


Parce que les autres moyens ont lamentablement échoués et qu'il est temps de passer à autre chose.



C'est ton opinion mais je n'ai pas encure vue d'occupation de bureau de député, de jam téléphonique, courriel ou whateveré Tsé le genre de truc chiant sans nécessairment avoir recours à al grève. c'est ce genre de truc que les étudiants n'ont pas vue. En 2005, ça l'avait été fait assez intensivement mais là? Que dalle. ça servira peut-être à rien mais ça va le démontrer à l'étudiant moyen qui faut aller vers des moyens beaucoup plus lourds à l'hiver.
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Messagede démon_néolibéral le Mar Oct 30, 2007 3:38 pm

MaryseHelene a écrit:
démon_néolibéral a écrit:Moi, la question que je me pose c'est pourquoi est-ce que tous ceux qui sont contre la grève sont automatiquement qualifiés de réactionnaires? Pourquoi ils ne pourraient pas, eux aussi vouloir la gratuité mais par un autre moyen qu'une grève? Quelqu'un qui est d'accord avec la fin mais pas avec les moyen est un réactionnaire?


Parce que les autres moyens ont lamentablement échoués et qu'il est temps de passer à autre chose.


Si tu pouvais informer l'endoctriné par le système que je suis sur les 'autres' moyens qi ont lamentablement échoués, j'apprécierais.
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