Pourquoi y a-t-il tant de réactionnaires dans les programmes techniques?
Je pose ici la question de manière un peu provocatrice. Je me posais la question "Comment se fait-il qu'il soit si difficile de démarrer une grève sur la question du dégel des frais de scolarité dans les CEGEPs?" Ça a été aussi le cas en 1990. Même si l'ASSÉ a mis de l'avant la question de la gratuité scolaire qui aurait dû mobilisé touTEs les étudiantEs des CEGEPs, programmes confondus (touTEs les étudiantEs des CEGEPs doivent payer des frais administratifs, des livres et plein d'autres matériels nécessaires à leur apprentissage), la grève a pu apparaître comme, uniquement, une affaire concernant les étudiantEs de l'Université au prise avec une hausse des frais de scolarité.
Dans les faits, c'est récurrent, il y a toujours un bloc d'étudiantEs, provenant de certains programmes techniques, qui vont voter contre une grève concernant les frais de scolarité. Par contre, quand il s'agit d'une grève sur les prêts et bourses, là, le bloc anti-grève est toujours moins fort. Mais il est vrai aussi qu'en 1986 et en 1996, des grèves préventives visant à éviter des hausses de frais de scolarité n'ont pas obtenu la même opposition.
Je risque une petite hypothèse, Je pars du fait qu'un programme technique dure trois ans. Si on compare les situations de la fin des années 80 avec une grève sur les p et b en 1988 et une autre sur les frais de scolarité et celle plus récentes, on voit aussi un pattern semblable; il se forme toujours un bloc réactionnaire, plus ou moins formel, qui se recrute surtout dans les techniques et qui se regénère facilement quand un mot-d'ordre de grève est lancé. Le décalage entre la grève de 1988 et celle de 1990 a été de deux ans, le temps de fréquentation d'un programme général. Le réactionnaire de première année de 1988 ou de 2005, inscrit dans une technique, est encore là en 1990 ou en 2007 alors que le révolutionnaire de 1988 ou de 2005 , inscrit dans un programme pré-universitaire, a peut-être moins de chance de s'y retrouver.
On sait aussi que c'est dur de former une bonne base militante. Elle a contre elle tout le poids de l'idéologie bourgeoise. Monter un réseau réactionnaire informel peut se faire très vite. Des rumeurs insensées peuvent circuler et mobiliser facilement le bloc de celles et ceux qui ont peur d'avoir peur et qui aspirent à une vie conforme à celle que préconise l'idéologie dominante.
Chez les étudiantEs il y aura toujours un bloc d'irréductibles militantEs et il y aura toujours un bloc d'irréductibles réactionnaires bornés et stupides. Il y a aussi un bloc de réactionnaires neutralisables et un autre de militantEs timoréEs. Entre les deux, on retrouve les masses honnêtes qui, quand le bloc militant est très solide, se rangeront du bon côté. Il se peut aussi que le bloc réactionnaire soit plus consolidé de manière telle qu'il parvient à faire hésiter les masses honnêtes et empêcher toute neutralisation des réacs modérés.
Le mouvement étudiant a toujours eu de la difficulté à convaincre un nombre suffisant d'étudiantEs des programmes techniques à se mettre sur des positions progressistes. Les réacs se regénèrent facilement dans ces programmes où la fréquentation scolaire est plus longue. On comprendra qu'il s'agit d'un important enjeu de trouver un moyen d'avoir un matériel de mobilisation et une intervention qui réussisse à mobiliser les éléments gagnables aux idées progressistes parmi les programmes techniques.
Ici, je ne dis pas que les gens des programmes pré-universitaires sont plus progressiste que les autres. Par contre, les progressistes y ont plus de succès. Je ne dis pas non plus qu'on doit perdre notre temps avec les gens des techniques policières. On y retrouve peut-être deux trois humanistes pour des centaines de fous furieux réactionnaires. Il y a peut-être lieu cependant de penser à une intervention ciblée et convaincante pour gagner ou neutraliser des gens dans certaines techniques.
Je pose ici la question de manière un peu provocatrice. Je me posais la question "Comment se fait-il qu'il soit si difficile de démarrer une grève sur la question du dégel des frais de scolarité dans les CEGEPs?" Ça a été aussi le cas en 1990. Même si l'ASSÉ a mis de l'avant la question de la gratuité scolaire qui aurait dû mobilisé touTEs les étudiantEs des CEGEPs, programmes confondus (touTEs les étudiantEs des CEGEPs doivent payer des frais administratifs, des livres et plein d'autres matériels nécessaires à leur apprentissage), la grève a pu apparaître comme, uniquement, une affaire concernant les étudiantEs de l'Université au prise avec une hausse des frais de scolarité.
Dans les faits, c'est récurrent, il y a toujours un bloc d'étudiantEs, provenant de certains programmes techniques, qui vont voter contre une grève concernant les frais de scolarité. Par contre, quand il s'agit d'une grève sur les prêts et bourses, là, le bloc anti-grève est toujours moins fort. Mais il est vrai aussi qu'en 1986 et en 1996, des grèves préventives visant à éviter des hausses de frais de scolarité n'ont pas obtenu la même opposition.
Je risque une petite hypothèse, Je pars du fait qu'un programme technique dure trois ans. Si on compare les situations de la fin des années 80 avec une grève sur les p et b en 1988 et une autre sur les frais de scolarité et celle plus récentes, on voit aussi un pattern semblable; il se forme toujours un bloc réactionnaire, plus ou moins formel, qui se recrute surtout dans les techniques et qui se regénère facilement quand un mot-d'ordre de grève est lancé. Le décalage entre la grève de 1988 et celle de 1990 a été de deux ans, le temps de fréquentation d'un programme général. Le réactionnaire de première année de 1988 ou de 2005, inscrit dans une technique, est encore là en 1990 ou en 2007 alors que le révolutionnaire de 1988 ou de 2005 , inscrit dans un programme pré-universitaire, a peut-être moins de chance de s'y retrouver.
On sait aussi que c'est dur de former une bonne base militante. Elle a contre elle tout le poids de l'idéologie bourgeoise. Monter un réseau réactionnaire informel peut se faire très vite. Des rumeurs insensées peuvent circuler et mobiliser facilement le bloc de celles et ceux qui ont peur d'avoir peur et qui aspirent à une vie conforme à celle que préconise l'idéologie dominante.
Chez les étudiantEs il y aura toujours un bloc d'irréductibles militantEs et il y aura toujours un bloc d'irréductibles réactionnaires bornés et stupides. Il y a aussi un bloc de réactionnaires neutralisables et un autre de militantEs timoréEs. Entre les deux, on retrouve les masses honnêtes qui, quand le bloc militant est très solide, se rangeront du bon côté. Il se peut aussi que le bloc réactionnaire soit plus consolidé de manière telle qu'il parvient à faire hésiter les masses honnêtes et empêcher toute neutralisation des réacs modérés.
Le mouvement étudiant a toujours eu de la difficulté à convaincre un nombre suffisant d'étudiantEs des programmes techniques à se mettre sur des positions progressistes. Les réacs se regénèrent facilement dans ces programmes où la fréquentation scolaire est plus longue. On comprendra qu'il s'agit d'un important enjeu de trouver un moyen d'avoir un matériel de mobilisation et une intervention qui réussisse à mobiliser les éléments gagnables aux idées progressistes parmi les programmes techniques.
Ici, je ne dis pas que les gens des programmes pré-universitaires sont plus progressiste que les autres. Par contre, les progressistes y ont plus de succès. Je ne dis pas non plus qu'on doit perdre notre temps avec les gens des techniques policières. On y retrouve peut-être deux trois humanistes pour des centaines de fous furieux réactionnaires. Il y a peut-être lieu cependant de penser à une intervention ciblée et convaincante pour gagner ou neutraliser des gens dans certaines techniques.