Malheureusement, ils ne débattent pas sur le bon terrain. Si certains réclament la gratuité scolaire, ce n'est pas pour des raisons financières, mais par question de principe. Même chose pour la souveraineté du Québec. La plupart de ceux qui montent aux barricades dans le mouvement étudiants sont présentement capables d'assumer leurs faits de scolarité. C'est seulement un signal d'alerte parce que notre culture est en péril et qu'une poignée d'individus le savent, ou sinon le comprennent. Je félicite les Américains, qui payent si cher pour leur éducation. Mais qu'est-ce que ça donne au juste? Des gens qui se laissent manipuler par le système. Ben oui, Harvard, mais George W. Bush et American Idol. C'est au cégep qu'on s'initie à la vie citoyenne et c'est à l'Université qu'on apprend à penser. Si peu de gens en profitent, et malheureusement, ça ne va aller qu'en augmentant. D'ailleurs, c'est quoi leur cursus, à ces abrutis qui jappent sur les ondes hertziennes? Personnellement, je crois qu'être payé 100 000$/année pour crier des bêtises à la radio, c'est pas aussi exigeant que d'étudier 40 heures/semaine. C'est pour ça qu'il faut financer les études, pour éviter le nivellement vers le bas. "On fera pas des BS de luxe avec du monde qui étudient", dois-je en dire plus?
PS: Par ailleurs, puisqu'on est dans le sujet, les médias de masse forment une vitrine inespérée pour le mouvement, il faut seulement savoir s'en servir et apprendre de nos erreurs et de celles des autres. Xavier Lefebvre Boucher s'est lancé dans la fosse aux lions parce qu'il n'avait pas adapté son discours à la rhétorique populiste des minables de radioX. Ils s'adressent au travailleur heureux (comme les béhavioristes parlent d'esclaves conscients et d'esclaves heureux), qui est fier d'être "riche" d'argent par l'effort quotidien, mais pauvre d'esprit par manque de curiosité. Il fallait s'attendre à des réponses "terre à terre", à du gros bon sens.
Mais pourtant, il aurait dû souligner qu'une relation inversement proportionnelle entre les frais de scolarité et le taux de suicide est complètement illogique.
Si, dans un système idéal, certains pourraient être tentés de s'éterniser, échec après échec, dans le système d'éducation puisque dans la situation, c'est gratuit, les périodes de probation et un suivi assureraient que ça n'arrive pas, tout comme c'est le cas en ce moment. S'ils restent plus longtemps et qu'ils réussissent, c'est qu'ils veulent acquérir plus de savoir, qu'ils veulent évoluer en tant qu'être humain. Qu'y a-t-il de mal là-dedans?
Dans une émission de radio comme celle-ci, les animateurs sont les justiciers, ils se cherchent un méchant pour pouvoir chiâler. Perdre son sang froid, c'est leur donner raison, et si c'est difficile de faire autrement, ce n'est pas impossible. Et garder son sang froid, c'est la première étape vers l'idéal, "passer son message". Le président de la FECQ n'a pas réussi à faire passer son message parce qu'il a accepté de jouer le jeu. À avoir fait autrement, ils auraient bien pu couper la ligne, le message aurait quand même passé.
Plus tard, dans l'émission, ils parlent d'appui de la communauté. Nous avons besoin de cet appui pour faire avancer nos causes. Les média, par définition, s'interposent entre la réalité extérieure et celle de ceux qui y prêtent attention. Ils peuvent remodeler à volonté l'issue d'une manifestation, d'un rassemblement, d'un bed-in... Le problème est donc là, il réside dans le détournement du message, qui passe par plusieurs filtres avant de se rendre au spectateur. Ce qu'il faut, c'est d'entrer en contact le plus directement possible avec celui-ci, afin de mettre les chances de notre côté. L'idéal, ça serait du porte à porte, mais avec sept millions de québécois, je crois plus en l'effet domino d'une bonne publicité sur radio-canada ou sur youtube pour s'allier la population.
Selon moi, ce vidéo, c'est le chemin vers notre rédemption
http://www.youtube.com/watch?v=beJ9yJpR_DA.